Encore une semaine où il sera difficile de ne rien louper. Le monumental (3 heures et demie avec un entr’acte) THE BRUTALIST de Brady Corbet a tout pour devenir le premier chef d’oeuvre de l’année; PADDINGTON IN PERU fera le bonheur de toute la famille; MARIA de Pablo Larrain fait chanter Angeline Jolie avec la voix de “la Callas”; RIEFENSTAHL est un documentaire essentiel qui arrive pile-poil au moment où l’idéologie nazie est même en train de submerger la Maison Blanche à Washington; le LuxFilmLab propose – en séance unique – THE SEED OF THE SACRED FIG, un drame iranien de Mohammad Rasoulof qui glacera le sang dans vos veines, et les amateurs d’arts martiaux (dont nous sommes) se rueront sur LEGEND OF THE CONDOR HEROES: THE GALLANTS de Tsui Hark au Kinepolis Kirchberg. Pour faire contrepoids à ce déluge de qualité, le cinéma français nous gratifie de GOD SAVE DE TUCHE. Voilà !
Jean-Pierre THILGES
SEMAINE DU 5 AU 11 FEVRIER 2025

THE BRUTALIST
Drame; Réalisateur: Brady Corbet; avec Adrien Brody, Felicity Jones, Guy Pearce, Joe Alwyn; USA 2024, 195 minutes, avec entracte; Meilleur réalisateur Festival de Venise 2024, 3 Golden globes 2025, dont celui du meilleur drame et du meilleur acteur.

Survivant de l’Holocauste, l’architecte hongrois László Tóth parvient à se rendre en Amérique, laissant derrière lui sa femme, Erzsébet, et sa nièce orpheline, Zsófia. À Philadelphie, il est accueilli par son cousin Attila, qui a épousé une Américaine. Le couple lui offre un emploi dans son usine de fabrication de meubles et le gîte, modeste, dans l’arrière-boutique. L’occasion pour László de renouer avec l’architecture se présente lorsque les services de l’entreprise d’Attila sont retenus pour rénover de fond en comble la bibliothèque de Harrison Van Buren, un riche industriel…

- In a superb performance, Brody plays a Hungarian architect and Holocaust survivor who comes to the US and begins a distinguished career under the patronage of a wealthy man. Brady Corbet’s amazing and engrossing epic The Brutalist is about the design of postwar America and what was mixed into its foundations at the building stage. It asks us to decide if and how the brutalism of the title applies to something other than architecture, and wonders about the future ruin of what we all imagine at the drawing board of youth: an American Ozymandias. It is about antisemitism and the capitalist adventure, about the unassimilated immigrant experience and about American can-do naivety versus the tragic, painful depths of European culture and expertise. This is a film with thrilling directness and storytelling force, a movie that fills its widescreen and three-and-a half-hour running time with absolute certainty and ease, as well as glorious amplitude, clarity and even simplicity – and yet also with something darkly mysterious and uncanny to be divined in its handsome shape. (Peter Bradshaw/The Guardian)



PADDINGTON IN PERU
Comédie, film d’aventures; Réalisé par Dougal Wilson; avec Olivia Colman, Antonio Vanderas, Emily Mortimer, Hugh Bonneville, Jim Boradbent, et les voix de Ben Whishaw, Imelda Staunton; GB 2024, 106 minuztes.
Lorsque Paddington découvre que sa tante bien-aimée Lucy a disparu de la maison des ours retraités, lui et la famille Brown se dirigent vers les régions sauvages du Pérou pour la chercher, le seul indice sur son lieu de résidence étant un endroit marqué sur une carte énigmatique. Déterminé à résoudre le mystère, Paddington se lance dans une quête palpitante à travers les forêts tropicales de l’Amazonie pour retrouver sa tante… et peut-être aussi découvrir l’un des trésors les plus légendaires du monde.
- The third instalment in the film adventures of the furry marmalade addict may boastOlivia Colman as a singing nun but it lacks home comforts. Just as jolly as the previous two films, but not really as funny, Paddington in Peru is a sweet-natured and primary-colour family adventure which takes Paddington Bear back to his South American homeland: the vast Amazonian wilderness (created with visual effects) where he grew to innocent bearhood in the care of his Aunt Lucy, before being dispatched to England. It’s another bit of cheeky entertainment, with nods to Indiana Jones and no fewer than two films by Werner Herzog. (Peter Bradshaw/The Guardian)
MARIA
Biographie filmée; Réalisateur: Pablo Larrain; avec Angelina Jolie, Pierfrancesco Favino, Alba Rohwacher; USA 2024, 123 minutes; Festiuvals de Venise, Telluride, Londres, New York et Gand 2024.

À la fin de l’été 1977, après l’échec d’une série de tests vocaux, Maria Callas fait le constat amer qu’elle ne pourra plus retourner sur scène. Sous le regard contemplatif de ses deux domestiques Ferruccio et Bruna, elle passe ses journées à se promener dans les rues de Paris. Ses conversations avec un documentariste font ressortir des souvenirs de sa jeunesse et des moments de sa brillante carrière…
- This film has had a mixed, sometimes frosty reception; I can only say I found Jolie’s performance as luxurious as state-of-the-art fake fur, and there is an overt theatricality and artificiality which gives the film its life. Jolie’s own singing is digitally fused with lip-synced overdubs of Callas’s own recordings, while her non-singing performance is gorgeously haughty and self-aware, her eyes pathetically magnified to frog-like dimensions by the big glasses she wears for stalking about Paris, both demanding and resenting fan recognition. Her lips are always pursed in a very amusing moue of discontent, always about to deliver a curt putdown. And that voice – a theatrical refinement of the way Callas spoke in English, removing the American trace, but substituting an Anglicised nasal twang like a very subtle Katharine Hepburn with a hint of … yes … Gloria Swanson. (Peter Bradshaw/The Guardian)
RIEFENSTAHL ***
Dokumentafilm; Regie und Konzept: Andres Veiel; mit Leni Riefenstahl; Deutschland 2024, 120 Minuten; Filmfestival Venedig 2024, Gent Film Festival 2024.
Das Leben der umstrittenen Filmemacherin Leni Riefenstahl, die vor allem für ihre Propagandafilme “Triumph des Willens” und “Olympia” bekannt ist, in denen Massenaufmärsche und Körperkult zelebriert werden und mit denen sie ikonische Bilder schuf. Ihre ideologische Nähe zum NS-Regime leugnete sie nach dem Zweiten Weltkrieg stets vehement: Obwohl ihre Filme für den NS-Staat entstanden seien, habe für sie selbst nur der künstlerische Aspekt gezählt; von den Gräueltaten der Nazis habe sie trotz ihrer Nähe zu Hitler nichts mitbekommen.
- Anhand von Privataufnahmen, Mitschnitten von Telefongesprächen und Briefen aus dem Nachlass, der erstmals vollständig eingesehen werden konnte, zeigt der Film, wie Riefenstahls Faszination für Kraft und Schönheit bereits in ihrer Kindheit begann und sich in ihrem Werk fortsetzte. Ihrem Bestreiten, jemals mit den menschenverachtenden Ideologien der Nationalsozialisten sympathisiert zu haben, setzt Andres Veiel ein entlarvendes, differenzierteres Bild der Regisseurin und späteren Fotografin gegenüber. (filmportal.de)

- Unmittelbarer Anlass dieses neuen Dokumentarfilms ist das Auftauchen des 2016 freigegebenen Nachlasses der umstrittenen Regisseurin. Andres Veiel will nicht nur die „Macht der Bilder“ analysieren, sondern vor allem dieses Archiv sprechen lassen. Vom spärlichen Kommentar eher erläutert als beurteilt, entwickelt seine Montage aus Filmausschnitten, Fotos, Tagebucheinträgen und Talkshowauftritten eine spannende Erzählung. Wie sich herausstellt hat Riefenstahl, manisch besorgt über ihr Erscheinungsbild in der Öffentlichkeit, nicht nur Dokumente ihres eigenen Schaffens, sondern auch Briefwechsel, Telefonanrufe und Zeitungsartikel akribisch archiviert. Nach einem Auftritt in der WDR-Talkshow „Je später der Abend“ 1976 erhielt sie säckeweise Fanpost. Nach und nach entwickelt sich das Bild: Leni Riefenstahl war nicht nur eine überzeugte Nationalsozialistin, die die Niederlage des Regimes als persönliche Katastrophe empfand. Vor allem nach dem Krieg war sie eine Identifikationsfigur bundesrepublikanischer Verdrängung, dem schönen Schein verpflichtet, gleichgültig gegenüber menschlichem Leid. (visionkino.de)
GOD SAVE THE TUCHE
Comédie; Réalisé par Jean-Paul Rouve; avec Jean-Paul Rouvem Isabelle Nanty, Claire Nadeau; France 2025, 95 minutes.
Les Tuche mènent à nouveau une vie paisible à Bouzolles. Mais lorsque le petit-fils de Jeff et Cathy est sélectionné pour un stage de football à Londres, c’est l’occasion rêvée pour toute la famille d’aller découvrir l’Angleterre et de rencontrer la famille royale. Entre chocs culturels et maladresses, les Tuche se retrouvent plongés au cœur de la royauté anglaise, qui n’est pas prête d’oublier leur séjour !
- God help us ! (jpt)
LuxFilmLab Utopia 5.2. à 20 h
THE SEED OF THE SACRED FIG ****
Drame politique; Ecrit et réalisé par Mohammad Rasoulof; avec Mahsa Rostami, Niousha Akshi, Soheila Golestani; Iran/Allemagne/France 2024; Prix spécial du Jury, Prix Fipresci, Prix du Jury oecuménique Cannes 2024.
Iman vient d’être promu juge d’instruction au tribunal révolutionnaire de Téhéran quand un immense mouvement de protestations populaires commence à secouer le pays. Dépassé par l’ampleur des évènements, il se confronte à l’absurdité d’un système et à ses injustices mais décide de s’y conformer. A la maison, ses deux filles, Rezvan et Sana, étudiantes, soutiennent le mouvement avec virulence, tandis que sa femme, Najmeh, tente de ménager les deux camps. La paranoïa envahit Iman lorsque son arme de service disparait mystérieusement…
- Dans ce faux huis clos qui ne peut que s’ouvrir à la réalité de la violence étatique iranienne, Mohammad Rasoulof observe une multitude de glissements fascinants, à commencer par le réveil politique de ses héroïnes. Un grand film de cinéma. (Ecran Large) En raison de leur audacieuse franchise, mais surtout en raison de leur profondeur “Les Graines du figuier sauvage” méritent l’admiration et appellent la réflexion parce qu’elles dépeignent, avec un grand respect de l’humanité de tous, la puissance d’une oppression vétilleuse, qui s’étend de la forfaiture des juges à la faillite de la famille, de l’appétit judiciaire de mort au fanatisme meurtrier. (Positif) C’est ce contrepoids au pouvoir suprême du paterfamilias qu’orchestre l’économie spatiale et narrative rusée des Graines du figuier, ses vases communicants conférant à l’enquêteur tantôt un quant-à-soi qu’il cache à son gynécée familial, tantôt un abîme de solitude. (Cahiers du Cinéma)
Séance spéciale Kinepolis Kirchberg
LEGEND OF THE CONDOR HEROES – THE GALLANTS
Titre original: She diao ying xiong zhuan: Xia zhi da zhe; Arts martiaux; Ecrit et réalisé par Tsui Hark; avec Zhan Xiao, Dafei Zhuang, Tony Leung Ka Kai; Chine populaire 2025, 146 minutes.
L’épopée de Guo Jing, un jeune guerrier qui, après avoir maîtrisé les plus grands arts martiaux – le Sutra des Neuf Yin et les Dix- huit Paumes du Dragon Descendant – devient la cible de nombreuses factions jalouses, dans un contexte de guerres et de luttes de pouvoir. Aux côtés de la brillante Huang Rong, il devra affronter complots et adversaires redoutables pour protéger les frontières de la dynastie Song du Sud….
- Highly entertaining and absolutely amazing!!! The martial arts scenes are insane-fast, intense, and beautifully choreographed. The CGI is top-notch, making every battle feel larger than life. The war scenes are epic, with huge armies clashing in breathtaking visuals. (IMDB)
Séance spéciale Kinepolis Kirchberg
DETECTIVE CHINATOWN 1900
Titre original: Tang Ren Jie Tan an 1900; Comédie policière; Réalisateurs: Chen Sicheng, Mo Dai; avec Wang Baoqiang, Liu Haoran, Chow Yun Fat; Chine Populaire 2025; 136 minutes.
Chinatown, quartier de San Francisco, 1900. Une femme du quartier est assassinée et tous les regards se tournent vers le principal suspect, un Chinois… Entrent en scène le duo de détectives le plus excentrique de Chinatown, réuni par pur hasard pour résoudre l’affaire. Préparez-vous pour le dernier volet de la série de comédie policière la plus rentable de tous les temps !
- This prequel to the huge-grossing Detective Chinatown franchise, though focused on anti-Chinese xenophobia in turn-of-the-century San Francisco, manages to be a rare example of a Sino-blockbuster not filled with maudlin patriotism; it mostly carries its cultural message charmingly and with plenty of self-deprecating humour. At one point, an imperial Chinese investigator toughs it out in order to form an alliance with a gaggle of Irish hoodlums straight from Gangs of New York. (The Guardian)
LE MUR DES ETOILES


















Leave a comment