Les deux “grosses bêtes” de la semaine sont SEPTEMBER 5 de Tim Fehlbaum et A COMPLETE UNKNOWN de James Mangold, suivis d’un film italien, CONFIDENZA de Daniele Luchetti, un film islandais, WHEN THE LIGHT BREAKS de Runar Runarsson et pas moins de trois films français, L’ATTACHEMENT, DIS-MOI JUSTE QUE TU M’AIMES et MERCATO, des films évidemment de qualité différente. qui – nous en sommes sûrs – ne trouveront pas tous leur public.

Jean-Pierre THILGES

SEMAINE DU 19 AU 25 FEVRIER 2025

SEPTEMBER 5

Drame; Réalisé par Tim Fehlman; avec Peter Saarsgaard, Ben Chaplin, John Magaro, Leonis Benesch; USA/Allemagne 2024, 95 minutes; Festival de Venise 2024.  

En 1972, des journalistes sportifs de la chaîne ABC sont installés à Munich à l’occasion des Jeux olympiques d’été, qui sont diffusés partout à travers le monde. Lorsqu’ils apprennent que tout près de leurs bureaux, des terroristes ont pris en otage des membres de l’équipe d’Israël, ils mettent tout en œuvre pour offrir une couverture médiatique de l’événement en direct…

• Derrière le thriller diablement efficace, il y a le plus intéressant et important : le récit d’une défaillance collective, qui a ouvert une brèche jamais refermée depuis. (Ecran Large) Sec comme un thriller, le film épate par la modestie de son dispositif. (Les Fiches du Cinéma) S’il ne faut pas attendre de “5 Septembre” une réflexion profonde sur le conflit israélo-palestinien, il saisit avec virtuosité un moment charnière du journalisme télévisé. (Les Inrocks) Pendant quatre-vingt-quatorze minutes haletantes, on ne sort pas, pour ainsi dire, du studio de télévision où les premières images des reporters précipités dans le village olympique parviennent. (Télérama) 

A COMPLETE UNKNOWN

Drame biographique; Réalisé par James Mangold; avec Timothée Chalamet, Edward norton, Elle Fanning, Monica Barbaro; USA 2024, 141 minutes; Festival de Venise 2024, Berlinale 2025. 

Au début des années 1960, le jeune Bob Dylan a 19 ans et il se passionne pour l’œuvre du guitariste folk Woody Guthrie. Le sachant hospitalisé à Greystone, Dylan décide de s’y rendre pour y rencontrer son idole. Là-bas, il fait connaissance avec Pete Seeger, un musicien et ami de Guthrie, qui l’aide à devenir le nouveau visage de la musique folk aux États-Unis. En spectacle avec des artistes établis comme Joan Baez, Dylan interprète des pièces qui vont marquer toute une génération et l’histoire de la musique mondiale.

• James Mangold’s biopic follows the rise of the era-defining star with Chalamet brilliantly embodying his shapeshifting allure. Not Judas – Jesus. Timothée Chalamet’s hilarious and seductive portrayal of Bob Dylan makes him the smirking, scowling and unwilling leader of his generation, whose refusal to submit to the crucifixion of folk-acoustic purity is his own crucifixion. Chalamet gives us a semi-serious ordeal of someone who is part Steinbeck hero, part boyband star, part sacrificial deity. On being derisively asked if he is God, Chalamet’s Dylan replies: “How many more times? Yes.” Chalamet shows us the mysterious burden of celebrity and zeitgeist-ownership endured by a singer-songwriter who transcends John the Baptist (in the form of fatherly and sad-eyed folk mentor Pete Seeger – wonderfully played by Edward Norton) and finally has to wake up his dozing Apostles in Garden of Gethsemane with electric guitars played, in his legendary words, “fuckin’ loud”. (Peter Bradahaw/The Guardian)

WHEN THE LIGHT BREAKS/LJOSBROT

Drame; Ecrit et réalisé par Runar Runarsson; avec Elin Hall, Mikael Kaaber, Katia Njaisdottir; Islande 2024, 82 monutes; Un Certain Regard, Cannes 2024. 

Le jour se lève sur une longue journée d’été en Islande. D’un coucher de soleil à l’autre, Una une jeune étudiante en art, rencontre l’amour, l’amitié, le chagrin et la beauté…

• The longest days in your life are those where a loved one dies. Exhausting waves of feeling lap each other over the hours, stretching and blurring them as disbelief gives way to panic, to fatigue, to deep and paralyzing sadness, all while practical tasks mount and accelerate. As you struggle through forms, travel plans and an immediate onslaught of phone calls, the memory of yesterday taunts you with its nearness and distance. How could life have been so different then? Will it ever be so ordinary again? In “When the Light Breaks,” Rúnar Rúnarsson poignantly dramatizes the vastness, smallness and strangeness of one such day, following rawly bereaved art student Una (Elín Hall) through the immediate, suffocating aftermath of her lover Diddi’s sudden passing — with spiraling emotions further confused by unresolved secrets between her and the dead.  (Guy Lodge/Variety) 

Bande-annonce non téléchargeable 

CONFIDENZA

Drame romantique; Ecrit et réalisé par Daniele Luchetti; avec Giordano De Piano, Pilar Folgliatti, Vittoria Puccini; Italie 2024, 136 minutes; Festival de Villerupt 2024. 

Pietro vit une histoire d’amour houleuse avec Teresa. Après une énième dispute et une confidence dangereuse, ils se séparent. Puis Pietro rencontre Nadia. Quelques jours avant leur mariage, Teresa réapparaît. Et avec elle, l’ombre de ce qu’ils se sont confessés l’un à l’autre, comme un avertissement…

• Daniele Luchetti adapte de nouveau un excellent roman de Domenico Starnone ; hélas, le résultat est résolument boiteux. (…) L’histoire se déploie entre les années 1990 et le présent, avec des sauts dans le temps continuels. Hélas, dans l’ensemble, ce travail n’arrive pas à capitaliser sur le discret potentiel de son sujet. D’abord, les interprétations sont peu inspirées et affectées d’un mal commun dans le cinéma italien, en particulier les drames bourgeois : les répliques marmonnées inaudibles. À certains moments, on peine vraiment à suivre les dialogues.  (Cinéuropa) 

L’ATTACHEMENT

Drame; Réalisé par Carine Tardieu; avec Valeria Bruni Tedeschi, Pio Marmai, Vimala Pons; France 2024, 105 minutes; Festival de Venise 2024. 

andra, quinquagénaire farouchement indépendante, partage soudainement et malgré elle l’intimité de son voisin de palier et de ses deux enfants. Contre toute attente, elle s’attache peu à peu à cette famille d’adoption….

• Avec L’Attachement, Carine Tardieu porte à l’écran L’intimité, un roman écrit par Alice Ferney, publié pour la première fois en 2020. La réalisatrice confie : “Je l’avais lu une première fois avec beaucoup d’émotion et un intérêt certain, notamment pour le personnage de Sandra, mais celui-ci s’effaçait dans la seconde partie du roman au profit d’un autre personnage pour lequel j’avais beaucoup moins d’attrait. Mais par hasard, quelques mois plus tard, Fanny Ardant, de passage à la maison et trouvant le bouquin sur mon bureau, me dit qu’elle l’a lu et qu’elle pense que cette histoire est faite pour moi…”Interpellée, je m’y suis replongée en me concentrant sur ce qui m’avait ému, la rencontre entre cette libraire farouchement indépendante et son voisin de palier qui se retrouve brutalement seul avec un petit garçon et un nourrisson… et j’ai compris qu’en remettant Sandra au centre, un film était possible…”(Dossier de presse) 

DIS-MOI JUSTE QUE TU M’AIMES

Drame; Ecrit et réalisé par Anne Le Ny; avec Omar Sy, Elodie Bouchez, Vanessa Paradis; France 2025, 111 minutes. 

Au bout de quinze ans de mariage, une crise met à l’épreuve l’union de Julien et Marie. Dans le couple, cette dernière a toujours été celle qui aimait le plus, aussi, au moment où Anaëlle, le grand amour de jeunesse de son mari Julien, réapparait dans le paysage, Marie panique. Perdue dans une spirale infernale de jalousie et d’autodépréciation, Marie se laisse entraîner dans une aventure avec Thomas, son nouveau supérieur hiérarchique. Celui-ci va se révéler aussi manipulateur que dangereux, jusqu’à faire basculer leur liaison dans le fait-divers…

• Avec Dis-moi juste que tu m’aimes, Anne Le Ny voulait explorer un moment rarement montré au cinéma : ni la naissance de l’amour, ni sa fin, mais son “milieu”. Elle confie : “En général, on parle du moment de la rencontre et de la passion ou de la rupture et du ressentiment. J’avais envie d’explorer ce qui se passe au milieu !” La cinéaste décrit ce stade où un couple devient une “petite entreprise”gérant famille et obligations, où la routine s’installe, rendant nécessaire un second souffle. Ce contexte a donné naissance à Dis-moi juste que tu m’aimes, qu’elle définit comme un “thriller domestique”, mêlant drame et tension psychologique. (Dossier de presse) 

MERCATO

Comédie dramatique; Réalisé par Tristan Séguéla; avec Jamel Debbouze, Monia Chokri, Hakim Jemill; France 2025, 119 minutes., 

Les coulisses du football d’aujourd’hui, industrie planétaire où les intérêts se chiffrent en milliards. Driss, agent de joueurs, a sept jours pour sauver sa peau avant la fin du mercato…

• Le réalisateur voulait montrer la réalité d’un univers décrié qui suscite beaucoup de fantasmes, celui du “foot-business”, et “essayer d’en couvrir tout le spectre, qui va des terrains de la banlieue parisienne, où l’on repère de futurs talents pour les placer auprès d’agents, jusqu’aux palais d’Arabie Saoudite où l’on raisonne en milliards d’euros.” Jamel Debbouze renchérit : “j’ai toujours eu envie de faire un film sur le foot et Mercato est un projet qui m’a hanté toute ma vie car le phénomène du mercato suscite d’innombrables fantasmes.” (Dossier de presse) 

* Uniquement en version allemande et française *

* Uniquement en version française *

LE MUR DES ETOILES