Quelque part en Flandre, là où la programmation des cinémas du groupe Kinepolis est concoctée, quelqu’un doit être convaincu que le public luxembourgeois est particulièrement friand de comédies françaises de deuxième ou troisième zone, puisqu’ils inondent régulièrement plusieurs de nos écrans avec ce genre de truc, puisqu’il y en a encore deux sette semaine avec “Opération Portugal 2” et “Cocorico”, tandis qu’un film haut en couleurs comme “The Color Purple” (produit par Steven Spielberg et Oprah Winfrey, excusez du peu), est programmé dans une très petite salle et balancée comme un malpropre au bout d’une semaine seulement. Soit, c’est finalement leur problème s’ils ne connaissent pas mieux leur public local.

Côté films de qualité, cette semaine, ce même public local aura la chance de découvrir le très choquant brûlot GREEN BORDER d’Agnieszka Holland, la pétaradante comédie musicale  MEAN GIRLS, l’émouvant SCRAPPER et, pour les fans du cinéaste (dont je ne fais pas partie), le désopilant DAAAALÍ ! de Quentin Dupieux. Finalement, préparez-vous à prendre place, la semaine prochaine, dans la fascinante FERRARI de couleur rouge-sang conduite par Michael Mann, un film qui vous en bouchera un coin…comme on ne dit pas en Flandre.

Jean-Pierre THILGES  

Semaine du 7 au 14 février 2024

GREEN BORDER / ZIELONA GRANICA ****

Drame politique; Réalisatrice: Agnieszka Holland; avec Jalal Iltawil, Maja Ostaszewska, Behi Djanati Atai, etc.; Scénaristes: Maciej Pisuk, Gabriela Lazarkiewicz, Agnieszka Holland; Directeur/Photo: Tomasz Naumiuk; Musique: Frédéric Vercheval; Pologne, France, Allemagne, etc.2023, 147 minutes; Prxi spécial du Jury Venise 2023; Toronto Intl. Film Festiva 2023.

Ayant fui la guerre, une famille syrienne entreprend un éprouvant périple pour rejoindre la Suède. A la frontière entre le Belarus et la Pologne, synonyme d’entrée dans l’Europe, ils se retrouvent embourbés avec des dizaines d’autres familles, dans une zone marécageuse, à la merci de militaires aux méthodes violentes. Ils réalisent peu à peu qu’ils sont les otages malgré eux d’une situation qui les dépasse, où chacun – garde-frontières, activistes humanitaires, population locale – tente de jouer sa partition…

• • GREEN BORDER est un film essentiel, tout comme THE ZONE OF INTEREST qui est dans nos salles depuis la semaine dernière. À sa sortie en Pologne, le gouvernement polonais de (très) droite PIS, a décrété Agnieszka Holland en tant qu’ennemie publique numéro une, et a attaqué la cinéaste en l’accusant d’avoir fait de la “propagande nazie”.  Entretemps, les salopards de PIS ont été obligés de partir la queue entre les jambes, et le film doit y être pour quelque chose, ce qui démontre aussi sa force.. Contraiement à ZONE OF INTEREST, qui ne montre jamais l’horreur directement, GREEN BORDER est “in your face” comme on dit et ne laissera personne indifférent. Quatre étoiles! (jpt) 

• At 74, Polish film-maker Agnieszka Holland has lost none of her passion – or compassion – and this brutal, angry, gruelling drama, in sombre black and white, is recognisably the work of that director who made Europa Europa in 1990. It is about the “green border” exclusion zone between Poland and Belarus, now the location for an apparently unending ordeal for refugees. (Peter Bradhsaw/The Guardian)

MEAN GIRLS

Comédie musicale; Réalisateurs: Samantha Jayne, Arturo Perez jr; avec Angourie Rice, Renée Rapp, Auli’i Carvalha, Jon Hamm, Tina Fey; Scénario: Tina Fey, d’après a comédie musicalem, basée sur le film “Mean Girls” (2004) de Mark Waters; Directeur/Photo: Bill Kierstein; Musique: Jeff Richmond; USA 2024, 112 minutes.

Arrivée tout droit d’Afrique, Cady Heron fait ses premiers pas dans une école secondaire publique américaine après des années d’enseignement à la maison par sa mère. La plupart des étudiants paraissent hostiles, mais Janis et Damian, des laissés-pour-compte, la prennent sous leurs ailes. Ses nouveaux camarades de classe lui présentent une vue d’ensemble des nombreux groupes d’amis qui fréquentent l’école, dont la bande des Plastiques. Dirigée par Régina George, l’idole de toutes les filles, cette clique est connue pour dominer en popularité tous les autres étudiants. Afin d’accomplir le désir de vengeance de Janis, Cady se retrouve donc à infiltrer les Plastiques. (Résumé: Régie du Cinéma Québec)

• The same dynamic works, in a clever if less spectacular way, in “Mean Girls,” the movie adaptation of the 2018 Broadway musical version of the classic 2004 screen comedy. Will the new movie replace the original film in anyone’s affections? That might depend on how old you are. (For some, the 2004 version will always be sacred; for others, it’s their mom’s “Mean Girls.”) I’ll just say that after you’ve seen the pop singer Reneé Rapp, as the head mean girl Regina (Rapp also played the role on stage), make her grand entrance in a black vinyl bodysuit, singing “My name is Regina George, and I am a massive deal…,” as if she were Anita Ekberg crossed with Mata Hari, the scene carries a jolt, and you may wonder for a moment how Rachel McAdams, in the original film, made the impact she did without that song. I’m not suggesting that this version is better. Both were written by Tina Fey, who also produced the new movie (along with Lorne Michaels). So you can rest assured that “Mean Girls,” the movie musical, sticks close to the spirit and to the letter of the movie that updated and mythologized the culture of gossip and backstabbing for a new generation. (Owen Gleiberman/Variety) 

SCRAPPER

Comédie dramatique; Réalisatrice, scénariste: Charlotte Regan; avec Harris Dickinson, Lola Campbell, Alin Uzin; Directeur/Photo: Molly Manning-Walker; Musique: Patrick Jonsson; GB 2023, 84 minutes.

Banlieue de Londres. Géorgie 12 ans vit seule depuis la mort de sa mère. Elle se débrouille au quotidien pour éloigner les travailleurs sociaux, raconte qu’elle vit avec un oncle, gagne de l’argent en faisant un trafic de vélo avec son ami Ali. Cet équilibre fonctionne jusqu’à l’arrivée de Jason, un jeune homme qu’elle ne connait pas et se présente comme étant son père….

• There’s a tender sweetness in this likable, beautifully photographed if sometimes unsubtle and improbable debut feature from British film-maker Charlotte Regan, all about a fragile father-daughter relationship. (…) It has to be said that Scrapper is not quite as humanly complex as it might have been. Occasionally the improbabilities will jar, and the educational and welfare authorities are cartoonishly callous and gullible. It is surely impossible to get away with the pretence Georgie’s been getting away with for all that long: Sarah Gavron’s film Rocks incidentally had a much more realistic take on this. But the gentleness of the connection between Jason and Georgie gives Scrapper its warmth. Just hanging out together on camera is much more difficult than it looks, and Dickinson and Campbell manage it well. Regan looks like a very impressive and capable movie talent. (Peter Bradshaw/The Guardian) 

• La mise en scène de la cinéaste, pleine de vivacité et de virgules savoureuses, marque parfois trop son territoire. Mais elle a au moins le mérite de ne pas se contenter de mettre sagement en images un scénario malicieux et deux acteurs formidables. (L’Obs) Georgie trouve en Lola Campbell une interprète aussi touchante qu’irrésistible, dont émane quelque chose de merveilleux qui fait tout le charme du film. (Le Monde) l y a aussi, dans Scrapper, des scènes de comédie très réussies, un regard vif sur les classes populaires et même une fable qui parle du deuil tel qu’une enfant peut l’affronter, en construisant un monde imaginaire. Cela fait beaucoup de pistes pour un seul film, mais elles sont toutes séduisantes. (Télérama) 

DAAAAAALÍ !

Comédie; Réalisateur, scénariste, directeur/photo; : Quentin Dupieux; avec Anaïs Demoustier, Gilles Lellouche, Edouard Baer, Jonathan Cohen, Pio Marmaï, Romain Duris; Musique: Thomas Bangalter; France 2023, 78 minutes; Festival de Venise 2023.

Une journaliste française rencontre Salvador Dali à plusieurs reprises pour un projet de documentaire…

• Daaaaaalí !”, de Quentin Dupieux : un antibiopic cocasse et six aaaaaacteurs pour une moustache. Quand le cinéaste de l’absurde s’en prend à l’ego démesuré de l’artiste espagnol, cela donne un film surréaliste. (Télérama) 

OPÉRATION PORTUGAL 2 – LA VIE DE CHÂTEAU

Hakim alias Joaquim, notre policier maladroit et gaffeur, est de retour ! Il doit déjouer les plans d’un promoteur véreux : le comte de Neuville. Avec ses amis, il infiltre le Château du Comte mais doit en plus préparer son mariage avec Julia, à qui il a caché sa mission. Rien ne se passe comme prévu et Hakim et sa bande de pieds nickelés, dépassés, vont aller de catastrophes en catastrophes. Il va alors entrer dans une course folle pour réussir sa mission et sauver son couple.

COCORICO

Sur le point de se marier, Alice et François décident de réunir leurs deux familles. Pour l’occasion, ils réservent à leurs parents un cadeau original : des tests ADN pour que chacun puisse découvrir les origines de ses ancêtres. Mais la surprise va virer au fiasco quand les Bouvier-Sauvage, grande famille aristocrate, et les Martin, beaucoup plus modestes, découvrent les résultats, pour le moins… inattendus !

LES CHATS AU MUSÉE

Coincé dans un vieux piano qui prend l’eau, le jeune chat Vincent fait équipe avec Maurice la souris afin d’éviter la noyade. Un groupe de marins repêche alors l’instrument et l’envoie dans un musée. Vincent y rencontre une équipe de chats d’élite, qui protège les oeuvres d’art des rongeurs et autres vermines depuis des années. Vincent rêve depuis toujours d’avoir sa place au sein d’une véritable famille de chats… Mais ne voulant pas perdre son amitié avec Maurice, qui lui a sauvé la vie, il est forcé de cacher la souris des gardiens félins du musée. Son ami rongeur a en outre une faiblesse – il adore ronger les oeuvres d’art. Les choses se compliquent davantage quand une des peintures les plus célèbres au monde, la Joconde, intègre les collections du musée, tous les rats et souris du monde rêvent de ronger cette oeuvre d’art !

Kirchberg goes Bollywood

TERI BAATON ULJHA JIYA

Belval goes Bollywood

LAL SALAAM

DUNE PART ONE *** Reprise IMAX

Science-fiction; Réalisateur: Denis Villeneuve; USA 2021, 155 minutes.

Dans un futur lointain, Leto Atreides, le duc de Caladan, est nommé au poste de gouverneur d’Arrakis, une planète désertique. Particulièrement hostile, ce corps céleste possède une importance stratégique grâce à la récolte et à la production d’une substance unique aux qualités exceptionnelles. Mécontent de la situation, l’ancien chef du territoire, le baron Vladimir Harkonnen, ourdit un complot et une invasion militaire pour reprendre le pouvoir. Témoin des jeux de coulisses machiavéliques, Paul Atreides, le fils de Leto, s’évade durant la nuit du meurtre de son père et de ses fidèles collaborateurs. Accompagné par sa mère, il trouve refuge chez le peuple autochtone. (Résumé: Régui du Cinéma Québec)

En attendant la sortie du deuxième volet prévue début pour mars, Kinepolis ressort la première partie en IMAX.

LE MUR DES ÉTOILES