The Hatari Papers

Une chose est sûre. On ne peut pas continuer de programmer le Ciné Utopia comme c’est actuellement le cas ! Depuis l’ouverture de la toute première salle du Ciné Utopia en 1983, il y a plus de 40 ans donc, pour faire face à l’inactivité des cinémas existants en termes de programmation “art et essai”, le petit complexe de désormais 5 salles au Limpertsberg s’est imposé comme véritable pilier de la vie culturelle et cinéphile. Imaginé, construit et agrandi graduellement par une bande de fous-furieux amoureux de cinéma, les cinq salles ont acquis un rayonnement bien au-delà des frontières de notre capitale, tout en se créant une clientèle fidèle avide de découvertes bien au-delà des blockbusters traditionnels. Hélas, au cours des derniers mois, l’Utopia a perdu une grande partie de son attraction suite à une programmation souvent disparate et des horaires pour le moins chaotiques qui ont enragé et fait fuir une partie de la clientèle traditionnelle.  Il est donc temps d’ajuster le tir pour sauver les meubles. Ayant fait partie des fous-furieux qui ont réalisé leur rêve avec l’Utopia, voici quelques suggestions comment faire mieux côté programmation et horaires.

Les 10 commandements du parfait petit programmateur “art et essai” 

1. Il faut aimer le cinéma inconditionellement et connaître sa matière à fond.
2. Il faut suivre l’actualité des festivals, s’informer régulièrement sur les films, les palmarès et il faut consulter des revues sérieuses.
3. Il faut lire les critiques internationales et surtout ne pas se fier aveuglément à des sites américains comme IMDB ou Rotten Tomatoes.
4. Il faut simplifier les horaires des projections. Nos suggestions:

   Grandes salles: 13.30 – 16.00 – 18.30 – 21.00 ; Petites salles : 13.45 – 16.15 – 18.45 – 20.15 ; Films très longs: 14.00 – 17.00 – 20.00. 

5. Il faut arrêter de bouger les films de salle en salle, un film qui démarre en salle 1 doit rester en salle 1 au moins une semaine.
6. Il faut faire respirer les films, c.à.d. leur offrir un maximum de séances. Il faut décider quel film démarre dans quelle salle. On ne démarre pas une Palme d’Or, un Ours d’Or ou un Lion d’Or dans une petite salle à 75 places.
7. Il faut réduire le nombre de nouvelles sorties à deux voire trois films par semaine.
8. Il faut avoir le courage de déprogrammer un film qui ne marche pas.
9. D’un autre côté, un film qui marche très fort doit garder un maximum de séances, même s’il avance dans une salle plus petite. Il faut arrêter le “panachage”.
10. Il faut assumer et soutenir ses choix de programmation.

Bon courage !

Jean-Pierre THILGES