Le LuxFilmFest 2025 est terminé et – hélas – ne laissera guère de souvenirs positifs pour les cinéphiles. Le fait que – deux années de suite – le Grand Prix et le Prix de la Presse Fipresci aient été attribués au même film, THE NEW YEAR THAT NEVER CAME, est un signe que les films choisis pour la compétition officielle laissent beaucoup à désirer pour un festival qui continue de s’adresser uniquement à une petite frange du public payant. Soit, au comité organisateur de réajuster le tir pour la 16ième édition.

Revenons aux choses sérieuses, car deux des vrais bons films du LuxFilmFest sortent en salles cette semaine. Avant et surtout, ruez vous sur POISON ****, le premier long-métrage de Désirée Nosbusch. avec les interprétations stellaires de Trine Dyrholm et Tim Roth, a enthousiasmé le public festivalier a juste titre. Le film est un plaisir rare ! IN LIEBE, EURE HILDE **** d’Andreas Dresen, présenté à Berlin en février 2024, est également un chef d’oeuvre de justesse et d’émotion. Quant au remake de la perle absolue de l’universes disneyen, SNOW WHITE de Marc Webb, un de nos films de chevet, il faut avouer que le film fait peur, même si les premiers échos venus des Etats-Unis sont plutôt favorables, malgré une campagne odieuse contre les acteurs du film sur les réseaux sociaux. Les autres nouveautés de la semaine sont NOVOCAINE, LA COCINA venu du Mexique, MA MERE, DIEU ET SYLVIE VARTAN et – quelle horreur – PETER PAN’S NEVERLAND NIGHTMARE que nous n’irons certainement pas voir.

Jean-Pierre THILGES

Trailer nostalgie

SEMAINE DU 19 AU 25 MARS

Coup de coeur Hatari

POISON ****

Drame; Réalisé par Désirée Nosbusch; scénario: Lot Vekemans, d’après sa pièpce; avec Trine Dyrholm, Tim Roth; Luxembourg/Pays Bas/Allemagne 2024, 88 minutes; LuxFilmFest 2025. 

Les retrouvailles  d’un homme et d’une femme dix ans après que leur enfant ait été tué dans un accident de voiture. Celles-ci ont lieu dans un cimetière, alors que le corps du fils doit être exhumé, des toxines s’étant infiltrées dans le sol où il est enterré…

• Les pièces de théâtre adaptées pour le cinéma ne comptent pas parmi nos genres préférés, mais parfois, la collaboration entre l’auteure/scénariste et le/la cinéaste créent des étincelles. Ici, ces étincelles ne sont pas seulement provoquées par la mise en scène éclairée et particulièrement inspirée de Désirée Nosbusch, mais également et surtout par la confrontation entre Trine Dyrholm et Tim Roth, qui s’entredéchirent dans le huis-clos d’un cimetière (celui de Vianden) qui pendant 88 minutes devient le lieu de toutes les confrontations. Ce n’est pas tous les jours que des comédiens de cet accabit se retrouvent dans un film luxembourgeois, mais je vous garantis que leurs  joutes ne vous laisseront pas de glace. Avec son premier long-métrage, Désirée Nosbusch révèle un talent fou et un oeil particulièrement aiguisé pour mettre en scène et en valeur son décor minimaliste. à l’ombre du château de Vianden et sous le bruit étourdissant de l’eau du barrage qui se déverse dans l’Our. Quatre étoiles plus que méritées ! (Jean-Pierre Thilges) 

Coup de coeur Hatari

IN LIEBE, EURE HILDE ****

Historisches Drame; Regie: Andreas Dresen; mit Liv Lisa Fries, Johannes Hegemann, Lisa Wagner, Alexander Scheer; Deutschland 2024, 125 Minuten; Berlinale 2024, LuxFilmFest 2025. 

Berlin, Anfang 1942: Der Zweite Weltkrieg ist in vollem Gange. Die 22-jährige Arzthelferin Hilde Coppi hat sich einer Widerstandsgruppe angeschlossen, die man später die “Rote Kapelle” nennen wird. Zu dieser Zeit lernt sie ihren künftigen Ehemann Hans kennen und lieben. Zwischen den Aktionen der Gruppe und ständiger Gefahr der Verhaftung verleben die beiden einen zauberhaften Sommer miteinander. Schließlich werden sie verhaftet, Hilde kommt schwanger ins Gefängnis und bringt schließlich in Haft ihr Kind zur Welt. Kurz darauf wird sie zum Tode verurteilt…

• In Andreas Dresens Film »In Liebe, Eure Hilde« dauert es lange, bis zum ersten Mal jemand »Heil Hitler« sagt. Eine Hakenkreuz-Fahne sieht man bis zum Ende nicht. Die Handlung spielt in den Vierzigerjahren in Berlin und Umgebung, und doch hat der Film eine irritierende Zeitlosigkeit. Dresen vermittelt dem Publikum das beunruhigende Gefühl, dass all das, wovon er erzählt, keineswegs abgeschlossen ist und hinter uns liegt. (Lars-Olav Beier/Der Spiegel) 

Egalement en IMAX

SNOW WHITE

Conte de fées classique réimaginé; Réalisateur: Marc Webb; Scénario: Erin Cressida Wilson, Greta Gerwig; avec Rachel Zegler, Gal Gadot, Andrew Burnap; USA 2025, 109 minutes. 

Pourchassée par sa belle-mère aussi jalouse que méchante, Blanche-Neige s’associe à des mineurs et à un groupe de rebelles pour trouver la force et le courage de renverser la Méchante Reine et de diriger son pays autrefois joyeux…

• “Snow-White and the Seven Dwarfs” de 1937, également connu sous le nom de “Walt Disney’s Folly” – fut le premier long-métrage d’animation (et en Technicolor) de l’histoire du cinéma. Le film connut un succès monumental un peu partout dans le monde et a été rapidement reconnu comme un classique tout court. Aussi l’idée assez saugrenue d’en faire un remake avec des acteurs en chair et en os (sauf les “nains” qui sont en images de synthèse) a engendré un mouvement de protestattion contre Disney et des attaques bassement rassistes (Amérique, te voilà!) contre les actrices qui interprètent Blanche-Neige et la Méchante Reine.  Comme l’original est un de nos films de chevet, l’idée d’un remake ne nous a guère enchantés, mais nous sommes prêts à accorder le bénéfice du doute à la nouvelle production, d’autant plus qu’une certaine Greta Gerwig a collaboré au scénario. Et – surprise – après la première américaine qui a eu lieu ce weekend, les premiers retours sont très positifs. Certains parlent même d’une des “meilleures adaptations en live”. Notre curiosité est donc attisée ! (jpt)   

NOVOCAINE

Thriller violent; Réalisé par Dan Berk et Robert Olsen; avec Jack Quaid, Amber Mitdthunder, Ray Nicholson; USA 2025, 110 minutes. 

Employé dans une banque de San Diego en Californie, Nathan Caine mène une vie solitaire et rangée à cause d’un problème de santé qui l’oblige à prendre de multiples précautions. Insensible à la douleur physique en raison d’une maladie génétique, il a dû apprivoiser l’idée d’une espérance de vie de 25 ans, un pronostic qui l’a encouragé à s’isoler. Mais un jour, Nathan accepte timidement l’invitation d’une nouvelle collègue de travail. Il découvre en Sherri une jeune femme intelligente, disponible et intéressée, ce qui lui fait entrevoir un avenir à deux un peu plus radieux. Tout bascule le jour où des bandits dévalisent les coffres de la succursale et prennent Sherri en otage…(Synopsys: Régie du Cinéma Québec) 

• “Novocaine” can be hard to watch, but in just the way you want. The brutality doesn’t hold back, seldom cutting away from the moments that make you clutch your body in vicarious defense. It’s deliciously gratuitous. The injuries Nate inflicts and obtains range from hilarious to harrowing, and Lars Jacobson’s smartly written script juggles the spectrum of tone well. Skin-blistering, bone-breaking traumas are utilized not only for humor and action but story structure as well. Clever callbacks and references to prior maims maintain the kinetic pacing of the film without feeling like the details are thrown away. (Peyton Robinson/rogerebert.com) 

https://youtu.be/99BLnkAlC1M?si=w8J_BxeuDGmwX-tl

LA COCINA

Comédie dramatique; Réalisateur: Alonso Ruizpalacios, d’après la picèe de Arnold Wesker; avec Rooney Mara, Oded Fehr, Laura Gómez, John Piper-Ferguson; Mexique/USA  2024, 129 minutes. 

Situé dans Times Square, The Grill est un établissement de restauration rapide qui attire beaucoup de touristes. Dans le contexte d’un rythme de travail infernal, un cuisinier d’origine mexicaine, Pedro, apprend que son amoureuse se prépare à mettre fin à sa grossesse. Guidé par ses sentiments, il lui offre la somme nécessaire pour l’intervention. Le même jour, le responsable de la caisse constate l’absence d’un montant d’argent important. Tous les yeux se tournent alors vers le jeune homme, bouleversé par l’enchaînement des événements…(Synopsis: Régie du Cinéma Québec) 

• La Cocina is a poignant and darkly comic tribute to the invisible heroes who fuel our culinary desires while fighting for a place in a world that often refuses to acknowledge their existence. Tribeca alum Alonso Ruizpalacios masterfully weaves together a kaleidoscopic narrative that exposes the harsh realities immigrant workers face, creating a claustrophobic yet captivating portrait of life behind the scenes (Jarod Neece/Tribeca FilmFestival) 

• There’s a surging life force felt in every scene of Alonso Ruizpalacios’ superbly acted La Cocina — at times ebullient but more often on edge, if not careening dangerously toward disaster or violence. Think The Bear on cocaine with a Red Bull chaser and you get some idea of the sustained intensity and simmering pressure of this bruising tragicomedy about what the diners (mostly) don’t see during a working day in a busy Times Square restaurant. The Mexican writer-director has style to burn, evident in the intoxicatingly textured black-and-white visuals, the livewire editing and the striking use of music, from solemn choral pieces to cacophonous jazz. Even if he takes too long wrapping up an overwrought climactic crescendo, this is a compelling vision of the immigrant experience as a hellish limbo in which even the seeming ballast of community, brotherhood and love can be illusory. (David Rooney/Hollywood Reporter) 

PETER PAN’S NEVERLAND NIGHTMARE

Film d’épouvante; Réalisé par Scott Chambers; avec Megan Placito, Martin Portlock, Kit Green; USA 2025, 90 minutes. 

Une réinvention – parait-il – terrifiante de Peter Pan. Peter n’est pas un héros, mais un psychopathe malade, accro à la Poussière de Fée. Il croit sauver des enfants du monde cruel en les emmenant au Pays Imaginaire. Mais ce paradis est un mensonge. C’est son terrain de jeu, où il les transforme lentement en créatures déformées issues de ses visions dérangées. Wendy Darling et les autres doivent se battre pour leur survie…

• Non, non et non ! Plutôt crever ! (jpt) 

https://youtu.be/IpvJ67xxJQA?si=nPeglpZFujFBbovj

MA MERE, DIEU ET SYLVIE VARTAN

Comédie dramatique; Ecrit et réalisé par Ken Scott; avec Leila Bekhti, Jonathan Cohen, Josephine Japy; France 2025, 102 minutes; Sélection LuxFilmFest 2025. 

En 1963, Esther met au monde Roland, petit dernier d’une famille nombreuse. Roland naît avec un pied-bot qui l’empêche de se tenir debout. Contre l’avis de tous, elle promet à son fils qu’il marchera comme les autres et qu’il aura une vie fabuleuse. Dès lors, Esther n’aura de cesse de tout mettre en œuvre pour tenir cette promesse…

• Condenser un roman qui se déroule sur une cinquantaine d’années en un film d’1h40 est un défi. Le réalisateur et scénariste Ken Scott revient sur ce processus : “J’ai construit le film en miroir, en balancier. Dans la première moitié, une mère se bat pour libérer son fils de son handicap. Dans la seconde, c’est le fils qui se démène pour se détacher de sa mère. J’avais envie de raconter l’histoire d’une mère qui se donne corps et âme à ses enfants, et en parallèle, l’histoire d’une émancipation.” (Dossier de presse) 

https://youtu.be/gjbz49ZKQzM?si=lqJ726MTLpIWP9DT

LE MUR DES ETOILES

LE MUR DU LUXFILMFEST – VERSION FINALE