Toronto, c’est fini, l’automne est là, les écoliers sont retournés à leur cartables et les Film Days sont de retour, en attendant l’ouverture de la nouvelle salle IMAX au Kirchberg. Le film de la semaine nous arrive directement…du Luxembourg et de ses vignobles, et cette toile a du mordant, c’est le moins que l’on puisse dire: KOMMUNIOUN/WOLFKIN de Jacques Molitor risque de foutre en l’air tout ce que l’on savait sur la viticulture luxembourgeoise- ce millésime exceptionnel vous surprendra, et ceci avant même que les vendanges soient terminées ! Pour ce qui est de Liam Neeson, il revient à ses occupations habituelles dans RETRIBUTION (le titre est tout un programme) en revisitant l’idée qui se cachait jadis derrière SPEED. ACIDE de Just Phillipot s’annonce comme un film-catastrophe made in France, Michel Gondry et Quentin Dupieux reviennent avec LE LIVRE DES SOLUTIONS et  YANNICK, ce dernier en exclusivité chez nos amis de Cinextdoor. BERNADETTE, DOGMAN et NOUVEAU DÉPART sont présentés en avant.-premiere pour les Film Days, et le doublage luxembourgeois hélàs trop nunuche de DÉI KLENG WURTSCHELFEE nous a déçus, mais les gosses n’y verront que du feu. Voilà !

Jean-Pierre THILGES

Semaine du 20 au 26 septembre 2023

Films made in Luxembourg

KOMMUNIOUN/WOLFKIN ***

Film d’épouvante; Réalisateur: Jacques Molitor; avec Louise Manteau, Victor Dieu, Marja-Leena Junker, Marco Lorenzini, Jules Werner, Myriiam Muller; Scénaristes:  Régine Abadia, Jacques Molitor, Magali Negroni; Directrice-Photo:Amandine Klee; Musique: Daniel Offfermann; Luxembourg/Belgique 2022-23, 89 minutes: LuxFilmFest 2023, Sitges 2022,  BIFF 2022,

Bruxelles, Elaine élève seule son fils Martin qui n’a jamais connu son père. Ce dernier a un comportement étrange, incontrôlable. Quand Martin mord jusqu’au sang un de ses camarades, Elaine se décide à rencontrer sa belle-famille au Luxembourg, en quête de réponses. Auprès d’eux, Martin va tout de suite mieux. Mais quand elle comprend la véritable nature de la famille, et que Martin pourrait devenir comme eux, Elaine va devoir choisir entre l’accepter ou se battre pour l’avenir de son fils…

• “Kommunioun/Wolfkin” est le genre de film dont il vaut mieux ne rien savoir avant la vision – même le très bref synopsis ci-dessus vend déjà un peu trop la mèche. Mais bon, il faut aussi attirer le chaland. Et le chaland n’aura pas tort de s’attarder sur ce film luxembourgeois qui sort définitivement du lot, en plongeant tête première dans le cinéma de genre (fantastique), dont nos “auteurs” ne sont malheureusement pas souvent friands. Jacques Molitor (tout comme Loïc Tanson, dont vous pourrez voir le très explosif “Läif a Séil” en octobre) est très porté sur le cinéma populaire et il a trouvé en son producteur Gilles Chenal le complice idéal pour porter ses pires cauchemars sur grand écran. Nous avons beaucoup aimé son approche qui réunit horreur et culture vini-victicole mosellane dans une histoire qui risque de glacer le riesling dans les veines du spectateur. Je ne vais pas en dire plus, sauf que c’est un véritable plaisir (coupable, pourquoi pas) de retrouver NOS acteurs dans des rôles qu’on ne leur offre hélas pas tous les jours. Je n’aimerais pas rencontrer Marja-Leena, Marco, Jules et Myriam dans une ruelle obscure, une fois la nuit tombée. Trois étoiles millésimées. (jpt)  

RETRIBUTION

Réalisateur: Nimrod Antal; avec Liam Neeson, Noma Dumezweni, Lilly Aspell,Matthew Modine; scénariste: Christopher Salmanpour, basé sur le scémario du film “El Desconnocido”, écrit par Alberto Marini; Directeur/Photo: Flavio Msrtinez Labiano; musique: Harry Gregson-Williams; USA 2023, 91 minutes.

Un homme d’affaires découvre qu’une bombe a été placée dans la voiture qu’il conduit par un assaillant inconnu. Ce dernier lui ordonne d’exécuter une série d’actions tout au long de la journée ou la bombe explosera… le tuant lui et sa famille.

• Anyway, the film, Speed, sorry, Retribution, proves to be the sort of easily engineered, high-concept actioner designed to appeal to both international audiences (this is the third, count ‘em, third remake of the 2015 Spanish film El desconocido, which was followed by German and South Korean versions) and the sort of couch potatoes looking for 90 minutes of mindless streaming distraction on a weekend night. It arrives in theaters the last week of August, which is the moviegoing equivalent of desperately scanning the faces at a bar just before closing time. (Frank Scheck/The Hollywood Reporter) 

ACIDE

Drame fantastique; Réalisateur: Just Philippot; avec Guillaume Canet, Latetita Dosch, Patience Munchenbach, Marie Jung; Scénaristes: Just Philippot, Yacine Badday; Directeur/Photo: Pierre Dejon; France 2023, 100 minutes.

Selma, 15 ans, grandit entre ses deux parents séparés, Michal et Élise. Des nuages de pluies acides et dévastatrices s’abattent sur la France. Dans un monde qui va bientôt sombrer, cette famille fracturée va devoir s’unir pour affronter cette catastrophe climatique et tenter d’y échapper…

• Just Philippot et son co-scénariste Yacine Badday se sont imprégnés de la covid, de la la guerre en Ukraine ou du mouvement gilet jaune. Les pluies acides leur permettaient de converger vers toutes ces crises sans les citer de façon explicite : “Nous ne voulions pas trouver une explication rationnelle au phénomène de pluies acides. Au contraire, il fallait être aussi « naturellement irrationnel » que les crises d’aujourd’hui. Il fallait qu’on sente qu’un nuage en Amérique du Sud pouvait rapidement devenir une catastrophe en Europe.” (Extrait du dossier de presse) 

LE LIVRE DES SOLUTIONS

Comédie dramatique; Réalisateur, scénariste: Michel Gondry; avec Pierre niney, Blanche gardin, Frankie Wallach;  Directeur/Photo: Laurent Brunet; Musique: Etienne Charry; France 2023, 102 minutes.

Marc s’enfuit avec toute son équipe dans un petit village des Cévennes pour finir son film chez sa tante Denise. Sur place, sa créativité se manifeste par un million d’idées qui le plongent dans un drôle de chaos. Marc se lance alors dans l’écriture du Livre des Solutions, un guide de conseils pratiques qui pourrait bien être la solution à tous ses problèmes…

• Davantage encore qu’Eternal Sunshine of the Spotless Mind, que les producteurs lui reprocheront toujours de ne pas vouloir refaire, Le Livre des solutions est bien le film d’amour de Gondry, dont le principe repose sur le modèle indépassable du Scottie de Vertigo qui, mettant en scène sa Madeleine sans être dupe du subterfuge, était déjà le double symbolique d’Hitchcock. (Cahiers du Cinéma) Il y a beaucoup de l’ingénieux Michel Gondry chez le cinéaste ultra inventif joué par Pierre Niney. Dans cette comédie dingue, il passe par tous les états ! (Télérama) Cette manière d’autoportrait en Zébulon est ainsi pour Gondry, 60 ans, grand bricoleur d’images en tous genres, l’occasion de rappeler de manière explosive, mais toujours empreinte d’une inaltérable gentillesse (là est sans doute la faiblesse de son propos et l’écueil sur lequel son film achoppe), cette aventureuse folie qu’est le tournage d’un film. (Le Monde) 

LE SYNDROME DES AMOURS PASSÉES

Comédie dramatique; Réalisateurs, scénaristes : Ann Sirol, Raphäel Balboni; avec Lucie Debay, Lazare Gousseau, Florence Loiret-Caille; Directeur/Photo:Jorge Piquer Rodriguez; Musique: Julie Roué; France 2023, 89 minutes; Semaine de la Critique, Cannes 2023.

Rémy et Sandra n’arrivent pas à avoir d’enfant, car ils sont atteints du “Syndrome des Amours Passées”. Pour guérir, il n’y a qu’une seule solution : il doivent recoucher une fois avec tou.te.s leurs ex…

• Ce goût de l’ellipse et du jump cut fait des merveilles quand il s’agit de partager l’intimité du couple ou des amants, les discussions où l’on tourne en rond faut de pouvoir faire le point, de laisser briller aussi les silences, ceux dans lesquels se logent l’amour et la complicité, où surgissent les rires, mais aussi l’émotion. Une comédie romantique, nous avait-on promis, et les termes du contrat sont remplis, on pleure un peu, on rit beaucoup, et surtout, on se réjouit de cette belle audace : oser faire un feel-good movie, avec un happy end transgressif qui revisite joyeusement l’image de la famille parfaite. (Aurore Engelen/cineuropa.org)

Films made in/with Luxembourg

DÉI KLENG WURSCHTELFEE **

My Fairy Troublemaker; Animation numérique; Réalisatrice: Caroline Origer; scénaristes: Silja Clemens, Pamela Hickey, Dennys McCoy; musique: Martin lingnau, Ingmar Süberkrüb; Luxembourg/ Allemagne 2023, 78 minutes.

Et gëtt eng magesch Welt an där kléng gelunge Feeë wunnen, déi an der Nuecht d’Mënsche besiche komme fir hinne Kaddoen ze bréngen. D’Violetta, eng Fee, déi méi dacks mam Kapp an de Wolleken, wéi soss anzwousch ass, bleift enges Nuets an der Welt vun de Mënschen hänken. Ee Gléck leiert d’Violetta d’Maxie kennen, e Meedche vun 10 Joer. Zesumme wäerten déi zwee alles probéieren, datt d’Wurschtelfee Violetta rëm säi Wee zeréck an d’Feeëwelt fënnt…

• En absolut akzebtablen a gutt gemaachten Animatiounsfilm, dee sech allerdéngs nëmmen u méi kleng Kanner adresséiert, Vu Pixar si mer allerdéngs wäit ewech, dofir ass dat Ganzt einfach zevill iwwerflächlech. Ausserdeems huet eis déi extrem kannereg lëtzebuergesch Synchronisatioun gestéiert, déi leider d’selwecht kléngt wéi ganz vill anerer aus deem selwechten Haus. Mä dat ass dem Zilpublikum ganz sécher egal! (jpt) 
• This German-Luxembourgian animation is a passable if unambitious hour and a half for under-10s, heavily in the orbit of Pixar both in terms of visuals and in its central conceit of the business of tooth-fairying as a Deliveroo-esque big-tech courier outfit. But unlike Inside Out and Soul’s pint-sized explainers of the psyche, there’s virtually no philosophical sprinkling on the cupcake here. Not that that will stop the young ’uns from gobbling it up anyway – but they might have enjoyed something more nutritious. (Phil Hoad/The Guardian)
• E lëtzebuergeschen Trailer hu mer leider net fonnt.

Exclusivité Cinextdoor

YANNICK

Comédie; Réalisateur, scénariste, directeur/photo: Quentin Dupieux; avec Raphaël Quenard, Pio Marmaït. Blanche Gardin; France 2023, 67 minutes.

En pleine représentation de la pièce « Le Cocu », un très mauvais boulevard, Yannick se lève et interrompt le spectacle pour reprendre la soirée en main…

• Voir Dupieux mettre en scène son pire cauchemar, à savoir ennuyer le public, qui plus est avec un genre, le théâtre de boulevard, censé être pur divertissement, est un ravissement total. (Libération) En faisant résonner dans l’arène ses mots dérisoires, avec toutes leurs imperfections, Dupieux convoque une émotion non filtrée dont il est peu coutumier, et figure de façon limpide le lien entre anti-intellectualisme et sentiment d’abandon politique. (Cahiers du Cinéma) Yannick vaut surtout en ce qu’il fait surgir, à travers son héros, la figure du spectateur, en général le grand impensé du cinéma d’auteur. Et pas n’importe quel spectateur : celui qu’on appelle « moyen », auquel Yannick, en plus de donner une incarnation, fournit un prénom générique. (Le Monde) 

Avant-Première Filmdays

BERNADETTE

Avant-Première Filmdays

DOGMAN

Avant-Première Filmdays

NOUVEAU DÉPART

 LE MUR DES ÉTOILES