
Les vacances de Pâques sont le moment idéal pour sortir – enfin – la version luxembourgeois du chef d’oeuvre WOLFWALKERS ***** , que Tom Moore et Ross Stewart ont finement ciselé en collaboration étroite avec Melusine/352 à Contern au Luxembourg. Le film qui est absolument magnifique a une chance réelle de remporter l’Oscar du meilleur film d’animation en avril. Nos magiciens de l’animation sont désormais arrivés au même niveau de qualité que les studios Disney, Pixar et Ghibli…et ils méritent que leur bijou soit vu en salle par le plus grand nombre de spectateurs. La version luxembourgeosie sort ce mercredi un peu partout dans les pays.
Deux autres grands films méritent également toute votre attention cette semaine: NOMADLAND **** de Chloé Zhao, autre grand favori aux Oscars avec 6 nominations. et le documentaire français PETITE FILLE de Sébastien Lifshitz, qui a envoûté la critique en France, où le film n’a pas pu être montré dans les salles pour les raisons que l’on connaît. Chez nous, il sort mercredi à Utopia. Courez-y! Finalement, FUKUSHIMA 50 est une superproduction japonaise qui, de façon très réaliste, recrée la catastrophe nucléaire de Fukushima, qui a coûté cher au Japon en 2011, suite au tsunami dévastateur. Jean-Pierre THILGES
6 Nominations aux Oscars, 2 Golden Globes, Lion d’Or Venise
NOMADLAND ****
Docu-fiction; Réalisatrice, scénariste: Chloé Zhao; avec Frances McDormand, David Strathairn; Directeur/Photo: Joshua James Richards; Musique: Ludovico James Richards; USA 2020, 108 minutes.; Festivals de Venise (Lion d’Or), Toronto, LuxFilmFest; Golden Globes du meilleur drame, meilleure réalisatrice; 6 nominations aux Oscars.
Après l’effondrement économique de la cité ouvrière du Nevada où elle vivait, Fern décide de prendre la route à bord de son van aménagé et d’adopter une vie de nomade des temps modernes, en rupture avec les standards de la société actuelle. Elle conduit son vieux camping-car sur les autoroutes de l’Ouest américain, au gré de ses emplois saisonniers. Lorsqu’elle découvre une communauté de nomades partageant les mêmes valeurs qu’elle, elle met son cœur à nu. De vrais nomades incarnent les camarades et mentors de Fern et l’accompagnent dans sa découverte des vastes étendues de l’Ouest américain.
- Un très beau film entre documentaire et fiction qui réunit l’âme pionnière des Américains avec un portrait percutant de l’Amérique sous son Président le plus désastreux de l’histoire des États-Unis. Porté par une Frances McDormand bouleversante, le film élégiaque pourrait être l’équivalent moderne des RAISINS DE LA COLERE, que John Ford avait tourné en 1940 d’après John Steinbeck. Quatre étoiles! (jpt)
- “If you want to get more out of life,” advised Christopher McCandless, “you must lose your inclination for monotonous security and adopt a helter-skelter style of life that will at first appear to you to be crazy. But once you become accustomed to such a life you will see its full meaning and its incredible beauty.” That didn’t work out so well for McCandless, the subject of Jon Krakauer’s book-length look at the vagabond spirit, “Into the Wild”: He died alone in Alaska at the age of 24. But there are many who thrive by that same philosophy, which imbues every frame of director Chloé Zhao’s “Nomadland,” a romantic portrayal of life on the road that reaches toward the kind of enlightenment McCandless describes, without shying away from the potholes one inevitably hits in its pursuit. (Peter Debruge/Variety)
Nominatioun Oscar vum beschten Animatiounsfilm
WOLFWALKERS *****
Elo op Lëtzebuergesch
Animatiounsfilm; Regie: Tom Moore, Ross Stewart; mat de Stëmme bum Lina Raccogli, Mia Conter, Sascha Faber, Patricia breuer, Claude Humbert, Annette Schlechter, Jules Wernes, asw.; Dréibuch: Will Collins; Musek: Bruno Coulais; Irland/Lëtzebuerg/Frankräich 2020, 103 Minutten; Toronto Intl. Film Festival 2020, London Film, Festival 2020, LuxFilmFest 2021; nominéiert bei de Golden Globes, den Oscaren, den Annie Awards an de Bafta Awards.
An enger Zäit wou Aberglauben an Zauberei nach d’Virstellunge vun der Mënschheet beherrschen, reest dat jonkt Robyn Goodfellow mat sengem Papp, engem englesche Jeeër, an Irland, wou de Papp Juegd op déi lescht Wëllef maache soll. D’Robyn krut strikt Instruktioune ni baussent d’Mauere vun der Stad ze goen, ma well hatt och Jeeër gi wëll, wandert et eleng an de Bësch, wou et dem Mebh begéint, engem zimlech wëlle klenge Meedchen, dat zu engem Stamm gehéiert, vun deem gesot gëtt, d’Leit géife sech an der nuecht a Wëllef verwandelen…
- Et huet laang gedauert, ma endlech ass och déi Lëtzebuergesch Sproochfaassung vu WOLFWALKERS prett – se gouf beim Jang Linster zu Fréiseng gemaach a kënnt elo – pünktlech fir d’Ouschtervakanz – an all Kino am Land. Lëtzebuerg huet scho laang d’Reputatioun, datt hei exzellent Zeechentrickfilmer entstinn, a mer ware jo och scho méi wéi eng Kéier bei den Oscaren an den Cesare vertrueden, ma dës Kéier hunn d’Zauberer vu Melusine zu Contern, an Zesummenaarbecht mat Cartoon Saloon an Irland e Film fäerdeg bruecht, dee ganz, ganz, ganz héich am Pantheon vun der Animatiounskonscht steet: WOLFWALKERS ass e Meeschterwierk, dat séngesgläiche sicht a weltwäit vun der Kritik gefeiert gouf an ëmmer nach gëtt. Apple TV huet de Film kaf, ma Lëtzebuerg ass eent vun de rare Länner op der Welt, wou een en och um groussen Ecran am Kino kucke kann. Dee Privileeg sollt een sech net entgoe lossen, well WOLFWALKERS ass mat dat Besccht, wat de Weltkino ze bidden huet. Hei hault de Roude Léiw zesumme mat de Wëllef an den Oscar kéint am Abrëll derbäi eraussprangen. 5 Stären, awer nëmme well mer der net méi zur Verfügung hunn. (Jean-Pierre Thilges)
PETITE FILLE
Documentaire; Réalisateur: Sébastien Lifshitz; France/Danemark 2020, 80 minutes.
Sasha, un jeune garçon de 7 ans, se vit comme une petite fille depuis l’âge de 3 ans. Le film suit sa vie au quotidien, le questionnement de ses parents, de ses frères et sœur, tout comme le combat incessant que sa famille doit mener pour faire comprendre sa différence. Courageuse et intraitable, Karine, la mère de Sasha, mène une lutte sans relâche portée par un amour inconditionnel pour son enfant…
- Magistral, passionnant, bouleversant, les adjectifs en viendraient à manquer pour qualifier la réussite de Petite fille. À partir d’un portrait sur la différence, Sébastien Lifshitz a l’intelligence de toucher à une humanité dans ce qu’elle a de plus universelle, et s’affirme définitivement comme l’un des meilleurs documentaristes en activité. Si vous ne pleurez pas devant son dernier chef-d’oeuvre, c’est que vous êtes mort à l’intérieur. (Ecran Large) “Petite Fille” n’est pas un documentaire militant, mais il évoque les nombreux problèmes de société […] Petite Fille n’est pas un reportage journalistique, mais du cinéma. Tout y est filmé avec réflexion (on appelle ça la mise en scène). […] un film bouleversant, devant lequel quiconque ne verse pas une larme devrait être considéré comme un sociopathe dangereux. Cette enfant, Sasha, c’est nous tous·tes. (Les Inrockuptibles) Petite fille chemine lentement vers son personnage éponyme, par étapes, mettant d’abord en avant la forêt touffue des doutes maternels puis nichant en son milieu, point d’orgue de clarté verbale et d’émotion, la première consultation chez une pédopsychiatre spécialiste de la question. (Cahiers du Cinéma) C’est avec infiniment de délicatesse et d’empathie que Sébastien Lifshitz place sa caméra à la hauteur de cette vraie héroïne d’aujourd’hui, dont les regards, les espoirs, les doutes et les découragements sont accompagnés par une caméra à la fois discrète et immersive […]. (Positif)
Exclusivité Salles CDAC
FUKUSHIMA 50
Film catastrophe;Réalisateur: Setsurõ Wakamatsu; avec Koichi Sato, Ken Watanabe; Scénariste: Naohiko Ninomiya, basé sur des faits réels; Directeur/Photo: Shoji Ehara; Musique: Taro Iwashiro; Japon 2020, 122 minutes.
Mars 2011, un tsunami et un séisme ravagent le nord-est du Japon entraînant la catastrophe nucléaire de Fukushima. En plein coeur de l’incident de la centrale nucléaire, cinquante travailleurs courageux ont risqué leur vie en restant sur place, à l’usine, afin d’empêcher la destruction totale des réacteurs en surchauffe pour minimiser les dégâts…
- Based on a non-fiction book by Ryusho Kadota that compiled more than 90 interviews with everyone from plant rank-and-filers to former Prime Minister Naoto Kan, the story has life-or-death drama, with workers struggling to open vents as their allotted minutes in radiation hot zones tick by. (…) Does the film fudge or elide facts? I will leave detailed answers to experts, but other than not naming certain names, “Fukushima 50” strives, boldly for a mainstream film, to tell certain home truths, from the profits-first mindset of the plant’s operators to the panic and confusion that, unseen by the general public, nearly overwhelmed workers when plant roofs blew sky high. That they went on to avert a Chernobyl-like apocalypse is why I can still write this review in Tokyo instead of a thankfully never-used evacuation zone. Or why I can write it at all. (Mark Schilling/ Japan Times)