Présenté dans des festivals aussi prestigieux que Sundance, Toronto et Telluride, THE BIGGEST LITTLE FARM est un documentaire magique sur deux idéalistes qui ont quitté leur existence douillette à Los Angeles pour avoir leur propre ferme…et doivent affronter une Mère Nature qui ne leur est pas toujours favorable…c’est le moins que l’on puisse dire. Moins cochon que ça, DRAGGED ACROSS CONCRETE de S. Craig Zahler réunit Mel Gibson et Vince Vaughn dans un film d’action vieille école qui devrait ravir les amateurs du genre. Film de genre également, GRETA de Neil Jordan est un thriller avec Isabelle Huppert et Chloë Grace Moretz qui n’a pas fait l’unanimité, mais qui pourrait dire non à un film de genre avec Isabelle? A DOG’S JOURNEY de Gail Mancuso est un film un tantinet nunuche et “lacrimogène” qui s’adresse avant tout aux amateurs de jolis toutous. Finalement, présenté sous le label “Out of the Box”, la coproduction luxembourgeoise ZERO IMPUNITY est un document politique féroce contre les abus qui gangrènent notre monde! Jean-Pierre THILGES
THE BIGGEST LITTLE FARM
Titre français: Tout est possible; Titre québécois: Une ferme plus grande que nature; Documentaire: Réalisateur: John Chester; avec John et Molly Chester; Scénaristes: John Chester, Mark Monroe; Directeur/Photo: John Chester; Musique: Jeff Beale; USA 2018, 91 minutes; Festivals de Toronto, Telluride, Sundance, ea.
UNE FERME PLUS GRANDE QUE NATURE raconte les huit années de quête de John et Molly Chester alors qu’ils troquent une ville vivante pour 200 acres de terres agricoles stériles et un rêve de récolter en harmonie avec la nature. Grâce à une persévérance obstinée et aux opportunités offertes par les conflits de la nature, les Chester permettent de découvrir un concept de biodiversité pour la vie qui existe bien au-delà de leur ferme, de ses saisons et de notre imagination la plus folle.
Avec une cinématographie à couper le souffle, des animaux captivants et un message urgent à répondre à l’appel de Mère Nature, UNE FERME PLUS GRANDE QUE NATURE nous fournit à tous un modèle essentiel d’amélioration de la qualité de vie et d’une planète en meilleure santé.
Du jour au lendemain, John Chester et sa femme Molly décident de quitter leur appartement de Santa Monica et de mettre leurs carrières en veilleuse pour acheter une ferme! En entrevue, le principal intéressé et réalisateur du documentaire Une ferme plus grande que nature revient sur une expérience qui a duré huit ans et qui est loin d’être terminée…
«Ce n’est pas avant la cinquième année, lorsque nous avons eu une diversité biologique sur notre ferme, que j’ai décidé qu’il s’agissait d’une histoire qui méritait d’être racontée», explique John Chester à l’Agence QMI. Le cinéaste chronique les temps forts de cette entreprise qui tient à la fois du courage et du miracle grâce à des centaines d’heures de vidéos captées de manière privée pour les souvenirs. «Nous avions environ 90 terabytes de données… J’entends toujours les réalisateurs dire à quel point ils coupent des scènes au montage!
Le couple embauche Alan York, spécialiste de l’agriculture biodynamique. C’est lui qui leur expliquera l’importance de la biodiversité, le fait que leur ferme doit fonctionner en système «clos», chaque espèce de plante ou d’animal ayant une utilité. Ainsi, les vers de terre remuent la terre, l’étang attire une faune et une flore particulière, les pêches picorées par les oiseaux nourrissent les poules qui pondent des œufs que s’arrachent les clients, etc.
Aucune hormone de croissance pour les animaux, pas de pesticides ni d’engrais chimiques et, bien sûr, tout ce qui est génétiquement modifié n’a pas sa place. «Je n’aime pas le terme ¨agriculture durable¨, dit-il. Pensez-y, c’est une expression qui ne veut rien dire. […] La biodynamique, c’est de rétablir l’équilibre.»
Dès le départ, John Chester a souhaité assurer la narration d’«Une ferme plus grande que nature». Si le résultat est d’une candeur et d’une sincérité peu communes, ce n’est pas la direction qu’il avait prise au départ.
«Vous savez, notre démarche était tellement peu commune… Je connaissais des fermiers qui avaient pris la même direction que nous et je me demandais, en les écoutant, s’ils racontaient vraiment tout ce qui leur arrivait. Je ne sais pas du tout si j’étais vraiment préparé à ce qui nous arriverait.»
Le couple l’admet sans peine à la caméra en chroniquant des épreuves qu’ils traversent: «oui, c’est dur». Leur truie est malade, les pêches pourrissent dans les arbres et sont dévorées par les oiseaux, les coyotes massacrent les poules, les escargots envahissent les récoltes. La ferme de 213 acres d’Apricot Lane, qui possède une certification de biodynamisme, emploie des salariés et compte sur des travailleurs saisonniers (surtout des étudiants) qui, en échange du gîte et du couvert, participent au quotidien de la ferme.
Ce retour à des pratiques traditionnelles, à une manière plus respectueuse de faire les choses est, pour John Chester, une «nécessité». Et c’est également, «au-delà de l’angoisse, de l’anxiété, une manière de se reconnecter à quelque chose… à la nature. Je ne crois pas les gens qui me disent qu’ils n’aiment pas la nature, je ne pense même pas que ce soit possible. Nous avons tous besoin de nous connecter au monde naturel. Ce que j’ai réalisé, c’est que même des personnes ayant des visions opposées sur ce qui nous entoure, l’économie, etc. peuvent se réunir et contribuer ensemble à quelque chose. Je l’avais espéré, j’en avais rêvé. Nous reprenons contact avec quelque chose qui nous manque.» (Isabelle Hontebeyrie/Le Journal de Montréal)
- With all due respect to former Vice President Al Gore, here is an inconvenient truth about most environmental documentaries: No matter how important the message, it’s kind of a drag to sit through so many alarmist lectures about how the world is going to end and what humans are doing to speed along its destruction. That’s what makes “The Biggest Little Farm” feel like fresh air for the soul — figuratively, of course, although audiences will almost surely breathe a little easier after tuning in to this inspirational story of one couple who made an impact by entirely rethinking their ecological footprint. The inspirational story of how a Los Angeles couple quit the city, moved an hour north of one of the most polluted metropolitan centers on Earth, and pursued their dream of growing every ingredient she could possibly want to cook with, this lead-by-example change-the-world doc is perhaps the closest cinema has come to the eco-philosophical musings of “The Omnivore’s Dilemma” author Michael Pollan, who freely challenges long-held social paradigms in his work — something this enlightening doc does too. Both deeply personal and remarkably objective, “The Biggest Little Farm” offers a firsthand account of the ups and downs of married duo John and Molly Chester’s trial-and-error attempt to start a biodiverse agricultural operation on land that had long since been stripped of nutrients. (Peter Debruge/Variety)
DRAGGED ACROSS CONCRETE
Titre français: Trainé sur le bitume; Réalisateur, Scénariste, Musique: S. Craig Zahler; avec Mel Gibson, Jennifer Carpenter, Vince Vaughn, Laurie Holden, Don Johnson, Thomas Kretschmann, Udo Kier; Directeur/Photo: Benji Bakshi; USA 2018, 158 minutes; Sélection officielle Festivals de Venise et de Londres, 2018.
Deux officiers de police sont suspendus à la suite de la diffusion d’une vidéo sur les réseaux sociaux dans laquelle leur méthode musclée est montrée au grand jour. Sans argent et sans avenir, les deux policiers aigris s’enfoncent dans les bas-fonds du crime et vont devoir affronter plus déterminés qu’eux…
- Attention: Ce polar très dur et sans doute un tantinet réactionnaire sur les bords n’est pas pour tout le monde, surtout si vous êtes facilement offensés par la violence policière, le racisme ordinaire ET Mel Gibson. Mais DRAGGED ACROSS CONCRETE avait été sélectionné pour les Festival de Venise et de Londres, ce qui veut dire que ce n’est pas du tout venant. Avec une durée de projection de 2 heures et 38 minutes, le cinéaste Craig Zahler situe son polar demblée dans le genre de l’épopée. En fait, az luxemoburg on a la chance de le découvrir sur grand écran, alors qu’en France, il sort directement en vidéo. Les amateurs de films de genre devraient se régaler avec un film très peu politiquement correct. (jpt)
- If you’re out to criticize “Dragged Across Concrete,” the latest supersized exploitation opus from writer-director S. Craig Zahler, on charges of gratuitously provocative violence, misogyny, racial discourse or the mere presence of right-wing firebrand Mel Gibson in the lead, know that the film issues a preemptive retaliation in its own script. “I don’t politick and I don’t change with the times,” spits Gibson’s bent, brusque cop Ridgeman, after being disciplined for using excessive force on a perp. “And it turns out that sh-t’s more important than good, honest work.” Thirty years on from the bad-cop hijinks of “Lethal Weapon,” Gibson’s now the one who’s too old for said sh-t, though Ridgeman and Murtaugh, Danny Glover’s weary detective from that 1987 smash, would probably define the grind of their job very differently. Zahler’s film places a lot of these wink-wink reactionary assertions in the mouths of Gibson and Vince Vaughn — noted Hollywood conservatives both, of course — as old-school policemen who run topically afoul of a crackdown on brutality in the force, with personally ruinous consequences. As in his last feature, the pummeling, Vaughn-starring “Brawl in Cell Block 99,” it’s for viewers to determine whether “Dragged Across Concrete” is complicit in such politics or taking a more ambivalently observational stance: Does it heroize its flawed white male characters for their flawed white maleness, or admonish them via the grimy downward spiral of their narrative? Either way, as is now Zahler’s custom three features into a distinctive oeuvre, we get ample time to ponder these ambiguities. At a whopping 158 minutes, “Concrete’s” sleek, languorous anatomy of a heist represents the filmmaker’s most extreme exercise yet in painstaking genre deceleration, sparked as ever by the tangy movie-movie vernacular of his writing, the crunchy metal-on-asphalt dynamism of his craftsmanship, and the back-from-the-brink reanimation of his stars. (Guy Lodge/Variety)
GRETA
Thriller; Réalisateur: Neil Jordan; avec Isabelle Huppert, Chloë Grace Moretz, Maika Monroe, Stephen Rea, Colm Feore; Scénariste: Ray Wright, Neil Jordan; Directeur/ Photo: Seamus McGarvey; Musique: Javier Navarrete; Irlande/USA 2018, 98 minutes; Festival de Toronto 2018, Luxfilmfest 2019.
Originaire de Boston, Frances McCullen, une jeune femme assombrie par la mort de sa mère, s’est installée dans un loft à Manhattan avec Erica, sa première confidente. Un jour, elle trouve dans le métro un sac à main et, à l’intérieur, un porte-monnaie qui révèle l’identité de sa propriétaire : il s’agit d’une immigrante française de l’âge de sa mère qui s’appelle Greta Hideg. Intriguée par cette possible figure maternelle, Frances décide naïvement d’aller lui remettre son bien en main propre. Une amitié naît de cette première rencontre, mais Greta, veuve instable et solitaire, se montre bientôt incontrôlable et envahissante…
- Non, malgré son titre, GRETA n’a rien à voir avec l’écologie ou les étudiants que s’intéressent au changement climatique. En fait, le synopsis ci-dessus fait penser un peu à celui du très efficace “Ma”, actuellement à l’affiche dans nos salles. Mais l’approche de Neil Jordan est plus psychologique et moins viscérale et le film donne surtout l’occasion à Isabelle Huppert de s’essayer dans un rôle de genre. (jpt)
- With the exception of “Lady Bird” director Greta Gerwig, for whom the slightly antiquated yet worldly sounding moniker nicely reinforces her hipster brand, it seems hardly anyone is called Greta these days. You hear “Greta,” and the mind already starts to paint a picture, conjuring someone from another generation, perhaps an escapee from one of those countries on the wrong side of World War II, even as it still leaves much to the imagination. The great Isabelle Huppert plays a woman named Greta in director Neil Jordan’s thriller of the same name, and while this unforgettable weirdo doesn’t crack the pantheon of the actress’s 10 best roles, it’s likely to become the one for which she is best known in the U.S. With “Greta,” Huppert has a chance to reinvent her reputation overseas, to build on the fact that there’s an entire audience for whom “Elle” may be the only film in which they’ve ever seen her, and she’s clearly having fun playing with that limited awareness here. The French actress had certain American ambitions early in her career — hopes that “Heaven’s Gate” certainly didn’t help — and in its own generically satisfying way, “Greta” feels like a throwback to films like Curtis Hanson’s “The Bedroom Window,” in which she played the femme fatale. It’s a potboiler, pure and simple, but one that ought to give Jordan’s career a boost of fresh life while bringing God-knows-what-kind of new English-language offers Huppert’s way. (Peter Debruge/Variety)
A DOG’S JOURNEY
Comédie dramatique et canine; Réalisatrice: Gail Mancuso; avec Dennis Quaid, Kathryn Prescott, Henry Lau, Marg Helgenberger et la voix de Josh Gad; Scénaristes: W. Bruce Cameron, Maya Forbes, Cathryn Michon, Wallace Wolodarsky, d’après le livre de W. Bruce Cameron; Directeur/Photo: Rogier Stoffers; Musique: Mark Isham; USA/Chine/Inde 2019, 108 minutes.
Bailey n’est pas un chien comme les autres. Alors qu’il vit auprès d’Ethan et de sa femme Hannah, il fait la connaissance de leur petite-fille CJ. Bailey et celle-ci deviennent rapidement inséparables. Malheureusement, Gloria, la mère de CJ, décide de quitter le domicile familial et donc d’amener sa fille avec elle. Ethan, Hannah et Bailey sont bien tristes à la suite de son départ. Ainsi, lorsque Bailey est sur le point de quitter cette vie, il promet à son maître de retrouver CJ et de s’occuper d’elle… Et c’est exactement ce qui arrive. À travers ses vies de chien, Bailey prend soin de CJ alors qu’elle grandit. Peu importe dans quel corps canin il se retrouve, Bailey s’arrange toujours pour revenir auprès d’elle…(Résumé: cinoche.com)
- Si vous aimez les chiens et les mouchoirs en papier, ce film canin vous fera passer quelques bons moments. La suite de “A Dog’s purpose” de Lasse Halström. Wouf!(jpt)
- Canine reincarnation is once more the narrative throughline of this gloopy, goofy, mostly good-natured sequel to “A Dog’s Purpose.” You know things are bad for women in Hollywood when there’s one female dog featured in canine cutefest “A Dog’s Journey,” and it still gets to be voiced by Josh Gad. That is, admittedly, an unavoidable consequence of this family franchise’s curious Buddhism-for-beginners premise: the idea that one mind and soul can be carried through the bodies of multiple mutts over the course of eternity, with Gad as our perky spiritual ferry through repeated rounds of Rover reincarnation. As if to compensate, Gail Mancuso’s blandly agreeable sequel to the boy-focused 2017 hit “A Dog’s Purpose” reorients its human narrative around a young woman’s troubled road to love and self-fulfilment — via the trusty companionship of various devoted pups. That aside, fans of the first film will be delighted to find the formula pretty much untweaked, with a steady stream of corn-syrup sentiment binding what would otherwise amount to a feature-length montage of adorable doggy reaction GIFs. Like the first film — which grossed over $200 million worldwide despite early controversy over on-set animal treatment — “A Dog’s Journey” largely succeeds in spite of its own ickiest instincts. Even as its storytelling hovers on the border between capable and risible, the film knows exactly which dog-lover buttons to push, particularly those nearest the tear ducts. Replacing “Purpose” director Lasse Hallström (who retains an executive producer credit) to make a rather anonymous debut feature, Emmy-winning TV veteran Mancuso (“Modern Family,” “Roseanne”) offers less prettified styling and more sitcom-style beats. Commercially, it should bark up equivalent numbers to its predecessor. (Guy Lodge/Variety)
Out of the Box: ZERO IMPUNITY ***
Documentaire, film d’animation; Réalisateurs, scénaristes: Nicolas Blies, Stéphane Hueber-Blies; France/Luxembourg 2019, 95 minutes; LuxFilmFest 2019, Annecy 2019.
Une remise en question de l’impunité totale pour l’utilisation de la violence sexuelle en temps de guerre.
La violence sexuelle est la plus ancienne des tactiques de guerre utilisée. Les victimes de ces crimes sont soumises, depuis des siècles à d’horribles abus et souffrent de terribles séquelles, tandis que les coupables vivent en totale impunité.
Zero Impunity offre une tribune aux survivantes du monde entier : des prisons en Syrie au conflit du Donbass en Ukraine ; des guerres civiles sur le continent africain au camp de détention américain de Guantanamo Bay. Grâce aux témoignages des victimes, le film nous rappelle brutalement à quel point les institutions internationales sont complices dans l’usage du viol comme arme de guerre et vise à mettre en place des actions concrètes contre une justice internationale sclérosée.
Zero Impunity est plus qu’un film, c’est un mouvement. Ce documentaire animé est au centre d’une plus large campagne transmédia combinant journalisme d’investigation et activisme. Le film remet en question l’impunité totale pour l’utilisation de la violence sexuelle en temps de guerre.