10 nouveaux films cette semaine, et c’est une programmation un peu fourre-tout. Mais nous avons déjà vu deux des films prévus et ils sont exceptionnels: GUNDA **** de Victor Kossakovsky est un film en noir et blanc et sans paroles…et une des oeuvres majeures de cette année, tandis que Naomi Kawase signe, avec TRUE MOTHERS/ASA GA KURU ****, un film absolument déchirant. PASSION SIMPLE de Danielle Arbid arrive du Festival de Cannes 2020 (annulé), tandis que I CARE A LOT de J.Blakeson s’annonce comme une comédie très, très noire qui a d’ailleurs récolté de bonnes critiques. Nous ne savons pas trop quoi penser de FREE GUY de Shawn Levy, la bande-annonce nous ayant fait peur, même si l’idée de base du scénario paraît intéressante. Pour ce qui est du reste de l’offre, ESCAPE ROOM 2: NO WAY OUT, KAISERSCHMARRNDRAMA et C’EST QUOI, CE PAPY ?! ne nous inspirent guère confiance, mais c’est à vouzs de faire votre choix. Finalement, si vous êtes plutôt incliné direction “Bollywood”, PUAADA pourrait faire votre bonheur. Jean-Pierre THILGES
GUNDA ****/Victor Kossakovsky
Drame animalier; Réalisateur: Viktor Kosakovsky; avec Gunda; Scénairtes: Viktor Kosakovsky, Ainara Vera; Directeurs/Photo: Viktor Kosakovsky, Egil Haskjold Larsen; Norvège/UDSA 2020, 93 minutes, noir et blanc; Sélection officielle LuxFilmFest 2021.
Gunda est une truie, une parmi des centaines de millions dans le monde entier. Elle vit dans une ferme en Norvège, s’occupe de ses petits et partage le pâturage avec quelques poules et un petit troupeau de vaches. Ils vaquent tous à leurs occupations quotidiennes, ils picorent, broutent et se roulent dans la boue, ils attrapent des vers et chassent les mouches. Mais à quoi pensent-ils ?
- Ce film d’une beauté foudroyante toute simple, en noir et blanc, sans un mot de dialogue ni de commentaire, sans musique, sans chichics de mise en scène, m’a fait pleurer…de joie, d’émotion, de tristesse, de bonheur, de malheur. C’est un film qui se mérite, puisqu’on n’y voit rien d’autre que la vie qui se déroule, paisible, merveilleuse, envoutante, enjouée, espiègle…et d’une folle violence. je ne vous en dirai pas plus. GUNDA est tout simplement un des très grands films de l’année. 4 étoiles !
- « Ce film éclectique sans dialogues de Victor Kossakovsky observe le quotidien des animaux de la ferme à travers d’exquises images en noir et blanc […] La décision de filmer en noir et blanc nous indique d’emblée que le récit suivra le style des premières années du cinéma, quand c’était les images qui racontaient l’histoire. Le spectateur doit faire preuve d’imagination et de coopération s’il veut pouvoir la reconstituer à partir des images, il doit chercher les indices qui donnent à la fois le thème et le message du film. » Keleem Aftab, Cineuropa, 23/02/2020
- Plus d’un milliard de porcs et de vaches, ainsi que plus de 20 milliards de poulets sont élevés par des sociétés industrialisées. Nous sommes tous conditionnés à ignorer leur sensibilité et à les considérer comme des ressources passives. En soutenant le regard d’un cochon, en écoutant le doux meuglement d’une vache ou en observant une poule battre de ses ailes, ce portrait intime signé Victor Kossakovsky met en évidence l’individualité animale et nous amène à réfléchir sur notre propre comportement humain et sur l’idée que nous sommes uniques avec notre propre capacité émotionnelle, notre conscience et notre volonté. (Catalogue LuxFilmFest 2021)
TRUE MOTHERS (Asa ga Kuru) ****/Naomi Kawase
Drame familial; Réalisatrice: Naomi Kawase; avec Arata Iura, Izumi Takahashi, Aju Makita; Scénaristes: Naomi Kawase, Izumi Takahashi, d’après le roman de Mizuki Tsujimura; Directeur/Photo: Yuta Shibuya, Naoki Sakakibara; Musique: Akira Kosemura, An Ton That Japon 2020, 140 minutes; Festival de Cannes 2020 (annulé), Toronto Intl. Film Festival 2020, nommé pour l’Oscar du meilleur film étranger 2021.
Satoko et son mari sont liés pour toujours à Hikari, la jeune fille de 14 ans qui a donné naissance à Asato, leur fils adoptif. Aujourd’hui, Asato a 6 ans et la famille vit heureuse à Tokyo. Mais Hikari souhaite reprendre le contact avec la famille, elle va alors provoquer une rencontre…
- Un drame familial absolument bouleversant, mis en scène par une réalisatrice japonaise au don d’observation extraordinaire. À ne manquer sous aucun prétexte. Quatre étoiles !
- A travers l’histoire, romanesque et bouleversante, d’un couple ayant adopté un garçonnet que sa mère biologique cherche à rencontrer, elle dénonce l’hypocrisie morale de son pays et adopte la forme documentaire quand elle s’immerge dans un refuge pour jeunes mères célibataires. (Le Nouvel Observateur) Naomi Kawase s’empare, avec une finesse mélodieuse plutôt qu’un brio tape-à-l’œil, du sujet de l’adoption, et livre, avec “True Mothers”, un superbe film – au montage incroyable, à l’écriture délicate, au rythme entêtant et à la puissance indéniable. (Les Fiches du Cinéma) Entre douleurs et dilemmes, la réalisatrice japonaise livre un récit aux contours autobiographiques d’une efficacité sobre. (Les Inrocks)
PASSION SIMPLE/Danielle Arbid
Drame romantique; Réalisatrice: Danielle Arbid; avec Laetitia Dosch, Serge Polunin, Lou-Teymour Thion; Scénaristes: Danielle Arbid, d’après le roman d’Annie Enaux; Directeur/Photo: Pascale Granel; France 2021, 99 minutes; Sélection officielle Cannes 2020 (annulé)
À partir du mois de septembre l’année dernière, je n’ai plus rien fait d’autre qu’attendre un homme : qu’il me téléphone et qu’il vienne chez moi. Tout de lui m’a été précieux, ses yeux, sa bouche, son sexe, ses souvenirs d’enfant, sa voix…
Vous souvenez-vous de la première fois que vous avez lu “Passion Simple” d’Annie Ernaux ?
Danielle Arbid: Ce livre, je l’ai longtemps eu dans ma poche. J’avais la sensation qu’il m’appartenait et je l’offrais à tous les gens qui tombaient amoureux autour de moi. Il faisait un état des lieux parfait, précis et merveilleux de la passion amoureuse. Il en exposait les syndromes, un peu à la manière de George Perec… Même si je ne l’ai lu qu’en Folio des années après, je me souviens très bien d’avoir vu à sa sortie, en 1991, une affiche du beau visage d’Annie Ernaux avec une accroche du style « Une femme amoureuse d’un Russe ». Regarder ce visage amoureux, presque vulnérable, fragile, c’était une forme de communication indirecte entre nous deux au point de me demander à quoi pouvait bien ressembler le mien à ce moment- là… car j’avais lu Passion Simple parce que j’étais dans le même état qu’elle. (Dossier de presse)
I CARE A LOT/J. Blakeson
Comédie noire; Réalisateur, scéanriste: J. Blakeson; avec Rosamund Pike, Eiza Gonzalez, Dianne Wiest, Peter Dinklage; Directeur/Photo: Doug Emmett; Musique: Marc Canham; USA 2020, 118 minutes; Totonto Intl. Film Festival 2020.
Marla Grayson est une tutrice réputée spécialisée auprès d’individus âgés et riches. Aux dépens de ces derniers, elle mène une vie de luxe. Mais sa prochaine victime s’avère avoir de dangereux secrets. Marla va devoir utiliser son esprit et sa ruse si elle souhaite rester en vie…
- Alors que le film est parti directement sur Netflix en France, le public luxembourgeois aura la chance de pouvoir découvrir cette comédie très noire et cynique sur grand écran. Espérons qu’il en profitera. (jpt)
- Dans un film bien ficelé et archicynique, Rosamund Pike interprète une arnaqueuse faisant les poches de personnes âgées. Un thriller qui mime le féminisme et jubile de ses outrances. (Libération) “I Care a Lot” aura offert le spectacle d’une comédie noire saturée de couleurs et de vilains propos, chargée de rebondissements improbables et de thématiques appuyées (notamment sur le féminisme) mais qu’un malin dosage et une belle maîtrise de la mise en scène parviennent à maintenir sur la crête et à rendre jubilatoire. (Le Monde) Invraisemblable mais terriblement fun ! (Télérama)
- “I Care a Lot” is a sleekly unnerving thriller. It’s built around a scam just plausible enough to give you pause, and a protagonist who’s so efficient in her diabolical ruthlessness that you can scarcely take your eyes off her vicious amoral glow. Rosamund Pike, in killer suits and a bob so precise it looks like a blonde helmet sliced with a laser, plays Marla Grayson, a conservator who’s really a con artist. (Variety)
FREE GUY/Shawn Levy
Comédie; Réalisateur: Shawn Levy; avec Ryan Reynolds, Jodie Comer, Joe Keery, Channing Tatum, Taika Waititi; Scénariste: Matt Lieberman, Zak Penn; Directeur/Photo: George Richmond; Musique: Christophe Beck; USA 2020, 115 minutes.
Guy est un personnage de Free City, un jeu vidéo qui attire des millions de participants du monde entier. Grâce à un algorithme unique et complexe, il développe une intelligence artificielle et découvre qu’il habite un cyberespace. Inspiré par ses sentiments pour la charmante Millie, il se révolte contre les règlements qui régissent son existence routinière. En perte de contrôle sur son destin, les créateurs de son univers virtuel décident de l’éliminer…
- Un Ryan Reynolds ne vient jamais, surtout en pandémie, puisque son HITMAN 2 (qui nous a fait bien rigoler) est toujours à l’affiche. L’idée d’un personnage de jeu vidéo qui se révolte contre son sort et ses concepteurs n’est pas faite pour nous déplaire, mais la bande-annonce extrêmement frénétique nous a fait peur. Faudra voir ce que ça donne…le critique du Hollywood Reporter (ci-dessous) semble avoir aimé. (jpt)
- Free Guy may be the most entertaining video-game-inspired movie yet. That’s the good news. The bad news is that Free Guy may be the most entertaining video-game-inspired movie yet. Anyone who’s seen any of Hollywood’s many previous efforts in the genre will know what that means. I’m not referring to the myriad direct film adaptations including the Resident Evil, Lara Croft or Street Fighter films, but rather such labored cinematic meta-commentaries on virtual worlds as Tron, Wreck-It Ralph and Pixels. Shawn Levy’s new adventure-comedy starring Ryan Reynolds rises above the latter camp, and passionate gamers will delight in its non-stop delivery of in-jokes and Easter eggs. Those unfamiliar with such terms as “open-world” and “NPC” (non-player character) are likely to be less amused, although Reynolds’ boundless appeal, the frequently witty screenplay and expertly rendered technical aspects make the film enjoyable summer frivolity. (Frank Scheck/Hollywood Reporter)
ESCAPE ROOM 2: TOURNAMENT OF CHAMPIONS/Adam Robitel
Film d’épouvante; Réalisateur: Adam Robitel; avec Taylor Russell, Logan Miller, Indya Moore, Holland Roden; Scénaristes: Will Honley, Maria Melnik, Daniel Tuch, Oren Uziel; Directeur/Photo: Marc Spicer; Musique: Brian Tyler, John Carey; USA 2021, 88 minutes.
Zoey a failli perdre la vie dans des salles mortelles construites par le mystérieux Minos. Elle s’en est échappée de justesse, secourant Ben qui est devenu son meilleur ami. Malheureusement, personne ne veut la croire. Surtout pas sa psy qui lui ramène constamment sur le tapis la disparition de sa mère et sa peur de prendre l’avion. Afin de prouver ses dires, Zoey et Ben mettent le cap sur New York, se retrouvant malgré eux dans de nouveaux pièges en compagnie de quelques survivants de ces jeux dangereux. Les énigmes sont nombreuses, le temps est compté et qui sait comment sortir vivant de ces labyrinthes ? (Synopsis: cinoche.com)
- This follow-up immediately announces itself as aiming no higher than strict franchise “more of the same”-ness, beginning with a recap of prior events and ending with a de facto kickoff for No. 3. Audiences seeking disposable summertime entertainment will find it certainly meets basic expectations, further amping up the unoriginal original’s hectic, video game-like PG-13 thrills. But with breathless pacing its only real distinction, and zero attention to clever intricacies, character development or background mythology (…) , “Escape Room” is boxing itself into being one of the most charmless, least intriguing big-screen action franchises going. (Dennis Harvey/Variety)
KAISERSCHMARRNDRAMA/Ed Herzog
Kriminalkomödie; Regie: Ed Herzog; mit Sebastian Bezzel, Simon Schwarz, Lisa Maria Potthoff, Eisi Gulp; Drehbuch: Stefan Betz, Ed Herzog, nach dem Roman von Rita Falk; Kamera: Stephan Schuh; Musik: Martin Probst; Deutschland 2021, 92 Minuten; FilmFest München 2021.
Einmal mehr hat der Provinzpolizist Franz Eberhofer alle Hände voll zu tun: Er muss nicht nur den Mord an der Schwester des Pfarrers aufklären, die als Webcam-Stripperin arbeitete, sondern sich auch noch um seinen besten Freund Rudi kümmern. Der nämlich sitzt nach einem Unfall vorläufig im Rollstuhl – und gibt natürlich Franz die Schuld an der Misere. Damit nicht genug, hat seine Dauerfreundin Susi sich ebenfalls eine “Überraschung” einfallen lassen: zusammen mit Franz‘ verhasstem Bruder Leopold will sie neben dem Eberhofer-Hof ein Doppelhaus bauen, ein Vorhaben, das nicht nur Franz ein Dorn im Auge ist, sondern auch seinem Vater. Als dann auch noch eine zweite Leiche auftaucht, befürchtet Eberhofer, dass ein Serienmörder in Niederkaltenkirchen umgehen könnte…
- KAISERSCHMARRNDRAMA ist die bereits siebte Verfilmung eines erfolgreichen Regionalkrimis aus der Feder von Rita Falk. Und erneut haben die Macher*innen rund um Regisseur Ed Herzog und seinem Co-Autor Stefan Betz bewiesen, wieviel komisches Potenzial in dem Figurenpersonal rund um den kultigen Dorfpolizisten Franz Eberhofer liegt. (…) Die Mixtur aus Krimi und Komödie funktioniert, auch weil der eigentliche Fall gar nicht im Vordergrund steht. Es geht vielmehr um die skurril-absurden Verwicklungen und die verschrobenen Nebenfiguren, die mit liebevollem Augenzwinkern gezeichnet werden. Das typisch Bayerische ist allgegenwärtig, aber auch hier wird selbstironisch mit Klischees gespielt, ohne diese ins Lächerliche zu ziehen. (FBW Wiesbaden)
C’EST QUOI CE PAPY ?! /Gabriel-Julien Laferrière
Comédie; Réalisateur: Gabriel Julien-Laferrière; avec Chantal Ladesou, Patrick Chesnais, Julie Gayet, Thierry Neuvic; Scénaristes: Gabriel Julien-Laferrière, Sébstien Mounier; Directeur/Photo: Cyrill Renaud; Musique: Frédéric Fortuny, Da Silva Fortuny; France 2021, 103 minutes.
Aurore, la plus déjantée des mamies fait une chute spectaculaire lors d’une danse endiablée. Elle perd la mémoire et se retrouve en convalescence dans une maison de repos. Elle ne parle que d’un mystérieux Gégé…qui pourrait être son amour de jeunesse et lui faire retrouver toute sa tête. Ses sept petits enfants décident de faire le mur pour faire évader leur mamie. Ils partent à travers la France à la recherche de celui qu’ils croient être leur Papy. Mais quand Mamie rencontre Papy…La famille n’est pas au bout de ses surprises…
Gabriel-Julien Laferrière: C’est le public qui m’a soufflé l’idée de faire cette suite. Pour préparer la sortie de « C’est quoi cette Mamie?! », nous avons fait une grande tournée d’avant-premières et systématiquement les spectateurs m’interpellaient, ils attendaient maintenant le troisième. J’ai entendu tous les soirs pendant 2 mois, « Alors, le prochain ça va être « C’est quoi ce Papy ?! », comme si, d’une ville à l’autre, ils s’étaient donné le mot ! On est parti pour ce numéro 3 avec beaucoup d’enthousiasme. (Dossier de presse)
PUAADA/Rupinder Chahal
Comédie romantique; Réalisateur: Rupinder Chahal; avec Ammy Virk, Sonam Bajwa; Scénaristes: Rupinder Chahal, Balwinder Singh Janjua, Anil Rodhan; Directeur/Photo: Anshul Cobey; Musique: Sandeep Saxena; Ninde 2021, 130 minutes.
Puaada (Conflict/Quarrel) revolves around a lovable and exuberant man from Punjab, Jaggi Ammy Virk and the mesmerizing girl next door, Raunak Sonam Bajwa. Jaggi is a farmer and supplies dairy to every family in his hometown. One such family is Raunak’s whose father is an Air Force Officer. Jaggi and Raunak are in a relationship and decide to confess their love to their parents but Raunak’s father disapproves of their relationship as he wanted a groom to be educated and be in the armed forces like him, and Jaggi’s mom disapproves as she wants a simple village girl for her son. The families eventually agree to meet but the twist in the tale comes when Jaggi pulls away unexpectedly. This results in a Puaada (conflict/quarrel) between Jaggi and Raunak and their families, leading to hilarious situations. Puaada is a complete family romance comedy of errors, an entertainer where Jaggi and Raunak must rise above all to save their relationship and get everyone, including themselves out of this Puaada… (Source: Wikipedia)
- PUAADA est le premier film indien (en langue Punjabi) qui sort en Inde après la pandémie, alors qu’il aurait dû sortir en avril, comme l’affiche ci-dessus indique. Il arrive au Luxembourg le jour de sa sortie indienne. (jpt)
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LE MUR DES ÉTOILES
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