Pourquoi mettre en exergue – avec EMILIA PEREZ de Jacques Audiard – un film qui ne passe qu’une fois ? Peut-être parce que le film a fait un tabac à Cannes, où notre panel de critiques lui a octroyé une moyenne de 4.17 étoiles, peut-être parce que le film a eu deux récompenses à Cannes, peut-être que c’est le film le plus intéressant de la semaine et que sa sortie officielle n’est prévue qu’au mois d’août, allez savoir ! Peut-être aussi parce que l’autre film cannois de la semaine, KINDS OF KINDNESS de Yorgos Lanthimos (dont je n’ai jamais été grand fan), est loin d’avoir fait l’unanimité sur la Croisette. Pour ce qui est de DESPICABLE ME 4, sachez qu’à mes yeux, le film est nettement plus moche que méchant, mais sans doute que les gosses n’y verront que du feu. (Note: La photo ci-dessus a été engendrée par intelligence artificielle)
Jean-Pierre THILGES
SEMAINE DU 3 AU 9 JUILLET 2024

LuxFilmLab Utopia 3.7. à 20h
EMILIA PEREZ de Jacques Audiard
Cannes 2024 – Prix du Jury et meilleure interprétation féminine

Surqualifiée et surexploitée, Rita use de ses talents d’avocate au service d’un gros cabinet plus enclin à blanchir des criminels qu’à servir la justice. Mais une porte de sortie inespérée s’ouvre à elle, aider le chef de cartel Manitas à se retirer des affaires et réaliser le plan qu’il peaufine en secret depuis des années : devenir enfin la femme qu’il a toujours rêvé d’être…
- Emilia Perez a été présenté en Compétition au Festival de Cannes 2024, où il a remporté le Prix du jury et un Prix d’interprétation féminine remis à Zoe Saldana, Selena Gomez, Ariana Paz et Karla Sofia Gascon. Jacques Audiard est un grand habitué de la croisette, puisque plusieurs de ses films y ont été sélectionnés et/ou récompensés, comme Dheepan (Palme d’or), Un prophète (Grand prix du jury) et Un héros très discret (Prix du meilleur scénario). (Dossier de presse)

- Anglo-progressives and US liberals might worry about whether or not certain stories are “theirs to tell”. But that’s not a scruple that worries French auteur Jacques Audiard who, with amazing boldness and sweep, launches into this slightly bizarre yet watchable musical melodrama of crime and gender, set in Mexico. It plays like a thriller by Amat Escalante with music and lyrics by Lin-Manuel Miranda, and a touch of Almodovar. (Peter Bradshaw/The Guardian)
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Like a rose blooming amid a minefield, it’s a miracle that Jacques Audiard’s “Emilia Pérez” exists: a south-of-the-border pop opera about a most unlikely metamorphosis and the personal redemption it awakens in a stone-cold criminal.With a Palme d’Or to his name and the cojones to tackle his third movie in a culture and language that are not his own (after “Dheepan” and “The Sisters Brothers”), the director of “A Prophet” takes audiences into the macho realm of Mexican cartels, where Manitas del Monte — a fearsome drug lord with a silver grill and a voice like gravel — wants out, not because he’s had a crisis of conscience, but because he’s decided to embrace his true self … as a woman. (Peter Debruge/Variety)
https://youtu.be/0EA8-WdvFVw?si=EzHlVt9Rjy-hiv8Y

KINDS OF KINDNESS de Yorgos Lanthimos
Cannes 2024 – meilleure interprétation masculine
Drame; Réalisateur: Yorgos Lanthimos; avec Emma Stone ,Jesse Plemons, Willem Dafoe; Scénaristes: Efthymis Filippou; Yorgos Lanthimos; Directeur/Photo: Robbie Ryan; Musique; Jerskin Fendrix; USA 2024, 164 minutes; Festival de Cannes 2024.

Une fable en tryptique qui suit : un homme sans choix qui tente de prendre le contrôle de sa propre vie ; un policier inquiet parce que sa femme disparue en mer est de retour et qu’elle semble une personne différente ; et une femme déterminée à trouver une personne bien précise dotée d’un pouvoir spécial, destinée à devenir un chef spirituel prodigieux….

- Lánthimos régale : plans larges, lents travellings pour pénétrer les scènes et sonder le mystère des personnages, gros plans zinzins, petites notes de piano crispantes et répétitives ou gros tube imparable d’Eurythmics… Bonus : avec le temps, le metteur en scène a gagné en humour. (Télérama/pour) On n’a jamais le temps, chez Lánthimos, de se réjouir de l’escamotage des explications, car il les subsume dans la lourdeur d’une évidence métafilmique : l’homme qui tire les ficelles s’offre en hypostase complaisante de l’auteur-réalisateur. (Cahiers du Cinéma) Pour qui se soucierait de morale et de politique, c’est assez abject, exploitation du pire humain d’autant plus déplaisante que son exécution est au cordeau et qu’elle ne procure aucun vertige qui viendrait justifier sa pseudo-cruauté, ni sa toute petite méchanceté. (Libération) Absolument rien de nouveau, puisque Yórgos Lánthimos, qui, depuis The Lobster, se veut expert dans le thème de la soumission volontaire, est, lui-même, de plus en plus, sous l’emprise de la provocation gratuite. Quand on n’a pas d’idées, on fait des effets. (Télérama/contre)
https://youtu.be/inAuktwXbew?si=XoAHJ843gP0-ZzKG

DESPICABLE ME 4 *
Animtion numérique; Réalisateurs: Chris Renaud, Patrick Delage; avec ls voix (v.o.) de Steve Carell, Kristen Wiig, Will Ferrell, Pierre Coffin, Steve Coogan; Scénaristes: Ken Daurio, Mike White; Musique: Heitor Pereira; USA/France 2024, 95 minutes.

Gru, Lucy et les filles, Margo, Edith et Agnès accueillent le petit dernier de la famille, Gru Junior, qui semble n’avoir qu’une passion : faire tourner son père en bourrique. Mais Gru est confronté à un nouvel ennemi Maxime Le Mal qui, avec l’aide de sa petite amie, la fatale Valentina, va obliger toute la famille à fuir…

- Je sais que je ne vais pas me faire des amis en disant que c’est une insulte de programmer “Despicable me 4” (*) au même moment que “Inside Out 2” (****). Alors que le premier film représente tout ce qui cloche à Hollywood actuellement (fabriquer des suites fatiguées et assommantes, juste parce que que l’on n’a aucune nouvelle idée à raconter), alors que le deuxième prouve que Pixar a toujours de magnifiques cordes à son arc, ce que prouve d’ailleurs le milliard de dollars de recettes dans le monde au bout de trois semaines d’exploitation. Si les Minions sont toujours adorables dans leur connerie ambiante, le film quand à lui ne va nulle part à cause d’une scénario qui n’a strictement rien à raconter et qui tourne en rond. Les gosses en bas âge vont sans doute adorer en se jetant du popcorn à la figute, mais moi (qui suis pourtant très grand fan de cinéma d’animation), ce désastre ambulant m’a donné un sacré mal de caboche. Une toute petite étoile pour le pauvre Minion enfermé dans la machine à friandises. Ses mésaventures auraient donné un superbe dessin animé de 7 minutes. (jpt)
https://youtu.be/qQlr9-rF32A?si=8vuSBJ-F_vehfYxZ

PENDANT CE TEMPS SUR TERRE
Drame; Réalisateur, scénariste: Jérémy Clapin; avec Megan Northam, Sofia Lesaffre, Catherine Salée; Directeur/Photo: Robrecht Heyvaert; Musique: Dan Levy; Franc 2024, 89 minutes.

Elsa, 23 ans, a toujours été très proche de son frère aîné Franck, spationaute disparu mystérieusement 3 ans plus tôt au cours d’une mission spatiale. Un jour, elle est contactée depuis l’espace par une forme de vie inconnue qui prétend pouvoir ramener son frère sur terre. Mais il y a un prix a payer…

- Pendant ce temps sur Terre trouve sa genèse dans la fascination qu’a Jérémy Clapin pour l’Espace. Le metteur en scène explique : “Ce territoire infini que nous observons depuis la Terre autant qu’il nous observe, comme l’imaginaire observe la réalité, comme le présent observe le passé. Tout est parti de cette réflexion autour de ces mondes en collision permanente. J’ai commencé à dérouler ce fil et je suis arrivé à l’idée de raconter le parcours d’Elsa, une jeune femme faisant face à un deuil impossible, celui d’un frère mystérieusement disparu au cours d’une mission spatiale.” “Ce film, c’est le portrait d’une femme coincée entre deux mondes, celui des morts et des vivants, entre l’espoir et la résignation, entre son enfance et l’âge adulte, entre la Terre et l’Espace. C’est un film qui essaie avant tout de transmettre un sentiment, celui de n’appartenir qu’à moitié au monde.” (Extrait du dossier de presse)
https://youtu.be/JV2o59Rg2oY?si=Df3MQ1P5SzBC9adR
LE MUR DES ETOILES



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