La semaine passée, l’offre des nouveautés dans nos salles de cinéma avait pratiquement atteint le fond de la marmite et nous étions sur le point de nous jeter du premier pont venu. Il se peut que noztre cri de désespoir ait été entendu chez nos programmateurs chéris, puisque cette semaine, ils nous proposent une surprise de taille, avec un film exceptionnel de David Fincher, MANK, que d’aucuns, en Amérique donnent comme l’un des candidats aux Oscars 2021, aux côtés de THE TRIAL OF THE CHICAGO 7, que Kinepolis avait également présenté, hélas, en quelques séances plutôt clandestines. Mais MANK sort à Utopia, aux Kinepolis Kirchberg et Belval, ainsi qu’au Ciné Scala à Diekirch. Et croyez-nous, le film (sur un film) devrait être un des moments forts de cette année ! Mais on n’en reste pas là! THE PERFECT CANDIDATE de Haifaa al-Mansour (Festival de Venise 2020) et GARÇON CHIFFON de Nicolas Maury (Festival de Cannes 2020, annulé) devraient également vous intéresser. Le cinéma suisse s’invite sur nos écrans avec SCHWESTERLEIN de Stéphanie Chuat et Véronique Reymond (au Ciné Scala à Diekirch) et un des plus beaux films de 2020 (sans doute notre film préféré de l’année), UNDINE de Christian Petzold, vous est offert gratuitement le 19 novembre à 19h au Ciné Utopia, dans le cadre de la European Cinema Night. UNDINE est le film qui a obtenu la meilleure cote finale (4.5) de l’année sur notre Mur des Étoiles, c’est dire à quel point la critique luxembourgeoise a adoré le film ! Jean-Pierre THILGES
Utopia – Kinepolis Kirchberg/Belval – Scala
MANK
Drame biographique et cinéphile; Réalisateur: David Fincher; avec Gary Oldman, Amanda Seyfried, Lily Collins, Tuppence Middleton, Arliss Howard, Charles Dance; Scénariste: Jack Fincher; Musique: Trent Reznor, Atticus Ross; USA 2020, 131 minutes.
Dans les années 1930, le scénariste Herman J. Mankiewicz, frère de Joseph L. Mankiewicz, écrit le scénario du film Citizen Kane. Sa relation avec le réalisateur Orson Welles sera tumultueuse durant la production du film…
- Un film de cinéphile pour cinéphiles, tourné dans un noir et blanc magnifique par David Fincher. Et au luxemoburg, nous avons une chance énorme de pouvoir découvrir MANK sur très grand écran avant la sortie sur Netflix en décembre, ce qui est rarement le cas pour les films du service de streaming. En ces temps de pénurie de nouveaux films, l’arrivée de MANK au cinéma (!) est comme la St. Nicolas, Noël, le Nouvel An et Pâques en même temps. Nos félicitations à ceux qui sont allés chercher le film ! (jpt)
- When you watch a biographical movie about an artist, the drama of creativity — the writing of “In Cold Blood,” the invention of funk — tends to be front and center. But in “Mank,” David Fincher’s raptly intricate and enticing movie about Herman J. Mankiewicz, the fabled screenwriter of ’30s and ’40s Hollywood, and how he wrote the script for “Citizen Kane,” the act of creation is just one of many things that flow by. That’s part of what gives the movie its uniquely atmospheric, at times tumultuous tone of you-are-there authenticity. “Mank” is a tale of Old Hollywood that’s more steeped in Old Hollywood — its glamour and sleaze, its layer-cake hierarchies, its corruption and glory — than just about any movie you’ve seen, and the effect is to lend it a dizzying time-machine splendor. (Owen Gleiberman/Variety)
- David Fincher has dreamed the life of Hollywood screenwriter Herman J Mankiewicz; the result looks gorgeous, and sounds gorgeous. It’s a swooning monochrome fabrication of exactly the kind of golden-age Hollywood picture of the 30s and 40s that Mankiewicz worked on, sometimes without billing, until he grabbed a chance to create an authentic masterpiece in 1941: Citizen Kane. He finally accepted a quarrelsome co-writing credit with Orson Welles, sharing with him the film’s one Oscar, for best original screenplay. Apart from everything else, Mankiewicz helped to create a cottage industry in the world of criticism: in a famous contrarian essay of 1971, Pauline Kael declared the praise for Citizen Kane really belonged with unsung Mankiewicz – thus tweaking the nose of certain macho-auteurist male critics. (Peter Bradshaw/The Guardian)
THE PERFECT CANDIDATE
Comédie dramatique ; Réalisatrice: Haifaa Al Mansour; avec Mila Alzahrani, Dae Al Hilali, Khalid Abdulrhim; Scénaristes: Haifaa Al-Mansour, Brad Niemann; Directeur/ Photo: Patrick Orth; Musique: Volker Bertelmann; Arabie Saoudite/Allemagne 2020, 105 minutes: Festival de Venise 2020.
Maryam est médecin dans la clinique d’une petite ville d’Arabie saoudite. Alors qu’elle veut se rendre à Riyad pour candidater à un poste de chirurgien dans un grand hôpital, elle se voit refuser le droit de prendre l’avion. Célibataire, il lui faut une autorisation à jour signée de son père, malheureusement absent. Révoltée par cette interdiction de voyager, elle décide de se présenter aux élections municipales de sa ville. Mais comment une femme peut-elle faire campagne dans ce pays ?
Note: MARY SHELLEY de Haifaa Al-Mansour (2017) avait été partiellement tourné à Luxembourg, en coproduction avec le Grand-Duché.
- Huit ans après le succès mérité de Wadjda (…) la cinéaste saoudienne revient avec un sujet qui lui tient à coeur : le statut des femmes dans un pays corseté par un patriat archaïque. Elle le fait, à avec légèreté et ironie, à travers l’aventure de Myriam. Notre coup de coeur ! (Voici) La mise en scène manque un peu de nerf mais pas le scénario, piquant et mélancolique, ni l’interprétation énergique de Mila Al Zahrani. (Nouvel Observateur) [Un] film attachant qui n’a de cesse de dénoncer des lois archaïques. (Positif) Drôle et sérieux à la fois, le film réussit à évoquer une réalité difficile à travers une fiction plaisante. Dommage qu’il rate le jour de l’élection, mal raconté… Mais Maryam et sa parfaite interprète, Mila Alzahrani, ont un charme fort, de bout en bout. (Télérama)
GARÇON CHIFFON
Drame; Réalisateur: Nicolas Maury; avec Nicolas Maury, Nathalie Baye, Arnaud Valois, Laure Calamy; Scénaristes: Nicolas Maury, Maud Ameline, Sophie Fillières; Directeur/Photo: Raphaël Vandenbussche; France 2020, 108 minutes; Festival de Cannes 2020, annulé)
Jérémie, la trentaine, peine à faire décoller sa carrière de comédien. Sa vie sentimentale est mise à mal par ses crises de jalousie à répétition et son couple bat de l’aile. Il décide alors de quitter Paris et de se rendre sur sa terre d’origine, le Limousin, où il va tenter de se réparer auprès de sa mère…
Nicolas Maury: “Le premier document, la base, c’est ma propre vie. Quand je suis arrivé à Paris, adolescent venant de mon Limousin natal, j’ai vécu une passion dévorante. Qui, comme toute passion amoureuse, était faite d’une jalousie envahissante. Et j’étais aussi abreuvé des grands classiques du genre. Proust d’évidence, très tôt, peut-être trop tôt, et Roland Barthes qui a écrit : “Comme jaloux je souffre quatre fois : d’être exclu, d’être agressif, d’être fou et d’être commun.”Je n’aime pas le stéréotype ordinaire du jaloux avec tous les clichés théâtraux qu’il véhicule, l’amant dans le placard, etc. J’aime par contre les gens qui montrent leurs inquiétudes. Au cinéma, c’est à peu près la même chose, les rôles les plus intenses sont des rôles de passionnés. Je crois que la jalousie est un puissant déchiffreur du monde, au sens où elle incite à vouloir avoir raison de ce qu’on imagine. Et le drame, si j’ose dire, c’est que le jaloux n’a pas forcement tort. Il se fait un film dans la tête et le truc de dingue c’est que très souvent le film a raison.(…) (Extrait du dossier de presse)
Exclusivité Ciné Scala
SCHWESTERLEIN
Drama; Regie, Drehbuch: Stéphanie Chuat, Véronique Reymond; mit Nina Hoss, Lars Eidinger, Marthe Keller, Jens Albinus: Kamera: Filip Zumbrunn; Musik: Chritian Garcia; Schweiz/Deutschland 2020, 99 Minuten; Intl. Filmfestspiele Berlin 2020.
Lisa vernachlässigt Job und Familie, um sich aufopferungsvoll um ihren kranken Bruder Sven zu kümmern. Beide sind eng mit dem Theater verbunden und können ohne die Bühne genauso wenig glücklich sein wie ohne einander. Gemeinsam geben sie sich Halt .Lange hat er nicht mehr auf der Bühne gestanden, in seiner Lieblingsrolle des Hamlet. Lisa nimmt die schwere Diagnose ihres Bruders nicht hin. Sie reist nach Berlin, spendet Blut, kümmert sich aufopferungsvoll um ihn. Svens Zustand verschlechtert sich jedoch zunehmend, die Mutter ist keine Hilfe, Lisa steht alleine da. Sie nimmt Sven mit zu ihrer Familie in die Schweiz, die Luftveränderung und Ruhe soll ihm helfen… (outnow.ch)
- Schwesterlein ist ein berührender Film, der durch das intensive Spiel der beiden Hauptdarsteller lebt. Die Schweizer Produktion mit Nina Hoss und Lars Eidinger ist eine Geschichte, die völlig normal und alltäglich wirkt, ohne Kitsch oder aufgesetztes Drama, bewegend und emotional. Das geht ans Herz und ist wunderbar gespielt – eine moderne Umsetzung von Hänsel und Gretel.. (Julia Stache/outnow.ch)
- Im Film arbeitet Sven, wie früher auch Lisa, an der Berliner Schaubühne – genau wie ihre Darsteller Nina Hoss und Lars Eidinger. Thomas Ostermeier spielt den Regisseur David, unter dem Eidinger – im Film wie in Wirklichkeit – den Hamlet spielt. Das macht den Film nicht nur zu einem Vexierbild der Realität, sondern auch zu einer Betrachtung über die Schauspielkunst und ihre Bedeutung für die Künstler. (Wenke Husmann/Zeit online)
Séance gratuite/Gratisvorstellung Ciné Utopia 19.11. à 19h
UNDINE *****
Drama; Regie, Drehbuch: Christian Petzold; mit Paula Beer, Franz Rogowski, Maryam Zaree; Kamera: Hans Fromm; Deutschland 2020, 90 Minuten; Offizielle Auswahl Berlinale 2020: Beste Darstellerin Paula Beer; London Intl Filmfestival 2020; Filmfestival Ghent 2020
Undine ist Historikerin, sie arbeitet als Museumsführerin in Berlin. Mit dem Humboldt Forum kennt sie sich aus, genauso wie mit der flinken Auswahl von Bluse und Kostüm. Schön ist sie ganz nebenbei, und ihre Art, Wissen über die auf Sumpfland gebaute Stadt zu vermitteln, ist so professionell wie anmutig. Und doch wandern ihre Blicke immer wieder hinüber ins Hof-Café des Stadtmuseums, um zu sehen, ob er da ist, noch da ist, wieder da ist, er. Aber Johannes geht, verlässt sie, und für Undine bricht eine Welt zusammen. Der Zauber ist zerstört …
Christian Petzold dichtet den Mythos von der geheimnisvollen Wasserfrau zum modernen Märchen in einer entzauberten Welt um. Seine Undine wehrt sich gegen die Ohnmacht der Verratenen und verliebt sich neu, in Christoph, der Tauchgänge in die versunkene Welt eines Stausees unternimmt. Mit traumwandlerischer Sicherheit holt Petzold den Sagenstoff ins Reich seines Kinos, das präzise Alltagsgesten mit dem Gespenstisch-Überrealen verbindet. Die Geschichte einer Liebe auf Leben und Tod, mühelos und grandios erzählt. Quelle: 70. Internationale Filmfestspiele Berlin (Katalog)
- Regisseur Christian Petzold erklärt „Undine“ zum ersten Teil einer geplanten Trilogie über Figuren der deutschen Romantik (auf das Element Wasser folgen demnach Luft und Erde). Aufschlussreich für seine moderne Adaption des Sagenstoffs sind vor allem die Schauplätze: Der neogotische Bau des Märkischen Museums in Berlin, wo Undine detaillierte Vorträge zur Stadtgeschichte hält, verankert ihre Figur in der romantischen Tradition. Vorherrschend ist allerdings die kühle Nachwende-architektur der Stadt, in der sich die junge Liebe behaupten muss. Selbst der idyllische Waldsee, in dessen Tiefen Christoph als Industrieschweißer arbeitet, ist in Wahrheit ein Stausee. Auch wenn der Verliebte dort immer wieder Undine zu begegnen scheint, bleibt der Wahrheitsgehalt des Mythos vage. Ist alles nur Einbildung? Petzold beschwört die magische Kraft der Liebe in einer entzauberten Welt. (Philipp Bühler/Vision Kino)