Ce jeudi démarre la nouvelle édition du LuxFilmFest avec un gros sac plein de découvertes. Le reste de la programmation “normale” sera donc quelque peu mise en retrait. Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y aura rien à découvrir pour ceux que le festival laisse de glace. ON THE BASIS OF SEX de Mimi Leder s’intéresse à la jeunesse de Ruth Bader Ginsburg, juge mythique à la Cour Suprème des États Unis. Les amateurs de super-héros trouveront peut-être leur bonheur avec CAPTAIN MARVEL, co-réalisé par une femme. Les deux films français de la semaine, LE MYSTÈRE HENRI PICK avec Fabrice Luchini, et CELLE QUE VOUS CROYEZ avec Juliette Binoche me semblent également intéressant, du moins sur le papier. À vous de plonger tête première dans un programme – festival ou non – dont certains se lèchent les babines. Et si vous ne le saviez pas encore, HATARI PUBLISHING a été invité à faire partie du Jury Presse. Par contre, comme Kinepolis ne nous avait pas communiqué la liste des nouveaux films vendredi dernier, une oeuvre importante avait été oubliée dans le premier jet du papier ce matin. Je viens donc d’ajouter SIBEL, un magnifique quatre étoiles, co-produit par le Luxembourg, dont vous me direz des nouvelles! Jean-Pierre THILGES
ON THE BASIS OF SEX
Titre français: Une femme d’exception; Drame biographique; Réalisatrice: Mimi Leder; avec Felicity Jones, Armie Hammer, Justin Theroux, Kathy Bates, Sam Waterston; Scénaristes: Daniel Stiepleman; Directeur/Photo: Michael Grady; Musique: Mychael Danna; USA 2018, 121 minutes.
Une femme d’exception retrace les jeunes années de celle que l’on surnomme “Notorious RBG”. Aujourd’hui âgée de 85 ans, elle siège à la Cour Suprême et est l’une des plus grandes figures progressistes des États-Unis.
Jeune avocate idéaliste, Ruth Bader Ginsburg vient d’avoir un enfant et ne trouve aucun cabinet prêt à engager une femme. Lorsqu’elle accepte une affaire fiscale avec son mari Martin, elle comprend qu’il y a sans doute là l’occasion de faire évoluer sa carrière. Mais elle est surtout consciente de pouvoir changer le regard de la justice sur la discrimination fondée sur le sexe…
- Five months after the release of Ruth Bader Ginsburg documentary “RBG” — whose runaway success, at a staggering $14.3 million, all but confirms its subject’s unlikely rock-star status — and directly on the heels of justice Brett Kavanaugh’s contentious appointment to the Supreme Court comes “On the Basis of Sex,” a rousing origin story for the gender-equality pioneer many liberals hope will live forever (which world premiered as the AFI Fest opener the same day she fractured several ribs). Like last year’s “Marshall,” the engaging and well-acted, if not entirely well-cast, biopic humanizes a civil rights crusader who has since become an icon and a role model, focusing on the uphill battle of her early career. Directed by TV producer-director Mimi Leder (returning to the big screen, where she helmed such blockbusters as “The Peacemaker” and “Deep Impact”), “On the Basis of Sex” is certainly the higher-profile of 2018’s two Ginsburg projects. It’s also one of the very few PG-13-rated movies ever put before the MPAA to feature the word “Sex” in the title, which is sure to gather at least a few extra eyeballs along the way (boy, will they be surprised). Although with American political engagement still blazing following a heated midterm election season, the film should have no trouble attracting an audience on the basis of its many other merits. (Peter Debruge/Variety)
- Ginsburg’s life has been compelling enough for two films this year, but it’s likely that the first, less flashy effort will go down as the more vital. On the Basis of Sex is a solid, often impassioned film, but too often its worst instincts take over, and cliches stack up faster than legal documents. Ginsburg’s legacy will endure, but it’s questionable as to whether this film will survive with her. (Benjamin Lee/The Guardian)
SIBEL ****
Drame; Réalisateurs, scénaristes: Cagka Zencirci, Guillaume Giovanetti; avec Damla Sönmez, Emin Gürsoy, Erkan Kolçak Köstendil; Co-scénariste: Ramata Sy; Directeur/Photo: Eric Devin; Musique: Bassel Hallak; France/ Allemagne/ Turquie/Luxembourg 2018, 95 minutes; Primé à Cannes, Montpellier, Locarno, ea.; Sélection officielle Toronto 2018.
Sibel, 25 ans, vit avec son père et sa sœur dans un village isolé des montagnes de la mer noire en Turquie. Sibel est muette mais communique grâce à la langue sifflée ancestrale de la région. Rejetée par les autres habitants, elle traque sans relâche un loup qui rôderait dans la forêt voisine, objet de fantasmes et de craintes des femmes du village. C’est là que sa route croise un fugitif. Blessé, menaçant et vulnérable, il pose, pour la première fois, un regard neuf sur elle…
- De l’importance des demi-teintes! Ce petit film (mon premier film sifflé!) est une pure merveille. D’une simplicité désarmante à première vue, mais finalement d’une profondeur et d’une beauté inattendues, grâce à une actrice rayonnante (qui ne savait pas siffler au moment du casting), des paysages sauvages et une mise en scène en retrait, qui laisse toute la place aux images pour respirer. Produit avec la collaboration du Luxembourg! Que quelqu’un le dise à “Reporter”, qui continuent de remuer la merde, sans jamais s’intéresser aux résultats. (jpt)
- Three years ago, Deniz Gamze Ergüven’s handsomely made yet exoticizing “Mustang” reinforced a Western idea of rural Turkish life and was received with general acclaim away from home, proving that a filmmaker’s local origins don’t exclude an internalized brand of orientalism. That’s even truer with “Sibel,” Çagla Zencirci and Guillaume Giovanetti’s third feature, the first one shot in Zencirci’s country of birth. Weaving together folklore, gender roles and a fitful kind of emancipation in the story of a mute young woman desperate to counter the ostracism of her fellow villagers, the writer-director couple have created an attractive package that doesn’t hold up to close inspection. Even so, thanks to the extensive use of an intriguing whistle language, and given the way it buttresses Western narrative notions of Asia Minor, the film has a good chance of garnering international art-house attention.The movie’s biggest selling point is the whistle language, which may seem like it comes straight out of “Ripley’s Believe It or Not”: Locals in the northeastern village of Kuşköy have developed a way of communicating across the hilly fields by imitating bird calls, honing the sounds so that complex sentences are transmitted using hoots and pips. It’s fascinating to listen to, and apparently an accurate representation of how residents call out to one another. (Jay Weissberg/Variety)
CAPTAIN MARVEL
Action fantastique; Réalisateurs: Anna Boden, Ryan Fleck; avec Brie larson, Samuel L.Jackson, Jude Law, Annette Bening, Ben Mendelsohn, Djimon Hounsou; Scénaristes: Anna Boden, Ryan Fleck, Geneva Robertson-Dworet; Directeur/Photo: Ben Davis; Musique: Pinar Toprak; USA 2019, 124 minutes.
Se déroulant dans les années 1990, ‘Capaine Marvel’ est une nouvelle aventure située dans une période jamais explorée de l’univers cinématographique Marvel, qui suit le voyage de Carol Danvers alors qu’elle devient l’un des plus puissants superhéros de l’univers. Au moment où une guerre intergalactique entre deux races extra-terrestres atteint la Terre, Danvers et un petit groupe d’alliés se retrouvent au coeur même de ce maelstrom…
Les critiques américains qui ont vu le film étant sous embargo, il n’y a pas encore d’articles fiables (de sources sérieuses) sur le Net. Ce qui est cependant connu, c’est qu’avant même sa sortie, le film s’est fait massacrer sur Internet par les trolls qui ont exprimé leur hostilité contre le fait que cette super-héroïne soit…une femme. La débilité a définitivement pris le dessus! (jpt)
LE MYSTÈRE HENRI PICK
Comédie; Réalisateur: Rémi Bezançon; avec Fabrice Luchini, Camille Cottin, Alice Isaaz; Scénaristes: Vanessa Portal, Rémi Bezançon, d’après le roman de David Foenkinos; Directeur/Photo: Antoine Monod; Musique: Laurent Perez Del Mar; France 2019, 100 minutes.
Dans une étrange bibliothèque au cœur de la Bretagne, une jeune éditrice découvre un manuscrit extraordinaire qu’elle décide aussitôt de publier. Le roman devient un best-seller. Mais son auteur, Henri Pick, un pizzaïolo breton décédé deux ans plus tôt, n’aurait selon sa veuve jamais écrit autre chose que ses listes de courses. Persuadé qu’il s’agit d’une imposture, un célèbre critique littéraire décide de mener l’enquête, avec l’aide inattendue de la fille de l’énigmatique Henri Pick…
Le Mystère Henri Pick est tiré du livre du même nom de David Foenkinos, un auteur déjà adapté au cinéma avec La Délicatesse, Les Souvenirs et Je vais mieux. Rémi Bezançon a été séduit par le genre hybride de l’enquête littéraire et par l’idée de changer d’univers après avoir livré des longs métrages introspectifs. Avec Vanessa Portal, co-scénariste régulière de ses films, le réalisateur a choisi de se concentrer sur le personnage du critique littéraire Jean-Michel Rouche alors que le roman est une oeuvre chorale : “Dans le livre, il n’apparaît qu’à la moitié du récit. On a voulu en faire le personnage principal et que ce soit lui qui mène l’enquête. C’est une variation de la même histoire, un autre point de vue”. (Extrait du dossier de presse)
CELLE QUE VOUS CROYEZ
Drame; Réalisateur: Safy Nebbou; avec Juliette Binoche, François Civil, Nicole Garcia, Charles Berling; Scénaristes: Safy Nebbou, Julie Peyr, d’après le roman de Camille Laurens; Directeur/Photo: Gilles Porte; Musique: Ibrahim Maalouf; France 2019, 101 minutes; Sélection officielle Festival de Berlin 2019.
Pour épier son amant Ludo, Claire Millaud, 50 ans, crée un faux profil sur les réseaux sociaux et devient Clara une magnifique jeune femme de 24 ans. Alex, l’ami de Ludo, est immédiatement séduit. Claire, prisonnière de son avatar, tombe éperdument amoureuse de lui. Si tout se joue dans le virtuel, les sentiments sont bien réels. Une histoire vertigineuse où réalité et mensonge se confondent.
- À travers ce portrait de femme complexe auquel Juliette Binoche se donne toute entière, Safy Nebbou livre un numéro cinématographique de haute voltige. (aVoir-aLire.com) Si opiniâtre et fragile à la fois, sans maquillage ni bijoux, Juliette Binoche, qui a l’âge et la rage de son personnage, y trouve l’un de ses meilleurs rôles : elle danse vraiment au bord du vide. (Le Nouvel Observateur) Un thriller savamment construit, surprenant de bout en bout. (Télérama) Avoir 50 ans au pays des millenials, c’est avoir la possibilité de refuser d’être cantonné à l’attente de la retraite et des petits-enfants à gâter. Mais Safy Nebbou, adaptant Camille Laurens, en révèle les mirages, sous la forme d’un thriller haletant bien qu’un peu poussif. (Les Fiches du Cinéma) “Celle que vous croyez” se joue au moins autant au cœur de cette fertile entente entre la thérapeute et sa patiente, que sur le terrain captivant d’un thriller amoureux aux accents paranoïaques. (Les Inrockuptibles)