Cannes 2023 est, comme on dit, dans la boîte et pour ceux qui étaient sur place, le régime de 4 à 5 films au quotidien est revenu à la normalité luxembourgeoise. Cette semaine, outre un film d’animation follement dynamique (SPIDER-MAN ACROSS THE SPIDER-VERSE) et un film d’épouvante, dont la bande-annonce donne envie (THE BOOGEYMAN), on dirait que nos programmateurs veulent nous faire souffrir. Non pas avec de mauvais films (pour ça, il vous reste l’affreux THE LITTLE MERMAID), mais avec des oeuvres aussi intéressantes que diverses, où le malheur, la maladie et la souffrance se retrouvent au centre de l’intrigue. Le documentaire SUR L’ADAMANT de Nicolas Philibert a remporté l’Ours d’Or au dernier Festival de Berlin et parle de maladie psychique, l’autre documentaire, UN INVINCIBLE ÉTÉ évoque une maladie rare, THE UNLIKELY PILGRIMAGE OF HAROLD FRY de Hettie McDonald parle d’amitié et de cancer,  tandis que A GOOD PERSON de Zach Braff raconte les séquelles dramatiques d’un accident de la circulation. Nous savons que ces thématiques peuvent faire peur, mais vous auriez tort de vous priver de ces films, puisqu’ils sont tous très loins de la sauce rébarbative que – surtout – Hollywood continue de nous servir semaine après semaine. Allez, courage, you poor unfortunate souls !

Jean-Pierre THILGES

LE MUR DE CANNES – TABLEAU FINAL

SEMAINE DU 31.5. AU 6.6.2023

SPIDER-MAN ACROSS THE SPIDER-VERSE

Animation numérique, Réalisateurs:  Joaquim Dos Santos, Kemp powers, Justin Thompson; avec les voix (v.o.) de Shameik Moore, Hailee Steinfeld, Oscar Isaac, Issa Rae; Scénaristes: Phil Lord, Christopher Miller, Dave Callahan, basé sur des personnages de Stan Lee; Musique: Daniel Pemberton; USA 2023, 140 minutes.

Après avoir retrouvé Gwen Stacy, Spider-Man, le sympathique héros originaire de Brooklyn, est catapulté à travers le Multivers, où il rencontre une équipe de Spider-Héros chargée d’en protéger l’existence. Mais lorsque les héros s’opposent sur la façon de gérer une nouvelle menace, Miles se retrouve confronté à eux et doit redéfinir ce que signifie être un héros afin de sauver les personnes qu’il aime le plus…

Spider-Man : Across the Spider-Verse est la suite de Spider-Man: New Generation, sorti en 2018, lauréat de l’Oscar du meilleur film d’animation et ayant engrangé près de 385 millions de dollars de recettes mondiales. La barre était donc haute pour cette suite. “Le premier opus était un formidable défi et l’équipe y a travaillé jusqu’à la toute dernière minute. On a commencé à réfléchir à un deuxième chapitre dès qu’on a achevé le premier en 2018. Bien entendu, [les scénaristes et producteurs] Phil Lord et Chris Miller savaient depuis le début dans quelle direction nous allions avec cette histoire”, explique Kristine Belson, présidente de Sony Pictures Animation.

Elle souligne que les artistes de Sony Pictures Animation et de Sony Pictures Imageworks se sont démenés pour surpasser les prouesses du premier film : “Ce qui nous a vraiment stimulés, c’était de chercher à aller plus loin visuellement que dans le film précédent et nous avons, par exemple, intégré des éléments 2D à l’animation qui rendent hommage au style graphique des BD. Dans ce nouvel opus, nous plongeons encore plus loin dans le Spider-Verse, ce qui nous a permis d’explorer plusieurs styles d’animation et de créer des décors plus marquants encore que dans le premier chapitre”.

Au final, le film se déroule dans 6 dimensions, compte 240 personnages et a nécessité le travail de 1000 animateurs. (Extrait du dossier de presse) 

THE UNLIKELY PILGRIMAGE OF HAROLD FRY

Comédie dramatique; Réalisatrice: Hettie Macdonald; avec Jim Broadbent, Penelope Wilton, Earl Cave;  Scénariste: Rachel Joyce, d’après son roman; Directrice/Photo: Kate McCullough; GB 2023, 102 minutes.

Tout juste retraité, Harold Fry mène une vie maussade aux côtés de sa femme Maureen. Lorsqu’il apprend que sa vieille amie Queenie est mourante, il sort de chez lui bouleversé pour lui poster une lettre… mais il décide de continuer à marcher pour se rendre à son chevet. Sa lettre en poche, il se lance alors dans un improbable périple de plus de 700km à travers l’Angleterre, avec l’intime conviction que son voyage maintiendra Queenie en vie. Au fil de rencontres inattendues et libératrices, Harold pourra-t-il se redonner une chance ?

• Despite being impeccably acted, sincerely intended and often beautifully shot, there is something basically unsatisfying in this quirky/sad movie, adapted by Rachel Joyce from her own Booker-longlisted novel; it is undermined by issues of tone and plausibility connected with that word “unlikely” in the title. The film presents partly as a sentimental oldie heartwarmer, but also asks us to believe in it as something more serious and even tragic: an emotional investment made harder by the unreality of what we’re seeing. (Peter Bradshaw/The Guardian) 

Ours d’Or Festival de Berlin 2023

SUR L’ADAMANT

Documentaire; Réalisateur, scénariste: Nicolas Philibert; France 2023, 109 miunutes; Ours d’Or Berlinale 2023. 

L’Adamant est un Centre de Jour unique en son genre : c’est un bâtiment flottant. Édifié sur la Seine, en plein cœur de Paris, il accueille des adultes souffrant de troubles psychiques, leur offrant un cadre de soins qui les structure dans le temps et l’espace, les aide à renouer avec le monde, à retrouver un peu d’élan. L’équipe qui l’anime est de celles qui tentent de résister autant qu’elles peuvent au délabrement et à la déshumanisation de la psychiatrie. Ce film nous invite à monter à son bord pour aller à la rencontre des patients et soignants qui en inventent jour après jour le quotidien…

• Troublant parce qu’il interroge la frontière entre la maladie et une apparente normalité, le film ne prétend pas à l’universalité ou l’exemplarité. Utopie en actes, l’expérience de « l’Adamant » reste circonscrite à ce bâtiment flottant qui reste à quai. Elle n’en est pas moins passionnante. (L’Humanité) Ours d’or mérité à la dernière Berlinale, ce documentaire en forme de laissez-passer dans un centre thérapeutique flottant pose sur ses sujets un regard d’une grande intelligence. (Les Inrocks) Contre la crainte ou la curiosité qu’inspirent ces gueules parfois cassées, l’opération consiste à rapprocher l’altérité à travers la délicate simplicité d’un regard coulé dans la temporalité quotidienne, qui accueille ses expressions sans pointer la différence. (Cahiers du Cinéma) L’Adamant, repaire d’artistes, vivier de solitudes explosives. Sorte de refuge idéal, d’arche de Noé au cœur de la ville violente, l’Adamant est une bonne nouvelle et l’on comprend que le jury du dernier festival de Berlin ait tenu à la célébrer en remettant l’Ours d’or à Philibert. (Libération)

A GOOD PERSON

Drame; Réalisateur, scénariste: Zach Braff; avec Florence Pugh, Morgan Freeman, Celeste O’Connor; Directeur/Photo: Mauro Fiore; Musique: Bryce Dessner; USA 2023, 128 minutes.

Allison et Nathan sont sur le point de se marier. Alors qu’elle conduit sa voiture avec, à bord, la sœur et le beau-frère de Nathan, Allison, dans un instant d’inattention, provoque un accident qui s’avère fatal pour ses deux passagers. Elle-même est grièvement blessée et, au terme d’une longue réadaptation, est devenue dépendante à l’OxyContin, un puissant antidouleur. Depuis longtemps séparée de Nathan, elle vit désormais chez sa mère et peine à reprendre le cours d’une vie normale. Constatant que son accoutumance la pousse aux plus grandes bassesses, elle rassemble tout son courage et se rend à la réunion d’un groupe de soutien pour alcooliques et toxicomanes. Elle y reconnaît Daniel, le père de Nathan, éprouvé par les rapports difficiles avec sa petite-fille adolescente, qu’il élève seul depuis la mort tragique de ses parents…

• “A Good Person,” the fourth feature written and directed by Zach Braff (and the best one that he has made since his first, “Garden State,” in 2004), is (…) an addiction drama that has scenes you can bicker with, a few contrivances, and other peccadilloes. Yet beneath the middlebrow situational conventionality, there’s a core of raw feeling and truth to it. The movie creates a highly specific situation — about its heroine, and about an entire family — that it carries right through. It’s not a melodrama about scraping bottom. It’s a story of lives that have been frozen by tragedy, and of how the unfreezing happens. (Owen Gleiberman/Variety) 

THE BOOGEYMAN

Film d’épouvante; Réalisateur: Rob Savage; avec Chris Messina, Sophie Thatcher, Vivian Lyra Blair; Scénaristes: Mark Heyman, Scott Beck, basé sur une nouvelle de Stephen King; Directeur/Photo: Eli Born; Musique: Patrcik Jonsson; USA 2023, 98 minutes.

Sadie Harper, une jeune lycéenne, et sa petite sœur Sawyer sont encore sous le choc de la mort récente de leur mère. Dévasté par sa propre douleur, leur père Will, thérapeute de profession, ne leur prodigue ni le soutien ni l’affection qu’elles tentent de lui réclamer. Lorsqu’un patient désespéré se présente à l’improviste à leur domicile pour demander de l’aide, celui-ci fait entrer avec lui une terrifiante entité s’attaquant aux familles et se nourrissant de leurs plus grandes souffrances.

• There are few fears more universal than one of a monster under the bed or in our closet, and few filmmaking techniques more viscerally effective than the jump scare. These tropes collide — effectively, if without much originality — in “The Boogeyman,” a loose adaptation of Stephen King’s 1973 short story of the same name. Featuring an eponymous threat seemingly drafted from the same biological blueprint as the extraterrestrials in their breakthrough film “A Quiet Place,” writers Scott Beck and Bryan Woods graft the psychological and thematic shorthand of unresolved trauma onto a creature feature, while director Rob Savage(“Dashcam”) papers over the seams between the two with copious style and a bold, clear-eyed lead performance coaxed from “Yellowjackets” star Sophie Thatcher. (Todd Gilchrist/Variety) 
• A full-on spook picture, which wrings scares and shivers out of an almost indecently basic premise (…), a full-on spook picture, which wrings scares and shivers out of an almost indecently basic premise (a monster in the closet) and delivers enough disturbing imagery to give audiences the jitters for a couple of months.(empireonline.com) 

INVINCIBLE ÉTÉ

Documentaire; Réalisatrice: Stéphanie Pillonca; avec Olivier Goy; France 2023, 106 minutes,

Imaginez une mauvaise nouvelle. Le genre de nouvelle qui remet tout en cause. C’est ce qui est arrivé à Olivier Goy un matin de décembre 2020. En une phrase, le diagnostic tombe : il ne lui reste probablement plus que trois ans à vivre et aucun traitement. Mais Olivier a décidé d’ignorer ce compte à rebours. Il compte bien vivre à fond et profiter de chaque seconde.

Olivier Goy est passionné de photographie et a créé avec sa femme, Virginie, la fondation photo4food (abritée à l’Institut de France) ayant pour mission de combattre la pauvreté en France grâce à la photographie.

En décembre 2020, Olivier a été diagnostiqué d’une sclérose latérale amyotrophique (SLA), aussi connue sous le nom de maladie de Charcot. C’est une maladie neurodégénérative mortelle et orpheline qui se traduit par une paralysie progressive des muscles impliqués dans la motricité volontaire. Elle affecte également la phonation et la déglutition. Elle laisse en revanche au malade ses pleines capacités intellectuelles.

A 47 ans, il a décidé d’assumer pleinement et dans la lumière ce combat. Il en a parlé la première fois lors d’un long podcast (Generation Do It Yourself – Matthieu Stefani) où pendant 1h30 il a expliqué sa volonté de combattre la maladie et de profiter pleinement de la vie. Cet épisode ayant eu des rebondissements incroyables et inattendus, il souhaite aujourd’hui poursuivre ce combat contre la maladie grâce au film.

 http://www.invincible-ete-com 

Avant-Premières Kirchberg / Belval 6.6.

TRANSFORMERS – RISE OF THE BEASTS

LE MUR DES ÉTOILES