Il y en a qui attendent l’arrivée du 4DX à Kirchberg avec impatience, d’autres voient la continuation de la mort du cinéma de qualité et la transformation ultime de l’art que nous aimons tant en attraction de foire, ce que le cinéma fut d’ailleurs à ses origines, puisque ce fut à la Schueberfouer que le grand public eut sa première rencontre avec les images qui bougeaient. La presse luxembourgeoise a été invitée ce mercredi à découvrir ce qui ce cache vraiment derrière l’omineux 4DX. Autant vous dire que les gens souffrant du mal des transports se doteront de petits sac en papier comme on les trouve dans les avions. Le premier film à bénéficier du nouveau système sera AVENGERS ENDGAME qui dure…3 heures. Roulez jeunesse! Aucune autre sortie n’étant annoncée à Kirchberg et à Belval, on peut dores et déjà être certain que le film passera dans un maximum de salles dans les deux complexes. Pour contrebalancer cette véritable marée d’effets spéciaux, l’Utopia remplira bien son rôle avec pas moins de 5 films “différents”, où l’on n’aura pas la tête qui tourne. AT ETERNITY’S GATE offfre un rôle en or (celui de Vincent Van Gogh) à Willem Dafoe, THE BEAST IN THE JUNGLE et ESCAPADA ont été co-produits par le Luxembourg, MID 90s est un film étonnant et très branché, mis en scène par le comédien Jonah Hill, et L’ADIEU À LA NUIT a été réalisé par André Téchiné, avec Catherine Deneuve comme tête d’affiche. Contrairement à AVENGERS ENDGAME, les films à Utopia ne se regardent pas la tête en bas, mais avec l’esprit grand ouvert. Jean-Pierre THILGES
AVENGERS: ENDGAME
Action fantastique; Réalisateurs: Joe et Anthony Russo; avec Robert Downey jr., Chris Evans, Mark Ruffalo, Chris Hemsworth, Scarlett Johansson, Jeremy Renner, Brie Larson, Paul Rudd, Don Cheadle, Josh Brolin, Gwyneth Paltrow; Scénaristes: Christopher Markus, Stephen McFeely; Directeur/Photo: Trent Oploch; Musique: Alan Silvestri; USA 2019, 181 minutes.
Thanos ayant anéanti la moitié de l’univers, les Avengers restants resserrent les rangs dans ce vingt-deuxième film des Studios Marvel, grande conclusion d’un des chapitres de l’Univers Cinématographique Marvel…
- On nous dit que AVENGERS ENDGAME est l’apothéose et l’amalgame de pas moins de 22 films différents de l’Univers Marvel Sudios – c’est sans doute pour cela qu’il faut trois heures et une minute aux frères Joe et Anthony Russo pour mener à bien et à bonne fin cette entreprise aux dimensions dantesques. Les productions Walt Disney qui ont racheté la franchise Mrvel ul y a quelques années s’attendent au plus gros premier weekend de tous les temps, puisque le film sort un peu partout au même moment. Au Kirchberg, vous pourrrez même vous transformer n super-héros, puisque AVENGERS ENDGAME sera le premier film à être présenté en format 4DX. Faudra attacher vos ceintures et tenir bien fort votre seau de popcorn, car – comme dirait Bette Davis – “it’s gonna be a bumpy ride!” (jpt)
AT ETERNITY’S GATE
Drame biographique; Réalisateur: Julian Schnabel; avec Willem Dafoe, Rupert Friend, Oscar Isaac, Mads Mikkelsen, Mathieu Amalric, Emmanuelle Seigner, Neils Arestrup; Scénaristes: Jean-Claude Carrière, Julian Schnabel, basé sur la vie de Vincent Van Gogh; Directeur/Photo: Benoît Delhomme; France 2018, 111 minutes; Sélection officielle Festival de Venise 2018; Willem Dafoe nommé aux Golden Globes et aux Oscars.
À la fin du 19e siècle, l’artiste peintre néerlandais Vincent Van Gogh rencontre Paul Gauguin, avec qui il voudrait créer une communauté d’artistes. Fatigué de la lumière grise de Paris, Gauguin a les yeux rivés sur Madagascar. Van Gogh, solitaire et mentalement instable, s’en va peindre des paysages à Arles, puis à Auvers-sur-Oise jusqu’à sa mort en 1890….Un voyage dans l’esprit et l’univers d’un homme qui, malgré le scepticisme, le ridicule et la maladie, a créé l’une des œuvres les plus incroyables et admirées au monde. Sans être une biographie officielle, le film s’inspire des lettres de Vincent van Gogh, d’événements de sa vie, de rumeurs et de moments réels ou purement imaginaires.
- Le public luxembourgeois a la chance de découvrir ce beau film en salles, alors qu’en France, il a atterri directement sur Netflix. La vie de Van Gogh a souvent inspiré les cinéastes, de Vincente Minnelli (Lust for Life) à Maurice Pialat (Van Gogh), en passant par Martin Scorsese (interprète) dans “Dreams” d’Akira Kurosawa et l’étonnant film d’animation “Loving Vincent”. L’approche de Julian Schnabel est plus introspective, l’interprétation de Willem Dafoe est extraordinaire. (jpt)
- Drame biographique centré sur les années de création les plus fastes du célèbre peintre Vincent Van Gogh, At Eternity’s Gate relate sobrement les deux passages les plus tumultueux de son parcours. L’épisode de l’oreille coupée et la décharge accidentelle qui lui coûte la vie sont esquissés brièvement et sans détails sanglants, tout comme ses idées suicidaires. Le récit, contemplatif, s’attarde plutôt sur la relation de Van Gogh avec son frère Theo, marchand d’art et grand allié du peintre, et sur les conversations avec le docteur Paul Gachet, qui veille sur lui. (Régie du Cinéma Québec)
- Julian Schnabel has made a heartfelt if straightforwardly reverent film about the last years in the life of Vincent van Gogh – acted by Willem Dafoe with all the integrity and unselfconscious ease that you would expect from this great actor. It is a film that strives to capture the ecstatic presentness, the immersion in the moment and the blazing, almost athletic certainty with which Van Gogh painted, and there are some outstanding moments when Schnabel contrives to let us see his canvases standing alone, in situ, in fields or orchards, the paint almost scintillating – competing with the sunlight itself. Wordless passages show Van Gogh striding through the landscape, transfixed and almost stupefied by what it offers, and Schnabel uses declamatory piano chords on the soundtrack – the secular equivalent, perhaps, of organ music. As far as the two legendary moments in Van Gogh’s unhappy life go, Schnabel does not dramatise the cutting of the ear – a wise decision – but he does give us a long face-to-face conversation with his doctor about this event (with Van Gogh duly kitted out in the bandage and hat made famous by the self-portrait). The film also accepts the theory, like the recent animation “Loving Vincent”, that Van Gogh did not take his own life, but was shot by a local delinquent boy. (Peter Bradshaw/The Guardian)
THE BEAST IN THE JUNGLE
Drame; Réalisatrice: Clara van Gool; avec Sarah Reynolds, Dane Hust, Claire Johnston, Larisa faber, Tommy Schlesser, Sophie Langevin, Sylvia Camarda; Scénaristes: Clara van Gool, Glyn Maxwell, d’après une nouvelle de Henry James; Directeur/Photo: Richard van Oosterhout; Pays Bas/Luxembourg 2018, 75 minutes; Rotterdam Film Festival 2019.
L’histoire d’amour étrange et envoûtante entre John Marcher et May Batram. John a depuis toujours une étrange prémonititon d’un événement catastrophique et inéluctable qui l’attend, ce qui influence son comportement et sa vie. May est son unique confidente et le couple passe sa vie à attendre ce que le destin leur réserve…
- Screened in the Limelight section as part of the latest edition of Rotterdam Film Festival, the Dutch director Clara Van Gool’s second feature, The Beast In the Jungle, is a music-based adaptation of the eponymous story by Henry James, The Beast in the Jungle. James’ love story, originally set in Victorian England, has been transposed by Van Gool into various historical periods: the late 19th century, the First World War and modern-day London, while its two protagonists, John Marcher (Dane Jeremy Hurst) and May Bartram (Sarah Reynolds) chase each other throughout the film, caught up in a whirlwind of impossible love. The film’s fragmented and confused storytelling – the result of the characters being displaced in terms of space and time – is accompanied by elegant dance moves performed by the protagonists, a universal yet chaste dance that describes the complex inward-looking life of James’ John Marcher. Clara Van Gool’s film plays a game of opposites in order to address the protagonists’ inability to communicate: the characters’ constant physical movement contrasts with their sexual frigidity, suspended between life and death in a perennial waiting game, condemned to static tenderness. The film has been influenced by numerous important visual references, from Caspar David Friedrich’s Wanderer above the Sea of Fog painting, to certain cursed and forgotten cinematic masterpieces, such as Pandora by Albert Lewin and Portrait of Jennie by William Dieterle, built in timeless imaginary worlds. The absence of time and its passing represents the film’s founding yet inconceivable basic concept. Time is the true Beast in the Jungle, despite (and here is another of the film’s ambiguities) the mantra relayed by the coachman/taxi driver played by Sam Louwyck (The Wild Boys, Baden Baden: time is the only thing we have at our disposal. The film leaves its audience with two feelings in particular –melancholy given the film’s philosophical reflections and the joy of having received an invitation: an invitation to experience the relationship we have with life, and therefore with cinema, as a long yet very short twist dance, both intense yet light-hearted at the same time, just like The Beast in the Jungle. (Roberto Oggiano/Cineuropa)
MID 90s ****
Comédie dramatique; Réalisateur, scénariste: Jonah Hill; avec Sunny Suljic, Katherine Waterston, Lucas Hedges, Na-kel Smith, Harmony Korine; Directeur/Photo: Christopher Blauvelt; Musique: Trent Reznor, Atticus Ross; USA 2018, 96 minutes; Toronto International Film Festival 2018.
Au milieu des années 1990, Stevie, 13 ans, se sent isolé et subit quotidiennement l’intimidation violente de son frère aîné. Un jour, il croise dans un magasin un groupe d’adolescents adeptes de planche à roulettes. Admiratif, il décide de pratiquer le sport afin de se lier d’amitié avec ces garçons plus âgés. À leur contact, il vit de nouvelles expériences et adopte des comportements qui déplaisent à sa famille…
- Premier film étonnant et détonnant du comédien américain Jonah Hill, qui s’aventure avec talent et courage sur un terrain jadis défriché par Harmony Korine, un autre cinéaste qui n’a guère froid aux yeux. Si vous êtes facilement choqués, ce film franchement cru n’est peut-être pas pour vous, mais on ne peut pas nier que sa justesse de ton et le talent de ses jeunes comédiens décoiffent. Je dois avouer que je n’ai jamais aimé le style “in your face” de Harmony Korine, mais l’approche de Jonah Hill – tout en n’édulcorant rien – est nettement plus attrayante, voire m’eme chaleureuse. On sent l’amour qu’il porte à ses personnages! Quatre étoiles! (jpt)
- In “mid90s,” Stevie (Sunny Suljic), a 13-year-old Los Angeles kid with hair bigger than his head and a cute shy gaze of sloe-eyed innocence, escapes his bleak abusive home by hooking up with four slovenly, zoned-out skate punks who take him under their tattered wings. If this were a Hollywood movie, or even a certain kind of indie movie (the most typical kind), Stevie, bolstered by his new friends, would learn a lot about how to skate (by the end of the film, he’d be careening off the walls of empty swimming pools). He would also come of age by undergoing rites of damaged mischief and absorbing a handful of “streetwise” life lessons .But that’s not the movie that Jonah Hill, the writer and director of “mid90s” (it’s the actor’s first time behind the camera), has made. Stevie needs friends — he needs somebody — badly. The film opens with a head-on shot of his domestic hell: In the dank cramped chartreuse hall of his home, his older brother, Ian (Lucas Hedges), beats the holy crap out of him. Stevie has to find some sort of escape, but the kids who are offering it have almost nothing in common with him. Stevie is basically a nice sweet puppy with middle-class values and manners, whereas his mostly older skate pals are a blitzed, fried, stunted, blunted crew of loutish teenage wastrels. (Owen Gleiberman/Variety)
L’ADIEU À LA NUIT
Drame; Réalisateur: André Téchiné; avec Catherine Deneuve, Kacey Mottet Klein, Oulaya Amamra; Scénaristes: André Téchiné, Léa Mysius; Directeur/Photo: Julien Hirsch; France 2019, 103 minutes; Sélection officielle Festival de Berlin 2019.
Muriel est folle de joie de voir Alex, son petit-fils, qui vient passer quelques jours chez elle avant de partir vivre au Canada. Intriguée par son comportement, elle découvre bientôt qu’il lui a menti. Alex se prépare à une autre vie. Muriel, bouleversée, doit réagir très vite…
L’Adieu à la nuit est né d’une convergence de plusieurs éléments. Parmi eux, le livre de David Thomson (“Les Français jihadistes”), recueil d’entretiens très bruts de jeunes Français partis en Syrie faire le jihad. André Téchiné précise : “Il y avait aussi la question du regard d’une personne de ma génération, d’où la présence de Catherine (Deneuve), avec cette complicité et ce désir de renouvellement qui nous lient depuis longtemps. Je souhaitais un champ/contrechamp entre Catherine et ces dialogues bruts de jeunes jihadistes prélevés directement dans le réel. Enfin, il y avait aussi le motif de la transition juvénile qu’est l’adolescence, avec cette grand-mère qui découvre un aspect de la post-adolescence qui a pris un visage terrifiant.” (Extrait du dossier de presse)
- A drama about a warmly maternal Frenchwoman wrestling with the discovery that her beloved grandson is a convert to the Islamic State would seem ripe with potential for raw personal conflict. But the charged emotional spontaneity and nonjudgmental curiosity for complex human relations that have invigorated Andre Techine’s best work remain disappointingly muffled in Farewell to the Night, as the generic title might suggest. The director returns to his frequent muse Catherine Deneuve, but she seems stiff and miscast as a salt-of-the-earth horse ranch owner, stuck in a baggy script that struggles to build momentum into its fraught situations. (David Rooney/Hollywood Reporter)
ESCAPADA
Comédie dramatique; Réalisatrice, scénariste: Sarah Hirtt; avec François Necken, Raphaëlle Corbisier, Yohan Manca, Sergi Lopez; Directeur/Photo: Jacko Raybaut; Musique: Skeleton Band; Belgique/Luxembourg 2018, 89 minutes; Festival de Namur 2018, LuxFilmfest 2019.
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Une fratrie désunie se retrouve en Espagne autour d’un héritage familial : une maison délabrée entourée de vignes. Gustave, le transporteur au bord de la faillite, Jules, le militant anarchiste qui vit en communauté, et Lou, la cadette perdue entre ses deux frères et ses envies d’ailleurs. Chacun a sa vision du monde et des projets pour ce lieu qui va réveiller les contentieux familiaux et foutre un joyeux bordel dans la vie des personnages…
- « Au-delà des relations distendues entre les différents membres de la fratrie par le temps, les convictions et la vie qui passe, le film interroge aussi nos modes de vie contemporains, la course à la réussite et à la consommation. Peut-on vivre en marge de la société ? Peut-on inventer de nouveaux modèles de collectivité ? Peut-on s’affranchir de la propriété privée et du système capitaliste ? Cette utopie pas toujours si douce peut-elle survivre aux destins individuels, et est-elle soluble dans la vie de famille ? » Aurore Engelen, Cineuropa, 2/10/2018