Bon, le prochain qui me dira qu’il ne va pas au cinéma “parce qu’il n’y a rien” aura affaire à moi! En fait, si au cours de cette nouvelle semaine de programmation vous ne trouvez rien à votre goût, c’est que vous n’êtes pas cinéphile pour deux kopeks. Allons-y et excusez du peu: GREENLAND s’adresse aux amateurs de films-catastrophe, AVA sera pour les adeptes du thriller violent, BURDEN est pour ceux qui préfèrent le cinéma politique (et anti-Trump), les cinéphiles qui recherchent les mets un peu plus raffinés ne voudront pas rater BEANPOLE/DUNYA, dont la bande-annonce nous fait saliver depuis des mois, MRS LOWRY AND SON intéressera les adeptes de cinéma britannique et T’AS PÉCHO? fera (sans doute) rigoler les francophones. Sans oublier des reprises plutôt alléchantes comme INCEPTION, THE GRAND BUDAPEST HOTEL, FROZEN 2, JURASSIC PARK et JURASSIC WORLD qu’on pourra redécouvrir sur très grand écran. Tout en vous rappelant le merveilleux film allemand UNDINE de Christian Petzold qui continue sa tournée dans les salles du CDAC et qui – soyez en sûr – se retrouvera dans notre Top 15 pour 2020. Vos cinémas font un grand effort pour programmer des films attractifs, alors que les distributeurs américains les laissent en rade, alors honorez leurs efforts et allez au cinéma! On y est d’ailleurs très bien! Jean-Pierre THILGES

GREENLAND ***
Titre français: Le dernier refuge; Réalsiateiur: Ric Roman Waugh; avec Gerard Butler, Morena Baccarin, Andrew Bachelor, David Denman, Scott Glenn; Scénariste: Chris Sparling; Directeur/Photo: Dana Gonzales; Musique; David Buckley; USA 2020, 119 minutes.
Lorsqu’une catastrophe mondiale imminente menace d’anéantir l’humanité, John Garty n’a que quatre jours pour mettre sa famille en sécurité dans un bunker secret de l’armée. Alors que le temps s’écoule inexorablement et que la société tombe désespérément dans le chaos, il doit faire tout ce qui est en son pouvoir pour conduire sa famille de New York au Greenland…
- Vous avec envie d’action, de grand spectacle, d’effets spéciaux et de désastres au cinéma, en veux-tu, en voilà. Le film n’est pas encore sorti aux USA pour les raisons que l’on connait, il y est annoncé pour le 25 septembre – si la situation s’améliore outre-Atlantique. Nous avons donc la chance de la découvrir en Europe avant tout le monde. Après vision ce matin, je peux vous garantir que c’est un vrai film-catastrophe à suspense, avec des désastres à la pelle, qu’il faut découvrir sur grand écran avec un son adéquat. Le film ne réinvente certes pas la quadrature du cercle, mais on y passe duex bonnes heures en découvrant un cataclisme à côté du quel notre Covid 19 n’est guère plus qu’un petit bug de rien du tout! Trois étoiles. (jpt)
AVA
Thriller; Réalisateur: Tate Taylor; avec Jessica Chastain, Colin Farrell, John Mlkovich, Geena Davis; Scénario: Matthew Newton; Directeur/Photo: Stephen Goldblatt; Musique: Bear McCreary; USA 2020, 97 minutes.
Ava travaille en tant que tueuse à gage pour une organisation secrète. Sa spécialité : éliminer des cibles de haut rang à travers le monde. Le jour où elle reçoit des informations erronées, l’une de ses missions tourne mal. Elle est mise à l’arrêt et décide de rendre visite à sa famille dans l’espoir de recoller les morceaux de leur relation brisée. Mais sa mission échouée continue de la hanter. Pour l’organisation, toutes les traces doivent disparaître. Ava devient la cible principale et doit, en plus de se sauver elle-même, protéger sa famille…
- Ce film, qui a eu quelques déboires en Amérique avec l’association “Me too” et dont le réalisateur initial a été remplacé, ne sortira pas en salles aux USA et ira directement en VOD en septembre, l’Amérique continuant a être ravagée par le Covid 19. Il n’y a donc pas encore de critiques américaines, mais au moins, nous autres en Europe, aurons la chance de pouvoir le découvrir sur grand écran. Et comme les films de genre sont très rares pour le moment, on aurait tort de faire la fine bouche, surtout en présence d’acteurs comme Jessica Chastain, John Malkovich et Colin Farrell. (jpt)
BURDEN
Drame; Réalisateur, scénariste: Andrew Heckler; avec Andrea Riseborough, Forest Whitaker, Garrett Hedlund, Tom Wilkinson, Tess Harper; Directeur/Photo: Jeremy Rouse; Musique: Dickon Hinchcliffe; USA 2018, 129 minutes; Sundance Film Festival 2018.
L’orphelin Mike Burden est élevé au sein du Ku Klux Klan et tente de s’en éloigner lorsqu’il tombe amoureux d’une fille. Mais le Klan ne le laissera pas faire, aussi accepte-t-il l’aide du révérend Kennedy et de la communauté qu’il dirige…
- Le film a deux ans et demi, mais ne sort que maintenant, suite à la pénurie de films nouveaux. Comme quoi, le hasard fait parfois bien les choses…
- As brainwashed white supremacist Mike Burden in Andrew Heckler’s “Burden,” Garrett Hedlund moves like a marionette, arms loose, shoulders swaying, head under the control of a vile father figure (Tom Wilkinson) manipulating his strings. Heckler’s generous drama is based on the true story of a repo man whose attempt to quit the Klan in 1996 ignited one of the strangest real-estate lawsuits in modern history between Wilkinson’s Fagen-esque Tom Griffin, the operator of the Redneck KKK Museum, and a local reverend named Kennedy (Forest Whitaker).“Burden” shapes Mike’s hard-luck life into a battle between hate and love fought both on the street in front of the museum and over the young man’s soul. It’s an emphatic film that focuses on how families, whether biological or self-assembled, forge your beliefs. Heckler rearranges the truth for maximum uplift, downplaying the fact that Mike wasn’t just a kid, but a Ku Klux Klan Grand Dragon. Reality is even more complicated than Heckler’s emotionally complex script, but the film he’s fashioned from this small showdown in South Carolina is a big-hearted crowd-pleaser that inspires hope without letting its characters, even the heroes, off the hook. (Amy Nicholson/Variety)
BEANPOLE/DYLDA
Titre français: Une grande fille; Drame; Réalisateur: Kantemir Balagov; avec Viktoria Miroshnichenko, Vasilisa Perelygina, Andrey Bykov, Igor Shirokov, Konstantin Balakirev, Ksenia Kutepova, Olga Dragunova, Timofey Glazkov; Scénaristes: Kantemir Balagov, Alexander Terekhov; Directeur/Photo: Ksenia Sereda; Musique; Evgueni Galperine; Russie 2019, 137 minutes; Meilleur réalisateur Cannes 2019 Un certain regard; Festivals de New York, Telluride et Toronto 2019.
1945. La Deuxième Guerre mondiale a ravagé Léningrad. Au sein de ces ruines, deux jeunes femmes, Iya et Masha, tentent de se reconstruire et de donner un sens à leur vie…
- “Beanpole” is incredibly bleak, but crafted with such care that it’s also deeply compelling. Events so disturbing that you long to look away are presented in images so striking that you cannot. DP Ksenia Sereda’s paradoxically warm, startling cinematography is full of exquisite, painterly compositions alongside Balagov’s now-trademark claustrophobic close-ups. Accents of deep turquoise and rich crimson are carried through from Olga Smirnova’s period-faithful yet highly expressive costuming to Sergey Ivanov’s immaculate production design. Even the scuffed walls of Iya’s apartment are a palimpsest of clashing wallpapers, evoking all the other lives lived within them. So though Balagov can be merciless with respect to his characters’ fates, his compassion for them shows through formally: While they’re being psychologically stripped bare, they are accorded at least the dignity of a beautiful, considered frame. (Jessica Kiang, Variety)
MRS LOWRY AND SON
Comédie dramatique; Réalsiateur: Adrian Noble; avec Timothy Spall, Vanessa Redgrave, Stephen lord, Wendy Morgan; Scénariste: Martyn Hesford, d’apès sa pièce radiophonique; Directeur/Photo: Joseph M. Civit; Musique: Craig Armstrong; GB 2109, 91 minutes; Film de Clôture Edinburgh Film Festival 2019.
Un portrait intime et comique d’un des plus grands artistes du 20e siècle, le peintre naïf L.S. Lowry, et la relation avec sa mère, qui tente de l’empêcher de poursuivre sa passion…
- Vanessa Redgrave gives a shrewd and amusingly bleak performance here as Elizabeth Lowry, the cantankerous and bedridden mother of the artist LS Lowry – played by Timothy Spall. It’s a small-scale theatrical chamber piece, directed by Adrian Noble and written for the screen by Martyn Hesford, depicting Lowry’s life in the Lancashire town of Pendlebury in the 1930s, when he lived at home, caring for his widowed mother, devoted, lonely. (…) It’s a movie that reminded me of Samuel Beckett – Happy Days or Endgame, perhaps – or maybe Alan Bennett, though if Bennett had been writing this, I suspect he would have given greater weight to Lowry’s wryly fatalistic sense of humour. Hesford makes him a serious, stoic figure (certainly more subdued than Spall’s other great artist, JMW Turner in Mike Leigh’s “Mr Turner”). But it’s a sympathetic portrayal, and not without funny moments. (Peter Bradshaw/The Guardian)

T’AS PÉCHO?
Comédie adolescente; Réalisatrice, scénariste: Adeline Picault; avec Paul Kircher, Inès D’Assomption, Ramzy Bedia, Vincent Macaigne; Directeur/Photo: Julien Hirsch, Musique: Valentin Jadjadj; France 2020, 98 minutes.
Arthur, 15 ans, a un coup de foudre pour Ouassima, qui ne le regarde même pas. Alors que lui n’a jamais pécho, elle sort avec Matt, le beau gosse du collège. Pour s’approcher d’elle, Arthur rassemble une bande de losers célibataires et lui propose de leur donner des cours de péchotage, à 10 euros la leçon. Dans les vestiaires de la piscine, débute alors un long apprentissage intime et collectif sur « les filles et l’amour : mode d’emploi »…
Adeline Picault à propos de son film:
- D’OÙ EST VENUE L’IDÉE DU FILM ? D’une obsession que j’ai depuis l’adolescence. Je suis humainement fascinée par ceux qui prétendent, sur un sujet aussi mouvant et poétique que l’amour, qu’il n’y a qu’une seule et bonne manière de faire. Comment peut-on être aussi affirmatif alors que l’amour échappe à toute loi ? Pour aborder ce thème sensible, j’ai essayé de trouver une porte d’entrée. J’ai imaginé Arthur, un personnage candide, désireux d’apprendre comment pécho une fille, comment séduire et aimer. Il s’adresse à Ouassima, une fille pour qui il a eu un coup de foudre mais qui l’ignore. Parce qu’elle lui semble pleine d’assurance, Arthur est persuadé que Ouassima sait comment séduire. Il la convainc de dispenser, à lui et trois de ses copains, des cours de pécho. Dès lors Arthur se trouve confronté à un mode d’emploi, comme on en établit pour une machine à laver. (Extrait du dossier de presse)