Après le glaçant DAS VERSCHWINDEN DES JOSEF MENGELE (toujours à l’affiche), voici – avec TWO PROSECUTORS/ZWEI STAATSANWÄLTE de Sergei Loznitsa – un deuxième film terrifiant sur les coulisses et les abus du pouvoir totalitaire, cette fois en Russie stalinienne. Une descente aux enfers digne de Franz Kafka qui – hélas – compte tenu de ce qui se passe actuellement aux Etats-Unis, est d’une actualité brûlante. A voir aussi, en nettement plus léger, THE LAST VIKING/DEN SIDSTE VIKING de Anders Tomas Jensen, avec un Mads Mikkelsen totalement déjanté. Isabelle Huppert en FEMME LA PLUS RICHE DU MONDE de Thierry Klifa pourrait également vous intéresser, tandis que la belle Elle Fanning affronte un monstre sanglant dans PREDATOR: BADLANDS. Voilà, c’est tout, mais ce n’est certainement pas rien.

Jean-Pierre THILGES

 Semaine du 5 au 11 novembre

Coup de coeur Hatari

TWO PROSECUTORS / ZWEI STAATSANWÄLTE 4.5*

Drame historique; Ecrit et réalisé par Sergei Loznitsa; avec Aleksandr Kuznetsow, Aleksandr Fillippenko, Anatolly Belyy; France, Allemagne, Pays-Bas, Lettonie, Roumanie, Lituanie 2025, 118 minutes; Festival de Cannes, Gent Intl. Film Festival 2025.

Union Soviétique, 1937. Des milliers de lettres de détenus accusés à tort par le régime sont brûlées dans une cellule de prison. Contre toute attente, l’une d’entre elles arrive à destination, sur le bureau du procureur local fraîchement nommé, Alexander Kornev. Il se démène pour rencontrer le prisonnier, victime d’agents de la police secrète, la NKVD. Bolchévique chevronné et intègre, le jeune procureur croit à un dysfonctionnement. Sa quête de justice le conduira jusqu’au bureau du procureur général à Moscou…

• Frank Kafka n’aurait pas rénié cette descente aux labyrinthes de lenfer aussi austère que terrifiante dans les méandres meurtrièrs de la paranoïa stalinienne qui a fait des millions de victimes en Union Soviétique durant le régne sanglant du Petit Père Joseph Staline.  Un cercle vicieux qui vous prend à la gorge et ne vous lâche pas pendant deux heures. Un film qui exige une certaine patience de la part du spectateur,  ceux qui se laissent prendre au jeu ne l’oublieront pas de sitôt. (jpt) 

• An icy chill of fear and justified paranoia radiates from this starkly austere and gripping movie from Sergei Loznitsa, set in Stalin’s Russia of the late 30s and based on a story by the dissident author and scientist Georgy Demidov, who was held in the gulag for 14 years during the second world war and harassed by the state until his death in the late 1980s. The resulting movie, with its slow, extended scenes from single camera positions, mimics the zombie existence of the Soviet state and allows a terrible anxiety to accumulate: it is about a malign bureaucracy which protects and replicates itself by infecting those who challenge it with a bacillus of guilt. There is something of Dostoevsky’s The House of the Dead and also – with the appearance of two strangely grinning, singing men in a railway carriage – Kafka’s The Castle. (Peter Bradshaw/The Guardian) 

THE LAST VIKING – DEN SIDSTE VIKING

Comédie dramatique; Ecrit et réalisé par Anders Thomas Jensen; avec Mads Mikkelsen, Nikolaj Lie Kaas, Lars Brygmann; Danemark, Suède 2025, 116 minutes; Festival de Venise 2025. 

À sa sortie de prison, un braqueur de banques part retrouver son frère, le seul à savoir où est caché le butin. Mais ce dernier, convaincu d’être la réincarnation de John Lennon, l’entraîne dans un voyage aussi inattendu qu’improbable…

• Revolving around an unusual pair of brothers, Anders Thomas Jensen’s latest absurdist feature premiered in Venice out of competition. Mads Mikkelsen brings a deadpan look and a great deal of grace to his role as a psychologically troubled man named Manfred, who insists on being called John because he is John Lennon. Call him Manfred and he will abruptly jump out of a moving car or dive out a window, and although he is quite banged up by the end of The Last Viking, he always bounces back. That is just one of the absurdist strands in the latest film from Anders Thomas Jensen, known for dark comedies including the revenge story Riders of Justice (2020) and the more madcap Men & Chicken (2015). This new film is a very black comedy that is also a heist story with some bloody violence, along with a bit of knockabout slapstick and a theme of family bonds. Few directors would be able to juggle genres and navigate shifts in tone as fluidly as Jensen does here. On paper none of it should work, including the risky idea that several comic characters have been diagnosed with psychiatric disorders, but this unlikely film is consistently entertaining, weird and ultimately touching. (Caryn James/The Hollywood Reporter) 

PREDATOR: BADLANDS

Egalement en IMAX

Science-fiction, épouvante; Réalisé par Dan Trachtenberg; avec Elle Fanning, Dimitrius Schuster- Koloamatangi; USA 2025, 107 minutes. 

Dans le futur, sur une planète lointaine, un jeune Predator, exclu de son clan, trouve une alliée improbable en la personne de Thia et entreprend un voyage en territoire hostile, à la recherche de l’adversaire ultime…

• Selon la formule consacrée, “le film sortant partout au même moment et les journalistes qui l’ont vu étant sous embargo”, il n’y a pas encore de critiques fiables. Mais la présence au générique de Elle Fanning nous donne un peu d’espoir. (jpt)  

LA FEMME LA PLUS RICHE DU MONDE

Comédie dramatique; Réalisé par Thierry Klifa; avec Isabelle Huppert, Marina Foïs, Laurent Lafitte; France 2025, 123 minutes; Festival de Cannes 2025. 

La femme la plus riche du monde : sa beauté, son intelligence, son pouvoir. Un écrivain photographe : son ambition, son insolence, sa folie. Le coup de foudre qui les emporte. Une héritière méfiante qui se bat pour être aimée. Un majordome aux aguets qui en sait plus qu’il ne dit. Des secrets de famille. Des donations astronomiques. Une guerre où tous les coups sont permis…

• Cette tragicomédie sur la bourgeoisie inscrit Thierry Klifa dans la veine de Chabrol. Mais là où son devancier en observait le microcosme provincial, le réalisateur de La Femme la plus riche du monde en filme la version mondialisée. Le principe, lui, reste le même : la bourgeoisie se regarde tomber — avec élégance, et vacuité. (Bande à part) Ce pourrait n’être qu’un jeu de massacre. Mais la manière dont Thierry Klifa aime ses personnages, les nourrit de contrastes, et le jeu magistral des comédiens concourent à ce que le réalisateur enjambe l’obstacle avec brio. (L’Obs) La Femme la plus riche du monde peint le mouvement intérieur de chacun·e de ses protagonistes dans une suspension du jugement, une attention à tous·tes, d’une grande sagacité. (Les Inrocks) Le réalisateur Thierry Klifa s’empare de l’affaire Banier-Bettencourt avec une gourmandise irrésistible. Le résultat, un petit théâtre cruel et bouffon porté par des interprètes parfaits. (Télérama) 

LE ROI DES ROIS

uniquement en vf

Walter, un garçon turbulent, ne rêve que des exploits du Roi Arthur et de sa fidèle épée Excalibur. Son père, Charles Dickens, décide alors de lui raconter la vie du « Roi des rois » : Jésus-Christ. Grâce aux talents de conteur et à l’imagination débordante du célèbre romancier, Walter, accompagné de son chat Willa, va vivre une aventure palpitante et découvrir l’une des plus belles histoires de l’humanité…

MISSION SANTA – EIN ELF RETTET WEIHNACHTEN

Nur in deutscher Sprache

Die Werkstatt des Weihnachtsmanns ist nicht mehr das, was sie einmal war: Magie und Tradition wurden durch Technik und Automatisierung ersetzt, der Weihnachtsschlitten ist ausgemustert, die Geschenke werden über ein hochmodernes Logistikzentrum verteilt. Sogar der Weihnachtsmann selbst hat sich zur Ruhe gesetzt und seine Werkstatt in die Hände einer neuen Generation Weihnachtselfen gelegt. All das hat Yoyo, ein junger und etwas naiver Elf, an seinem ersten Tag in Santas Werkstatt nicht erwartet. Als eine grimmige Computerhackerin die Kontrolle über die Werkstatt übernimmt und droht, alle Geschenke zu zerstören, steht das Weihnachtsfest auf dem Spiel. Yoyo wird unerwartet zur letzten Hoffnung des Nordpols!

LE MUR DES ETOILES