Une semaine très cinéphile, c’est le moins qu’on puisse dire ! VINGT DIEUX **** de Louise Courvoisier nous a coupé le souffle au récent Festival de Gand, tandis que le superbement mis en scène et interprété CONCLAVE *** de Edward Berger nous a rappelé un de nos improbables films de chevet, THE SHOES OF THE FISHERMAN de Michael Anderson, dont vous trouverez la bande-annonce en fin de rubrique. Moins réjouissant pour un véritable fan du réalisateur, MEGALOPOLIS ** de Francis Ford Coppola est complètement passé au-dessus de notre tête, ce qui est vraiment dommage pour un – sans doute – dernier film du maître. Même remarque, ou presque, pour LES FEMMES AU BALCON ** de Noémie Merlant qui – après dix premières minutes foudroyantes – s’enlise dans un n’importe-quoi pseudo-féministe grotesque et assez dur à supporter. Pour ceux qui n’en auront jamais assez du “Seigneur des Anneaux”, LORD OF THE RINGS: THE WAR OF THE ROHIRRIM de Kenji Kamiyama mélange Tolkien et animation japonaise, ce qui nous rend curieux quand-même. Finalement, KRAVEN THE HUNTER de J.C.Chandor introduit (encore) un nouveau super-héros de l’univers Marvel, ce qui – vous vous en doutez – ne nous rend pas fou de joie.
Jean-Pierre THILGES
Semaine du 11 au 17 décembre 2024
VINGT-DIEUX ****
Drame rural et fromager; Réalisé par Louise Courvoisier; avec Clément Faveau, Malwène Bartelemy, Luna Garret; France 2024, 90 minutes; Prix de la Jeunesse Festival de Cannes 2024, Festivakl de Gand 2024, Prix Louis Delluc 2024.
Totone, 18 ans, passe le plus clair de son temps à boire des bières et écumer les bals du Jura avec sa bande de potes. Mais la réalité le rattrape : il doit s’occuper de sa petite sœur de 7 ans et trouver un moyen de gagner sa vie. Il se met alors en tête de fabriquer le meilleur Comté de la région, celui avec lequel il remporterait la médaille d’or du concours agricole et 30 000 euros…
Ah, le beau film ! Ah la bonne surprise ! Oui, les drames chez la jeunesse paysanne, l’agriculture en crise, la fabrication du fromage, ça peut engendrer des films surprenants. Premier long-métrage d’une jeune cinéaste française, le film surprend également par sa rigueur scénaristique, sa durée super-agréable de 90 minutes pile et ses acteurs aussi inconnus que bouleversants. Un film nettement plus juste et plus passionnant que LEURS ENFANTS APRES EUX qui est toujours à l’affiche. Je peux vous garantir que VINGT DIEUX n’a pas volé son Prix Louis Delluc 2024 ! (jpt)
CONCLAVE ***
Drame papal; Réalisé par Edwatd Berger, d’après le roman de Robert Harris; avec Ralph Fiennes, Stanley Tucci, John Lithgow, Isabella Rossellini, Sergio Castellitto; USA 2024, 120 minutes.
Après le décès du pape, le cardinal Thomas Lawrence assume la tâche d’organiser et de coordonner l’élection de son successeur. En respectant l’esprit de l’institution, il convoque les hauts dignitaires de la fratrie du monde entier pour une assemblée. Tous se rejoignent au Vatican, isolés selon la tradition, pour mener à bien une campagne discrète durant laquelle ils exposent leurs points de vue sur les grands défis de la religion chrétienne. Entre-temps, Son Éminence se retrouve en possession de renseignements compromettants sur les vainqueurs potentiels…(Synopsis: Régie du Cinéma Québec)
- Très peu de gens doivent se souvenir d’une superproduction américaine de 1968, THE SHOES OF THE FISHERMAN de Michael Anderson, d’après un roman de Morris L. West, dans lequel un archevêque russe (Anthony Quinn) sorti du goulag est devenu pape. Le film – que nous comptons parmi nos “plaisirs coupables” – raconte en grande pompe les sombres et parfois sinisters machinations du conclave au Vatican. 56 ans plus tard, le cinéaste allemand Edward Berger (oscarisé pour IM WESTEN NICHTS NEUES) adapte le bestseller de Robert Harris sur une élection papale aussi sinon plus tourmentée que chez Anderson. La mise en scène de Berger est somptueuse, le scénario est très fouillé. les acteurs sont tous excellents, les intrigues et les machinations derrière les coulisses sont diaboliques et tout cela coule de source, ce qui fait de CONCLAVE un des très grands plaisirs cinématographiques de 2024. Ne le ratez surtout pas ! (jpt)
MEGALOPOLIS **
Drame mégalomane; Ecrit et réalisé par Francis Ford Coppola; avec Adam Driver, Giancarlo Esposito, Nathalie Emmanuel, Aubrey Plaza, Shiua LeBeouf, Jon Voight, Laurence Fishburne; USA 2024, 138 minutes; Festival de Cannes 2024.
L’architecte Cesar Catilina caresse de grands rêves pour la ville de New Rome, qu’il est chargé de repenser pour en faire un modèle d’avenir. Même s’il prétend avoir inventé un matériau de construction révolutionnaire, ses idéaux se heurtent au conservatisme du maire Cicero et aux tractations de quelques puissants. Sa rencontre avec Julia, la fille de Cicero, dont il s’éprend, parviendra-t-elle à rapprocher deux visions urbanistiques diamétralement opposées? (Synopsis: Régie du Cinéma Québec)
- Depuis ses premiers films (ou presque), Francis Coppola a été un de nos cinéastes de chevet et nous aurions vraiment aimé aimer son (sans doute) dernier film, d’autant plus que c’est un projet fétiche qu’il rêvait de mettre en scène depuis au moins vingt ans. Mais au bout d’une vingtain de minutes de projection, Coppola a gelé notre cerveau et nous avons regarde le reste du film (assez long) dans une sorte de torpeur incrédule face à un flot d’images et de séquences superbement mis en scène, mais qui vous laissent de glace. On pense aux grands péplums genre “Ben-Hur” (oui, il y a une course de chariots), on se dit à un moment qu’on se retrouve dans des séquenes écartées du “Babylon” de Damien Chazelle, puis c’est au “Satyricon” de Fellini que Coppola à l’air de se reférer. Les acteurs et les personnages sont en roue libre, et certain – notamment Jon Voight – sont aux limites du ridicule. Si Coppola a voilu mette en scène son rêve le plus humide et le plus fou, il a réussi son coups. Encore faudrait-il que les spectateurs arrivent à suivre. Grosse déception, ratage magnifique. (jpt)
Les Femmes au Balcon **
Comédie féministe (?); Ecrite et réalisé par Noèemi Merlant; avec Souheila Yacoub, Sandra Codreanu, Noémie Merlant, Lucas Bravo; France 2024, 103 minutes; Festival de Cannes, Festival de Gand 2024.
Trois femmes, dans un appartement à Marseille en pleine canicule. En face, leur mystérieux voisin, objet de tous les fantasmes. Elles se retrouvent coincées dans une affaire terrifiante et délirante avec comme seule quête, leur liberté…
- Cela commence sur les chapeaux de roue et les premières minutes du film sont des plus prometteuses. Puis ça déraille et s’enlise dans une sorte de fantasme féministo-fantasmagor(e)ico-sanglant, où le grand n’importe-quoi et la facilité se mèlent à des séquences de violence assez insoutenables qui ont provoqué un profond écoeurement chez ce critique et – à plus forte raison – chez son épouse. (jpt)
LORD OF THE RINGS: THE WAR OF THE ROHIRRIM
Aventures mythiques, film d’animation; Réalisé par Kenji Kamiyama, basé sur des personnages de J.R.R.Tolkien; avec les voix (v.o.) de Brian Cox, Miranda Otto, Gaia Wise, Luke Pasqualino; Japon/USA/Nouvelle Zélande 2024, 134 minutes.
Historiquement situé 183 ans avant les évènements racontés dans la trilogie cinématographique originale, le film raconte le destin de la maison de Helm Mainmarteau, le légendaire roi du Rohan. Une attaque sournoise menée par Wulf, un seigneur dunlending rusé et implacable qui cherche à venger la mort de son père, force Helm et son peuple à monter une dernière défense dans l’ancienne place forte de Hornburg, une forteresse qui sera rebaptisée plus tard le Gouffre de Helm. Face à une situation de plus en plus désespérée, Héra, la fille de Helm, doit puiser en elle la force de merner la résistance face à un ennemi mortel qui ne rêve que de les anéantir…
- Le film sortant partout au même moment, il n’y a pas encore de critiques fiables.
Philippa Boyens, productrice du film et déjà à l’œuvre sur les trilogies de Peter Jackson, a trouvé intéressante l’idée d’exprimer la richesse et l’ampleur de la Terre du Milieu en version animée car ses enfants sont de grands fans d’animés. Elle reconnaît, au contraire, manquer de culture sur cette forme d’expression artistique. Elle confie que la plupart des personnages du films sont inédits à l’écran… à l’exception d’au moins une figure familière de l’univers du Seigneur des Anneaux. (Dossier de presse)
KRAVEN THE HUNTER
Action fantastique; Réalisé par J.C.Chandor; avec Aaron Taylor-Johnson, Russell Crowe, Ariana DeBose; USA 2024, 127 minutes.
Kraven, un homme dont la relation complexe avec son père, l’impitoyable Nikolai Kravinoff, entraine vers une vengeance aux conséquences brutales, l’appelant à devenir non seulement le plus grand chasseur du monde, mais aussi l’un des plus redoutés…
“Kraven le Chasseur” est le sixième filmissu de l’univers Spider-Man chez Sony, après “Venom”, “Venom: Let There Be Carnage”, “Morbius”, “Madame Web” et “Venom: The Last Dance”, autant de films qui n’ont pas vraiment brillé par leur savoir-faire.
LE MUR DES ETOILES
The Hatari Papers 
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