Présenté aux festivals de Sundance, Venise et Toronto, primé au Festival de Zurich, nommé aux European Film Awards 2020, Prix du meilleur documentaire au LuxFilmFest 2020… ce sont juste quelques accolades que le documentaire COLECTIV/ COLLECTIVE *****, une coproduction entre la Roumanie et le Luxembourg, réalisée par Alexander Nanau, a glané à travers le monde. Le film, qui relate l’incendie meurtrier d’une discothèque à Bucarest en 2015 et le scandale qui suivit autour de la corruption au sein du gouvernement roumain, nous a tellement interpellés que nous lui avons décerné notre label TOP FILM. Il faut aller le voir, il faut aller le voir, il faut aller le voir !
Le deuxième film à ne pas manquer aurait dû être présenté au Festival de Cannes (annulé) en mai dernier… et s’est finalement retrouvé à Toronto en septembre, où nous l’avons vu en ligne: DRUK/DRUNK **** de Thomas Vinterberg est un tour de force autour des bienfaits/méfaits de la boisson, avec un Mads Mikkelsen sensationnel, entouré d’une bande d’acteurs scandinaves imbibés à souhait. Celui-là, il ne faut pas le louper non plus. Au fait, un Luxembourgeois mondialement connu y fait une apparition.
Alors, au lieu de nous plaindre du fait que les Américains dont décidé de ne plus rien sortir de “substantiel” cette année et de foutre les cinémas hors Amérique dans la merde, allez donc découvrir un cinéma européen qui, dans le cas de COLECTIV, est tout simplement ahurissant, et qui, dans le cas de DRUK, s’aventure sur un terrain autrement plus fascinant que la majorité des gros trucs dont les studios américains nous re-submergeront une fois qu’ils ne chieront plus dans leurs porte-monnaies.
Jean-Pierre THILGES
Films made in/with Luxembourg
COLECTIV/COLLECTIVE *****
Documentaire; Réalisateur, concept: Alexander Nanau; avec Cătălin Tolontan, Răzvan Luțac, Camelia Roiu, Tedy Ursuleanu, Vlad Voiculescu; Roumanie/Luxembourg 2019, 109 minutes; Présenté aux festivals de Sundance, Venise et Toronto 2019, primé au Festival de Zurich 2019, nommé aux European Film Awards 2020, Prix du meilleur documentaire au LuxFilmFest 2020; Prix du meilleur scénario au Festiva ldu Film francophone à Namur 2020,
En 2015, un incendie ravage la discothèque « Colectiv » à Bucarest et coûte la vie à 27 personnes. 37 autres personnes blessées meurent après avoir contracté des infections dans des hôpitaux roumains. Non seulement ces établissements, y compris la célèbre unité spécialisée, n’étaient pas équipés pour traiter les victimes de brûlures, mais les désinfectants utilisés étaient tellement dilués qu’ils avaient perdu toute efficacité contre les bactéries. L’incendie et le traitement des victimes ont finalement révélé l’état désastreux des hôpitaux roumains, les faiblesses et la corruption au niveau du système de santé national. Les mensonges éhontés des ministres roumains et les révélations qui ont suivi ce drame national ont fini par faire tomber le gouvernement…
- Cela n’arrive pas souvent, mais je dois avouer qu’à la fin de la vision de COLECTIV, j’étais sans voix et profondément choqué parce que je venais de voir. Le drame de l’incendie de discothèque “Colectiv” à Budapest m’était sorti de mémoire, mais les mots presque banaux du musicien sur scène – “Y a-t-il un extincteur par ici” – ont tout fait revenir d’un seul coup. Basé sur une enquête journalistique aussi efficace que dangereuse par un reporter (sportif ! ) roumain, le film d’Alexander Nanau est une véritable ode au journalisme d’enquête, à un moment où la presse sérieuse est répudiée un peu partout dans le monde par une idéologie de droite ou d’extrême droite des plus dangereuses. Le niveau de corruption gouvernementale en Roumanie (et dans d’autres pays européens à l’Est) analysée par le film est telle qu’on a envie de “taper dessus” plus d’une fois ! Le film qui vous prend par la gorge au bout de quelques minutes de projection pour ne plus vous lâcher pendant des jours. En fait, en écrivant ces lignes, toute l’horreur du “Colectiv” et de l’après-Colectiv honteux me reviennent et ma gorge se reserre de nouveau. Quel honneur pour le Film Fund Luxembourg et Samsa Film d’avoir contribué à crier ce scandale sur les toits du monde et – surtout – d’avoir aidé à ce que monumental “meltdown” du gouvernement et des autorités de santé roumaines ne soient jamais oubliés. Cinq étoiles pour un film qu’il faut voir à tout prix ! (Jean-Pierre Thilges)
DRUNK/DRUK ****
Titre anglais alternatif: Another Round; Comédie dramatique; Réalisateur, scénariste: Thomas Vinterberg; avec Mads Mikkelsen, Thomas Bo Larsen, Lars Ranthe, Magnis Millang, Marie Bonnievie; Directeur/Photo: Sturla Brandth Grøvlen; Danemark 2020, 115 minutes; Sélection officielle Festivals de Cannes (annulé), Toronto et Ghent 2020.
Quatre amis décident de mettre en pratique la théorie d’un psychologue norvégien selon laquelle l’homme aurait dès la naissance un déficit d’alcool dans le sang. Avec une rigueur scientifique, chacun relève le défi en espérant tous que leur vie n’en sera que meilleure ! Si dans un premier temps les résultats sont encourageants, la situation devient rapidement hors de contrôle…
- Après l’annulation du Festival de Cannes 2020, nous avons eu la chance de découvrir DRUK, le nouveau film de Thomas Vinterberg, en projection virtuelle au récent Toronto International Film Festival, où ce drame parfois horriblement comique fut une des meilleures surprises parmi les 38 films que nous avons finalement réussi à voir. Un essai scientifique qui se termine en voyage au bout de l’enfer alcoolique, magnifiquement écrit et dirigé par Vinterberg et interprété avec verve (et courage!) par un Mads Mimkelsen allumé, entouré d’une “crème de la crème” d’acteurs scandinaves. Avec, comme cerise sur le gâteau (juste pour nous), la rayonnante Marie Bonnevie. Quatre étoiles pour un film européen exceptionnel qui mérite toute votre attention! (Jean-Pierre Thilges)
Films made in/with Luxembourg
SKIN WALKER **
Drame psychologique; Réalisateur, Scénariste: Christian Neumann; avec Amber Anderson, Udo Kier, Jefferson Hall, Luc Feit, Luc Schiltz, Sophie Mousel; Directrice/Photo: Amandine Klee; Musique: Michel Flammant; Luxembourg/Belgique 2019, 89 minutes; Sélection officielle LuxFilmFest 2020.
Regine, une femme psychologiquement fragile, trouve refuge en ville, loin de la campagne où elle a vécu une enfance traumatisante. Elle s’efforce de construire une famille aimante tout en essayant de surmonter les événements de son passé, particulièrement la naissance de son frère Isaac. L’accouchement à domicile de son frère ayant entraîné la folie de sa mère et la mort présumée d’Isaac. Le meurtre brutal de sa grand-mère fait ressurgir une question cruciale : Isaac est-il toujours en vie ? Cherche-t-il à se venger de sa famille ? Poussée par son désir de guérir de ses blessures et de retrouver sa famille, Regine revient sur les lieux de son enfance pour affronter la vérité…
- Pour un premier essai dans le genre éculé du drame (plus ou moins) fantastique, le premier long-métrage de Christian Neumann est certes intéressant, mais un scénario un peu trop complaisant et des acteurs en roue libre (surtout notre ami Udo) font que l’essai n’est pas entièrement transformé. Cela-dit, pour la mise en scène et la virtuosité technique de plusieurs séquences mémorables, le travail de Christian Neumann est plein de promesses, surtout si on lui confie un scénario avec un peu plus de consistance. Le travail à la caméra et au montage est extraordinaire, ce qui nous attriste encore un peu plus, car nous aurions vraiment voulu aimer son histoire un peu plus. Si – à nos yeux – le film ne mérite que deux étoiles, le travail à la caméra et au montage, ainsi que le plus beau “monstre” de l’histoire du cinéma luxembourgeois (et celui qui se cache derrière) en valent quatre. (Jean-Pierre Thilges).
DRACHENREITER
Digitaler Animationsfilm; Regie: Tomer Eshed; mit den Stimmen von Dagi Bee, Julien Bam, Mike Singer, Rick Kavanian; Drehbuch: Johnny Smith, Tomer Eshed, nach dem Roman von Cornelia Funke; Musik: Stefan Maria Schneider; Deutschland/Belgien 2020, 88 Minuten.
In einer Welt, in der es kaum mehr Orte für Fabelwesen gibt, lebt der junge Drache Lung versteckt im Dschungel. Als auch dieser Zufluchtsort in Gefahr gerät, macht er sich mit dem Koboldmädchen Schwefelfell auf die Suche nach der ursprünglichen Heimat der Drachen, dem sogenannten “Saum des Himmels”. Auf dem Weg dorthin treffen sie auf den Waisenjungen Ben, dem Schwefelfell zunächst ablehnend gegenübersteht. Schon bald aber bleibt keine Zeit mehr für Streitigkeiten, denn Nesselbrand, das gefährliche drachenjagende Ungeheuer, ist ihnen auf der Spur. Nun müssen die drei fest zusammenhalten, um das Abenteuer zu bestehen und den “Saum des Himmels” zu finden…
- Das Spielfilmdebüt von Regisseur Tomer Eshed basiert auf Motiven des international bekannten Fantasy-Romans „Drachenreiter“ von Cornelia Funke. In warmen, schön ausgeleuchteten Farben, mit atmosphärisch passender Musik und phantasievoll gestalteten Figuren, erzählt der Animationsfilm das große Abenteuer von drei sehr unterschiedlichen Freunden, die sich erst zusammenraufen müssen. Die gemeinsame Reise auf der Suche nach dem letzten Paradies der Drachen enthält viele spannende Passagen und witzige Momente, die besonders Kinder im Grundschulalter faszinieren. Jüngere Kinder könnten von den actionreichen Kämpfen mit Monster Nesselbrand und anderen Verfolgern der drei Freunde teilweise überfordert sein. Besonders sehenswert ist auch der scherenschnittartig gezeichnete Vor- und Abspann, in den die in 3D animierte Geschichte eingebettet ist. (Sabine Kögel-Popp/visionkino.de)
TROLLS WORLD TOUR
Animation numérique; Réalisateurs: David P. Smith, Walter Dohrn; avec les voix (v.o.) de Justin Timberlake, Anna kendrick, Rachel Bloom, Sam Rockwell, Kelly Clarkson, James Corden, Mary J. Blige; Scénaristes: Glenn Berger, Jonathan Aibel; USA 2020, 90 minutes.
Poppy découvre qu’il existe six tribus de Trolls réparties en six territoires différents, chacun associé à un style de musique : Funk, Country, Techno, Classique, Pop et Rock. La reine hard rock Barb veut détruire tous les autres types de musiques pour laisser le rock régner seul en maître sur le monde. Poppy, Branch et leurs amis tâcheront d’empêcher la terrible Barb d’arriver à ses fins. Ils visiteront les autres clans Trolls afin de les convaincre qu’il est préférable de s’unir contre celle qui souhaite la domination sans compromis. Arriveront-ils à temps ? (Synopsis: Cinoche.com)
- More reassuring franchise-builder than innovative sequel, Trolls World Tour covers familiar ground, enhanced with some catchy musical and visual flourishes. The peace-loving forest denizens who love nothing more than celebrating music return again to defend their beloved traditions in another colorful adventure, but it feels too much like we’ve been here, done this already. (…) The helpful life lessons about diversity, tolerance and kindness that are delivered along the way are certainly worth repeating, but maybe not as incessantly as the filmmakers seem to believe. If the Trolls ever return in a future feature, hopefully they’re a bit more mischievous and a little less self-righteous. (Justin Lowe/ Hollywood Reporter)
AFTER WE COLLIDED
Mélodrame; Réalisateur: Roger Kumble; avec Josephine Langford, Hero Fiennes Tiffin, Dylan Sprouse, Selma Blair; Scénaristes: Mario Celaya, Anna Todd, d’après le roman de Anna Todd; ;Directeur/Photo: Larry Reibman; Musique: Justin burnett; USA 2020, 105 minutes.
Après une rupture douloureuse, Tessa se fait engager comme stagiaire dans une maison d’édition. Malgré ses efforts, elle n’arrive pas à oublier ses sentiments intenses pour Hardin. Hanté par des souvenirs pénibles de son enfance et par son échec amoureux, le jeune homme sombre dans l’alcool. Son état d’esprit instable, son tempérament explosif et sa maladresse à communiquer avec son entourage dressent de multiples obstacles qui l’empêchent d’établir une relation harmonieuse avec Tessa…
- It would be unfair to blame Harry Styles for “After We Collided,” the sequel to 2019’s “After,” just because both films are based on a series of novels that evolved from One Direction fan-fiction. But he should maybe lie low for a bit because by the time the end credits roll like a potential warrant list, we are looking for someone — anyone — to blame. “This is a story you’ve heard before,” drones the toneless opening voiceover, but thing is, we really haven’t, because this is not a story. It is a numbingly repetitive series of manufactured minor dramas between the two terminally self-involved, staggeringly uninteresting protagonists of the first film, which set the bar so low it has to be the result of special effort that the sequel fails to clear it. “After” was merely awful. “After We Collided” is atrocious. Naturally, it’s proving an enormous pandemic-era hit. (Jessica Kiang/Variety)
30 JOURS MAX
Comédie; Réalisateur: Tarek Boudali; avec Tarek Boudali, Philippe Lacheau, Julien Arruti, Vanessa Guide; Scénaristes: Tarek Boudali, Pierre Dudan, Grégory Boutboul: Directeur/ Photo: Vincent Richard; Musique: Maxime Desprez, Michael Tordjman; France 2020, 87 minutes.
Rayane est un jeune flic trouillard et maladroit sans cesse moqué par les autres policiers. Le jour où son médecin lui apprend à tort qu’il n’a plus que trente jours à vivre, Il comprend que c’est sa dernière chance pour devenir un héros au sein de son commissariat et impressionner sa collègue Stéphanie. L’éternel craintif se transforme alors en véritable tête brûlée qui prendra tous les risques pour coincer un gros caïd de la drogue…
AU-DELÀ DE LA COMÉDIE, ÉTIEZ-VOUS TENTÉ PAR L’IDÉE D’UN FILM D’ACTION ?
Tarek Boudali: “Pas spécialement. L’idée de base, c’est la question que tout le monde s’est posée à un moment ou un autre : que ferais-je s’il me restait trente jours à vivre ? Je voulais tirer de la réponse une comédie, avec comme détonateur comique le fait que le personnage condamné se rend compte qu’il n’est plus condamné… Or, entre temps, il fallait qu’il fasse des trucs de fou, n’ayant plus rien à perdre, et qu’il soit impossible pour lui de stopper l’engrenage. Et le métier où on prend beaucoup de risques, c’est évidemment policier. À partir de là, le film d’action s’est naturellement collé à la comédie. ” (Extrait du dossier de presse)
Cinéma en langue portugaise
SURDINA
Comédie dramatique; Réalisateur: Rodrigo Areias; avec António Durães, Ângela Marques, Ana Bustorff; Scénariste: Rodrigo Areias, Valter Hugo Mãe; Directeur/Photo: Jorge Quintela; Musique: Tó Trips: Portugal 2019, 79 minutes.
In a rural landscape, that resembles an old Portugal, an elderly man find out that his wife, whom he believed to be dead, was seen shopping in town. Spiteful and sad, he wants to hide from everyone, but his friends insist that he uses this situation to become stronger and try to get married again….(GB)
Com banda sonora de Tó Trips (Dead Combo), esta comédia trágica rodada em Guimarães narra a história de Isaque, um velho solitário, que recebe a notícia de que a sua falecida mulher foi avistada na feira da aldeia com um novo namorado. O filme, que estreou esta semana nos cinemas portugueses, conta com participações exímias de António Durães, Ana Burstoff, Mário Moutinho, Emília Silvestre, Adelaide Teixeira e Jorge Mota. (P)
- Surdina é um caso especial na cinematografia portuguesa. Conta, autenticamente, a história de uma pequena aldeia e dos seus moradores. Inclusivamente, vários dos participantes do filme não são atores, mas residentes de São Cristóvão do Selho. Em entrevista ao Sapo, Rodrigo Areias declarou que “algumas pessoas são reais, não são atores, como por exemplo a velhota da mercearia, a senhora da padaria ou o homenzinho que está à porta da tasca. São pessoas reais a serem atores, obviamente, a fazerem de si mesmos, e achei por bem convidá-los a fazer parte do filme de forma descomprometida. Mas para mim, Surdina é toda uma realidade muito próxima.” Os atores fazem um belíssimo trabalho, encaixando-se perfeitamente nesta realidade bucólica. (Kenia Sampaio Nunes/Espalha Factos)