Oui, c’est Halloween, oui, il y aura des séances spéciales avec des films d’horreur un peu partout, mais bon, on est ici pour les choses sérieuses. Donc, sans l’ombre d’un doute, le film de la semaine s’appelle SORRY I MISSED YOU de Ken Loach, un de ces documents sociaux dont le cinéaste britannique et son scénariste Paul Laverty ont le secret depuis toujours. Ce film sur “l’ubérisation du monde du travail” est une veritable claque qui vous estomaquera! MON CHIEN STUPIDE d’Yvan Attal pourrait être l’antidote au drame de Ken Loach, puisqu’on y fait connaissance avec le plus improbable des chiens domestiques, un clebs monumental appelé “Stupide”. Très forte présence du cinéma allemand sur les écrans, avec du bon et du moins bon: SYSTEMSPRENGER de Nora Fingerscheidt a envoûté le dernier Festiuval de Berlin, INVISBLE SUE – PLÖTZLICH UNSICHTBAR de Markus Dietrich a été tourné en coproduction avec le Luxembourg (Amour Fou), tout comme le film d’animation BAYALA, DAS MAGISCHE ELFENABENTEUER (La Fabrique d’Images), qui sera présenté en version luxembourgeoise. Nous sommes nettement moins chauds pour DAS PERFEKTE GEHEIMNIS de Bora Dagtekin, qui est le remake d’une comédie italienne de 2016. Finalement, tradition oblige, le film d’épouvante pour le Jour des Morts s’appele DOCTOR SLEEP, il a été réalisé par Mike Flanagan et – tenez vous bien – c’est la suite du SHINING de Stanley Kubrick. Si tout cela ne vous suffit pas, il reste évidemment le FESTIVAL DU FILM ITALIEN DE VILLERUPT qui fait quelques incursions au Luxembourg, avec notamment le formidable IL TRADITORE ***** de Marco Bellochio, et MARTIN EDEN *** de Pietro Marcello, d’après le roman de Jack London, deux films que nous avions vu au Festival de Toronto. Jean-Pierre THILGES
SORRY WE MISSED YOU
Drame social; Réalisateur: Ken Loach; Savec Kris Hitchen, Debbie Honeywood, Rhys Stone, Katie Proctor; Scénariste: Paul Laverty; Directeur/Photo: Robbie Ryan; Musique: George Fenton; Grande-Bretagne 2019, 100 minutes; Sélection officielle Festival de Cannes 2019.
Ricky, Abby et leurs deux enfants vivent à Newcastle. Leur famille est soudée et les parents travaillent dur. Alors qu’Abby travaille avec dévouement pour des personnes âgées à domicile, Ricky enchaîne les jobs mal payés. Ils réalisent que jamais ils ne pourront devenir indépendants, ni propriétaires de leur maison. C’est maintenant ou jamais ! Une réelle opportunité semble leur être offerte par la révolution numérique : Abby vend alors sa voiture pour que Ricky puisse acheter une camionnette afin de devenir chauffeur-livreur à son compte. Mais les dérives de ce nouveau monde moderne auront des répercussions majeures sur toute la famille…
- Ken Loach et son coscénariste, Paul Laverty, assument une critique cinglante de la transformation du travail et de la déshumanisation de notre société. Un regard politique qui aurait pu mener à un film à thèse mais dont leur cinéma fait tout autre chose. Les personnages, broyés par le monstre libéral, sont incarnés par des comédiens époustouflants. (Positif) Comment résister à la loi du plus fort dans l’économie de marché ? Ken Loach répond par une ode à la famille. Et le cinéaste militant s’avère bouleversant. (Bande à part) Après l’absurdité du Pôle Emploi britannique, Loach fulmine face aux excès du libéralisme des « start-up nations », livrant en filigrane un émouvant portrait de famille. (Les Fiches du Cinéma) “Sorry We Missed You” est une parabole sur l’ubérisation du marché du travail et le démantèlement par le numérique des droits sociaux élémentaires – soit le nouveau volume thématique de la geste antilibérale loachienne, dont les services publics informatisés de “Moi, Daniel Blake” avaient un peu initié le ton. (Les Inrocks)
- Director Ken Loach and screenwriter Paul Laverty have come storming back to Cannes with another tactlessly passionate bulletin from the heart of modern Britain, the land of zero-hours vassalage and service-economy serfdom – a film in the tradition of Loach’s previous work and reaching back to Vittorio De Sica’s “Bicycle Thieves”. It’s fierce, open and angry, unironised and unadorned, about a vital contemporary issue whose implications you somehow don’t hear on the news.Like their previous movie, “I, Daniel Blake”, it depicts the human cost of an economic development that we are encouraged to accept as a fact of life. Like I, Daniel Blake, it is substantially researched through many off-the-record interviews, and rich in detail. But I think this film is better: it is more dramatically varied and digested, with more light and shade in its narrative progress and more for the cast to do collectively. I was hit in the solar plexus by this movie, wiped out by the simple honesty and integrity of the performances. (Peter Bradshaw/The Guardian)
MON CHIEN STUPIDE
Comédie; Réalisateur: Yvan Attal; avec Yvan Attal, Charlotte Gainsbourg, Eric Ruf, Pascal Arbillot; Scénaristes: Dean Craig, Yvan Attal, Yaël Langmann, d’après le roman de John Fante; Directeur/Photo: Rémy Chevrin; Musique: Brad Mehldau; France 2019, 105 minutes.
Henri est en pleine crise de la cinquantaine. Les responsables de ses échecs, de son manque de libido et de son mal de dos ? Sa femme et ses quatre enfants, évidemment ! A l’heure où il fait le bilan critique de sa vie, de toutes les femmes qu’il n’aura plus, des voitures qu’il ne conduira pas, un énorme chien mal élevé et obsédé, décide de s’installer dans la maison, pour son plus grand bonheur mais au grand dam du reste de la famille et surtout de Cécile, sa femme dont l’amour indéfectible commence à se fissurer…
Le film est tiré du livre Mon chien Stupide de John Fante paru en 1985. Claude Berri souhaitait l’adapter vingt ans plus tôt aux États-Unis, mais ne parlait pas assez bien anglais. Il a alors proposé à Yvan Attal de prendre le relais. Mais ce dernier n’était pas emballé par le projet à l’époque : “Je l’ai lu et je suis passé à côté, peut-être n’étais-je pas assez « vieux con », pas assez en phase avec la crise ou les crises de la cinquantaine”. C’est en le relisant des années après qu’il est parvenu à se projeter dans l’histoire. (Extrait du dossier de presse)
SYSTEMSPRENGER
Drama; Regie, Drehbuch: Nora Fingscheidt; mit Helena Zengel, Gabriela Maria Schmeide, Albrecht Schuch, Lisa Hagmeister; Kamera: Yunus Roy Imer; Musik: John Gürtler; Detuschkand 2019, 125 Minuten; Alfred Bauer Preis Berlinale 2019.
Bernadette oder Benni, wie sie genannt werden will, ein zartes Mädchen mit ungestümer Energie, ist ein “Systemsprenger”. So nennt man Kinder, die radikal jede Regel brechen, Strukturen konsequent verweigern und nach und nach durch alle Raster der deutschen Kinder- und Jugendhilfe fallen. Wo immer die Neunjährige aufgenommen wird, fliegt sie schon nach kurzer Zeit wieder raus. Und genau darauf hat sie es abgesehen, denn sie sehnt sich danach, wieder bei ihrer Mutter zu leben. Einer Frau, die maßlos überfordert ist von der Unberechenbarkeit ihrer eigenen Tochter…
Nach ihrem mehrfach preisgekrönten Drehbuch inszeniert Nora Fingscheidt ein intensives Drama über die unbändige Sehnsucht eines Kindes nach Liebe und Geborgenheit und das darin liegende Gewaltpotenzial. Zugleich beschreibt der Film die unermüdlichen Versuche von Erzieher*innen und Psycholog*innen, mit Respekt, Vertrauen und Zuversicht eine Perspektive für solche Kinder zu schaffen, die durch ihre unvorhersehbaren Ausbrüche andere und sich selbst zu zerstören drohen. (Berlinale Katalog)
- Nora Fingscheidts Spielfilmdebüt SYSTEMSPRENGER ist ein Film, der so kraftvoll und energisch daherkommt wie seine junge Protagonistin. Immer dann, wenn Benni in eine Wutphase verfällt und mit allem um sich schlägt und schreit, greift der Film diese Energie auf. Das Bild wird in ein grelles Pink getaucht, die Schnitte werden stakkatoartig, die Musik wird laut und vermischt sich mit Bennis expressiver Wut. Es ist phänomenal, mit welch körperlicher Wucht Helena Zengel Benni spielt. Alles an ihr ist kraftvoll und ausdrucksstark. Umso erstaunlicher, wieviel Unschuld und Zartheit an anderen Stellen sichtbar ist – immer dann etwa, wenn Benni mit ihrer Mutter zusammen ist, deren Überforderung und Gebrochenheit Lisa Hagmeister eindrücklich verkörpert. Albrecht Schuch als Micha ist ein perfekter Gegenpol zu Benni. In ihrem gemeinsamen Spiel kreisen sie nicht um- sondern prallen aufeinander – und entwickeln dabei ein intensives und gefühlvolles Miteinander, was seinesgleichen im Kino sucht. Und obwohl man nicht anders kann, als mit Benni zu fühlen, ist es doch auch die Perspektive der Ämter und der Betreuer, die der Film einnimmt und deren Vertreter nie verteufelt, sondern verstanden werden, allen voran Gabriela Maria Schmeide als Mitarbeiterin des Jugendamts, die alles Mögliche unternimmt, um Benni im Rahmen des Systems zu helfen. Einem System, das an diesem Anspruch scheitert und durch Kinder wie Benni „gesprengt“ wird. Ein kraftvoller, konsequenter und ehrlicher Film, der den Zuschauer nicht mehr loslässt. (FBW Wiesbaden/Prädikat Besonders wertvoll) STEPHEN
Films made in Luxembourg
INVISIBLE SUE – PLÖTZLICH UNSICHTBAR
Jugenfilm; Regie, Drehbuch: Markus Dietrich; Darsteller: Ruby Lichtenberg, Anna Shirin Habedank, Lui Eckardt, Luc Schiltz, Jeanne Werner, Patrick Hastert, Mickey Hwrdt, Eugenie Anslein, Anouk Wagener; Kamera: Ralf Noack; Musik: André Dziezuk; Deutschland/Luxembourg (Amour fou) 2019, 95 Minuten;
Die hochbegabte 12-jährige Sue gilt als Einzelgängerin, die von ihren Mitschülern und Mitschülerinnen ständig gehänselt wird. Auch ihre Mutter hat als ehrgeizige Wissenschaftlerin kaum Zeit für sie. In ihrer Freizeit flüchtet Sue sich deshalb in die Figuren ihrer Superhelden-Comics. Als sie eines Tages im Labor ihrer Mutter mit einer geheimnisvollen Flüssigkeit in Kontakt kommt, wird sie unsichtbar. Das ist zunächst ziemlich cool, erweist sich dann jedoch als richtig gefährlich, denn plötzlich sind eine Menge Leute hinter ihr und dem Serum her…
- Wer Superhelden und Comics mag, wird seine große Freude an INVISIBLE SUE – PLÖTZLICH UNSICHTBAR haben. Denn Regisseur Markus Dietrich, der auch das Drehbuch geschrieben hat, gelingt es, das Genre der Superheldenfilme auf eine liebevolle Art in die Erlebniswelt von Kindern und Jugendlichen zu übertragen. Schon der Vorspann des Films, der im Rahmen der Initiative „Der besondere Kinderfilm“ entstanden ist, macht klar, welches Studio hier Vorbild war. Doch neben den gelungenen Special Effects und den spannenden Actionsequenzen überzeugt vor allen Dingen die Geschichte der Außenseiterin Sue, die im Laufe des Films neue beste Freunde und eine ganz neue Freude am Leben findet. Die Kinderdarsteller tragen den Film und spielen ganz natürlich, allen voran Ruby M. Lichtenberg als kämpferisch-entschlossene Sue und Anna Shirin Habedank als ihre clevere Freundin „App“, die gerne an Maschinen herumtüftelt und Sue in vielen Situationen beisteht. INVISIBLE SUE – PLÖTZLICH UNSICHTBAR ist ein liebevoll erdachtes und spannend inszeniertes Superhelden-Abenteuer mit einer für die Zielgruppe wunderbar geeigneten Identifikationsfigur, die die klare Botschaft verbreitet: Es ist egal, wie andere dich sehen. Wenn du an dich und an deine Stärken glaubst und dann noch gute Freunde hast, dann bist du ein Superheld. (Filmbewertungsstelle Wiesbaden/Prädikat Wertvoll)
STEPHEN KING’S DOCTOR SLEEP
Film d’épouvante; Réalisateur: Mike Flanagan; avec Ewan McGregor, Rebecca Ferguson, Kyliegh Curran, Cliff Curtis, Bruce Greenwood; Scéanriste: Mike Flanagan, basé sur le roman de Stephen King; Directeur/Photo: Michael Fimognari; Musique: Newton Brothers; USA 2019, 152 minutes.
Encore profondément marqué par le traumatisme qu’il a vécu, enfant, à l’Overlook Hotel, Dan Torrance a dû se battre pour tenter de trouver un semblant de sérénité. Mais quand il rencontre Abra, courageuse adolescente aux dons extrasensoriels, ses vieux démons resurgissent. Car la jeune fille, consciente que Dan a les mêmes pouvoirs qu’elle, a besoin de son aide : elle cherche à lutter contre la redoutable Rose Claque et sa tribu du Nœud Vrai qui se nourrissent des dons d’innocents comme elle pour conquérir l’immortalité. Formant une alliance inattendue, Dan et Abra s’engagent dans un combat sans merci contre Rose. Face à l’innocence de la jeune fille et à sa manière d’accepter son don, Dan n’a d’autre choix que de mobiliser ses propres pouvoirs, même s’il doit affronter ses peurs et réveiller les fantômes du passé…
- Honnêtement: 152 minutes pour une suite du “Shining” de Stanley Kubrick, que Stephen King a toujours détesté, cela nous inflige une peur bleue. Et pas parce que c’est un film d’épouvante! (jpt)
DAS PERFEKTE GEHEIMNIS
Komödie; Regie, Drehbuch: Bora Dagtekin; mit Elyas M’Barek, Florian David Fitz, Jella Haase, Karoline Herfurth, Frederik Lau, Wotan Wilke Möhring; Kamera. Moritz Anton; Musik: Egon Riedel, Simon Heeger, Christian Vorländer; Deutschland 2019, 118 Minuten.
Eva und Rocco haben fünf gute Freunde zum Abendessen eingeladen. Bei gutem Essen, Wein und angeregten Unterhaltungen verläuft alles nach altbekanntem Muster – bis Eva, inspiriert durch eine Diskussion zum Thema Ehrlichkeit, die natürlich alle Anwesenden für sich beanspruchen – ein Spiel vorschlägt: Da vermeintlich niemand etwas zu verbergen hat, sollte es auch kein Problem sein, die Handys auf den Tisch zu legen und im Verlauf des Abends alle eingehenden Telefonate über Lautsprecher zu führen sowie SMS und WhatsApp-Nachrichten laut vorzulesen. Was als unverfänglicher Spaß beginnt, bringt die eine oder den anderen im Verlauf des Abends in Erklärungsnöte. Schon bald zeigt sich nämlich, dass niemand so ganz ohne Geheimnis ist, und so kommt es zu einer ganzen Reihe von Überraschungen und Verwirrungen…
- Deutsches Remake der italienischen Komödie “Perfetti Sconosciuti” (2016) von Paolo Genovese, die auch in 10 anderen Sprachversionen neu verfilmt wurde. Ist ja schön, dass wir diesen wiederholten Aufguss in unseren Kinos zu sehen bekommen. Lieber sähen wir allerdings, wenn Kinepolis sich um “Deutschstunde” von Christian Schwochow (Bad Banks) bemühen würde. (jpt)
Films made in Luxemburg – Luxemburgische Fassung
BAYALA – Das magische Elfenabenteuer
Digitaler Animationsfilm; Regie: Aina Järvine, Federico Milella; Drehbuch: Vanessa Walder; Musik: Pacal LePennec, Damein Salançon; Deutschland/Luxemburg (Fabrique d’Images) 2019, 85 Minuten.
Einhörner, Elfen, Drachen und andere magische Kreaturen bevölkern die wundervolle Welt von Bayala. Im funkelnden Palast der Sonnenelfen soll die neue Königin gekrönt werden – ein Grund zur allgemeinen Freude, die aber von der Tatsache getrübt wird, dass die Magie von Bayala plötzlich merklich schwindet und mit ihr auch die Drachen verschwinden. Und dann ist da natürlich auch noch der schon länger andauernde Konflikt zwischen den Schatten- und den Sonnenelfen. Aber es gibt Hoffnung in Form eines Dracheneis, das eines Tages im Palast auftaucht. Mit diesem begeben sich die Elfenschwestern Surah und Sera auf abenteuerliche Reise, um Drachen und Magie wieder zurück nach Bayala bringen. Auf ihrer Mission sind sie dabei auch auf die Unterstützung der Schattenkönigin Ophira angewiesen…
DEMAIN EST À NOUS
Documentaire; Réalisateur, scénariste: Gilles de Maistre; France 2019, 24 minutes.
Ce sont des enfants venus des quatre coins du monde, des enfants qui se battent pour défendre leurs convictions. Ils s’appellent José, Adolfo, Arthur, Aïssatou, Heena, Peter, Kevin et Jocelyn… Jamais ils ne se sont dit qu’ils étaient trop jeunes, trop faibles, trop isolés pour se lever contre l’injustice ou les violences. Au contraire, grâce à leur force de caractère et à leur courage, ils inversent le cours des choses et entraînent avec eux des dizaines d’autres enfants. Exploitation d’êtres humains, travail des enfants, mariages forcés, destruction de l’environnement, extrême pauvreté… ils s’engagent sur tous les fronts. (..) De l’Inde au Pérou, de la Bolivie à la Guinée, en passant par la France et les États-Unis, ce long métrage documentaire part à la rencontre de ces enfants qui ont trouvé la force de mener leurs combats, pour un avenir meilleur…
Avec “Demain est à nous”, Gilles de Maistre signe un film aussi lumineux que sérieux sur le pouvoir des actions individuelles. (Bande à part) Gilles de Maistre a beaucoup filmé des enfants soldats, esclaves, emprisonnés, maltraités, abîmés. Cette fois, il révèle une galerie de personnalités impressionnantes, des enfants déterminés, qui se battent, réclament leurs droits. Une vision inspirante des nouvelles formes d’engagement. (Télérama) Partout dans le monde, des enfants s’engagent pour améliorer leur situation. Ce documentaire, qui s’adresse au jeune public, fait le portrait de plusieurs d’entre eux. Et c’est souvent émouvant. (Les Fiches du Cinéma)
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