Ford contre Ferrari *****

Ceux qui suivent régulièrement nos élucubrations sur la page Facebook de HATARI PUBLISHING se souviendront sans doute de notre enthousiasme, lors du récent Toronto International Film Festival, pour un film (oui, commercial) américain nommé FORD V FERRARI, réalisé par James Mangold, et interprété par Matt Damon et Christian Bale. Le film arrive chez nous cette semaine, mais sous le titre “européen” de LE MANS ’66.  Nous ne comprenons pas vraiment pourquoi le nom du film a été changé, à moins que que quelqu’un chez Ferrari ait fait la gueule. Ou Disney (qui a racheté la 20th Century Fox) estime peut-être que le nouveau titre aura plus de chance auprès du public européen. Finalement, on se fout de leurs motivations, du moment que le film sorte enfin sur nos écrans. Le cinéma commercial américain “peut quand il veut”, heureusement, car ce que James Mangold et ses deux vedettes hyper-testéronisées nous offrent ici, ce n’est ni plus ni moins que le meilleur film de Howard Hawks que Howard Hawks n’a jamais réalisé. À moins que vous soyez allergiques aux bagnoles de course, ce film vous fera lécher vos babines. Oubliez les super-héros et les guerres intergalactiques pour quelque temps et alles savourer ce que le cinéma mainstream américain vous offre de meilleur depuis fort longtemps. Cinq étoiles pour deux bagnoles, deux vedettes et un film du tonnerre. Courez-y…à pied, à cheval ou en voiture. Ou en tram!

Mais ce n’est pas la seule attraction de cette brumeuse semaine d’automne, puisque Roman Polanski arrive, lui aussi, avec un sujet du tonnerre, puisque – comme son titre l’indique – J’ACCUSE s’intéresse à la fameuse et scandaleuse Affaire Dreyfus. Récompensé par un Lion d’Argent/Grand Prix du Jury au dernier Festival de Venise, le film offre un rôle en or à Jean Dujardin (c’est lui qui joue le rôle du Colonel Picquart) qui prouve lui aussi “qu’il peut quand il veut”. Quant au Capitaine Alfred Dreyfus, il est interprété par Louis Garrel. BEATS, le film écossais de Brian Welsh ne démérite pas non plus, pusiqu’il s’intéresse au monde de la musique et surtout des “rave” dans une Écosse conservatrice des années 1990, où ce genre de sauterie n’était guère bien vu par les “forces vives de la nation”. Pour arrondir le tableau de chasse de la semaine, THE ROOM de Christian Volckman est un thriller fantastique, interprété par Olga Kurylenko et coproduit par…Le Luxembourg. Jean-Pierre THILGES

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FORD V FERRARI / LE MANS ’66 *****

Comédie dramatique, film biographique; Réalisateur: James Mangold; avec Matt Damon, Christian Bale, Caitriona Balfe, Tracy Letts, Jon Bernthal, Josh Lucas; Scéanristes: Jez Butterworth, John-Henry Butterworth, Jason Keller, d’après le livre de A.J.Baime; Directeur/Photo: Phedon Papamichael; Musique: Marco Beltrami, Buck Sanders; USA 2019, 153 minutes; Toronto International Film Festival 2019.

 

 

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Dans les années 1960, la compagnie Ford se lance dans la course automobile afin de changer son image et ainsi faire mousser ses ventes en déclin. Plusieurs doutent de la capacité du constructeur à rivaliser avec Ferrari, qui contrôle la plus haute marche du podium aux 24 heures du Mans depuis plusieurs années. Henri Ford II confie donc à l’ancien pilote Carroll Shelby la tâche de bâtir une équipe en mesure de relever ce défi. Or, celui-ci sait que pour gagner, il a besoin de Ken Miles, un chauffeur exceptionnel écarté du circuit professionnel à cause de son impulsivité et de son comportement erratique. Ce choix ne fait toutefois pas l’unanimité auprès des dirigeants de Ford, qui craignent les répercussions négatives sur le projet et sur l’entreprise…

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  • Red Line 7000 de Howard Hawks est le film qui nous est immédiatement venu à l’esprit en découvrant ce joyau au Festival de Toronto en septembre dernier. Avec ce film époustouflant de plus de 2 heures et demie, James Mangold se profile en tant que digne successeur du grand réalisateur de co,édies, de westerns et de film d’aventures qu’était Howard Hawks qui, vous vous en doutez, est un de nos cinéastes de chevet puisque c’est lui qui a réalisé – outre Red River, Rio Bravo, El Dorado, Rio Lobo et beaucoup d’autres – ce qui est devenu notre film de chevet: Hatari! avec John Wayne, Elsa Martinelli, Hardy Kruger et Red Buttons.  Ford v Ferrari est un biopic qui relate les vies du concepteur d’automobiles Carroll Shelby (Matt Damon) et du pilote de course (Ken Miles), véritable tête foprte et indomptable. Mais c’est aussi le récit de l’obsession de deux hommes et amis qui rêvent de construire la voiture qui va finir par casser l’hégémonie des bagnoles imaginées par Ento Ferrari. Oubliez des films de course pourtant réussis comme Grand Prix de John Frankenheimer ou Rush de Ron Howard, attachez vos ceintures et faites-vous emmener sur les circuits de courses avec un film qui, pour nous, est un des meilleurs de l’année. 5 étoiles! (Jean-Pierre Thilges)

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  • Watching Bale and Damon channel those two speed freaks in all of their surly, testosterone-spitting glory is a reminder of how much fun it was to watch Bale play a similar character opposite Mark Wahlberg in “The Fighter.” The best sports movies aren’t so much about the sport as they are the personalities, and these two go big with their performances — Damon in a 10-gallon hat, sounding like Tommy Lee Jones, and Bale all gangly and slump-shouldered, playing the man with nothing to lose — as their characters face greater obstacles back home than they do on the famous French course. If that sounds like a hoot, then what “Walk the Line” director James Mangold has done with “Ford v Ferrari” will wow you, balancing the burnt-rubber thrill of the sport with scenes in which the two men butt heads with their corporate overlords about how to get the job done. But that description also reveals what’s wrong with this movie, in which Ferrari doesn’t feature nearly enough, and the main conflict seems to be between the dynamic racing duo and the American moneybags who hired them. (Peter Debruge/Variety)

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J’ACCUSE

Drame historique; Réalisateur: Roman Polanski; avec Jean Dujardin, Louis Garrel, Emmanuelle Seigner, Melvil Poupaud, Mathieu Amalric, Vincent Perez; Scénaristes: Robert Harris, Roman polanski, d’après le livre de Robert Harris; Directeur/Photo: Pawel Edelman; Musique. Alexandre Desplat; France 2019, 132 minutes; Lion d’Argent Grand-Prix du Jury, Festival de Venise 2019.

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Pendant les 12 années qu’elle dura, l’Affaire Dreyfus déchira la France, provoquant un véritable séisme dans le monde entier. Dans cet immense scandale, le plus grand sans doute de la fin du XIXème siècle, se mêlent erreur judiciaire, déni de justice et antisémitisme. L’affaire est racontée du point de vue du Colonel Picquart qui, une fois nommé à la tête du contre-espionnage, va découvrir que les preuves contre le Capitaine Alfred Dreyfus avaient été fabriquées. A partir de cet instant et au péril de sa carrière puis de sa vie, il n’aura de cesse d’identifier les vrais coupables et de réhabiliter Alfred Dreyfus…

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  • Pas besoin d’être grand clerc pour deviner que derrière la persécution subie par Dreyfus (Louis Garrel) se dessine de manière souterraine – mais, aussi, secondaire – une part du harcèlement dont Polanski se sent lui-même victime. En tout cas, sur le plan du cinéma, c’est imparable. Et glaçant, même du côté des deux protagonistes principaux. Louis Garrel trouble en Dreyfus fantomatique, raide et tremblant. Dujardin est plus en chair, mais il reste opaque, tenu par sa seule mission, synonyme d’obsession. J’accuse met ces deux personnages à distance l’un de l’autre mais en miroir, deux hommes pas plus aimables que ça, mais qui portent très haut le sens de l’honneur. (Jacques Morice/Télérama)

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BEATS

Comédie dramatique, musicale; Réalisateur: Brian Welsh; avec Cristian Ortega, Laura Fraser, Lorn MacDonald;  Scénaristes: Brian welsh, Kieran Hurley; Directeur/Photo: Ben Kracun; musique: Stephen Hindman, Penelope Trappes; Écosse 2019, 101 minutes.

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1994, Royaume-Uni. Johnno et Spanner ont toujours été les meilleurs amis, mais au seuil de l’âge adulte, les deux vies semblent soudainement prendre une direction différente. Lors de leur dernière nuit ensemble, ils ont volé de l’argent du frère de Spanner et sont partis pour une rave illégale. Accompagnés de l’anarchie et de l’ivresse de la vie nocturne, ils vivent un voyage inoubliable. Une histoire universelle sur l’amitié, la résistance et le pouvoir d’être forts ensemble, au rythme d’une bande-son fouettante…

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  • Two teenagers find their friendship tested in Brian Welsh’s terrific evocation of 90s Britain. Shot in the kind of scrappy black and white that looks like a photocopied club flyer, Beats is both a coming-of-age and a film about endings. The backdrop is the nub end of the illegal rave scene, about to succumb to the twin pronged attack of, on one side, the criminal justice bill, and on the other the club entrepreneurs seeking to turn an act of rebellion into an industry. It’s also about the end of the New Labour dream – Scottish director Brian Welsh threads through snippets of news reports which, with the benefit of hindsight, presage national disillusionment. Most of all, the film is also about the burnout of young male friendship, between frazzled live wire Spanner (Lorn Macdonald) and his buddy Johnno (Cristian Ortega). Theirs is a bond forged on a mutual love of the kind of exuberant banging techno that only teenage boys can truly appreciate; their dream is to go to a rave together. But time is against them – Johnno is moving to a better part of town; Spanner, meanwhile, is stuck in a health hazard of a flat with his bullying older brother. It’s a terrific little film that combines the earthy humour and honesty of a Shane Meadows movie with an unexpected expressionistic section – flooded with colour – that channels the boys’ joyful dancefloor abandon. (Wendy Ide/The Guardian)

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  • A snappy, scrappy, straining-at-the-leash coming-of-ager from bleakest Scotland, Brian Welsh’s “Beats” takes place in 1994 — two years before the release of “Trainspotting,” though 23 years on, it feels like something of an heir to Danny Boyle’s Nineties yardstick. The same spirit of raggedly exuberant, techno-pumped nihilism courses through both films. It’s something of a jolt, then, to realize that while Boyle’s film was an of-the-moment youth revolt, “Beats” is an alternately wistful and furious period piece — looking back at an unstable, exciting era of Cool Britannia and incipient cultural liberation that stalled somewhere along the way to Brexit Britain. That’s the subtext, at least: the surface is a rollicking buddy movie, both funny and stomach-churning as it follows two gawky 15-year-old lads seeking a debauched sendoff to childhood. (Guy Lodge/Variety)

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THE ROOM

Thriller fantastique, drame; Réalisateur, scénariste: Christian Volckman; avec Olgy Kurylenko, Kevin Janssens, Marianne Bourg, Francis Chapman; Directeur/Photo: Reynald Capurro; Musique: Raf Keunen; Belgique/Luxembourg/France 2019, 90 minutes.

maxresdefaultKate et Matt, la trentaine, sont en quête d’authenticité. Le jeune couple décide de quitter la ville et achète une grande maison à retaper dans un coin reculé perdu dans le Maryland. Peu après leur déménagement, ils découvrent une chambre étrange capable d’exaucer tous leurs désirs. Leur nouvelle vie devient un véritable conte de fée. Kate et Matt succombent à toutes les tentations que leur offre La Chambre. L’argent et le champagne coulent à flot, mais derrière cet Eden apparent, une ombre guette : la Chambre va dévoiler leur désir enfoui, et va leur octroyer ce qu’ils attendent depuis toujours et que la nature leur refusait… et bientôt leur rêve se transforme en cauchemar……

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  • Coproduction entre la Belgique (Versus), la France (Les Films du Poisson) et le Luxembourg (Bidibul), The Room avait séduit le public du “Bifff” plus tôt dans l’année. Du moins, les spectateurs avides de ce genre de film en forme de casse-tête, de « mindfuck » à la Memento, Cube et autres Inception. (Le Soir)

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