Pépites d’hiver…

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Les amateurs de bon cinéma sont gâtés en cette troisième semaine de 2019. Et avec le temps de merde qu’il fait dehors, quoi de plus attrayant que de se lover dans un fauteuil confortable pour savourer ce que les programmateurs du Kirchberg et du Limpertsberg vous ont concocté: COLETTE de Wash Westmoreland offre un rôle en or à Keira Knightley; dans PETERLOO, nous retrouvons le grand Mike Leigh en mode “history”; avec GLASS, M.Night Shyamalan retrouve les héros de deux de ses films précédents, “Unbreakable” et “Split”, tandis que SIR de Rohena Gera nous fait découvrir une chose extrêmement rare – un film indien écrit et réalisé par une femme. Et ce n’est pas terminé, puisque vous aurez la chance de découvrir – en avant-première – THE MULE, le nouveau film réalisé et interprété par Clint Eastwood, le hilarant GREEN BOOK de Peter Farrelly, Prix du Public à Toronto et lauréat de 3 Golden Globes 2019 (meilleur acteur de second rôle/Mahershala Ali, meilleure comédie, meilleur scénario) et finalement, pour les grands enfants comme moi, HOW TO TRAIN YOUR DRAGON: THE HIDDEN WORLD. Vous n’avez donc aucune excuse de rester terré derrière votre cheminée! Jean-Pierre THILGES

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COLETTE

Drame biographique; Réalisateur: Wash Westmoreland; avec Keira Knightley, Dominic West, Eleanor Tomlinson, Fiona Shaw, Denise Gough; Scénaristes: Richard Glatzer, Wash Westmoreland, Rebecca Lenkiewicz, basé sur la vie de l’écrivain Colette; Directeur/Photo: Giles Nuttgens; Musique: Thomas Adés; GB/USA 2018, 112 minutes; Sélection officielle Sundance 2018; Toronto International Film Festival 2018. 

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1893. Malgré leurs quatorze ans d’écart, Gabrielle Sidonie Colette, jeune fille à l’esprit rebelle, épouse Willy, écrivain aussi égocentrique que séducteur. Grâce à ses relations, elle découvre le milieu artistique parisien qui stimule sa propre créativité. Sachant repérer les talents mieux que quiconque, Willy autorise Colette à écrire – à condition qu’il signe ses romans à sa place. Suite au triomphe de la série des “Claudine”, il ne tarde d’ailleurs pas à devenir célèbre. Pourtant, tandis que les infidélités de Willy pèsent sur le couple, Colette souffre de plus en plus de ne pas être reconnue pour son œuvre…

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L’écriture de Colette a commencé en France à l’été 2001 sous le titre de Colette et Willy. Richard Glatzer et Wash Westmoreland comptaient s’installer dans un appartement parisien prêté par un ami mais ils ont eu la désagréable surprise de découvrir une fois sur place que le logement avait été loué. Ils ont dû, faute de trouver mieux, se rabattre sur une maison de campagne qui s’est avérée être un manoir du XVe siècle en piteux état sans internet ni télévision. Totalement coupés du monde moderne, le duo a pu pondre une première version du scénario en une dizaine de jours.  Mais l’écriture était loin d’être terminée : pas moins de vingt versions du script ont vu le jour en seize ans. Westmoreland se souvient : “Tous les ans, on essayait de resserrer l’intrigue parce qu’on avait une matière pléthorique et que, le plus souvent, la vie ne se résume pas à une sympathique construction en trois actes. Réussir à raconter l’histoire de manière à ce qu’elle se prête à une forme cinématographique a été une tâche immense”. (Extrait du dossier de presse) 

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  • The life of Sidonie-Gabrielle Colette makes for fascinating drama in a nuanced and inspiring film with a luminous central performance.o, not another biopic about a writer! Ugh, Keira Knightley’s in a corset again! Get all of that out of your system now because I’m here to tell you that Wash Westmoreland’s “Colette” is exhilarating, funny, inspiring and (remember: corsets!) gorgeous, too. The first third of this story is pretty traditional. Sidonie-Gabrielle Colette (Knightley) is a country girl waiting to get whisked away into marriage by the worldly literary “entrepreneur” known simply as Willy (Dominic West). When the new bride is presented at the salons, Parisian gossips are stunned. The notorious libertine Willy is to settle down? While his admiration of his new bride is sincere, his desires are not entirely stunted. But Colette (as she is not yet known) doesn’t exactly sit idly when she learns of his infidelity. She demands honesty in their marriage and, for a time, she gets it. She also saves the family’s finances when her book that Willy initially rejected for publication is reworked, branded “a Willy novel” and becomes the talk of all Paris. Much of what makes this film so fascinating is the not-quite-villain-but-certainly-not-hero role Willy plays. It’s a very juicy role for Dominic West, and undoubtedly the best film performance he’s ever given. (I’ve never in my life seen a man look dashing even while flatulating.) The obvious read is that Willy exploited Colette in ways bordering on cruelty. (He even locks her in a room and shouts “write!” when her initial Claudine novel demands a follow-up.) Westmoreland’s film doesn’t exactly excuse him, but does offer context about his contributions to Colette’s initial success as well as a realistic portrayal of how women writers were perceived at the time. (Jordan Hoffman/The Guardian) 

COLETTE

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PETERLOO ****

Drame historique; Réalisateur, scénariste:Mike Leigh; avec Paul Brown, Michael Culkin, Christopher Eccleston, Maxine Peake, Rory Kinnear; Directeur/Photo: Dick Pope; Musique: Gary Yershon; GB 2018, 153 minutes; Sélection officielle: Festival de Venise 2018, Toronto Intl. Film Festival 2018.

Le massacre de Peterloo (ou bataille de Peterloo) eut lieu le 16 août 1819 sur le terrain de St Peter’s Fields à Manchester en Angleterre (Royaume-Uni) lorsque la cavalerie chargea une manifestation pacifique de 60 000 à 80 000 personnes rassemblées pour demander une réforme de la représentation parlementaire. La fin des guerres napoléoniennes en 1815 avait eu pour conséquence des périodes de famine et de chômage chroniques qui étaient exacerbées par l’introduction des Corn Laws. Au début de l’année 1819, la pression générée par ces conditions économiques associées à la faible représentation parlementaire du nord de l’Angleterre avait entrainé une montée du radicalisme politique.

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En réponse, la Manchester Patriotic Union, un groupe soutenant une réforme parlementaire, organisa une manifestation à laquelle le célèbre orateur Henry Hunt devait participer. Peu après le début du rassemblement, les magistrats locaux firent appel aux autorités militaires pour qu’elles arrêtent Hunt et plusieurs de ses soutiens et qu’elles dispersent la foule. La cavalerie chargea la foule sabre au clair et dans la panique qui s’ensuivit, 15 personnes moururent et entre 400 et 700 furent blessées. Le massacre reçut le nom de Peterloo en une référence ironique à la bataille de Waterloo qui avait eu lieu quatre ans auparavant.

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L’historien Robert Poole a appelé le massacre de Peterloo l’événement décisif de son époque. Les journaux de Londres et de tout le pays relayèrent l’horreur et la désapprobation ressenties dans la région de Manchester mais la conséquence immédiate de Peterloo fut le vote par le parlement britannique des Six Acts qui limitaient très fortement la liberté de rassemblement et le droit de manifester. Le massacre entraina directement la fondation du journal The Manchester Guardian (aujourd’hui The Guardian) mais n’accéléra pas la réforme parlementaire. Dans un sondage mené par The Guardian en 2006, Peterloo arriva en deuxième place après les débats de Putney comme l’événement de l’histoire du Royaume-Uni qui méritait le plus un mémorial ou un monument convenable. Peterloo est commémoré par une plaque située à proximité du site qui remplaçait une autre critiquée car elle ne reflétait pas l’étendue du massacre. (Wikipedia) 

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  • Le film de Mike Leigh que nous avons découvert en septembre dernier au Festival de Toronto est long (il dure 153 minutes), le cinéaste prenant tout son temps pour arriver à une chronique aussi adéquate que possible de ce qui s’est passé le 16 août 1819 à Manchester, en Grande-Bretagne. Si les sympathies du cinéaste sont évidemment du côté des manifestants et des victimes, il a cependant essayé (et réussi) à équilibrer son film pour montrer les deux faces de la médaille. Comme à son habitude, Leigh mélange acteurs professionnels et illustres inconnus pour réussir un document passionnant et choquant sur un épisode finalement peu connu de l’histoire anglaise – du moins en dehors des frontières du Royaume uni. Comopte tenu de sa longueur et de son contenu politique, PETERLOO s’adresse avant tout à un public qui n’a pas peur de longs discours et d’une belle leçon d’histoire. Comme si souvent, le public luxembourgeois a la chance de pouvoir découvrir le film sur grand écran. En France, par exemple, pour l’instant le film n’a pas encore de date de sortie et il pourrait se retrouver directement en vod. (jpt)                                                           Bildergebnis für Peterloo film photos
  • Mike Leigh brings an overwhelming simplicity and severity to this historical epic, which begins with rhetoric and ends in violence. There is force, grit and, above all, a sense of purpose; a sense that the story he has to tell is important and real, and that it needs to be heard right now. The film has an uncompromising seriousness, as much like George Eliot’s novel Felix Holt as Shelley’s The Masque of Anarchy, the poem inspired by Peterloo. On 16 August 1819, at what we would now call a pro-democracy demonstration in St Peter’s Field, Manchester, an excitable band of cavalry and yeomanry – whose commander had airily absented himself for a day at the races – charged with sabres drawn into a crowd of 100,000 unarmed people, many of whom were unable to escape the enclosed space. The troops killed 18 and injured hundreds more. It was Britain’s 19th-century mix of Sharpeville and Hillsborough. The government was entirely delighted with the result, and not displeased with the nickname “Peterloo”, as it felt like a rerun of its victory over Napoleon, the creature of something it continued to fear intensely: the French Revolution. (…) There are big, sumptuous, theatrical moments in Peterloo: particularly the Commons and Lords debates. But this is generally an austere, even dour film. It is about talk: talk, talk, and more talk in stark rooms and cheerless parlours. Political agitation was about talk; oratory was the fuel that ran the campaign, or the oxygen that would make the flame catch. Without it, the explosive action would not make dramatic or emotional sense. Leigh lets rip with the great and terrible scene of Peterloo, with all its terror, panic and strange, nauseous excitement. Peterloo is like something between Ken Loach’s Land and Freedom and Ava DuVernay’s Selma. A director such as Paul Greengrass might have made the massacre of Peterloo more violent, more kinetic, more disorienting. Leigh and his cinematographer Dick Pope keep a clearer, calmer view but it is no less impressive or immersive. David Lean might have been proud to have shot the sequence. (Peter Bradshaw/The Guardian) 
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GLASS

Thriller fantastique; Réalisateur, scénariste: M.Night Shyamalan; avec James McAvoy, Bruce Willis, Samuel L.Jackson, Sarah Paulson; Directeur/Photo: Mike Gioulakis; Musique: West Dylan Thordson; USA 2019, 129 minutes.

Peu de temps après les événements relatés dans “Split”, David Dunn – l’homme incassable – poursuit sa traque de La Bête, surnom donné à Kevin Crumb depuis qu’on le sait capable d’endosser 23 personnalités différentes. De son côté, le mystérieux homme souffrant du syndrome des os de verre, Elijah Price, suscite à nouveau l’intérêt des forces de l’ordre en affirmant détenir des informations capitales sur les deux hommes…

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  • In “Glass,” writer-director M. Night Shyamalan revisits three of his most popular and iconic characters. There’s David Dunn (Bruce Willis), the sad-sack Philadelphia security guard from “Unbreakable,” who discovered that he was physically indestructible and, with a kind of agonized destiny, began to take on the identity of an earthly superhero. There’s Elijah Price (Samuel L. Jackson), from the same movie, the man with bones that shatter like glass, who grew up escaping into a world of comic books and yearned so badly to know that a real-life superhero could exist that he was willing to commit horrendous crimes to find one. And there’s Kevin Wendell Crumb (James McAvoy), the leering, shaven-headed chatterbox psycho from “Split,” who has 24 personalities, each more self-adoring than the last, that he flicks through as if channel surfing.What are these three doing in the same movie? They’re shoring up the Shyamalan brand by reviving two of his biggest hits. They’re mirroring the way heroes and villains now drift in and out of each other’s narratives in the metastasizing multiverse of Hollywood comic-book cinema. And all three, viewed from the perspective of a rational world, act as if they might belong in an insane asylum, which is where most of “Glass” takes place. (…) It’s good to see Shyamalan back (to a degree) in form, to the extent that he’s recovered his basic mojo as a yarn spinner. But “Glass” occupies us without haunting us; it’s more busy than it is stirring or exciting. Maybe that’s because revisiting this material feels a touch opportunistic, and maybe it’s because the deluge of comic-book movies that now threatens to engulf us on a daily basis has leeched what’s left of the mystery out of comics. In “Unbreakable,” Elijah said, “I believe comics are a form of history that someone, somewhere felt or experienced.” He still believes that, but today’s comic-book culture looks more like a dream broadcast from corporate central. What it no longer feels connected to, even in “Glass,” is experience. (Owen Gleiberman/Variety) 

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SIR

Titre français: Monsieur; Drame;  Réalisatrice, scénariste: Rohena Gera; avec Tillotama Shome, Vivek Gomber, Geetanjali Kulkarni; Directeur/Photo: Dominique Colin; Musique: Pierre Aviat; Inde/France 2018, 99 minutes; Semaine de la Critique/Cannes 2018

Ratna est domestique chez Ashwin, le fils d’une riche famille de Mumbai. En apparence, la vie du jeune homme semble parfaite, pourtant il est perdu. Ratna sent qu’il a renoncé à ses rêves. Elle, elle n’a rien, mais ses espoirs et sa détermination la guident obstinément. Deux mondes que tout oppose vont cohabiter, se découvrir, s’effleurer…

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  • Un  récit impressionnant d’intelligence, de tension et de vérité humaine. (Positif) Un premier long métrage de fiction qui aborde avec subtilité les barrières de classe et la difficulté à assumer ses sentiments dans un environnement étriqué. (aVoir-aLire.com) Un film à voir, indéniablement, pour comprendre ce que vivent encore les femmes en Inde, de manière la plus discrète qui soit. (Ecran Large) Sur fond de société clivée, un film engagé, nappé d’un romantisme onctueux. (Les Fiches du Cinéma) L’amour impossible entre un jeune maître indien et sa domestique, servi par une mise en scène soignée, qui n’élude rien de la dure réalité des castes. (Télérama) Un film indien écrit et réalisé par une femme, ce n’est pas tous les jours que l’on voit ça au cinéma. (jpt) 

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En avant-première:

HOW TO TRAIN YOUR DRAGON: THE HIDDEN WORLD

Harold est désormais le chef de Berk, aux côtés d’Astrid et Krokmou, en tant que dragon, est devenu le leader de son espèce. Ils réalisent enfin leurs rêves de vivre en paix entre vikings et dragons. Mais lorsque l’apparition soudaine d’une Furie Eclair coïncide avec la plus grande menace que le village ait jamais connue, Harold et Krokmou sont forcés de quitter leur village pour un voyage dans un monde caché dont ils n’auraient jamais soupçonnés l’existence…

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En avant-première:

THE MULE 

À plus de 80 ans, Earl Stone est aux abois. Il est non seulement fauché et seul, mais son entreprise risque d’être saisie. Il accepte alors un boulot qui – en apparence – ne lui demande que de faire le chauffeur. Sauf que, sans le savoir, il s’est engagé à être passeur de drogue pour un cartel mexicain. Extrêmement performant, il transporte des cargaisons de plus en plus importantes. Ce qui pousse les chefs du cartel, toujours méfiants, à lui imposer un “supérieur” chargé de le surveiller. Mais ils ne sont pas les seuls à s’intéresser à lui : l’agent de la DEA Colin Bates est plus qu’intrigué par cette nouvelle “mule”…

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En avant -première:

GREEN BOOK **** 

En 1962, alors que règne la ségrégation, Tony Lip, un videur italo-américain du Bronx, est engagé pour conduire et protéger le Dr Don Shirley, un pianiste noir de renommée mondiale, lors d’une tournée de concerts. Durant leur périple de Manhattan jusqu’au Sud profond, ils s’appuient sur le “Green Book” pour dénicher les établissements accueillant les personnes de couleur, où l’on ne refusera pas de servir Shirley et où il ne sera ni humilié ni maltraité. Dans un pays, où le mouvement des droits civiques commence à se faire entendre, les deux hommes vont être confrontés au pire de l’âme humaine…

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