Alors que les Hatari Papers sont sur le point de décamper direction Festival de Toronto pour deux semaines de folie cinéphile, un concert de Sting et un match de baseball, les cinémas luxembourgeois mettent les petits plats dans les grands: ANATOMIE D’UNE CHUTE **** de Justine Triet, la Palme d’Or cannoise 2023, est un véritable tour de force de l’actrice allemande Sandra Hüller, doublé d’un drame de la justice d’une précision chirurgicale, un très grand moment de cinéma d’auteur. Kinepolis continue sa rétrospective pour les 100 ans de la Warner Bros. avec une magnifique copie restaurée de REBEL WITHOUT A CAUSE ***** de Nicholas Ray, avec James Dean et Natalie Wood. Ceux qui préfèrent que leurs films ne fassent pas trop dans la dentelle, seront ravis de retrouver Denzel Washington en mode tueur implacable dans THE EQUALIZER 3 d’Antoine Fuqua – faudra attacher vos ceintures. Une fois n’est pas coutume, je vous recommande chaudement un film d’épouvante, TALK TO ME *** des frères Philippou qui ont réussi – ce qui n’est pas facile – à me donner des frissons. Finalement, à Utopia, RICEBOY SLEEPS *** de Anthony Shim est un film canadien que nous avions justement découvert l’année passée au Festival de Toronto. Ainsi la boucle est bouclée.
Jean-Pierre THILGES
SEMAINE DU 30.8. AU 5.9.2023

Palme d’Or Cannes 2023
ANATOMIE D’UNE CHUTE ****
Drame; Réalisé par Justine Triet; avec Sandra Hüller, Swann Arlaud, Milo Machado Graner; Scénaristes: Justine Ttriet, Arthur Harari; Directeur/Photo: Simon Beaufils; France 2023, 150 minutes; Palme d’Or Cannes 2023.

Sandra, Samuel et leur fils malvoyant de 11 ans, Daniel, vivent depuis un an loin de tout, à la montagne. Un jour, Samuel est retrouvé mort au pied de leur maison. Une enquête pour mort suspecte est ouverte. Sandra est bientôt inculpée malgré le doute : suicide ou homicide ? Un an plus tard, Daniel assiste au procès de sa mère, véritable dissection du couple…

- Appelé “Anatomie d’une chute”, sans doute en référence à “Anatomy of a Murder”, un des meilleurs films de Otto Preminger, dont il paratge le même sens du détail, ce film tout à fait passionnant est un drame de la justice dont les 150 minutes de durée passent comme une lettre à la poste – tellement le suspense et les débats sont bien menés. Justine Triet ne prend pas parti – elle laisse au spectateur le libre choix de former sa propre opinion sur ce qui a bien pu arriver dans la maison du couple. Du cinéma moderne, engagé, féministe, courageux et superbement interprété par Sandra Hüller, qui n’a pas eu le prix d’interprétation à Cannes parce que le film a obtenu la Palme d’Or ! 4 étoiles (jpt)


100 Years Warner Bros.
REBEL WITHOUT A CAUSE *****
Ciné Utopia, les 3, 5, 17 et 19 septembre
Drame; Réalisateur: Nicholas Ray; avec James Dean, Natalie Wood, Sal Mineo, Jim Backus, Dennis Hopper; Scénaristes: Stewart Stern, Irving Shulman, d’après une histoire de Nicholas Ray; Directeur/Photo: Ernest Haller (Cinemascope); Musique: Leonard Rosenman; USA 1955, 111 minutes; 3 nominations aux Oscars 1956.

Jim Stark est le petit nouveau au lycée. Un jeune homme accablé de problèmes familiaux et brimé par ses camarades mais qui n’aspire qu’à se faire une place parmi ses camarades. Entraîné malgré lui dans un défi de vitesse face à Buzz, chef d’un groupe un peu rebelle, ce dernier y perdra la vie. Suite à ce drame, Jim est entraîné dans une spirale de violence…

- James Dean, véritabl légende de cinéma, n’a joué des rôles principaux que dans trois films (East of Eden, Rebel without a Cause, Giant), avant de décéder dans un accident de voiture stupide. Si les trois films valent certainement la peine d’être (re-)découverts, REBEL WITHOUT A CAUSE (La fureur de vivre; Denn sie wissen nicht was si tun) est certainement le plus connu et le plus achevé. C’est aussi le film auquel Dean doit sa réputation de jeune rebelle à la sensibilité à fleur de peau. Nicholas Ray a reconnu le talent de celui qui – s’il avait survécu à sa passion pour les Porsche – serait devenu un des tout grands de Hollywood. Warner Archive a financé une restauration fastidueuse du film pour les 100 ans de la Warner Bros, et c’est cette copie numérique flambant enuve que vous pourrez découvrir en cinémascope large sur le grand écran à Utopia. Cinq étoiles ! (jpt)


THE EQUALIZER 3
Action violente; Réalisateur: Antoine Fuqua; avec Denzel Washington, Dakota Fanning, Eugenio Mastrandrea; Scénariste: Richard Wenk; Directeur/Photo: Robert Richardson; Musique: Marcelo Zarvos; USA 2023, 109 minutes.

Depuis qu’il a renoncé à sa vie d’assassin au service du gouvernement, Robert McCall peine à faire la paix avec ses démons du passé et trouve un étrange réconfort en défendant les opprimés. Alors qu’il a trouvé son havre de paix dans le sud de l’Italie, il découvre que ses amis sont sous le contrôle de la mafia locale. Quand les événements prennent une tournure mortelle, McCall sait ce qu’il doit faire : protéger ses amis en s’attaquant à la mafia…

- J’aime bien Denzel Washington, j’aime assez bien Antoine Fuqua en tant que réalisateur de films grand public, j’aime aussi l’idée d’un assassin au service du gouvernement à la retraite qui affronte la mafia, sachant très bien que ce genre de films de “vigilante” remonte aux temps de Charles Bronson et de Clint Eastwood, alors en mode Harry Callahan. Ce sera violent, je vous assure, mais la bonne nouvelle est que – contrairement au dernier John Wick – celui-ci ne dure que 109 minutes, générique de fin compris. (jpt)


TALK TO ME ***
Film d’épouvante; Réalisateurs: Danny et Michael Philippou; avec Sophie Wilde, Joe Bird, Alexandra Jensen; Scénaristes: Bill Hinzmann, Daley Pearson, Danny Philippou; Directeur/Photo: Aaron McLisky; Musique: Cornel Wilczek; Australie 2022, 94 minutes.

Lorsqu’un groupe d’amis découvre comment conjurer les esprits à l’aide d’une mystérieuse main hantée, ils deviennent accros à ce nouveau frisson, jusqu’à ce que l’un d’entre eux aille trop loin et ouvre la porte du monde des esprits, les obligeant à choisir à qui faire confiance : aux morts ou aux vivants…
- Attention pépite ! D’habitude, nous ne sommes pas très chauds pour les films d’épouvante nouevlle génération qui ne sont souvent que des resucées de vieilles histoires cent fois racontées. Mais celui-ci, qui nous vient d’Australie et qui a été réalisé par deux frères, est vraiment réussi, puisqu’îl a même réussi à me glacer le sang plusieurs fois de suite. Il avait d’âiller déjà été présenté dans les salles de province, mais ceux qui ne jurent que par les grandes salles du Kirchberg pourront se rattraper cette semaine. Et je répète – TALK TO ME vaut vraiment la peine d’être dégusté, puisque c’est du bon cinéma, inventif, novateur, courageux et “in your face”. Trois étoiles ! (jpt)

- There’s a stabbing, a violent suicide and a disturbing accident involving kangaroo roadkill in the opening minutes of Talk to Me, and from there, the adrenaline rush of this nightmarish collision of the living and the dead rarely lets up. Having made a name for themselves with the online comic horror and action content of their RackaRacka YouTube channel, Australian twin brothers Danny and Michael Philippou vault into features with assurance and imagination, cooking up gut-wrenching thrills that deftly tap into their own background as viral-video sensations. Acquired out of Sundance by A24, the film is thematically a bit thin but doesn’t stint on genuine scares, intensity or revulsion. (David Rooney/The Hollywood Reporter)


RICEBOY SLEEPS ***
Comédie dramatique; Réalisateur, scénariste: Anthony Shim; avec Choi Seung-yoon, Ethan Hwang; Directeur/Photo: Christopher Lew; Musique: Andrew Yong Honn Lee; Canada 2022, 117 minutes; Toronto Intl. Film Festival 2022.

Le quotidien d’une mère célibataire coréenne et de son fils adolescent vivant en tant qu’immigrants au Canada dans les années 1990.

- Un vrai cinéaste canadien se révèle au grand jour. Il a pour nom Anthony Shim. Une sorte de révolution dans le cinéma du pays, les réalisateurs sans doute trop préoccupés par la mainmise du cinéma québécois. D’une certaine façon, on peut les comprendre. Il n’est pas curieux que Shim parle de ses origines. D’où cette voix off qui débute le film comme s’il fallait se confesser au public. Quelque chose comme il était une fois en Corée du Sud, une femme, un homme, un enfant, le décès de l’homme. Le départ pour le Canada de la mère, maintenant monoparentale. Et une fiction en partie autobiographique qui, du plan de la réalisation, ne cesse de bifurquer son regard vers le souvenir, la mémoire, certes, les impératifs d’une vie d’enfant sans figure paternelle. (Elie Castiel/KinoCultureMontreal.com)

Bollywood/Kinepolis Kirchberg
SAPTA SAGARADAACHE ELLO (SIDE A)
Bollywood/Kinepolis Belval
KUSHI
LE MUR DES ÉTOILES





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