Énorme…et énormément drôle!

ÉNORME | Luxembourg City Film Festival

TENET ***** (que j’ai déjà vu deux fois) et THE NEW MUTANTS (que je n’ai pas encore vu) ont réussi à faire revenir les gens au cinéma – on l’espérait et c’est une bonne chose. Donc – ne perdez pas la bonne habitude et retournez-y cette semaine, surtout si vou avez envie de rire un bon coup avec la grossesse énooooooorme de la pauvre Marina Foïs dans le truculent ÉNORME **** de Sophie Letourneur, auquel nous avons attribué notre label Top Film. Mais vous êtes prévenus – ce genre d’humour ne sera pas du goût de tout le monde. Si vous aimez un cinéma plus calme (et – selon certains – moins débile), vous trouverez peut-être votre bonheur avec HOPE GAP *** de William Nicholson ou POLICE d’Anne Fontaine, encore (et on s’en réjouit) un film réalisé par une femme. Le cinéma portugais s’affiche pendant 166 minutes avec O HERDADE et les amateurs d’épouvante bon marché se régaleront en province avec THE WRETCHED. Finalement, AKIRA *** (1988) revient sur le grand écran. Allez hop, au ciné! Jean-Pierre THILGES  

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ÉNORME ****

Comédie; Réalisatrice: Sophie Letourneur; avec Marina Foïs, Jonathan Coen, Jacqueline Kakou, Ayala Cousteau; Scénaristes: Sophie Letourneur , Mathias Gavarry; Directeur/ Photo: Laurent Brunet; France 2020, 101  minutes.

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Ça lui prend d’un coup à 40 ans : Frédéric (Jonathan Coen) veut un bébé, Claire (Marina Foïs) , pianiste de concert et habituée des plus grandes philharmonies au monde,  n’en a jamais voulu et ils étaient bien d’accord là-dessus. Il commet l’impardonnable et lui fait un enfant dans le dos. Claire se transforme en baleine et Frédéric devient gnangnan…

ÉNORME - Cinéma Utopia Bordeaux

  • Je m’excuse, mais ÉNORME m’a fait hurler de rire. Et je n’étais pas le seul dans la salle. Et – heureusement – la plupart des femmes présentes ce soir-là, hurlaient également de rire…enfin, presque toutes, il y en avait aussi quelques-unes qui tiraient la gueule. Bon, mon excuse à moi pour mon hilarité incontrôlée, c’était que ÉNORME a été écrit et réalisé par une femme, et que – selon ses propos (lire ci-dessous) – beaucoup de situations évoquées ont basées sur ses expériences réelles. Si des séquences entières de cette comédie “énooooooorme” comme le ventre de la pauvre Claire ne sont vraiment pas flatteuses “pour les femmes”, elles sont tellement dingues qu’on est pratiquement forcé de rigoler comme un dingue. Et le personnage du mec qui s’infantilise à vue d’oeil n’est guère plus flatteur pour nous autres mâles. Alors, à moins que vous n’ayez aucun sens de l’humour ou si vous êtes féministe avec la mort dans l’âme, ruez vous sur ce film enfantin et enfantant qui, comme je l’ai déjà dit, ne plaira pas à tout le monde, mais qui m’a fait passer 100 minutes parmi les plus hilarantes depuis longtemps. Et dire que je l’ai vu et adoré (à LuxFilmFest 2020) quelques jours à peine avant de choper cette saloperie de virus!  Quatre étoiles embarrassées mais assumées! (jpt) 

Sophie Letourneur, à propos de son film:

Vous mêlez dans tous vos films une certaine fantaisie, une légèreté avec un réalisme assez brut, quasi documentaire. Cette chimie disruptive produit un ton unique dans lequel le rire et l’émotion cohabitent. Quelle a été votre première matière pour l’écriture de ce film ?

Pendant le neuvième mois de ma seconde grossesse, je prenais des notes, c’était tellement dingue, ces rebondissements, cette attente, ces situations tragicomiques tellement énormes, que j’ai voulu en faire un film. Au départ, le projet ne portait que sur ce neuvième mois de gestation, si particulier dans la vie d’une femme… et d’un homme. Finalement j’ai quand même construit un récit. Je dois ajouter aussi que mon mari m’inspirait beaucoup. Je me souviens d’une scène précise : j’avais dépassé le terme de ma grossesse – nous marchions dans la rue pour favoriser les contractions, et j’ai cru perdre le « bouchon muqueux ». En pleine rue, il a mis la main dans ma culotte pour vérifier. Je l’ai noté, trouvant cela à la fois drôle et en même temps vexant. J’avais aussi retranscrit des dialogues qui se retrouvent dans le film. (Extrait du dossier de presse). 

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HOPE GAP *** (1)

Drame familial; Réalisateur, scénariste: William Nicholson; avec Annette Bening, Bill Nighy, Josh O’Connor; Directeur/Photo: Anna Valdez-Hanks; Musique: Alex Heffes; GB 2019, 100 minutes; Toronto Intl. Filmfestival 2019.

(1) La sortie du film avait été repoussée en mars dernier, au moment du lockdown.

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Une réunion familiale tourne mal quand le père (Bill Nighy) annonce à son fils (Josh O’Connor) qu’il est sur le point de quitter sa mère (Annette Bening), après 29 ans de vie commune dans une union à priori sans failles…

  • Nous avons vu ce (petit) drame familial au Festival de Toronto en septembre dernier, où le film n’a pas fait beaucoup de vagues. Le thème de l’érosion d’un mariage à première vue sans problèmes est souvent traité au cinéma, parfois plus spectaculairement (Scènes d’un mariage; Kramer vs Kramer; Marriage Story) , parfois à petites touches et en demi-teintes, comme c’est le cas ici. Le film est porté par Annette Bening et Bill Nighy, qui sont aussi loin du mélodrame qu’on puisse l’être, dans un film qui pourra paraître un peu long aux éternels pressés. Une oeuvre assez tragique, surtout pour quelqu’un (comme le soussigné) dont le mariage dure désormais depuis 45 ans. Trois étoiles, surtout mais pas seulement  pour les acteurs. (jpt)

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  • As well-trodden as the subject might be, there remains something horribly compelling about watching the end of a marriage play out on screen, the uneasy little details of what happens when someone switches to I Don’t proving hard to resist. In Hope Gap, Oscar-nominated screenwriter William Nicholson’s second film as director, we’re given an all-too-familiar set-up (husband tells long-serving wife that he’s leaving her for a younger woman) and the stage is set for blistering quarrels, messy untangling and two awards-aiming performances. But despite the clear dramatic potential of the wounds of divorce, proved time and time again by films ranging from “An Unmarried Woman” to this Oscar season’s “Marriage Story”, Nicholson fails to give his film the specificity and emotional depth required to make it seem necessary. We’ve been here before and nothing in the film’s 100-minute length truly justifies why we’re back here again. (Benjamin Lee/The Guardian)

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Police

POLICE

Drame policier; Réalisatrice: Anne Fontaine; avec Virginie Efira, Omar Sy, Grégory Gadebois; Scénaristes: Anne Fontaine, Claire Barré, d’après le livre de Hugo Boris; Directeur/Photo: Yves Angelo; France 2020, 99 minutes; Berlinale 2020. 

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Virginie, Erik et Aristide, trois flics parisiens, se voient obligés d’accepter une mission inhabituelle : reconduire un étranger à la frontière. Sur le chemin de l’aéroport, Virginie comprend que leur prisonnier risque la mort s’il rentre dans son pays. Face à cet insoutenable cas de conscience, elle cherche à convaincre ses collègues de le laisser s’échapper…

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Comment le personnel de la police des frontières que vous avez interrogé réagit-il au cas de conscience dont traite « Police » ?

Ces policiers admettent qu’il est très dur d’amener les réfugiés dans les avions, et refusent d’ailleurs avoir la moindre information sur leurs dossiers. En revanche, tous m’ont dit qu’arrive un point – le point de non-retour, en général – où ils se sentent devenir presque complices des gens qu’ils raccompagnent : il n’est plus possible pour ces derniers de revenir en arrière, alors, bizarrement, un lien se tisse ; on les invite à manger et à dormir dans les familles. Le sens profond de leur fonction, disent certains, réside dans cette complicité fugitive et paradoxale.  (Extrait du dossier de presse)

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Cinéma Portugais

A HERDADE/THE DOMAIN

Titre français: Le domaine; Drame; Réalisateur: Tiago Guedes; avec Albano Jerónimo, Sandra Faleiro, Miguel Borges;Scénaristes: Rui Cardoso Martins, Tiago Guedes, Gilles Taurand; Directeur/Photo: João Lança Morais; Portugal 2019, 166 minutes; Festivals de Venise et Toronto 2019. 

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Une fresque sur une famille portugaise des années 1940 à nos jours qui passe en revue la vie sociale, la politique, l’économie et l’histoire du Portugal…

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  • Le film a des allures très nettes de western avec tous ces éléments (à part l’inceste, bien sûr), avec ses propriétaires terriens au visage impassible qui essaient de naviguer à travers des temps qui changent, car ce film s’avère être autant sur la famille qu’il est sur la terre. C’est une chose à laquelle on peut être attaché, certainement, mais c’est aussi un fardeau, notamment ici, où les gens semblent attachés à leur terre comme par une ficelle invisible, suffoquant dans les grands espaces et pourtant incapables de laisser partir même quand leurs propriétés se mettent à leur filer lentement entre les doigts. Jerónimo vend vraiment bien la détermination et la frustration grandissante ; en effet sa manière cesse d’être la seule manière valable à un moment, mais on a du mal à être convaincu par ce personnage comme figure tragique. C’est un homme qui, malgré ses vues relativement libérales, appartient déjà au passé, ce qui rend les impitoyables trois heures que dure le film un peu sans justification, à vrai dire, car son arc narratif n’aboutit pas sur beaucoup plus qu’un haussement d’épaule indifférent. (Marta Balaga/Cineuropa) 

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Exclusivité CDAC

THE WRETCHED

Titre initial: Hag; Film d’épouvante; Réalisateurs, scénaristes: Brett et Drew T.Pierce; avec John Paul Howard, Piper Curda, Jamison Jones; Directeur/Photo: Conor Murphy; Musique: Devin Burrows; USA 2019, 95 minutes; Fantasia Film Festival 2019. 

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À la suite de la séparation de ses parents, un adolescent rebelle, Ben, est envoyé vivre avec son père. Ses problèmes deviennent de plus en plus inquiétants quand il fait une découverte effrayante sur la famille qui loue la maison voisine. Un esprit malveillant s’est emparé des parents qui à présent s’attaquent aux enfants…

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  • While vampires and zombies are evergreen horror movie favorites, the motion picture arts have not been particularly kind to that bush-league cousin, the killer tree-spirit. Two of the better-known among relatively few examples are esteemed by bad movie aficionados: There was 1957’s drive-in special “From Hell It Came,” in which an actor lumbering around in a large tree-stump costume squeezed victims to death with his branches; and 1990’s “The Guardian,” a homicidal-wood-nymph thriller that flopped so badly director William Friedkin omitted any mention of it from his otherwise comprehensive career memoir. There will, happily, be no such cringing required by either makers or viewers of “The Wretched,” an accomplished second feature by Brett and Drew T. Pierce (billed as “the Pierce Brothers”) that is good fun in a vaguely retro, “Lost Boys”-type teen horror way. The absence of marquee value in cast or franchise terms may relegate it to home formats. Still, this polished, well-paced middleweight nightmare will please most genre fans, while announcing the writer-directors as ready for major-studio assignments. (Dennis Harvey/Variety) 

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Reprise

AKIRA ***

Film d’animation; Réalisateur: Katsuhiro Ôtomo; avec les voix (v.o) de Mitsuo Iwata, Nozomo Sasaki, Mami Koyama; Scénaristes: Katsuhiro Ôtomo, Izô Hashimoto, d’après le manga de Ôtomo; Musique: Geinoh Yamashirogumi; Japon 1988, 124 minutes.

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En juillet 1988, une mystérieuse explosion détruit Tokyo, déclenchant la troisième guerre mondiale. 31 ans plus tard, en 2019, Néo Tokyo, la mégalopole construite sur la baie de Tokyo a retrouvé sa prospérité d’antan et se prépare à l’évènement majeur des Jeux olympiques de 2020.  Dans l’ombre, les choses sont moins réjouissantes, le chômage augmente et les actions des dissidents se multiplient, les citadins cherchent leur salut dans les cultes religieux et les drogues. Les plus jeunes se réunissent en gang rebelles et se défient dans d’interminables  courses de motos a travers la mégalopole. Au cours d’une de leurs échappées,  Kaneda et Tetsuo manquent d’écraser un enfant. Un enfant étrange, au visage de vieillard, appelé n ° 26 Kaneda et ses amis sont arrêtés par la police alors que n ° 26 et Tetsuo, blessé,  sont emmenés par l’armée.  Tetsuo est prisonnier d’un laboratoire et devient l’objet de tests ultrasecret qui le dotent de pouvoirs surnaturels.  C’est là qu’il apprend qui est AKIRA, ce garçon a la force incroyable a l’origine de la destruction de Tokyo, il y a 31 ans.

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N’étant pas trop fan de ce genre de cinéma d’animation japonais moi-même (je préfère Miyazaki, qu’on me le pardonne), je laisse le soin à un spectateur du film (il publie sous le nom de Trineor) de vous dire à quel point il est enthousiaste: Ce qui est encore plus frappant dans ce film que son futurisme glauque, son ambiance inoubliable ou la qualité de l’animation, c’est sa densité surtout : son impressionnante créativité, sa capacité à se réinventer chaque quart d’heure au gré de tous les genres entre lesquels il s’aventure – de l’anticipation urbaine à la science fiction pure, en passant par le thriller fantastique ou l’horreur. L’imagerie d’Ôtomo – pleine d’êtres étranges, d’enfants, de monstres… – et les non-dits dont il enveloppe son univers créent réellement quelque chose d’halluciné, d’intemporel : quelque chose de noir et fascinant, de la première à la dernière minute. On peut employer les grands mots, risquer la comparaison avec Kubrick – le film le mérite.”

***

La bande-annonce nostalgique

EYES WIDE SHUT ***** de STANLEY Kubrick (1999)

Le Mur des Lamentations (work in progress)

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***

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