Ouf ! Huit nouveaux films cette semaine, dont sept sont à recommander d’une façon ou d’une autre. Beaucoup de monde attend – paraît-il – la comédie musicale WICKED de Jon M. Chu, mais elle ne passe qu’en avant-première…et déjà en IMAX, nous dit-on. FÜHRER UND VERFÜHRER *** de Joachim A. Lang est une oeuvre importante et déroutante qui arrive à une époque, où l’Amérique risque de sombrer dans le totalitarisme trumpien. GLORIA! **** de Margharita Vicario fut un de nos grands coups de coeur au récent Festival du Film Italien de Villerupt. MOANA2/VAIANA 2 est un cadeau de Noël en avance pour les amateurs d’animation disneyenne. SEBASTIAN *** de Mikko Mäkelä est un film LGTBQ particulièrement fort. HERETIC de Scott Beck et Bryan Woods propose un Hugh Grant tout à fait inattendu, tandis que le film d’animation LA PLUS PRECIEUSE DES MARCHANDISES de Michel Hazanavicius a eu les honneurs de la compétition cannoise. Autant vous dire qu’il faudra galérer à partir de mercredi pour ne rien louper. Nous sommes prêts ! Et vous ?
Jean-Pierre THILGES
SEMAINE DU 27.11. AU 3.12.2024

FÜHRER UND VERFÜHRER ***
Historisch-biografisches Drama; Regie und Drehbuch: Joachim Lang; mit Robert Stadlober, Fritz Karl, Franziska Weisz; Deutschland 2024, 135 Minuten.

Deutschland, 1938. Die Arbeit von Propagandaleiter Joseph Goebbels zeigt Wirkung: Adolf Hitler und die Politik der Nationalsozialisten stehen in der Gunst der deutschen Bevölkerung so hoch wie nie zuvor. Allerdings laufen die Pläne von Goebbels und Hitler auseinander, denn während der Propaganda-Stratege auf Stabilität abzielt, ist der Diktator fest entschlossen, Europa mit einem vernichtenden Krieg zu überziehen. Also ändert Goebbels seine Strategie, weg von Ruhe und Sicherheit, hin zu einer ideologischen Radikalisierung der Bevölkerung, wobei demagogische Reden und nicht zuletzt antisemitische Hetzfilme wie “Jud Süß” und “Der ewige Jude” helfen sollen. Dem Größenwahn, dem Machthunger und der Menschenverachtung des Regimes fallen Millionen von Menschen zum Opfer – und schließlich auch der zynische Propagandist Goebbels und sein “Führer” Hitler…

- Bereits beim Trailer zu diesem un- und aussergewöhnlichen Doku-Drama aus Deutschland überkommt einen das kalte Grauen – die verbalen Attacken und propagandistischen Hasstiraden von Joseph Goebbels erinnern ohne Umschweife an die Wahlkampstrategien eines Donald Trump und dessen Mitläufer, die ihn – wie schon 1933 Hitler – einmal mehr in die höchste Chefetage des mächtigsten Landes der Welt hieften. Dass “Führer und Verführer” gerade jetzt in die Kinos kommt, mag ein Zufall sein, dass der Film über Hitlers Propagandaminister sich allerdings auch als Warnsignal gegen das Wiederaufkommen rechtsradikaler Ideen und faschistischen Gedankenguts versteht – leider auch in Europa und sogar in unserem Land, ja! – ist nicht von der Hand zu weisen. Höhere Schulklassen sollten sich den Film demnach unbedingt ansehen und seine Warnsignale im Unterricht thematisieren. Robert Stadlobers Darstellung des Hassredners Joseph Goebbels ist beängstigend realistisch, zumal Dokumentaraufnahmen des “Originals” in den Fiom eingearbeitet wurden. (jpt)

- Mit seinem Film setzt Joachim A. Lang ein klares Ziel – welches schon zu Beginn mit einem Disclaimer deutlich gemacht wird: Durch das Gezeigte von Damals auch „die Hetzer von heute zu entlarven“. Ein Ziel, das der Film ohne jeden Zweifel einlöst. Denn die Hassparolen, die durch Goebbels massenverführende Propaganda-maschine ihren Weg auf allen Kanälen in die Ohren und Augen der Zuhörer fanden, es gibt sie heute wieder. Und obwohl der Verweis auf aktuelle Geschehnisse klar im Raum steht, bleibt der Film in der historischen Geschichte des Aufstiegs von Joseph Goebbels, bis hin zu seinem Selbstmord. Robert Stadlober spielt ihn mit beeindruckender Genauigkeit. Der rheinische Dialekt, der eiskalte Schauer erzeugende, manipulative Blick, die manische Hingabe an den „Führer“-Mythos – Stadlober liefert eine darstellerische Glanzleistung. Und auch Franziska Weisz als dem Regime ergebene Vorzeige-Ehefrau und -Mutter Magda Goebbels und Fritz Karl als Hitler können glaubhaft und mit dem Mut zur Ambivalenz die historischen Figuren verkörpern. (Filmbewertungsstelle Wiesbaden)

Coup de coeur !
GLORIA ! ****
Drame musical et historique; Réalisé par Margherita Vicario; avec Galatea Bellugi, Carlotta Gamba, Veronique Lucchesi; Italie 2024, 111 minutes; Festival de Berlin 2024, Festoval de Villerupt 2024.

Venise, au 18ème siècle. A l’Institut Sant’Ignazio, orphelinat et conservatoire pour jeunes filles, tout le monde s’agite en vue de la visite imminente du nouveau Pape et du grand concert qui sera donné en son honneur. Teresa, jeune domestique silencieuse et solitaire, fait alors une découverte exceptionnelle qui va révolutionner la vie du conservatoire : un piano-forte…

- Si le synopsis ci-dessus vous fait penser spontanément à “Sister Act”, arrêtez votre char tout de suite, car dans ce petit joyau aussi étonnant que détonnant, rien ne va jamais dans la direction que l’on croit. À commencer avec la bande sonorie du film qui se fait une joie malicieuse de se la jouer anachroniste. Comlédie, comédie musciale, drame historique sur l’oppression des femmes au 18ième siècle, GLORIA ! n’a certainement pas volé son titre. Et si vous n’êtes pas dotés d’un coeur de pierre comme certains critiques en France ou en Italie, vous allez vous régaler ! Du pur cinéma sans arrière pensée. (jpt)

- Gloria ! réserve de vrais plaisirs au spectateur, car Margherita Vicario a de l’énergie à revendre, un sens du récit et du rythme qui sauvent l’ensemble de ces écueils. Et qui peut résister à la beauté des images, à ces couleurs qui évoquent le peintre Pietro Longhi, et aux promenades dans la lagune ? (Le Point) Proposant un sensoriel voyage dans le temps, ce récit en costumes surprend par sa bande originale détonante et son montage vivifiant. Et bénéficie d’une superbe performance de Galatéa Bellugi (Chien de la casse) qui joue ici en italien et touche au cœur. (Première) Un film qui, en dépit de quelques faiblesses et approximations, séduit par sa volonté d’être utile et de galvaniser les jeunes musiciennes d’aujourd’hui, dans une joie communicative. (Télérama)

En avant-première
WICKED (PART ONE)
Conte de fées, comédie musicale); Réalisé par Jon M. Chu; avec Cynthia Erivo, Ariana grande, Jonathan Bailey, Jeff Goldblum, Kristin Chenoweth, Marissa Bode, Michelle Yeoh, Peter Dinklage; basé sur les écrits de L.Frank Baum et le film “The Wizard of Oz” de 1939; Première partie; USA 2024, 160 minutes.

Au pays d’Oz, la population se réjouit à l’annonce de la mort d’Elphaba, la méchante sorcière de l’Ouest. Venue rassurer la foule, Glinda, la bonne sorcière du Sud, raconte comment elle se lia jadis d’amitié avec elle. Dès sa naissance, Elphaba est rejetée par ses parents à cause de sa peau verte. Devenue une jeune femme, elle accompagne sa sœur cadette handicapée qui entre à l’université, où la directrice, Madame Morrible, reconnaît ses pouvoirs et lui offre de lui enseigner à les maîtriser. Elphaba partagera donc la chambre de Glinda… (Synopsis: Régie du Cinéma Québec).

Grand amateur de comédies musicales et fan du film “Le Magicien d’Oz”, je dois avouer que je n’avais pas aimé l’adaptation en “musical” de “Wicked” vu à Londres. J’ai donc un peu peur des deux heures et quarante minutes qu’on me promte pour “la première partie” (sic!) de WICKED au cinéma. Mais un ami (un peu fou, il est vrai) qui a vu le film en avant-première en France, m’assure qu’il donne 5 étoiles. Et qui suis-je pour contredire mes amis, m’eme s’ils sont un peu fous…(jpt)

- In “The Wizard of Oz,” there can be no doubt which witch is the worst witch: That would be the one with the army of flying monkeys, who melts upon contact with water. But in “Wicked,” the green-skinned spell-caster turns out to be far more sympathetic than Glinda, her ostensibly “good,” oppressively pink rival. Loosely adapted from the Gregory Maguire novel of the same name, “Wicked” flips the script on one of the most beloved films of all time, offering a timeless critique of division, fascism and fear of the other that’s especially poignant in the wake of the presidential election. (Peter Debruge/Variety)
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Cynthia Erivo and Ariana Grande make the magic happen. The stars enchant as young rival witches in Jon M. Chu’s impossibly slick first instalment of his two-part adaptation of musical juggernaut “Wicked”. (Wendy Ide/The Guardian)


MOANA 2 / VAIANA 2
Film d’animation numérique; Réalisateurs: David G. Derrick jr., Jason Hand, Dana Ledoux Miller; avec les voix (v.o.) de Auli’i Cravalho, Dwayne Johnson, Alan Tudyk; USA 2024, 100 minutes.

Trois ans plus tard, Moana et Maui sont réunis pour un nouveau voyage aux côtés d’un équipage de marins improbables. Après avoir reçu un appel inattendu de ses ancêtres, Moana doit se rendre dans les mers lointaines de l’Océanie et dans des eaux dangereuses, perdues depuis longtemps, pour vivre une aventure comme elle n’en a jamais connue…

- Il faut évidemment regretter que les studios d’animation Disney continuent de sortir des suites plutôt que de développer de nouvelles franchises, mais au moins, leurs films d’animation ont toujours un très haut niveau de qualité. Cela -dit, ils projettent également un “Moana” en live action, ce qui est nettement plus inquiétant. En attendant, que le film s’appelle “Moana” dans les pays anglphones et “Vaiana” dans les pays francophones, ne bouez pas votre plaisir et celui de vos gosses en plongeant tête première dans les flots hawaiiëns. (jpt)


SEBASTIAN***
Drame LGBTQ; Réalisateur: Mikko Mäkelä; avec Ruaridh Mollica, Hiftu Quasem, Jonathan Hyde; GB 2024, 111 minutes; Sundance Film Festival 2024, Ghent Film Festival 2024-

Max, un aspirant écrivain de 25 ans, mène habilement son chemin vers le succès dans les sphères culturelles de Londres. La nuit, il s’adonne à une toute autre activité : il vend ses charmes auprès d’hommes plus âgés sur des sites d’escorting sous le pseudonyme de Sebastian. Il décide d’utiliser cette expérience pour nourrir son premier roman. Tandis que Max s’efforce de maintenir un fragile équilibre dans sa double-vie, il doit comprendre si Sebastian n’est réellement qu’un avatar pour obtenir la plus grande authenticité dans son écriture, ou s’il se révèle être plus que ça…
- Certains spectateurs un peu frileux risquent d’être choqués par les séquences de sexe assez franches dans ce drame intense, réalisé par le cinéaste finlandais Mikko Mäkelä. Rares sont – du moins dans nos salles de cinéma – les films qui s’intéressent aux thématiques gay avec une telle intensité dramatique et une telle franchise, sans pour autant sombrer dans le scabreux ou le faussement voyeuriste. Inutile cependant de préciser que le film s’adresse à un public averti. (jpt)

- Write what you know, as the saying goes — so if you don’t know it, do the research. A young Londoner takes on that task and goes through the digital looking glass in Finnish-British writer-director Mikko Mäkelä’s “Sebastian,” now in limited release from Kino Lorber after premiering at Sundance earlier this year. Titled after the pseudonym that aspiring novelist Max (Ruaridh Mollica) employs when propositioning himself for other men, this adamantly morose drama keeps a close eye on its lead as he navigates his intimacy issues. But despite the film’s confident naturalism, it seems less intimate as it goes on, with Max somehow growing more distant and generic as he becomes more comfortable in his own skin. (J.Kim Murphy)


HERETIC
Thriller psychologique; Réalisateurs: Scott Beck, Bryan Woods; avec Hugh Grant, Sophie Thatcher, Chloe East, Topher Grace; USA 2024, 111 minutes; Toronto Intl. Film Festival 2024.

À Boulder, dans le Colorado, deux jeunes missionnaires font du porte-à-porte dans le but de gagner de nouveaux fidèles. Livre sur les mormons en main, les sœurs Paxton et Barnes sonnent à la porte de Monsieur Reed, un homme accueillant et élégant qui leur offre d’entrer chez lui pour s’abriter de la pluie. Hésitantes, elles refusent d’abord, puis elles se ravisent en développant un lien de confiance avec leur hôte dont la femme est aux fourneaux, à cuisiner de la tarte aux bleuets….(Synopsis: Régie du Cinéma Québec)

- The movie’s two young missionaries should have thought twice about entering the elaborate trap set for them in Scott Beck and Bryan Woods’ sleek theological mind game. You’ve heard of “faith-based movies”? Well, “Heretic” is essentially the opposite. In A24’s thorny, impossible-to-anticipate thriller, co-directors Scott Beck and Bryan Woods (best known as the writers of “A Quiet Place”) ask audiences to accept Hugh Grant as a demented religious scholar so extreme, he’s arranged to trap two Mormon missionaries in his house and torment them into rejecting their faith in Joseph Smith and all his teachings. (Peter Debruge/Variety)
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Hugh Grant has devilishly dark fun in talky, twisty horror. The actor takes on an unusually villainous turn in a button-pushing descent into hell that works best before its cards are revealed. (Benjamin Lee/The Guardian)


LA PLUS PRECIEUSE DES MARCHANDISES
Film d’animation, drame; Réalisé par Michael Hazanavicius; avec les voix de Jean-Louis Trintignant, Dominique Blanc, Denis Podalydès; France 2024, 81 minutes; Festival de Cannes 2024.

Il était une fois, dans un grand bois, un pauvre bûcheron et une pauvre bûcheronne. Le froid, la faim, la misère, et partout autour d´eux la guerre, leur rendaient la vie bien difficile. Un jour, la bûcheronne recueille un bébé. Un bébé jeté d’un des nombreux trains qui traversent sans cesse leur bois. Protégée quoi qu’il en coûte, ce bébé, cette petite marchandise va bouleverser la vie de cette femme, de son mari , et de tous ceux qui vont croiser son destin, jusqu’à l’homme qui l’a jeté du train…

- Adaptée du roman de Jean-Claude Grumberg, cette fable délicate est un petit bijou d’animation. (Télérama) Avec humilité et délicatesse, en poussant la logique du conte jusqu’à choisir la forme du dessin animé, Michel Hazanavicius, qui a dessiné lui-même chaque personnage, rend justice au matériau de Grumberg tout en donnant naissance à une œuvre autonome qui serre le cœur et rend heureux tout à la fois. (Positif) Oui, les sans-cœur ont un cœur, la bûcheronne et le bûcheron sont des Justes et ce film intemporel, narré par la voix enveloppante d’un Jean-Louis Trintignant à l’hiver de sa vie, est bouleversant de grâce et de pudeur. (L’Obs)

LES BOULES DE NOËL
Comédie; Réalisée par Alexandra Leclère; avec Valérie Bonneton, Kad Merad, Noémie Lvovsky; France 2024, 90 minutes.

Pour la famille de Nathalie et Antonin, chaque année, le réveillon de Noël vire au cauchemar. Convaincue qu’elle est victime d’une malédiction, Nathalie prend une décision radicale : cette année on ne le fêtera pas…

Les Boules de Noël a été tourné du 17 juin au 2 août 2024 en Région Nouvelle-Aquitaine. La réalisatrice se souvient : “On a été calfeutré dans une maison borniolée truffée de boules de Noël, de sapins, de guirlandes et de dinde avec une température extérieure avoisinant parfois les 40°. C’était surréaliste. J’ai adoré le tourner dans cette maison-là, avec ces acteurs-là et ces techniciens-là, et paradoxalement, au vu de son sujet, en plein cagnard !” (Dossier de presse)
LE MUR DES ETOILES




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