Merci Disney, merci Warner Bros, merci Metro Goldwyn Mayer et merci Universal… de continuer de reporter toutes les grosses sorties de films américains à la Saint Glinglin ! Les cinémas européens, qui continuent de s’arracher le trou du cul pour rester tant soi peu en vie, vous remercient de tout coeur pour votre indifférence, votre manque de courage et votre voracité, le dernier clou dans le cercueil étant le report (après des tonnes de promesses du contraire) du nouveau James Bond, que vous avez décidé de ne pas sortir avant avril 2021. Avec un peu de chance, il n’y aura plus de cinémas pour montrer votre truc en avril !
Que les cinémas américains ne soient pas en mesure de rouvrir parce les Américains sont trop tarés pour porter un masque et se laver les mains, c’est finalement leur problème. Mais le reste du monde a rouvert et TENET vient de dépasser les 300 millions de dollars de recettes à travers ce même monde, avec des capacités de salles souvent réduites de moitié ou de deux tiers. Au même moment, au pays de Trumpolino, TENET se casse la figure. Vous avez donc décidé de trucider les cinémas du reste du monde, parce que les Américains ne vont pas ou ne peuvent pas aller au cinéma. Sortez donc vos “blockbusters” en vod en Amérique, et donnez les aux cinémas autour du monde, là où on fait de réels efforts pour garder les salles ouvertes et donc LE CINÉMA en vie ! Espérons que la sortie du “Corps du Christ” cette semaine n’amène pas une extrême onction pour tous nos cinémas ! Amen ! Jean-Pierre THILGES
CORPUS CHRISTI/BOZE CIALO ***
Drame religieux; Réalisateur: Jan Komasa; avec Bartosz Bielenia, Eliza Rycembel, Alexsandra Konieczna, Tomasz Zietek; Scénariste: Mateusz Pacevicz, inspiré d’une historie vraie; Directeur/Photo: Piotr Sobocinski jr.; Musique: Frères Galperine; Pologne/France 2019, 115 minutes; Toronto Intl. Film Festrival 2019.
Daniel, 20 ans, se découvre une vocation spirituelle dans un centre de détention pour la jeunesse, mais le crime qu’il a commis l’empêche d’accéder aux études de séminariste. Envoyé dans une petite ville pour travailler dans un atelier de menuiserie, il se fait passer pour un prêtre et prend la tête de la paroisse. L’arrivée du jeune et charismatique prédicateur bouscule alors cette petite communauté conservatrice… Inspiré d’une histoire vraie !
- Présenté dans les premiers festival de cinéma en 2019, il a fallu un an avant que CORPUS CHRISTI/BOZE CIALO arrive enfin sur nos écrans. Basé sur une histoire vraie, le film est porté à bout de bras (et de ses yeux) par l’acteur principal Bartosz Bielenia qui crève littéralement l’écran avec une performance hors normes. Les films polonais sont rares sur nos écrans (sauf é CinéEast, bien sûr), mais celui-ci, qui se classe très bien dans le climat actuel d’une Pologne de plus en plus conservatrice voire réactionaire du Père Jaroslaw Kaczinzki. À voir ! Trois étoiles ! (jpt)
- Often moving but also disquieting and even intermittently funny, this drama unfurls a spiritual parable that is uniquely Polish but accessible to all. (The Guardian)
- What is true faith and what’s fakery is a question that runs through Polish director Jan Komasa’s slow-burn drama Corpus Christi, its dark intensity channeled in a dynamically physical, wild-eyed performance from talented young lead Bartosz Bielenia. Themes of salvation and sacrifice, damnation, retribution and redemption will make this too Catholic for some art house tastes, and the overlong film becomes draggy and lugubrious in patches. But there’s visual command and a compelling intimacy to the storytelling, plus intellectual engagement in the reflection on who gets to claim nearness to God. (Hollywood Reporter)
Films made in Luxembourg
YALDA
La Nuit du Pardon; Drame; Réalisateur, scénariste: Massoud Bakshi; avec Sadaf Asgari, Behnaz Jafari, Babak Karimi, Fereshteh Sadre Orafaee; Directeur/Photo: Julian Atanassov; Iran/France/Allemagne/Suisse/Luxembourg 2020, 89 minutes; Festival de Sundance, Berlin, LuxFilmFest 2020. Film de Clôture (séance annulée) du LuxFilmFest 2020.
Iran, de nos jours. Maryam, 22 ans, tue accidentellement son mari Nasser, 65 ans. Elle est condamnée à mort. D’après la loi iranienne, seule la famille de la victime peut lui pardonner et transformer sa peine capitale en peine de prison. Pour cela, il faut que Mona, la fille de Nasser, accepte d’apparaître lors d’une émission de téléréalité et de pardonner à Maryam devant des millions de spectateurs. Mais le pardon est difficile quand le passé refait surface.
- Imagine a high-ratings, high-stakes game show that trivializes a convict’s life-or-death fate for public consumption. As wild as it sounds, a version of this reality TV entertainment apparently really exists in modern-day Iran, where writer-director Massoud Bakhshi’s “Yalda, a Night for Forgiveness” is set, and where a wildly popular edition of it has been airing for nearly a decade. Using that as an inspiration, Bakhshi unfolds “Yalda” entirely within one such controversial televised program, while navigating concepts like male entitlement, social order and media exploitation with mixed results. Even though there are multifarious ideas here around penitence and forgiveness as linchpins of Islam, “Yalda” eventually neglects the darker avenues of these themes wrapped inside an eye-for-an-eye justice model, guided by a firm religious code. (Tomris Laffly/Variety)
L’enfant rêvé
Drame; Réalisateur, scénariste: Raphaël Jacoulot; avec Jalil Lespert, Louise Bourgoin, Mélanie Doutey; Directrice/Photo: Céline Bozon; Musique: André Dziezuk; France 2020, 107 minutes; Festival du Film Francophone Namur 2020.
Depuis l’enfance, François a consacré sa vie au bois. Celui des arbres des forêts du Jura, qu’il connait mieux que personne. Il dirige la scierie familiale avec sa femme Noémie, et tous deux rêvent d’avoir un enfant sans y parvenir. C’est alors que François rencontre Patricia, qui vient de s’installer dans la région. Commence une liaison passionnelle. Très vite, Patricia tombe enceinte. François vacille…
Quel a été le point de départ de L’ENFANT RÊVÉ ?
Raphaël Jacoulot: J’avais envie d’écrire un film sur la quête de paternité. Je l’ai nourri d’éléments personnels : j’ai moi-même des enfants et j’ai grandi dans un milieu proche de celui représenté dans le film, je suis fils d’agriculteurs, un métier où les enjeux de succession, de transmission sont importants. J’étais le fils aîné mais ce sont mes frères qui ont repris l’exploitation. J’ai observé la reprise qui était compliquée, et je me suis inspiré de leur expérience. On voit d’ailleurs l’un de mes frères dans le film parmi les ouvriers de la scierie. J’ai tourné L’enfant rêvé dans ma région d’origine, la Franche-Comté, tout près du village où j’ai grandi.Ce tournage a été l’occasion de m’adresser à ma famille à travers ce récit de fiction, quelque chose s’est dénoué, me confronter à tout cela m’a fait beaucoup de bien. (Extrait du dossier de presse)
En exclusivité au Ciné Scala et dans les salles CDAC
Train to Busan presents: Peninsula
Film d’épouvante: Réalisateur: Yeon Sang-ho; avec Gang Dong-Won, Lee Jung-Hyun, Lee Re; Scénario: Yeon Sang-ho, Ryu Yongjae; Directeur/Photo: Lee Hyungdeok; Musique: Mowg; Corée du Sud 2020, 116 minutes; Sélection officielle Festival de Cannes 2020.
Quatre ans après “Dernier train pour Busan”, il ne reste que des zombies dans la péninsule. Un groupe de soldats forcés d’y retourner découvrent que des survivants non contaminés se sont regroupés dans une bande bien plus dangereuse que les zombies…
- Before, that “Can they get to Busan before the zombies get them?” dynamic focused Yeon on delivering a kinetic, character-driven action movie. But the franchise’s subsequent installments (starting with the nasty feature-length animated prequel “Seoul Station”) have felt relatively unfocused by comparison. According to Yeon’s cynical worldview, dark-hearted humans can be far scarier than the undead. The same holds true in the director’s ugly and all-around unpleasant “Peninsula” — selected for the canceled 2020 Cannes Film Festival, and already a box office success in South Korea — which picks up four years later with a much bleaker vision for the country. (Peter Debruge/Variety)
Cunningham
Documentaire; Réalisatrice, concept: Alla Kovgan; Directeur/Photo: Mko Malkhasian, Joséphine Dérobe; USA/Allemagne/France 2019, 93 minutes; Toronto Intl.Film Festuval 2019.
L’évolution artistique du chorégraphe américain Merce Cunningham, de ses débuts à New York jusqu’à son émergence comme l’un des chorégraphes les plus visionnaires du monde. A l’époque incompris par le monde de la danse, l’artiste persévère et met au point une nouvelle technique de danse et un nouveau mode de pensée en collaboration avec le compositeur John Cage et le plasticien Robert Rauschenberg.
Le film a été conçu en 3D.
- “What Kovgan’s utterly transporting film does, through a thoughtful and dynamic combination of curated material and new performances, is radiate the rapturous power of dance” (Hollywood Reporter) “This is a good time to remember that nonfiction films can be theatrical experiences that demand to be seen on the largest screen possible.” (Variety) Un vibrant hommage au danseur américain disparu en 2009, alternant archives rares et reprises, dans des décors urbains, de ses chorégraphies. (Télérama)
Relic
Film d’épouvante; Réalisatrice: Natalie Erika James; avec Emily Mortimer, Robyn Nevin, Bella Heathcote; Scénaristes: Natalie Erika James, Christian White; Directeur/Photo: Charlie Sarroff; Musique: Brian Reitzell; USA/Australie 2020, 89 minutes; Sundance Film Festival 2020.
Lorsqu’Edna, la matriarche et veuve de la famille, disparaît, sa fille Kay et sa petite-fille Sam se rendent dans leur maison familiale isolée pour la retrouver. Peu après le retour d’Edna, et alors que son comportement devient de plus en plus instable et troublant, les deux femmes commencent à sentir qu’une présence insidieuse dans la maison. Edna refuse de dire où elle était, mais le sait-elle vraiment…
- Les bons films d’épouvante ne courent pas les rues, mais celui-ci est définitivement à ne pas rater, puisqu’il se situe dans la catégorie “arthouse horror”. Il est d’ailleurs passé au Festival de Sundance. La bande-annonce a par ailleurs préfiguré un film plutôt efficace. Celui-ci s’adresse donc aussi à tous ceux qui râlent parce que – actuellement – “il n’y a rien dans les salles” !(jpt)
- Natalie Erika James’ striking, somber, strange horror debut follows three generations of women being drawn into the grandmother’s dementia. The horror, in Japanese Australian first-timer Natalie Erika James’ “Relic” manifests in many ways. There are frightening dreams that are both portents of things to come and deeply buried memories of traumas past. There is plaster infested with creeping black mold and a scrabbling noise in the brickwork. There are bruises that blossom like rot across breastbones and strips of skin that shear away from flesh the texture of beef jerky beneath. But in many ways the movie’s simplest conceit is its most chilling and gives rise to its most impressively scarifying filmmaking: A house can be a direct metaphor for the mind of its inhabitant. So when that inhabitant is slowly losing herself to dementia, the house begins to collapse in on itself, a labyrinth of dead ends, foreshortened impossible geometries and doorways that turn into solid walls behind your back. If growing up is often portrayed as realizing you can never go home again, in the enigmatic, mournful, deeply creepy “Relic,” growing old is realizing that even as home betrays you, you can never get away from it. (Jessica Kiang/Variety)
THE WAR WITH GRANDPA
Mon Grand-Père et moi; Comédie; Réalisateur: Tim Hill; avec Robert de Niro, Christopher Walken Uma Thurman, Jane Seymour, Cheech Marin; Scénario: Tom J. Astle, Matt Ember, d’après le roman de Robert Kimmel Smith; Directeur/Photo: Greg Gardiner; Musique: Aaron Zigman; USA 2017/2020, 94 minutes.
Peter, 10 ans, doit, à la demande de ses parents, libérer sa chambre pour son grand père et s’installer, à contre cœur, au grenier. Avec l’aide de ses amis, il va tout faire pour récupérer sa chambre et n’hésitera pas à employer les grands moyens. Mais son grand-père est loin de se laisser faire et contre-attaque. Tous les coups sont permis !
- Comme tant d’autres, le film (qui date de 2017) n’est pas sorti dans les salles en Amérique…une des raisons ayant été qu’il devait initialement être distribué par un certain Harvey Weinstein… (jpt)
Parents d’élèves
Comédie; Réalisatrice: Noémie Saglio; avec Vincent Dedienne, Camélia Jordana, Samit Guesmi, Alix Poisson; Scénaristes: Alice Girrad, Marinette Lévy, Mathias Gavarry; Directeur/Photo: Nicolas Massart; Musique: LoW Entertainment; France 2020, 89 minutes.
Vincent, trentenaire sans enfant, infiltre une tribu aux codes et au langage mystérieux : les parents d’élèves. Se retrouver aux réunions parents-prof, aux sorties d’école et à la kermesse de fin d’année relève d’un sacré exploit ! Mais voilà, Vincent a une très bonne raison d’être là et finit même par se sentir bien dans cette communauté un peu spéciale…
L’air de rien, les personnages centraux de vos films ont le don de mettre un coup de pied dans la fourmilièreet de bousculer l’ordre établi. Vincent, dans PARENTS D’ÉLÈVES, est un anticonformiste très bienveillant…
Noémie Saglio: C’est indissociable du fait que j’ai besoin de rendre mes personnages attachants. Ils sont souvent compliqués, empêtrés dans un malaise, dans un méli-mélo de faux-semblants ou de questionnements intérieurs intenses, mais j’essaie toujours de les rendre sympathiques. Dans PARENTS D’ÉLÈVES, je souhaitais faire de Vincent un type génial, mais qui se pose tellement de questions qu’il est à l’arrêt. J’avais envie de suggérer qu’il est partisan de la décroissance, qu’il a peur de rentrer dans le système et qu’il y a donc peu de métiers qu’il peut exercer. On le ressent à travers sa manière de s’habiller, par exemple, et dans son rapport aux animaux. Vincent a le souci de ne pas faire de mal à la planète et à la société. (Extrait du dossier de presse)
Es ist zu deinem Besten
Komödie, Remake; Regie: Marc Rothemund; mit Heiner lauterbach, Jürgen Vogel, Hilmi Sözer, Marie-Lou Sellem; Drehbuch: Hans Rath, Felix Starck, nach dem spanischen Film “Es por tu bien” von 2017; Kamera: Philip Peschlow; Deutschland 2020, 87 Minuten.
Arthur, konservativer Wirtschaftsanwalt, Yus, harmoniebedürftiger Physiotherapeut und Kalle, Bauarbeiter mit übersteigertem Aggressionspotenzial, haben auf den ersten Blick nicht viel gemein – bis auf jeweils eine frischverliebte Tochter. Und der Männergeschmack ihrer Nachkommen will keinem der drei Väter so recht gefallen. Denn in ihren Augen sind die vermeintlichen Schwiegersöhne in spe alles andere als Vorzeigeexemplare: der eine ein linker Weltverbesserer, der andere Drogendealer, der dritte ein alternder Aktfotograf. Gemeinsam greifen Arthur, Yus und Kalle zu höchst ungewöhnlichen Methoden, um die unliebsamen Kerle ein für alle Mal loszuwerden…