Est-ce que vous vous souvenez encore du dernier film (au cinéma) dans lequel Liam Neeson n’était pas en train de venger sa fille ou sa femme ou se retrouvait en danger de mort pendant au moins 90 minutes? En fait, compte tenu de ce qui est passé dans nos salles au cours des 10 dernières années, on pourrait croire que Monsieur Neeson n’a rien tourné de non-commercial depuis SCHINDLER’S LIST de Steven Spielberg, Et pourtant! Notre livraison mensuelle de BluRay en provenance des USA nous a fait découvrir un film tout à fait valable, bien foutu et historiquement intéressant, sur l’affaire du Watergate, le dénommé Deep Throat et le tremblement de terre politique que ses informations livrées au Washington Post avaient provoqué, puisque Richard Nixon fut forcé à quitter la Maison Blanche.
Le film s’appelle: MARK FELT – THE MAN WHO BROUGHT DOWN THE WHITE HOUSE et fut réalisé par Peter Landesman. Liam Neeson prête ses traits et son talent au personnage de Mark Felt, directeur adjoint du FBI au moment de la mort de J.Edgar Hoover, qui doit se battre bec et ongles contre les tentatives de manipulation du FBI par la Maison Blanche – avec les conséquences que l’on saît. Le film est l’accompagnateur par excellence de THE POST (Steven Spielberg) qui passe encore sur nos écrans. Hélas, le BluRay américain est encodé en Zone A et uniquement compatible avec des lecteurs multizones. Cependant, amazon.de l’annonce sous le titre THE SECRET MAN si vous n’êtes pas équipés pour les disques américains.
Plus intéressant encore et certainement plus sulfureux, PROFESSOR MARSTON AND THE WONDER WOMEN, réalisé par Angela Robinson, raconte l’incroyable genèse de la fameuse bande-dessinée WONDER WOMAN dans les années 1930 et le ménage à trois formé par le Professeur William Marston (Luke Evans), brillant psychologue à Harvard, sa femme Elizabeth (Rebecca Hall) et leur amante à tous les deux, une jeune et belle étudiante nommée Olive (Bella Heathcote). Leur liaison et leurs recherches étaient à la base du comic féministe WONDER WOMAN, ou le professeur intégrait également ses fantasmes érotiques les plus fous – qu’il pratiquait plus ou moins ouvertement chez lui, à la maison. Évidemment, les ligues de décence américaines se mélaient rapidement au jeu et une véritable campagne contre WONDER WOMAN et le trio pas si infernal que ça s’en est suivie, où on voyait même des hordes catholiques et bien pensantes brûler les bandes-dessinées sur des échaffauds, au même mom ent où l’Allemagne nazie brûlait également ses livres.
Dans le climat puritain américain du moment, un film comme PROFESSOR MARSTON AND THE WONDER WOMEN n’a que très peu de chances dans les salles américaines, les distributeurs et les exploitants n’étant pas très friands de ce genre de scandale. Alors que le film est bien évidemment un pendant historique fascinant au film WONDER WOMAN de Patty Jenkins, qui a fait un malheur dans les cinémas du monde entier en 2017. Tout comme MARK FELT, PROFESSOR MARSTON AND THE WONDER WOMEN est également encodé en BluRay Zone A. Avec tous les films intéressants qui ne sortent jamais (ou très tard) dans nos salles de cinéma, il serait peut-être temps d’investir dans un lecteur multizones. Car rien que pour la livraison de cette semaine, il y avait sept inédits indépendants qui valent tous mieux que la plupart des films américains qui finissent par atterrir dans nos salles. Jean-Pierre THILGES
The Hatari Papers 