Go West, Cinextdoor ! Ils ont réussi à attraper HORIZON – AN AMERICAN SAGA CHAPTER 1 **** avec leur lasso et présentent l’opulent opus de Kevin Costner en exclusivité nationale. Un sacré coup, félicitations ! Mais la semaine vous réserve d’autres pépites, notamment l’avant-première de EMILIA PEREZ de Jacques Audiard ***** qui a enthousiasme le dernier Festival de Cannes, mais aussi l’énigmatique AMERIKATSI qui nous vient…d’Arménie. DECODED / JI MIE est un film chinois qui raconte d’histoire d’un jeune décodeur en Chine au début de la deuxième Guerre mondiale , alors que les adeptes de sensations fortes trouveront peut-être leur bonher avec le remake de THE CROW ou le thriller/comédie noire de BLINK TWICE. Le film d’espionnage français LES FANTÔMES a également l’air intéressant. Tout ça la même semaine où s’ouvre la Schueberfouer…est-ce bien raisonnable.
Jean-Pierre THILGES
Semaine du 21 au 27 août 2024

Exclusivité Cinextdoor
HORIZON – AN AMERICAN SAGA CHAPTER 1 ****
Western épique; Réalisateur: Kevin Costner; avec Kevi Costner, Sienna Miller, Sam Worthington, Jena Malone, Danny Huston, Michael Rooker, Will Patton, Giovanni Ribisi; Scénaristes: John Baird, Kevin Costner; Directeur/Photo: J. Michael Muro; Musique: John Debney; USA 2024, 181 minutes; Sélection officielle Festival de Cannes 2024.

près une première tentative d’établissement dans la vallée de San Pedro en 1859, un groupe de colons finit par s’installer dans l’Ouest américain. Ils occupent cependant le territoire des Apaches qui n’apprécient guère leur présence. S’en suit un massacre lors d’une soirée festive qui ne laisse que quelques survivants. Rescapés par l’armée de l’Union, certains d’entre eux finissent par repartir ailleurs vers un endroit plus sûr. Les destins de plusieurs autres personnes, du Wyoming jusqu’au Kansas, viendront ensuite s’entrecroiser. (Synopsis: Régie du Cinéma Québec).

Tout d’abord un très grand merci et félicitations au groupe de cinémas Cinextdoor/CDAC d’avoir été “chercher” HORIZON chez un distributeur allemand, sinon le film ne serait pas sorti au Grand-Duché. Le western épique de Kevin Costner sera donc présenté en version originale sous-titrée en allemand, et en version allemande, dans les salles indépendantes à travers le pays. Grands fans de western, nous nous étions d’ailleurs déplacés à Longwy pour voir le film.
Dès sa première mondiale au Festival de Cannea, la presse avant tout américaine – mais pas que- s’est acharnée sur le film en traitant Costner de tous les noms et son film de tous les défauts, comme si “la critique” voulait lui dire que – par les temps qui courent – il n’avait plus le droit de réaliser un western, surtout aussi épique (et fou) que ce que Costner avait entrepris. Résultat des courses: Le film s’est royalement cassé la figure aux Etats-Unis, à un point tel que la sortie du chapitre 2 semble avoir été reportée à la Saint Glinglin. Mais surprise, après Cannes, le Festival de Venise vient d’annoncer qu’il a programmé la suite dans sa sélection officielle. En Europe, on aime encore le cinéma ET les western. Certains d’entre nous, en tout cas.
Les deux premiers western réalisés par Costner, DANCES WITH WOLVES (succès énorme) et OPEN RANGE (succès mitigé) racontaient leurs histoires de façon linéraire, alors que pour les quatre chapitres prévus pour HORIZON, l’acteur-cinéaste-producteur ratisse très large et son canevas se veut une sorte de récit éclaté, où une multitude de personnages s’incrustent dans l’histoire sans que le spectateur ne sache d’emblée qui ils sont, d’où ils viennent et ce qu’ils viennent faire ici. HORIZON est donc une sorte de puzzle géant, dont les différents éléments se mettent en place au fur à mesure que le récit avance. On comprend aisément pourquoi une partie du grand public américain se soit rapidement sentie perdue dans l’espace. Ils n’ont sans doute jamais compris qu’un film peut avoir un début, un milieu et une fin, mais pas nécessairement dans cet ordre.
Nul besoin de préciser que HORIZON CHAPTER 1 nous a comblés et que Costner n’a pas volé ses quatre étoiles.
Jean-Pierre THILGES


THE CROW
Aventures fantastiques; Réalisateur: Rupert Sanders; avec Bill Skarsgård, FKA Twigs, Danny Huston; Scénariste: Zack Baylin, basé sur la bédé de James O’Barr; Directeur/ Photo: Steve Annis; Musique: Volker Bertelmann; USA 2024, 111 minutes.

La veille de leur mariage, Eric Draven et Shelly Webster sont sauvagement assassinés. Un an plus tard, un corbeau ramène Eric à la vie au coeur d’une ville plongée dans les ténèbres. Eric va se laisser conduire là où sa vengeance l’appelle. Pour que justice soit faite. Pour l’amour de Shelly…
- Selon la formule traditionnelle, le film n’étant sorti encore nulle part, il n’y a pas encore de critiqus disponibles.


AMERIKATSI
Drame; Réalisateur: Michael A. Goorjian; avec Michael A. Goorjian, Hovik Keuchkerian, Nelli Uvarova; Directeur/Photo: Ghasem Ebrahimian; Musique: Andranik Berberyan; Arménie 2022, 121 minutes.

Charlie retourne dans son pays, l’Arménie, en 1948, des décennies après s’être enfui aux États-Unis, en raison des persécutions de l’Empire ottoman. Ce qu’il découvre alors, c’est un pays écrasé sous le joug soviétique. Après avoir été injustement emprisonné, Charlie sombre dans le désespoir, jusqu’à ce qu’il découvre qu’il peut voir, depuis la fenêtre de sa cellule, un appartement voisin, celui d’un gardien de prison…

- Writer-director-actor Michael A. Goorjian crafts a timely metaphor for displacement in Armenia’s shortlisted Oscar entry. (…) Goorjian gives that light physical form through his filmmaking. His story is born through the back-and-forth cutting between Goorjian’s own subtle, distinctly “cinematic” performance — in which his eyes reflect comfy living-room lights in the distance — and the stage-like gesticulations of Hovik Keuchkerian and Narine Girgoryan, who play the bickering Armenian couple whose daily life becomes Charlie’s soap opera. The very act of looking becomes enrapturing, as though “Amerikatsi” were a film about the magic of movies (à la “Cinema Paradiso”) but with the projector and the silver screen stripped away. (Siddhant Adlakha/Variety)


BLINK TWICE
Comédie noire, thriller; Réalisatrice: Zoèe Kravitz; avec Channing Tatum, Naomi Ackie, Christian Slater, Alia Shawkat; Scénaristes: Zoë Kravitz, E.T. Feigenbaum; Directeur/ Photo: Adam Newport-Berra; Musique: Chanda Dancy; USA 2024, 102 minutes.

Quand le milliardaire Slater King rencontre Frida, c’est le coup de foudre. Invitée sur son île privée, elle y découvre des soirées décadentes où le champagne coule à flots. Mais des événements étranges commencent à se produire et Frida devra découvrir la vérité si elle veut sortir vivante de cette fête….

If Triangle of Sadness, Glass Onion and The Menu have taught us anything, it’s that a group of strangers in a secluded locale spells trouble. Kravitz, who co-wrote the screenplay with E.T. Feigenbaum, quickly establishes Blink Twice as both social satire satire and horror, yet balancing the two proves to be more challenging as the narrative revs up. (…) Kravitz is primarily interested in sexual violence against women and the psychic toll of trauma. Her film echoes Emerald Fennell’s Promising Young Woman, except Kravitz delivers on gore. Vengeance here is, thrillingly, more than an abstraction. There’s also a drifting effort to investigate the simultaneous invisibility and hyper-visibility of Black women, especially early in the film when Frida is at work, but that is disappointingly subsumed by later action. (Lovia Gyarkye/Hollywood Reporter)

LES FANTÔMES
Thriller d’espinnage; Réalisateur: Jonathan millet; avec Adam Bessa, Tawfeek Barhom, Julia Franz Richter; Scénaristes: Jonathan millet, Florence Rochat; Directeur/Photo: Olivier Boonjing; Musique: Yuksek; France 2024, 106 minutes; Semaine de la Critique, Cannes 2024.
Hamid est membre d’une organisation secrète qui traque les criminels de guerre syriens cachés en Europe. Sa quête le mène à Strasbourg sur la piste de son ancien bourreau…

- Avec un sens consommé de la structure dramatique, Jonathan Millet réussit un suspense au cordeau en même temps qu’une étude mélancolique et profonde des traces que laisse le trauma sur la personnalité. La naissance d’un cinéaste à suivre absolument. (Le Point) Homme de l’ombre, solitaire et hanté, Hamid accapare tout le film, qui, suspendu à son souffle, aux bruits qu’il écoute, aux indices qu’il recoupe, diffuse une angoisse sourde et grandissante à laquelle les choix de réalisation (cadre serré, sons amplifiés et déformés, approche sensorielle) ne nous permettent pas d’échapper. (Le Monde) Si la proximité entre le réel et le film existe, elle ne s’aurait suffire. En insufflant de la fiction dans son matériau documentaire, Millet donne une dimension organique à la chasse. L’aura des acteurs, l’intensité de leur jeu, dévoilent quelque chose d’une urgence qui échappe d’ordinaire à l’œil du documentariste. (Positif)

Kirchberg goes China
DECODED / JIE MIE
Thriller, film de guerre; Réalisateur: Sicheng Chen; Chine populaire 2024, 156 minutes.
In the 1940s, the world situation was turbulent, and it was crucial to decipher the enemy’s communication codes quickly and accurately. Rong Jin Zhen has shown a unique talent for numbers since he was a child. He accidentally solved the difficult problem set by the mathematics teacher, which got him noticed by more people. The mathematical genius was recruited into the secret unit 701. In order to crack the enemy’s super code “Purple Code”, he was involved in a thrilling spy war.

Kirchberg goes India
STREE 2

Avant-Première Utopia
EMILIA PĒREZ *****
Mélodrame musical; Réalisateur, scénariste: Jacques Audiard; avec Zoe Saldana, Karla Sofia Gascón, Selena Gomez; Co-scénaristes: Thomas Bidegain, Léa Mysius, d’après l’oeuvre de Boris Razon; Directeur/Photo: Paul Guilhaume; Musique: Clément Ducol, Camille; France 2024, 130 minutes.

Surqualifiée et surexploitée, Rita use de ses talents d’avocate au service d’un gros cabinet plus enclin à blanchir des criminels qu’à servir la justice. Mais une porte de sortie inespérée s’ouvre à elle, aider le chef de cartel Manitas à se retirer des affaires et réaliser le plan qu’il peaufine en secret depuis des années : devenir enfin la femme qu’il a toujours rêvé d’être…
- Emilia Perez a été présenté en Compétition au Festival de Cannes 2024, où il a remporté le Prix du jury et un Prix d’interprétation féminine remis à Zoe Saldana, Selena Gomez, Ariana Paz et Karla Sofia Gascon. Jacques Audiard est un grand habitué de la Croisette, puisque plusieurs de ses films y ont été sélectionnés et/ou récompensés, comme Dheepan (Palme d’or), Un prophète (Grand prix du jury) et Un héros très discret (Prix du meilleur scénario). (Dossier de presse)

- Anglo-progressives and US liberals might worry about whether or not certain stories are “theirs to tell”. But that’s not a scruple that worries French auteur Jacques Audiard who, with amazing boldness and sweep, launches into this slightly bizarre yet watchable musical melodrama of crime and gender, set in Mexico. It plays like a thriller by Amat Escalante with music and lyrics by Lin-Manuel Miranda, and a touch of Almodovar. (Peter Bradshaw/The Guardian)
- Like a rose blooming amid a minefield, it’s a miracle that Jacques Audiard’s “Emilia Pérez” exists: a south-of-the-border pop opera about a most unlikely metamorphosis and the personal redemption it awakens in a stone-cold criminal.With a Palme d’Or to his name and the cojones to tackle his third movie in a culture and language that are not his own (after “Dheepan” and “The Sisters Brothers”), the director of “A Prophet” takes audiences into the macho realm of Mexican cartels, where Manitas del Monte — a fearsome drug lord with a silver grill and a voice like gravel — wants out, not because he’s had a crisis of conscience, but because he’s decided to embrace his true self … as a woman. (Peter Debruge/Variety)
LE MUR DES ÉTOILES



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