Même si les horaires sont souvent un peu n’importe quoi, le Ciné Utopia est en train de se créer une seconde jeunesse et voit sa fréquentation augmenter, grâce surtout à une programmation très, très, très éclectique, ce qui ne peut que nous réjouir. Cette semaine, vous y trouverez – comme nouveautés – QUEER de Luca Guadagnino, avec un Daniel Craig très inattendu, I’M STILL HERE du cinéaste brésilien Walter Salles, un des favoris aux Oscars, et HIVER A SOKCHO de Koya Kamura, avec Roschdy Zen. Côté cinéma commercial, vous avez le choix entre MARKED MEN de Nick Cassavetes, THE MONKEY de Osgood Perkins, d’après Stephen King, et – pour le jeune public – EIN MÄDCHEN NAMENS WILLOW. Et…les salles Cinexdoor sortent un nouveau film germano-suisse, HELDIN de Petra Volpe, que nous avons oublié (eh oui, ça arrive). Tout cela est néanmoins de bonne augure, en attendant le LuxFilmFest 2025, qui démarre le 6 mars. Roulez jeunesse !
Jean-Pierre THILGES

SEMAINE DU 26.2. AU 4.3.2025

QUEER
Drame; Réalisé par Luca Guadagnino, d’après le roman de William S.Burroughs; avec Daniel Craig, Daan de Wit, Jason Schwartzmann; USA/Italie 2024, 137 minutes; Festival de Venise 2024.

Dans les années 1950, l’écrivain William Lee a quitté les États-Unis pour aller s’établir à Mexico où il fréquente la communauté homosexuelle. Tandis que son regard se pose sur Eugene Allerton, un jeune soldat américain adepte du jeu d’échecs, Lee est frappé par un coup de foudre. Dans les jours qui suivent, les deux hommes entament une relation passionnelle houleuse, marquée par le tempérament d’Allerton qui souhaite conserver son indépendance…

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A story of lost love and last love and mad-about-the-boy obsession, featuring an excellent performance from Daniel Craig – needy, horny, moody, like his Knives Out detective Benoit Blanc on steroids and with something of his portrayal of Ted Hughes from 2003’s Sylvia. It’s adapted by screenwriter Justin Kuritzkes from the autobiographical novel by William Burroughs, directed by Luca Guadagnino and wonderfully shot by cinematographer Sayombhu Mukdeeprom with digitally rendered landscapes and streetscapes that bring the boozy, bleary reality into alignment with the many (disquieting) dream sequences. (Peter Bradshaw/The Guardian)


I’M STILL HERE / AINDA ESTOU AQUI
Drame historique et politique; Réalisé par Walter Salles; avec Fernanda Torres, Fernanda Montenegro, Selton Mello; Brésil 2024, 137 minutes: Festval de Venise 2024; Golden Globe s2025 Mielleure actrice; 2 nominations aux Oscars 2025.

En 1970, à Rio de Janeiro, la police secrète arrête l’ancien député gauchiste Rubens Paiva soupçonné de liens avec des groupes terroristes. Sans nouvelles de lui, sa femme Eunice se lance désespérément dans une enquête visant à découvrir le sort réservé à son mari. Deux décennies plus tard, ses démarches auprès des institutions administratives donnent des résultats…

- The heartbreaking story of Rubens Paiva’s 1970 disappearance at the hands of the Brazilian military dictatorship is recounted, with beauty and dignity, through the eyes of the wife and children who lived through it. (..) Having the fate of this well-appointed, upper-middle-class house evoke that of an increasingly oppressed Brazil might seem like a strained metaphor, but Salles’ deeply invested filmmaking is remarkable in its grace and naturalism. In vintage, spongy colors, interspersed with home movies shot by the eldest, movie-and-music-mad daughter, Vera (Valentina Herszage) on a handheld Super 8 camera, DP Adrian Teijido’s gorgeously tactile photography gives the whole film the texture of a story not being told but remembered. (Jessica Kiang/Variety)

THE MONKEY
Film d’épouvante; Réalisateur: Osgood Perkins, d’après une nouvelle de Stephen King; avec Theo James, Eijah Wood, Tatiana Maslany; USA 2025, 109 minutes.

1999. Hal et Bill sont deux jumeaux adolescents qui n’ont jamais été en très bon termes. En cherchant dans le grenier de la maison, ils tombent sur des objets ayant appartenu à leur père. Un jouet à l’effigie d’un singe pique leur curiosité. Lorsqu’il est actionné, l’automate se met à jouer du tambour et quelqu’un meurt d’une façon violente. Cela prend quelques décès brutaux avant que les jumeaux découvrent le pot aux roses. Afin d’éviter de nouvelles tragédies, ils décident de faire disparaître l’objet…(Synopsis: cinoche.com)

- I was eager to see Perkins’ follow-up film, hoping that it would make good on what worked in “Longlegs.” But “The Monkey,” which Perkins adapted from a 1980 short story by Stephen King, doesn’t build on the earlier film’s promise. On the contrary, it’s a ham-handed, lurchingly obvious mess, without the glimmer of human interest that even a sensationalist horror film needs. The tone Perkins adopts this time isn’t creepy-subtle; it’s bluntly snarky and misanthropic and in-your-face. Yet there isn’t enough going on in the film to sustain that. “The Monkey” is a belabored circus of showpiece homicide built around a way-too-cartoonish-to-be-convincing tale of twin brothers who hate each other. I’m not sure which aspect of the movie I liked less. (Owen Gleiberman/Variety)


MARKED MEN: RULE + SHAW
Drame romantique; Réalisé par Nick Cassavetes; avec Alexander Ludwig, Hannah Kepple, Chase Stokes; USA 2025, 93 minutes.

Shaw Landon est tombée amoureuse de Rule Archer depuis le moment où elle a posé les yeux sur lui. Rule, un tatoueur au tempérament de feu, n’a pas de temps à perdre avec une gentille étudiante en médecine comme Shaw, même si elle est la seule à pouvoir voir la personne qu’il est vraiment…

- Whether this (..) release will itself generate sequels is a question mark left dangling at the end of these 90-odd minutes. (..) Crownover’s fans enthuse over her bringing above-average character dimension to the genre’s usual “spicy” content requirements. Yet neither of those qualities really comes across in “The Notebook” director Nick Cassavetes’ feature, a fairly painless diversion — albeit one shallow as a kiddie pool in emotional engagement, while surprisingly short on sexy-time as well as chemistry between leads Chase Stokes and Sydney Taylor. Anyone not already attuned to the scribe’s print oeuvre is unlikely to want more of what they’ll get here, as its degree of vicarious friskiness doesn’t even rise to the level of an old “Red Shoes Diaries” re-run. (Dennis Harvey/Variety)

Drame; Réalisateur: Koa Kamura; avec Roschdy Zem, Bella Kim, Park Mi-hyen; Coràe du Sud/France 2025, 105 minutes.
A Sokcho, petite ville balnéaire de Corée du Sud, Soo-Ha, 23 ans, mène une vie routinière, entre ses visites à sa mère, marchande de poissons, et sa relation avec son petit ami, Jun-oh. L’arrivée d’un Français, Yan Kerrand, dans la petite pension dans laquelle Soo-Ha travaille, réveille en elle des questions sur sa propre identité et sur son père français dont elle ne sait presque rien. Tandis que l’hiver engourdit la ville, Soo-Ha et Yan Kerrand vont s’observer, se jauger, tenter de communiquer avec leurs propres moyens et tisser un lien fragile…

- Ce film sensoriel s’accroche aux gestes (il peint, elle cuisine) pour faire le lien entre les deux personnages, et le bruit étouffé des pas sur la neige fait écho à la pudeur d’un homme aspiré par son art et sa mélancolie (Roschdy Zem, immense), et d’une jeune femme (Bella Kim) appliquée à se réconcilier avec une figure paternelle défaillante. (L’Obs) Koya Kamura dresse un portrait exquis et doux-amer d’une jeune Coréenne en quête de ses racines et de son identité, entre France et Corée du Sud. (Les Fiches du Cinéma) Un premier film à la délicatesse d’un haïku. (Télérama) Le film a du charme bien entendu comme souvent ses évocations déphasées des visiteurs de passage mais difficile de ne pas trouver que l’hiver cotonneux passe bien lentement. (Libération)
Un oubli, nos excuses à Cinextdoor

HELDIN
Drama; Regie, Drehbuch: Petra Volpe; mit Leonie Benesch, Sonja Riesen, Alireza Bayam; Schweiz/Deutschland 2025, 91 Minuten; Berlinale 2025.

Floria arbeitet als Pflegefachkaft in einem Krankenhaus – und sie liebt ihren Beruf. Auch wenn sie von Zimmer zu Zimmer eilen muss, nimmt sie sich Zeit für die Patient*innen – Zeit, die sie eigentlich gar nicht hat. Doch sie will die Menschen nicht einfach “abarbeiten”, sondern wirklich für sie da sein. In der Hektik des Krankenhausalltags schafft sie Raum für Menschlichkeit und Wärme. Das bleibt jedoch nicht ohne Folgen, und so wird Florias Arbeitstag immer mehr zu einem Rennen gegen die Zeit….

- Was eine Krankenpflegerin alles leisten muss, ist unvorstellbar – und auf Dauer kaum zu ertragen. Der Film „Heldin“ zeigt einen Tag in einem Schweizer Krankenhaus. Eine erschütternde Hommage an einen unterbesetzten Beruf. (…) Dass man das erträgt, zuzusehen, wie drei Söhne zusammenbrechen, als ihre Mutter stirbt, wie eine sterbenskranke Frau mit ihren kleinen Kindern Karten spielt, und wie ein Patient, der gerade die Diagnose Bauchspeicheldrüsenkrebs erhalten hat, seiner Frau am Telefon vorspielt, er sei im Büro und alles normal, liegt daran, dass der Film immer die richtige Balance findet aus schönen und schrecklichen Momenten, Wut und Dankbarkeit, Leid und Humor. Nach der Pressevorführung wird nicht geklatscht. Das würde als Lob auch nicht reichen. (Marie-Luise Goldmann/welt.de)

EIN MÄDCHEN NAMENS WILLOW
Jugendfilm; Regie: Mike Marzuk, nach einem Roman von Sabine Bohlmann; mit Ava Patsch, Cora Trube, Anna von Seid; Deutschland/Österreich 2025, 93 Minuten,

Willow hat von ihrer Großtante Alwina etwas Ungewöhnliches geerbt – einen mystischen Wald, ein verwittertes Häuschen und vor allem eine besondere Gabe: die Fähigkeit zu hexen. Doch ob sie diese Kräfte annehmen soll, ist für Willow nicht so einfach zu entscheiden. Zudem hat ihre Tante sie mit einer weiteren Aufgabe betraut. Sie soll drei Mädchen finden, die ebenfalls das Hexen in sich tragen, und mit ihnen gemeinsam den Wald retten. Aber wie und wo soll sie diese Mädchen finden? Glücklicherweise ist Willow nicht allein auf ihrer Reise, denn der treue Rufus, ein Fuchs, steht ihr zur Seite.

LE MUR DES ETOILES



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