
C’est définitIvement la rentrée et les cinéphiles (du moins ceux qui sont retournés en salle sans chier dans leur froc) continuent d’être gâtés, en attendant l’arrivée du British Irish Film Festival et de CinéEast, dans les semaines à venir. Les deux films-phare de la semaine sont inspirés du domaine littéraire: SHIRLEY de Josephine Decker, avec une Elizabteh Moss renversante, s’intéresse à la romancière Shirley Jackson, connue avant tout pour ses romans horrifiques. Les écrits de Charles Dickens reprennent vie dans le surprenant THE PERSONAL HISTORY OF DAVID COPPERFIELD de Armando Iannucci (jadis auteur du très drôle THE DEATH OF STALIN). La semaine est complétée par une comédie française, LE BONHEUR DES UNS de Daniel Cohen, un thriller d’épouvante américain plutôt “Black lives matter”, ANTEBELLUM de Gerard Bush et Christopher Renz, et une comédie très allemande qui nous fait très peur, FAKING BULLSHIT – KRIMINELLER ALS DIE POLIZEI ERLAUBT de Alexander Schubert. Voilà, c’est tout…et ce n’est pas rien. Finalement, en ce qui nous concerne, nous devrions actuellement nous trouver à Toronto pour le festival, mais suite à cette foutue pandémie, notre festival aura lieu en ligne, où une cinquantaine de films nous attendent entre le 10 et le 19 septembre. Vivement les journées de 48 heures! Jean-Pierre THILGES

SHIRLEY
Drame, thriller; Réalisatrice Josephine Decker; avec Elisabeth Moss, Logan Lerman, Michael Stuhlbarg, Odessa Young; Scénariste: Sarah Gubbins, d’après le livre de Susan Scarf Merrell; Directeur/Photo: Sturla Brandth Grovlen; Musique: Tamar-Krli; USA 2020, 107 minutes; Sundance Film Festival 2020.
Espérant démarrer une nouvelle vie en emménageant chez l’écrivaine spécialisée dans l’horreur, Shirley Jackson et son mari, un jeune couple, se retrouve au centre d’un drame qui inspirera le prochain ouvrage de l’auteur…
- Reality-bending indie director Josephine Decker proves the perfect match for this playful psychological study of novelist Shirley Jackson, starring a wild-eyed Elisabeth Moss. Shirley Jackson was a real person, a writer best known for her twisted short story “The Lottery,” although the version presented in Josephine Decker’s “Shirley” feels more like a character from one of her own novels. Featuring “The Handmaid’s Tale” actor Elisabeth Moss in the title role, this queer, hard-to-quantify psychological study isn’t a biopic so much as a séance — a quasi-occult attempt to invoke the spirit of such a singular author, who reinvented a genre before her death half a century ago, via a film that seeks to channel her unsettling style. If Jackson’s gift was to burrow her way into those corners of the brain one typically keeps under lock and key, then Decker seems like pretty much the ideal director to find the cinematic equivalent — and I say this as someone who’s had an almost allergic reaction to her brand of indie-movie doodles until this point. “Shirley’s” what we might call “a real movie,” even though it’s sure to confound that segment of the filmgoing public who likes their mysteries with no loose ends. By contrast, this is an itchy sweater that’s unraveling as you watch it, thanks in large part to Moss’s wild-eyed turn as the tortured genius. (Peter Debruge/Variety)
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Elisabeth Moss anchors darkly compelling literary psychodrama. A perversely entertaining take on a brief period of Shirley Jackson’s life gives the star one of her most daring roles to date. (The Guardian)
THE PERSONAL HISTORY OF DAVID COPPERFIELD ***
Comédie; Réalisateur: Armando Iannucci; avec Dev Patel, Tilda Swinton, Hugh Laurie, Peter Capaldi, Ben Whishaw , Paul Whitehouse, Aneurin Barnard, Daisy May Cooper, Morfydd Clark, Benedict Wong; Scénaristes: Armando Iannucci, Simon Blackwell, basé sur le roman de Charles Dickens; Directeur/Photo: Zac Nicholson; Musique: Christopher Willis; GB/USA 2019, 120 minutes; Toronto Intl. Filmfestival 2019, London Film Festival 2019.
Devant une salle comble, David Copperfield raconte les grandes étapes de sa vie : sa naissance, son enfance, ses années d’études, ses amours et ses débuts comme écrivain. Le parcours du jeune homme est une suite de rencontres avec des personnages hauts en couleur. Souvent excentriques, ils se retrouvent dans des situations grotesques et affrontent leurs problèmes avec dignité et optimisme…
- Une adaptation très spéciale du roman de Charles Dickens, par le réalisateur du tonitruant “The Death of Stalin”. Absolument délicieux par moments, un peu trop bavard à d’autres (du moins à notre goût), interprété par une véritable cohorte d’acteurs connus, le film bénéficie d’une mise en scène lumineuse et d’une reconstruction d’époque mirobolante. Un film moderne sur un sujet très classique, qu’il ne faut pas rater, même si nous ne lui donnons que trois étoiles, alors que d’autres critiques sont nettement plus chaudes. (jpt)
- Iannucci’s “The Personal History of David Copperfield” comes across as a bright and jaunty corrective to the dour and stuffy Dickens adaptations that have come before. As Iannucci put it as host of the hour-long “Armando’s Tale of Charles Dickens” for BBC back in 2012, “I want to show that the work of Charles Dickens isn’t just quality entertainment for a long-dead audience.” Instead, he argued, “The characters he creates are as real and as psychologically driven as the inhabitants of any urban landscape today.” This movie is an outgrowth of that belief, an attempt to rescue the writer from the musty category of “literature” — not a disrespectful place to be, but stodgier than cucumber sandwiches at a croquet match — and reintroduce him as a rapid-fire ahead-of-his-time wit. (Peter Debruge/Variety)
LE BONHEUR DES UNS
Comédie; Réalisateur: Daniel Cohen; avec Vincent Cassel, Bérénice Bejo, Florence Foresti, François Damiens; Scénaristes: Dabiel Cohen, Olivier Dazat; Directeur/Photo: Stephan Massis; Musique: Michael Tordjman, Maxime Desprez; France 2020, 102 minutes.
Léa, Marc, Karine et Francis sont deux couples d’amis de longue date. Le mari macho, la copine un peu grande-gueule, chacun occupe sa place dans le groupe. Mais, l’harmonie vole en éclat le jour où Léa, la plus discrète d’entre eux, leur apprend qu’elle écrit un roman, qui devient un best-seller. Loin de se réjouir, petites jalousies et grandes vacheries commencent à fuser. Humain, trop humain ! C’est face au succès que l’on reconnait ses vrais amis. Le bonheur des uns ferait-il donc le malheur des autres ?
- Daniel Cohen, sur les origines de son film: Le déclic est extrêmement précis: il y a de cela quelques années déjà, j’étais allé assister à la couturière de la pièce «Le prénom» d’Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte, bien avant que ça ne devienne le triomphe que l’on sait. En voyant le public éclater de rire sur de beaux dialogues et une mécanique explosive, je me suis dit assez prétentieusement: «je voudrais faire quelque chose dans cet esprit»! J’ai toujours été intéressé par ce phénomène très humain du groupe où chacun croit être à sa place puis quelqu’un change et ça bouleverse toutle monde! J’ai aussi pensé à l’écriture de Yasmina Reza, elle-même inspirée par Tchekhov que j’apprécie énormément lui aussi… J’ai donc écrit très rapidement cette pièce de théâtre qui a commencé à rencontrer un intérêt ici et là puis j’ai rencontré David Gauquié et nous sommes assez vite partis sur l’adaptation pour le cinéma qui, elle a pris un peu plus de temps. (Extrait du dossier de presse)
ANTEBELLUM
Film d’épouvante; Réalisateurs, scénaristes: Gerard Bush, Christopher Renz; avec Janelle Monáe, Jena Malone, Kirsey Clemons, Gabourey Sidibe, Jack Huston; Directeur/Photo: Pedro Luque Briozzo; Musique: Nate Wonder, Roman Gianarthur; USA 2020, 106 minutes.
L’auteure à succès Veronica Henley se retrouve piégée dans un monde effroyable dont elle doit percer le mystère avant qu’il ne soit trop tard.
- Une fois de plus, les cinéphiles luxembourgeois ont de la chance – en Amérique, le film est parti directement en vod pour cause de manque de cinémas ouverts, alors que chez nous, vous pourrez le voir sur grand écran. Ce qui – apr les temps qui courent – est plutôt bienvenu! Et comme le critique de Variety semble enthousiaste, autant se faire emporter par le vent de l’horreur. (jpt)
- Janelle Monáe stands up to the horrors of slavery in mind-blowing thriller. Ad duo turned activist directors Bush and Renz’s stunning feature debut addresses the gaps left by ‘Gone With the Wind.’ It’s been said about the Civil War that the South lost the war but won the narrative, rewriting history to soften the Confederacy’s motives while enacting laws to uphold a uniquely American form of apartheid. In the face of more than a century and a half of such malignant propaganda, terrifying social thriller “Antebellum” lands like an explosive mortar — a potent, politically charged cross between “The Handmaid’s Tale” and an M. Night Shyamalan movie, wherein a successful Black woman (Janelle Monáe) is punished for challenging authority by being forced back into bondage.How could any form of slavery still be possible in the year 2020? That’s the haunting enigma at the heart of this mind-blowing — and incredibly timely — horror movie from activist writer-directors Gerard Bush and Christopher Renz, who saw their astonishing feature debut delayed by the coronavirus, only to resurface all the more relevant as the Black Lives Matter movement surges anew. (Peter Debruge/Variety)
FAKING BULLSHIT
KRIMINELLER ALS DIE POLIZEI ERLAUBT
Komödie; Regie, Drehbuch: Alexander Schubert; mit Erkan Acar, Susanne Schnapp, Adrian Topol, Friderikke-Maria Hörbe; Kamera: Julian Landweer; Musik: Roman Fleischer; Deutschland 2020, 99 Minuten; FilmFest München 2020.
Eine verschlafene Kleinstadt, irgendwo in der Provinz von Nordrhein-Westfalen: Hier schieben die Polizisten Deniz und Rocky sowie das Paar Netti und Hagen eine äußerst ruhige Kugel, denn die Kriminalitätsrate tendiert gegen Null. Dem beschaulichen Polizeialltag droht jedoch ein Ende, als die Verwaltungsbeamtin Tina auftaucht, um die Wache 23 aufzulösen. Angesichts ausbleibender Straftaten hält man das Revier für überflüssig. Während der Leiter der Wache, Rainer, sich mit seinem Schicksal abgefunden hat, sind seine Kollegen fest entschlossen, ihre Jobs zu retten. Und wenn es keine Verbrechen gibt, dann müssen sie eben selbst dafür sorgen. So steigt auf einmal die Kriminalitätsrate rasant an. In dem Obdachlosen Klaus haben die Gesetzeshüter bereits den perfekten Verdächtigen gefunden. Allerdings ist Tina nicht so naiv, wie die Polizisten von Wache 23 dachten.
- Remakes fremdsprachiger Filme erfreuen sich jenseits des Großen Teichs besonderer Beliebtheit. Die Untertitel-Aversion der Amerikaner macht’s möglich. Doch auch hierzulande kommt so etwas häufiger vor als gedacht. Erst im Januar überraschte Regisseur Christian Alvart mit „Freies Land“, einer Neuauflage des spanischen Thrillers „La Isla minima – Mörderland“. Alvarts Film hat die Ereignisse nach dem Ende des Franquismus einfach ins wiedervereinte Deutschland nach dem Ende des Sozialismus übertragen. Ganz ähnlich verfährt der Schauspieler Alexander Schubert bei seinem Regiedebüt. Es basiert auf einem schwedischen Original, ist ebenfalls im Polizeimilieu in der Provinz angesiedelt, allerdings kein Krimi, sondern eine Komödie. (kino-zeit.de)