Une semaine intéressante en perspective, avec l’arrivée de DOGMAN de Matteo Garrone, dont l’interprète principal, Marcello Fonte, a remporté le Prix du Meilleur Acteur au dernier Festival de Cannes. DOGMAN est le film à ne pas rater pour les cinéphiles, alors que MISSION: IMPOSSIBLE – FALLOUT de Christopher McQuarrie s’installe confortablement pour casser la baraque auprès de ceux qui aiment le cinéma d’action de qualité. Un polar français, FLEUVE NOIR, réalisé par Erick Zonca, a divisé la critique en France, tandis que la comédie française de la semaine, MA REU, n’inspire pas confiance du tout. Finalement, avec CHRISTOPHER ROBIN de Marc Forster, une production Disney à priori alléchante arrive en avant-première. Les amis de Winnie l’Ourson devraient se régaler. Jean-Pierre THILGES
Le film de la semaine
DOGMAN
Drame policier; Réalisateur: Matteo Garrone; avec Marcello Fonte, Edoardo Pesce, Alida Baldari Calabria; Scénaristes: Maurizio Braucci, Ugo Chiti, Matteo Garrone, Massimo Gaudioso; Directeur/Photo: Nicolai Brüel; Italie 2018, 102 minutes; Marcello Fonte: Prix d’Interprétation masculine, Festval de Cannes 2018; Sélection officielle Toronto Intl. Film Festival 2018.
Dans une banlieue déshéritée, Marcello, toiletteur pour chiens discret et apprécié de tous, voit revenir de prison son ami Simoncino, un ancien boxeur accro à la cocaïne qui, très vite, rackette et brutalise le quartier. D’abord confiant, Marcello se laisse entraîner malgré lui dans une spirale criminelle. Il fait alors l’apprentissage de la trahison et de l’abandon, avant d’imaginer une vengeance féroce…
- “Dogman” est un diamant noir du cinéma italien comme Matteo Garrone sait les tailler. (L’Express) Présentée à Cannes, l’implacable tragédie de Matteo Garrone révèle un acteur extraordinaire, Marcello Fonte. (L’Humanité) “Dogman”, avec ses personnages en relief, sa tension croissante, son décor enclavé et inquiétant, a des reflets de fable contemporaine sur la perte de l’innocence qui menace le monde et la part animale en l’homme qui gagne du terrain. Marcello Fonte en est le parfait interprète. (Bande à part) Quelque part entre le réel, l’imaginaire, la sauvagerie, la tendresse, “Dogman” a bel et bien trouvé un point de fusion. (Les Inrocks) La réalisation de Garrone est entièrement axée autour de cette impression progressive de perte d’une raison d’être, grâce à la discrétion, voire à la froideur, de sa narration, à ses cadrages sobres et précis, à sa photographie naturelle jamais appuyée, à son montage strictement fonctionnel et, surtout, à l’ensemble de ses interprètes au jeu d’une très grande justesse. (Positif)
- Though it has far less outright violence than “Gomorrah”, whose oppressive criminal atmosphere it shares, Matteo Garrone’s “Dogman” is just as intense a viewing experience, one that will have audiences gripping their armrests with its frighteningly real portrayal of a good man tempted by the devil. Once again set in the Camorra-ridden hinterlands around Naples, the new film pours the various threads running through the Italian director’s work into a boiling cauldron of poverty, ignorance and self-interest. The result is a perfected version of Garrone’s “The Embalmer”, written in the form of his dark fables from “Tale of Tales”. (…) Superb performances by Marcello Fonte as a mild-mannered dog groomer and a crazed Edoardo Pesce as his fatal attraction poise the film midway between the realistic criminal world and a symbolic, universal dimension. Both are professional actors, but so convincing in their roles that they could have sprung from the desolate landscape around him. (Deborah Young/Hollywood Reporter)
FLEUVE NOIR
Thriller policier; Réalisateur: Erick Zonca; avec Vincent Cassel, Romain Duris, Sandrine Kiberlain, Elodie Bouchez, Charles Berling, Hafsia Herzi; Scénaristes: Erick Zonca, Lou de Fanget Signolet, d’après le roman de Dror Mishani; Directeur/Photo: Paolo Carnera; Musique: Rémi Boubal; Frane 2018, 114 minutes.
Au sein de la famille Arnault, Dany, le fils aîné, disparaît. François Visconti, commandant de police usé par son métier, est mis sur l’affaire. L’homme part à la recherche de l’adolescent alors qu’il rechigne à s’occuper de son propre fils, Denis, seize ans, qui semble mêlé à un trafic de drogue. Yan Bellaile, professeur particulier de Dany, apprend la disparition de son ancien élève et propose ses services au commandant. Il s’intéresse de très près à l’enquête. De trop près peut-être…
- Dans le paysage actuel de thrillers psychologiques, compétents, lisses ou froids, tels “Elle”, “Jusqu’à la garde”, “Mon garçon” ou “Thelma”, Zonca entreprend une exploration des passions. Son cinéma est imbu d’un sentiment compatissant pour l’être humain, fou ou non. (Positif) Glauque et moite, l’ambiance de “Fleuve Noir” est celle des vieux polars de gare qu’on oublie vite, mais qu’on dévore intensément sur le moment. (Bande à part) Pour son retour, le réalisateur de La Vie rêvée des anges n’a pas craint la noirceur dans ce polar superbement interprété par Vincent Cassel, Romain Duris et Sandrine Kiberlain. (La Croix) Face à Romain Duris, tout en fantasmes inassouvis, Vincent Cassel compose un Columbo suintant le mal-être, le manque d’amour. De grands acteurs pour un film sur le besoin maladif d’aimer. (Télérama)
MISSION : IMPOSSIBLE – FALLOUT
Film d’action; Réalisateur: Christopher McQuarrie; avec Tom cruise, Henry Cavill, Rebecca Ferguson, Ving Rhames, Simon Pegg, Sean Harris, Michelle Monaghan, Angela Bassett, Alec Baldwin; Scénariste: Bruce Geller; Directeur/Photo: Rob Hardy; Musique: Joe Kraemer, Lalo Schifrin; USA 2018, 148 minutes.
Au cours d’une opération secrète, Ethan Hunt et ses coéquipiers de l’Impossible Mission Force (IMF) se font voler trois noyaux de plutonium par l’organisation terroriste The Apostles. À la suite de cet échec, Ethan se voit forcé de collaborer avec l’agent Walker de la CIA pour mettre la main sur John Lark, le chef des Apostles, qui menace de faire sauter diverses capitales du monde au moyen d’une arme nucléaire. La traque de l’individu les amène à faire affaire avec la Veuve blanche, une marchande d’armes, et à se frotter à Solomon Lane, ex-dirigeant du Syndicate et ennemi juré d’Ethan…
Mission impossible : Fallout est la suite directe de Mission impossible : Rogue Nation (2015) et le sixième volet de la série de films emmenée par l’infatigable Tom Cruise dans la peau d’Ethan Hunt. La célèbre franchise d’espionnage a toujours été très lucrative au box-office mondial, comment en témoignent les succès de Mission: Impossible (456 millions de dollars), Mission: Impossible 2 (550 millions), Mission: Impossible III (398 millions), Mission: Impossible Protocole fantôme (695 millions) et Mission: Impossible Rogue Nation (701 millions). (Extrait du dossier de presse)
- Inspirée d’une populaire série télévisée des années 1960, ce sixième volet des aventures du célèbre agent secret Ethan Hunt réunit les mêmes ingrédients que les précédents. Entre les poursuites endiablées et les cascades spectaculaires sont présentés, tout au long du récit, de nombreux affrontements rudes et meurtriers. (Régie du Cinéma Québec)
- Six movies in, Tom Cruise’s category-best action franchise shrewdly pays off elements established over the previous films to deliver the series’ most exciting installment yet. For a moment there, the “Mission: Impossible” franchise appeared to be getting a little long in the tooth. This was perhaps a decade ago, between the third and fourth films, when audiences weren’t sure whether they were dealing with a trilogy or an open-ended series. Its star, Tom Cruise, was being a little too emphatic about his Scientology convictions in public. He had made a brilliant, self-effacing cameo in “Tropic Thunder,” showing up in a fat suit and a bald cap, then retreated in the other direction in real life via a series of unconvincing age-defying procedures, as if refusing to let go of his image as an eternal twentysomething. All signs pointed to it being time for Impossible Mission Force operative Ethan Hunt to gracefully retire. How lucky for us that he didn’t. Not only have the films gotten better since, with each one surpassing the last as the most exciting and ambitious of the lot, but Hunt himself has acquired a gravitas along the way that distinguishes the series from its most obvious inspiration, the James Bond movies of the 1960s, back when Sean Connery was that franchise’s first and only star. Now playing to an audience that’s forgotten (if it ever realized) that these films were inspired by a knockoff TV series from the same era, “Mission: Impossible — Fallout” isn’t just another stunt-driven save-the-world bonanza. Of course, it is that, offering a whirlwind tour of Paris, London, and Kashmir this time around, but writer-director Christopher McQuarrie, on board for more, after making slick work of the previous movie, “Rogue Nation,” smartly ties this sixth installment back into what has come before. This time, it really is personal. (Peter Debruge/Variety)
Avant-Premières
CHRISTOPHER ROBIN
Titre français: Jean-Christophe & Winnie; Comédie; Réalisateur: Marc Forster; avec Ewan McGregor, Hayley Atwell, et les voix (v.o.) de Chris o’Dowd, Toby jones, Jim Cummings, Peter Capaldi; Scénaristes: Tom McCarthy, Alex Ross Perry, Allison Schroeder, avec des personnages créés par A.A.Milne; Directeur/Photo: Matthias Koenigswieser; Musique: Jon Brion, Geoff Zanelli; USA/GB 2018, 100 minutes.
Christopher, le petit garçon qui adorait arpenter la Forêt des Rêves bleus en compagnie de ses adorables et intrépides animaux en peluche, est désormais adulte. Avec l’âge, il est devenu sérieux et a perdu toute son imagination. Pour lui rappeler l’enfant attachant et enjoué qu’il n’aurait jamais dû cesser d’être, ses célèbres amis vont prendre tous les risques, y compris celui de s’aventurer dans notre monde bien réel…
- La sortie française de CHRISTOPHER ROBIN n’est annoncée que pour le 24 octobre, alors que les gosses luxembourgeois et belges (et leurs parents, bien évidemment) pourront savourer les aventures de Winnie-the-Pooh, Piglet, Eeyore, Tigger et compagnie pendant les grandes vacances. Cette semaine, le film est présenté en quelques avant-premières. Il est réalisé par le cinéaste suisse Marc Forster, connu notamment pour son excursion dans l’univers de James Bond avec QUANTUM OF SOLACE. Il existe un autre film (hélàs inédit, mais disponible en BluRay) de Simon Curtis, intitulé GOODBYE CHRISTOPHER ROBIN, qui raconte les origines du personnage principal qui fut basé sur le fils de l’auteur A.A.Milne. Cependant, ce film-là n’est pas destiné aux enfants. (jpt)
MA REUM
Comédie; Réalisateur, scénariste: Frédéric Quiring; avec Audrey Lamy, Charlie Langendries, Max Boublil, Joey Starr; Directeur/Photo: Virginie Saint-Martin; Musique: Matthieu Gonnet, Benjamin Violet; France 2018, 85 minutes.
Tout va pour le mieux dans la vie sans histoires de Fanny… jusqu’au jour où elle découvre que son fils chéri, Arthur, 9 ans, est le bouc émissaire de trois garçons de son école. Fanny ne laissera pas seul son fils face à ses petits bourreaux : elle va rendre à ces sales gosses la monnaie de leur pièce. Coups fourrés et pièges de cours de récré, désormais ce sera “oeil pour oeil et dent pour dent”.
- Le harcèlement scolaire… Voilà l’alibi fort louable de cette comédie estivale qui aurait finalement pu délivrer un subliminal et salutaire message de sensibilisation aux collégiens en vacances. Problème : passé le CM1, le film est difficile à regarder. (La Voix du Nord) Audrey Lamy est à l’affiche de cette comédie française. Mais c’est loin d’être suffisant pour en faire un bon film. (Le Parisien) Partant d’un sujet de société grave (le harcèlement à l’école), Frédéric Quiring en tire une comédie régressive à base de gags de cours de récré niveau CP qui, l’air de rien, délivre un message positif à travers son petit héros qui va se défendre avec d’autres armes (son cerveau). (Voici)