On ne peut vraiment pas dire qu’on n’a pas de choix dans nos salles obscures. Cette semaine, les options sont – en effet – multiples. Si vous aimez les courtroom-dramas à l’américaine, JUST MERCY est exactement ce qu’il vous faut. Si vous préférez un mélange de grands sentiments et d’humour, THE FAREWELL sera incontournable. Pour ceux qui aiment le cinéma politique, le film guatémaltèque LA LLORONA sera le choix idéal – à ne surtout pas confondre avec la daube horrifique que fut THE CURSE OF LA LLORONA l’an dernier. Si vous êtes plutôt d’humeur écolo, le documentaire allemand DAS GEHEIME LEBEN DER BÄUME vous attend de tronc ferme. Et ceux qui ne veulent vraiment pas se martyriser le cerveau au cinoche auront le choix entre BAD BOYS FOR LIFE, DIE HOCHZEIT de et avec Til Schweiger, et – en avant-première – LE LION avec Dany Boon. Comme vous avez pu le remarquer depuis la semaine dernière, les HATARI PAPERS ont désormais inclus les bandes-annonces des nouvelles sorties, ainsi que notre MUR DES LAMENTATIONS qui réunit les “étoiles” de six critiques de cinéma au Luxembourg, et qui est mis à jour au moins deux fois par semaine. Et, pour clôturer la rubrique, nous vous offrons chaque semaine une bande-annonce d’un grand classique du cinéma. Aujourd’hui, vous verrez d’où sort notre grand amour pour les rhinocéros. Jean-Pierre THILGES
JUST MERCY
Drame de la justice; Réalisateur: Destin Daniel Cretton; avec Michael B. Jordan, Jamie Foxx, Brie Larson, Rob Morgan, Tim Blake Nelson, Rafe Spall; Scéanristes: Destin Daniel Cretton, Andrew Lanham; Directeur/Photo: Brett Pawlak; Musique: Joel P. West; USA 2019, 136 minutes; Toronto Intl. Film Festival 2019.
En 1987, Walter McMillian est appréhendé par le shérif Tom Tate sur une route de Monroe County en Alabama. Rapidement, la vérification de routine dégénère et le bûcheron afro-américain est arrêté par une escouade policière pour le meurtre de Ronda Morrison, une jeune femme de 18 ans retrouvée étranglée un an plus tôt. Détenu dans un pénitencier après un procès inique basé sur des mensonges, Walter obtient la peine capitale et n’a plus espoir de faire valoir ses droits, jusqu’à ce que Bryan Stevenson, un jeune avocat épris de justice, prenne en main son dossier pour démontrer les irrégularités de son premier procès et l’innocenter…
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In Destin Daniel Cretton’s supple and humane version of a true-life Hollywood liberal drama, Michael B. Jordan excels as a lawyer who arrives in Alabama and fights for innocent death-row inmate Jamie Foxx. (…) At 2 hours and 16 minutes, “Just Mercy” is long for a film of this sort, and there are moments you wish it were shorter. Yet if the cycle of courtroom battles at the end spins around facts we already know, what’s unpredictable is the human factor. The movie builds to a stirring resolution, based on the certainty that hatred, in all its terrible power, will never be as powerful as justice. (Owen Gleiberman/Variety)
THE FAREWELL
Comédie dramatique; Réalisatrice, scénariste: Lulu Wang; avec Shuzhen Zhao, Akwafina, Tzi Ma; Diorecteur/Photo: Anna Franquesa Solano; Musique: Alex Weston; USA/Chine 2019, 100 minutes; Sundance Film Festival 2019; Golden Globe 2020, meilleure Actrice: Akwafina;
Lorsqu’ils apprennent que Nai Nai, leur grand-mère et mère tant aimée, est atteinte d’une maladie incurable, ses proches, selon la tradition chinoise, décident de lui cacher la vérité. Ils utilisent alors le mariage de son petit-fils comme prétexte à une réunion de famille pour partager tous ensemble ses derniers instants de bonheur. Pour sa petite fille, Billi, née en Chine mais élevée aux Etats-Unis, le mensonge est plus dur à respecter. Mais c’est aussi pour elle une chance de redécouvrir ses origines, et l’intensité des liens qui l’unissent à sa grand-mère.
- On retrouve les éléments qui font la matière du cinéma chinois d’aujourd’hui – la transformation constante, le refoulement du passé, l’attachement aux bien matériels – mais ils sont ici tenus à distance. (Le Monde) Lulu Wang, qui expliquait dans une interview craindre le caractère «de niche» de son histoire, parvient à transformer cette ambiance familiale autobiographique en terreau fictionnel anonyme que l’on peut arroser des rancœurs et singularités de nos propres origines. (Libération) Cette « comédie des erreurs » qui pourrait tourner au drame devient un film à suspense, belle façon de traiter du thème trop souvent convenu des relations intergénérationnelles ! (Positif) Less extroverted than she appeared in ‘Crazy Rich Asians,’ Awkwafina plays a Chinese-American woman who learns that her grandmother is dying but is forced to keep it a secret in this tragicomic true story from writer-director Lulu Wang. (Variety)
LA LLORONA
Drame politique; Réalisateur: Jayro Bustamante; avec Maria Mercedes Coroy, Sabrina de la Hoz, Julio Diaz; Scénaristes: Jayro Bustamante, Lisandro Sanchez; Directeur/Photo: Nicolas Wong Diaz; Musique: Pascual Reyes; Guatémala/France 2019, 97 minutes; Festivala de Venise et de Toronto 2019.
La Llorrona : seuls les coupables l’entendent pleurer. Selon la légende, la Llorona est une pleureuse, un fantôme qui cherche ses enfants. Aujourd’hui, elle pleure ceux qui sont morts durant le génocide des indiens mayas. Le général, responsable du massacre mais acquitté, est hanté par une Llorona. Serait-ce Alma, la nouvelle domestique ? Est-elle venue punir celui que la justice n’a pas condamné ?
Après “Ixcanul” et “Tremblements”, “La Llorona” boucle une trilogie pour le réalisateur Jayro Bustamante. “J’ai voulu dénoncer les trois mots les plus discriminants qui soient, au Guatemala. Le premier mot, c’est « Indiens ». Au Guatemala, il désigne les indigènes maya, dont parle « Ixcanul ». le second mot c’est « Homosexuels », le sujet de « Tremblements ». Le troisième mot c’est celui « Communiste ». C’est ainsi qu’on vous désigne au Guatemala, si vous défendez les droits de l’homme. C’est notamment de cela dont parle “La Llorona”. Selon Jayro Bustamante, il y a une acceptation, une banalisation de la violence aujourd’hui. “Au Guatemala, on nie tout ce qui s’est passé. En Europe après la deuxième guerre mondiale, on a parlé, pour tenter de soigner. Même en Afrique du Sud, il y a eu des explications, une tentative de réconciliation. Au Guatemala, on préfère penser que les militaires ont sauvé le pays. Des années de procès ont été jetées à la poubelle en une semaine par les pouvoirs de quelques grandes familles et de l’armée, qui sont remontés jusqu’à la cour suprême, laquelle a finalement décidé de dire : non, il n’y a pas eu de génocide ni de génocidaires. Et au Guatemala personne n’a réagi ! Donc, le film a pour ambition de parler à une population qui est totalement dans la négation, qui pense que parler du passé est une perte de temps, et qu’il faut aller de l’avant. Au Guatemala, la population a peur de Dieu, et des militaires.” (Dossier de presse)
- Guatemalan director Jayro Bustamante’s study of an addled old dictator acquitted of genocide but not forgiven by the people won the top prize at Venice Days. The legend of the Llorona, the crying woman, is told throughout Latin America. It is about a young mother who, abandoned by her husband, is driven mad by grief, drowns her two children in the river and kills herself. She is punished by having to haunt the earth forever after. Jayro Bustamante, the fiery director from Guatemala who burst on the festival scene with his debut film Ixcanul (Silver Bear winner at Berlin in 2015) and the LGBT drama Tremors, in Berlin this year, brilliantly reinterprets this folktale in The Weeping Woman (La Llorona), which leaps from psychological suspense and dark horror to a wrenching cry for social justice and respect for the Mayans. Here the lady in question is a ghost who haunts the guilty conscience of former strongman Enrique Monteverde (Julio Diaz), on trial for crimes of genocide against the Mayan peasants when he was president of the country. By shifting the guilt from the innocent mother to the political powers who ordered the extermination of the indigenous population, this complex, genre-jumping film gives new resonance to a very disturbing story. (Deborah Young/Hollywood Reporter)
BAD BOYS FOR LIFE
Comédie, film d’action; Réalisateurs: Adil El Arbi, Billal Fallah; avec Will Smith, Martin Lawrence, Vanessa Hudgens, Paola Nuñez; Scénaristes: Chris Bremner, Peter Craig, Joe Carnahan; Directeur/Photo: Robrecht Heyvaert; Musique: Lorne Balfe; USA 2020, 124 minutes.
À Miami, les policiers Michael Lowrey et Marcus Burnett ont tous deux vieilli et se rapprochent de leur retraite. Marié depuis 26 ans, Burnett est désormais grand-père et se sent prêt pour une nouvelle vie, entouré de sa famille. Célibataire endurci, incapable de se résigner, Lowrey accepte de se joindre à un groupe d’intervention spéciale composé essentiellement de jeunes policiers. Tandis que le duo se prépare à se séparer pour de bon après plus de 20 ans de complicité, une dangereuse criminelle s’évade d’une prison du Mexique, animée par un cruel dessein de vengeance…
- Will Smith and Martin Lawrence bring the third ‘Bad Boys’ caper a middle-aged edge that grounds the ’90s-nostalgia buddy-formula extravagance. “Bad Boys for Life” is the sort of thing I suspect we’re going to be seeing more and more of: the sequel to a long-done franchise that may now be an all-too-obvious cash grab and infusion of movie-star brand enhancement, but doesn’t play like one. Will Smith and Martin Lawrence bring their A game; they never let us feel like they’re going through the motions. The marks may be standard issue, but they hit them with fury and flair. (Owen Gleiberman/Variety)
DAS GEHEIME LEBEN DER BÄUME
Dokumentarfilm; Regie, Drehbuch: Jörg Adolph, nach dem Sachbuch von Peter Wohlleben; Kamera: Jan Haft, Daniel Schönauer; Musik: Franziska Henke; Deutschland 2020, 96 Minuten.
Bäume, die sich verbünden, die in Partnerschaften miteinander leben, die Charaktereigenschaften haben, die Schmerz empfinden – für manche wissenschaftliche Leser*innen ist die Sprache, mit der der Förster Peter Wohlleben seine Beobachtungen der Natur beschreibt, zu blumig. Aber gerade durch die Anschaulichkeit ist etwa sein Sachbuch „Das geheime Leben der Bäume“ im Jahr 2015 zu einem enormen Erfolg geworden: Ein persönliches Plädoyer, Bäume und Wälder aus einem anderen Blickwinkel zu betrachten.

Diese Einladung zum (Neu-)Entdecken der Natur greift auch der in Deutschland, Kanada, Polen, Frankreich und Schweden gedrehte Dokumentarfi lm von Jörg Adolph auf, der nun in Anlehnung an den Bestseller Wissen über Bäume vermitteln will und dabei zugleich den Autor dieses Buchs vorstellt. Der Film beobachtet Peter Wohlleben bei seinen mittlerweile zahlreichen Auftritten, bei seiner Arbeit als Förster im Wald, bei Reisen als Wald-Experte und Berater und wird dadurch zum Porträt eines sympathischen, überzeugten und unaufgeregten Idealisten, der in den vergangenen Jahren zu einer bedeutenden Stimme in aktuellen Umweltdiskussionen geworden ist.
DIE HOCHZEIT
Komödie; Regie: Til Schweiger; Darsteller: Til Schweiger, Samuel Finzi, Milan Peschel, Lilli Schweiger; Drehbuch: Til Schweiger, Lo Malinke; Kamera: René Richter; Musik: Martin Todscharow; Deutschland 2020, 119 Minuten.
Fortsetzung von “Klassentreffen 1.0 – Die unglaubliche Reise der Silberrücken”, in der sich erneut alles um das chaotische, von Rück- und Fehlschlägen geprägte (Beziehungs-)leben der drei Freunde Thomas, Andreas und Nils dreht. Während bei Thomas in Liebesdingen alles rund zu laufen scheint und er und Linda kurz davor sind, sich das Ja-Wort zu geben, sieht es bei Nils und Andreas weniger rosig aus: Nils’ Frau Jette hat ihn mit einem anderen betrogen, und Andreas versucht nach der Trennung von Tanja mit nur mäßigem Erfolg in der Online-Dating-Welt Fuß zu fassen. Als es auf Thomas’ Junggesellenabschied unerwartet zu einem Todesfall kommt und die drei sich alsbald auf einer eher unkonventionellen Beerdigung wiederfinden, ist dann plötzlich aber die Einhaltung von Thomas’ Trauungstermin in ernster Gefahr. Im Rennen gegen die Zeit wird dem Trio dann auch endlich gewahr, worauf es im Leben wirklich ankommt.
- Falls ihnen Til Schweiger nicht auf den Keks geht, ist dies wohl der Film der Woche für all jene, die auf deutsches Kino nur reagieren, wenn es sich um mehr oder weniger grobe Komödien handelt. Dann bitte… Sie sollten allerdings den ersten Film (Klassentreffen 1.0 – Die unglaubliche Reise der Silberrücken) gesehen haben. (jpt)
En avant-première: LE LION
Pour l’aider à retrouver sa fiancée disparue, Romain, médecin en hôpital psychiatrique, n’a d’autre choix que de faire évader l’un de ses patients, Léo Milan, qui prétend être un agent secret. Mais Romain n’est pas tout à fait sûr d’avoir fait le bon choix. Léo dit « le Lion » est-il vraiment un agent secret ou simplement un gros mytho ?