Allez, le foot est presque terminé et – oh joie, oh joie – le cinéma reprend du poil de la bête. Notre très, très, très grand chouchou de la semaine est une (chut!) comédie musicale, IN THE HEIGHTS de Jon M.Chu et Lin-Manuel Miranda, qui va vous redonner des couleurs, j’en suis sûr. Si cependant, vous n’aimez pas la joie de vivre latino en “song and dance”, et si vous carburez plutôt pour l’univers Marvel, BLACK WIDOW de Cate Shortland sera sans doute votre tasse de vodka. L’animation est aus rendez-vous avec THE CROODS: A NEW WORLD et SHORTY UND DAS GEHEIMNIS DES ZAUBERRIFFS, tandis qu’un bon KINDRED et un moins bon film d’épouvante TEDDY vont essayer de vous donner la chair de poule. FAST AND FURIOUS 9 sort en avant-premières et le LuxFilmFest Lab présente THE ASSISTANT, qui s’inspire de l’afffaire Harvey Weinstein. Si parmi tous ces films, il n’y a rien qui vous intéresse, faudra aller voir ailleurs. Jean-Pierre THILGES
IN THE HEIGHTS
Comédie musicale; Réalisateur: Jon M. Chu; avec Anthony Ramos, Leslie grace, Corey Hawkins, Melissa Barrera, Jimmy Smits; Scénariste: Quiara Alegira Hudes, basé sur la comédie musicale de Lin-Manuel Miranda; Directeur/Photo: Alice Brooks; Musique, chansons: Lin-Manuel Miranda; USA 2021, 143 minutes; Tribeca Film Festival 2021.
Dans le quartier Washington Heights, à la pointe nord de Manhattan, vit une communauté latino-américaine tissée et serrée. Usnavi, un propriétaire de dépanneur épris de la jolie jeune femme travaillant dans le salon de beauté voisin qui, elle, rêve de devenir designer, s’apprête à quitter New York pour la République dominicaine, sa patrie natale. Pendant ce temps, Nina, une amie d’enfance d’Usnavi, revient dans le quartier après sa première année d’université. La jeune femme se sent coupable de voir son père investir tout ce qu’il possède dans ses études alors qu’il tire le diable par la queue. Devrait-elle tout abandonner et revenir auprès des siens? (Synopsis: cinoche.com)
- Ceux qui me connaissent, connaissent également ma prédilection enthousiaste pour le genre de la comédie musicale, un genre cinématographique qui – hélas – ne fait pas l’unanimité parmi les cinéphiles, surtout ceux des générations plus récentes. N’empêche que, depuis le succès inattendu de LA LA LAND, la comédie musicale – n’en déplaise à certains – reprend du poil de la bête, puisque même Steven Spielberg s’est lancé sur un remake de WEST SIDE STORY qui sortira à Noël. IN THE HEIGHTS, dont la bande-annonce hyper-dynamique donne déjà envie, est l’adapation cinématographique du premier grand succès scénique de l’auteur du mythique HAMILTON, succès universel que nous avons dégusté sur scène à Londres, et que vous pouvez découvrir sur Disney +. Si vous êtes – comme moi – “song and dance man (or woman)”, ruez vous sur le cinéma le plus proche programmant IN THE HEIGHTS dès mercredi – c’est LE FILM qu’il nous faut pour sortir de la mouise épidémiologique. Et si ce n’est que pour nous prouver que nous ne sommes pas morts, et que nous avons toujours “le rythme dans le sang”. Que ceux qui n’aiment pas la comédie musicale restent chez eux et continuent à broyer du noit. Ou à regarder le foot! (jpt)
- Before “Hamilton,” there was “In the Heights,” the revolutionary Tony-winning hip-hop musical that put Lin-Manuel Miranda — and the northern tip of Manhattan — on Broadway’s map. Though just 20 minutes from the Great White Way by train, the predominantly Dominican neighbourhood might as well have been the North Pole for most New Yorkers (“I’ve never been above 96th Street,” squeals a lost hipster in the first number) until their eyes were opened by Miranda’s electrifying show, which follows a cluster of first-generation immigrants from Puerto Rico, Cuba and the D.R. over several scorching summer days in the way-uptown barrio. Now, thanks to this eye-popping big-screen adaptation from “Crazy Rich Asians” director Jon M. Chu, the rest of the country can join in the festivities, a come-one-come-all block party in honor of the Latino immigrant experience. “In the Heights” was always an upbeat and joyful show, as well as an inspiration in the representation department: It featured Latinos playing Latinos, singing in intricate, rapid-fire rhymes peppered with Spanish expressions and references to Caribbean culture — the food, the fashion and above all, the music. (Peter Debruge/Variety)
BLACK WIDOW
Aventures fantastiques; Réalisatrice: Cate Shortland; avec Scarlett Johansson, Florence Pugh, Rachel Weisz, Ray Winstone, William Hurt; Scénariste: Eric Pearson; Directeur/ Photo: Gabriel Beristain; Musique: Lorne Balfe; USA 2021, 133 minutes.
Natasha Romanoff, alias Black Widow, voit resurgir la part la plus sombre de son passé pour faire face à une redoutable conspiration liée à sa vie d’autrefois. Poursuivie par une force qui ne reculera devant rien pour l’abattre, Natasha doit renouer avec ses activités d’espionne et avec des liens qui furent brisés, bien avant qu’elle ne rejoigne les Avengers.
- Après avoir été reporté plusieurs fois suite aux différentes vagues de la pandémie, les fans des épopées Marvel se réjouiront que le nouveau volume de la saga sans fin soit ENFIN disponible sur grand écran. En espérant que les amateurs de ce genre de sauterie sortent ENFIN de leur torpeur biblique pour venir repeupler les salles qui en ont bien besoin. Le critique de Variety semble d’ailleurs avoir apprécié. (jpt)
- A superhero movie that’s grittier, more layered with feeling, than you expect. In her first stand-alone saga, Scarlett Johansson invests the famous fighter with an interior power. (Variety)
THE CROODS – A NEW AGE
Animarion numérique; Réalisateur: Joel Crawford; avec les voix (v.o.) de Nicolas Cage, Emma Stone, Ryan Reynolds, Catherine Keener, Cloris Leachman, Peter Dinklage; Scénaristes: Kevin & Dan Hageman, Paul Fisher, Bob Logan; Musique: Mark Mothersbaugh; USA 2020, 95 minutes.
La famille Croods a survécu à sa juste part de dangers et de catastrophes, parvenant même à éviter la fin du monde. Alors qu’elle est épuisée et affamée, la meute découvre l’existence d’un lieu idyllique qui répond à tous ses besoins. Ce paradis a été construit par une autre famille d’humains, les Betterman. Ces derniers tâcheront de convaincre les Croods que leur manière moderne de vivre est mieux que la leur. Comme la tension monte entre les deux familles, une nouvelle menace propulsera les deux clans dans une aventure épique qui les forcera à embrasser leurs différences et à s’épauler dans l’adversité. (Synopsis: cinoche.com)
- For all its hyper-caffeinated energy and irreverence, the movie reduces to a relatively simple, square message: The family that sleep-piles together stays together. But scratch away at the prehistoric setup, and one might find an ugly parody of the cultural divide racking America in the year 2020, as a belligerent political divide finds the country torn between Croods and self-anointed (yet hypocritical) Bettermans. Is the movie trying to appeal to one tribe or the other? Might such a fable serve to bring the two parties together? Sure, that could happen, but this is “The Croods” we’re talking about. We should be grateful for a DreamWorks toon that doesn’t resort to fart jokes — which is one small sign of progress already. (Peter Debruge/Variety)
KINDRED (aka FAMILY TIES)
Film d’épouvante; Réalisateur: Joe Marcantonio; avec Tamara Lawrance, Fiona Shaw, Jack Lowden; Scénaristes: Joe Marcantonio, Jason McColgan; Directeur/Photo: Carlos Catalan; Musique: Natalie Holt, Jack Halama; GB 2020, 101 minutes.
Charlotte, future mère, s’effondre lorsqu’elle apprend que son petit ami vient de mourir brutalement dans un accident. Elle se réveille dans la famille de Ben, un manoir en ruines au milieu de nulle part. Toute sa famille est déterminée à s’occuper d’elle, au moins jusqu’à ce que son bébé vienne au monde. Charlotte va accepter leur aide, mais elle commence petit à petit à avoir des doutes sur leurs intentions et sa suspicion grandit…
- Horror doesn’t need to be fantasy, and when it isn’t you can feel like it’s out to spook you without cheating. “Kindred” is a demonstration of how a naturalistic horror film can be derivative, in the most flagrant and shameless way, and still work.The director, Joe Marcantonio (it’s his first feature), has laced together “Rosemary’s Baby” and “Get Out,” and he’s done it so obviously that you keep ticking off the moments and concepts the film reminds you of. “Kindred” is an infinitely lesser movie than “Rosemary’s Baby” or “Get Out,” yet on a minimalist indie level that’s more about pressure-cooker suspense than mystery, it jolts you along. Marcantonio, who co-wrote the script, knows how to raise your pulse without tricks, and how to create atmosphere out of the barest of bones. (Owen Gleiberman/Variety)
TEDDY **
Comédie d’épouvante; Réalisateurs, scénaristes: Ludovic et Zoran Boukherma; avec Anthony Bajon, Ludovic Torrent, Christine Gautier, Noémie Lvovsky; Directeur/Photo: Augustin Barbaroux; Musique: Amaury Chabauty; France 2020, 89 minutes; Festival de Cannes 2020 (annulé), Luxfilmfest 2021.
Dans les Pyrénées, un loup attise la colère des villageois. Teddy, 19 ans, sans diplôme, vit avec son oncle adoptif et travaille dans un salon de massage. Sa petite amie Rebecca passe bientôt son bac, promise à un avenir radieux. Pour eux, c’est un été ordinaire qui s’annonce. Mais un soir de pleine lune, Teddy est griffé par une bête inconnue. Les semaines qui suivent, il est pris de curieuses pulsions animales…
- Alors que certains (pas tous, loin de là) critiques français ont flippé sur ce (tout petit) film de genre made in France, le mélange entre horeur et comédie ne nous a guère impressionnés, mis à part quelques jolies trouvailles de mise en scène. (jpt)
- À travers l’histoire d’une transformation en loup-garou dans une bourgade rurale des Pyrénées, le film de Ludovic & Zoran Boukherma démontre à qui en douterait encore qu’une partie de l’avenir du cinéma français passera par le film de genre. (Les Fiches du Cinéma) Une approche audacieuse du film de monstres où la cocasserie fraye avec la critique sociale et qui confirme le talent du duo de réalisateurs formé par les frères Boukherma. (Les Inrocks) Sans jamais s’apitoyer, avec un humour trempé dans l’encrier du désespoir, les jeunes réalisateurs de 29 ans, issus de l’École de la Cité, fondée par Luc Besson, livrent un prototype de film de genre à la française, hanté par des enjeux sociétaux du XXIe siècle — retour à la nature, terrorisme…(Télérama) Les deux cinéastes Ludovic et Zoran Boukherma hésitent entre les genres – un peu fantastique, beaucoup comédie. Le second sabote le premier au point que les irruptions de scènes inquiétantes semblent grotesques. (Libération)
LuxFilmFest Lab
THE ASSISTANT
Drame; Réalisatrice, scénariste: Kitty Green; avec Julia Garner, Matthew MacFadyen, Makenzie Leigh; Directeur/Photo: Michael Latham; Musique: Tamar Kali; USA 2019, 87 minutes; Telluride 2019, Sundance 2020.
Jane, une jeune diplômée qui rêve de devenir productrice, vient d’être engagée comme assistante d’un puissant dirigeant, nabab du divertissement. Sa journée type ressemble à celle de toutes les autres assistantes : faire du café, remettre du papier dans le photocopieur, commander à déjeuner, organiser des voyages, prendre les messages. Mais au fil de cette journée, Jane se rend progressivement compte des abus insidieux qui découlent de tous les aspects de sa position et qu’elle n’avait pas anticipés…
Le développement du film débute en 2017. La réalisatrice Kitty Green travaillait alors sur un long-métrage documentaire traitant de « l’inconduite » sexuelle sur les campus universitaires. Au même moment, une série de témoignages fracassants sur des agressions sexuelles était révélée. Le mouvement #MeToo était né et Kitty Green trouvait le sujet de son premier film: non pas les méfaits d’une seule personne, mais ceux d’un système bien ancré qui permit de dissimuler des crimes sexuels. Basé sur des recherches approfondies et des centaines d’entretiens avec des employé.e.s de plusieurs secteurs, The Assistant est une histoire fictive qui aborde l’un des problèmes les plus destructeurs du monde du travail d’aujourd’hui.
- La réalisatrice australienne Kitty Green […] frappe fort avec ce film post-#metoo, qui s’en prend directement au climat de travail toxique qui règne dans les maisons de productions de films aux États-Unis. […] [La réalisatrice] réussit à montrer avec une certaine maestria la quadrature du cercle dans laquelle les femmes sont trop souvent prises. […] Un film qui met en lumière les dérives d’un système pourri de l’intérieur. (Jean Siag, La Presse)
- It’s a woefully familiar situation when the dramatic arts try to engage with current events, only to falter because they arrive before audiences are willing to confront the real-deal traumas they seek to explore. “Too soon,” say the critics, as if engaged filmmakers were just a bunch of ambulance-chasing opportunists. But in the case of Australian director Kitty Green’s “The Assistant” — an exasperatingly low-key look at gender dynamics in the workplace that began as an exposé of sexual misconduct on college campuses and morphed into a commentary on the Harvey Weinstein scandal — the world is more than ready, and it’s more a case of “too little, too late.” Yes, society must push itself to understand how an entire industry could ignore — much less accept — predatory and misogynistic practices. But we can’t pretend that the evidence wasn’t hidden in plain sight. More daring films than this have addressed the subject at least as far back as 1924’s single-reel silent “The Casting Couch,” boiling up to overt critique in films such as “The Lonely Lady” and “Phantom of the Paradise.” In 2000, Asia Argento released “Scarlet Diva,” which included a scene in which an overweight director pressures an actress to give him a massage in his hotel room. This is no time for subtlety, and yet Green’s film feels so restrained, you’d think she was afraid of being sued for slander. (Peter Debruge/ Variety)
Salles Cinextdoor
SHORTY UND DAS GEHEIMNIS DES ZAUBERRIFFS
Digitaler Animationsfilm; Regie: Peter Popp; mit den Stimmen von Dirk Petrick, Veronica Ferres, Emilia Schüle, Andreas Bourani, Hannes Jaenicke; Drehbuch: Peter Popp, Bela und Oliver Huzly; Musik: Daniel Requardt, Stephan Schalens; Deutschland 2021, 66 Minuten.
Der rote Barsch Shorty, seine Schwester Indigo und sein bester Freund, der Sägefisch Jake, leben gemeinsam in einem idyllischen Korallenriff. Bis eines Tages ein Schleppnetz das gesamte Korallenriff verwüstet und die drei zu Heimatlosen macht. Shorty, Jake und Indigo bleibt nichts anderes übrig, als sich im großen, weiten Ozean auf die Suche nach einer neuen Bleibe zu machen. Also ziehen sie los. Dabei begegnen sie vielen anderen Bewohner*innen des Meeres. Eine davon, die Oktopus-Dame Oana, erzählt ihnen vom geheimnisvollen Zauberriff, das sicher vor Menschen ist und in dem alle Fische willkommen sind und unbeschwert leben können. Also machen sich Shorty und seine Freunde in der Hoffnung auf ein neues Leben auf die Suche nach diesem Zauberriff.