Pluie d’étoiles pour Halloween: Le film le plus fou du 21ième siècle, THE FRENCH DISPATCH de Wes Anderson, vous propose un vol plané au bout de la moquette fumée. Quatre étoiles ! LAST NIGHT IN SOHO trouve une partie de son inspiration chez Michael Powell et se termine sur des notes aussi folles que Wes Anderson. Quatre étoiles ! Plus sérieux, MLK/FBI est un documentaire sur les machinations de J.Edgar Hoover pour se débarrasser de Martin Luther King. Quatre étoiles! Et on nous dit beaucoup de bien sur ANTLERS de Scott Cooper, un film d’épouvante qui a reçu d’excellentes critiques, par le réalisateur du formidable western HOSTILES. Et la semaine est complétée par un film allemand, CONTRA de Sönke Wortmann, un film français, LUI de Guillaume Canet, et un film mexicain explosif et intelligent à la fois, LA CIVIL, de Teodora Ana Mirai. Et n’oubliez pas que le Covid Check sera obligatoire dès le 1er novembre, et que les tests rapides ne seront plus valables. Faites-vous vacciner si vous ne l’êtes pas déjà. Jean-Pierre THILGES.
Semaine du 27.10 au 2.11.2021
THE FRENCH DISPATCH ****
Comédie disloquée; Réalisateur, scénariste: Wes Anderson; avec Bill Murray, Benicio Del Toro, Tilda Swinton, Frances McDormand, Timothée Chalamet, Jeffrey Wright, Adrien Brody, Léa Seydoux, Saoirse Ronan, Cécile de France, Elisabeth Moss, Willem Fafoe, Christoph Waltz, e.a.; Directeur/Photo: Robert Yeoman; Musique: Alexandre Desplat; USA 2021, 108 minutes; Sélection officiellle Festival de Cannes 2021.
Dans la petite ville française d’Ennui-sur-Blasé, un rédacteur en chef américain publie The French Dispatch, un magazine hebdomadaire joint au journal Liberty, Kansas Evening Sun. Avec son équipe d’auteurs expatriés et ses sujets variés, il propose à ses lecteurs une vitrine unique sur l’Europe. Trois articles de fond sont en préparation pour la prochaine édition : un prisonnier violent crée des œuvres d’art moderne prisées¿; un jeune homme à l’esprit révolutionnaire devient une figure de proue d’une grève étudiante¿; le fils d’un commissaire de police est enlevé par une bande de malfrats…
- Un film dingue qui rend fou…respectivement un film fou qui rend dingue. Je défie quiconque de me prouver qu’il a tout vu, tout entendu, tout lu et tout compris lors d’une première vision de ce patchwork disloqué qui, pendant près de deux heures, bombarde le pauvre spectateur avec un véritable déluge d’images, de sons, d’impressions, de surimpressions, de sous-titres sous-titrés eux-mêmes par d’autres sous-titres dans toutes sortes de langues, qui selon votre réceptivité, vous emballera, vous emmerdera, vous interpellera, vous fera hurler de rire, laissera un énorme signe d’interrogation sur votre visage, vous fera peut-être fuir au bout de quelques minutes ou vous scotchera sur votre siège de cinéma, un trip mirobolant où vous vous lèverez en fin de projection avec un mal de tête orgasmique voir éjaculateur. Vous croyez que je débloque, que j’exagère, que j’ai fumé la moquette du Kinepolis ? Moi, qui ai adoré le film, tout en n’ayant pas tout vu, tout gobé et certainement pas tout compris, j’ai envie d’y retourner pour me prendre la tête une deuxième et sans doute une troisième fois. Un film où il faut vraiment regarder dans tous les coins de l’écran, un Jacques Tati on acid, je vous dis ! Quatre étoiles (jpt)
LAST NIGHT IN SOHO ****
Drame fantastique; Réalisateur: Edgar Wright; Avec Thomasin McKenzie, Aimee Cassettari, Rita Tushingham, Terence Stamp; Scénaristes: Edgar Wright, Kristy Wilson-Cairns; Directeur/Photo: Chung-hoon Chung; Musique: Steven Price; GB 2021, 116 minutes. Toronto Intl. Film Festival 2021, Festival de Venise 2021, London Film Festival 2021.
Éloïse quitte son Cornwall natal et se rend à Londres pour faire des études en design de mode. Insatisfaite par les conditions qui lui sont imposées dans la résidence offerte par son école, elle loue une chambre chez l’énigmatique Madame Collins. Par une brèche spatiotemporelle située dans son nouveau domicile, elle plonge dans la vie nocturne de la capitale britannique des années 1960. Elle y trouve des idées pour ses créations et découvre une histoire macabre qui entoure sa propriétaire…
- Je ne suis pas vraiment un inconditionnel du cinéma de Edgar Wright, mais ici, en rendant un hommage flamboyant au cinéma britannique de la grande époque et notamment à l’atmosphère dangereusement glauque de PEEPING TOM (le film magnifique qui a mis fin à la carrière du grand Michael Powell), Wright a réussi à m’emballer et m’a carrément enthousiasmé (surtout dans le dernier acte) avec une sorte d’objet filmique non identifié d’un genre devenu beaucoup trop rare aujourd’hui. Quatre étoiles! (jpt)
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A gaudy romp that’s stupidly enjoyable. Edgar Wright’s time-travel film plays like a 60s pop song building towards a big climax. **** (The Guardian)
MLK/FBI ****
Documentaire; Réalisateur: Sam Pollard; avec Martin luther king, J. Edgar Hoover; Scénaristes: Benjamin Hedin, Laura Tomaselli; Directeur/Photo: Robert Chappell; Musique: Gerard Clayton; USA 2021, 104 minutes; Sélection officielle aux festivals de Telluride, New York et Toronto.
Considéré par J. Edgar Hoover comme une sorte d’ennemi public Numéro Un des États-Unis, le documentaire passionnant de Sam Pollard relate, sur base de documents officiels récemment déclassifiés, les sombres machinations et dénigrations du FBI, donc de l’État américain, pour se débarrasser du pasteur, dont l’assassinat a ébranlé l’Amérique…4 étoiles (jpt)
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MLK/FBI performs the vital task of examining J. Edgar Hoover’s relentless campaign of surveillance and harassment against Martin Luther King, Jr. Today, when King is celebrated across political spectrums as a moral hero, it’s jolting to confront the years when US agents targeted him as a villain. Inspired by the work of historian David Garrow, the film uses recently declassified files to study the FBI’s motives and methods. In the 1950s and ’60s, when Black people started mobilizing to fight racial discrimination, Hoover saw the movement as a communist plot. Rather than support equality, the FBI sought to undermine King through wiretapping and blackmail, in what former FBI director James Comey calls “the darkest part of the bureau’s history”. Filmmaker Sam Pollard has been immersed in US racial politics for decades, from his collaborations with Henry Hampton and Spike Lee to his own documentaries. He applies his mastery of archival footage to draw upon eclectic sources, from newsreels to Hollywood secret-agent movies. With visuals rooted in the ’50s and ’60s, he overlays contemporary audio interviews from multiple perspectives, including King’s colleagues Andrew Young and Clarence B. Jones. Pollard doesn’t back away from the murky areas of the story — including the FBI wiretaps alleging King’s non-monogamous relationships with over 40 women, which the FBI attempted to use to humiliate King and break his spirit. The film grapples with how historians should treat such nefarious recordings. King’s life was cut short at age 39. Hoover’s FBI reign lasted 48 years. Today, we see their legacies continue in a new wave of protests and pushback. This film is a crucial way to connect the past to the present. (Thom Powers)
ANTLERS
Film d’épouvante; Réalisateur: Scott Cooper; avec Keri Russell, Jesse Plemons, Jeremy T. Thomas, Graham Greene, Amy Madigan; Scénaristes: Henry chaisson, Nick Antosca, Scott Cooper; Directeur/Photo: Florian Hoffmeister; Musique: Javier Navarrete; USA 2021, 99 minutes.
De retour depuis peu dans sa ville natale, en Oregon, Julia Meadows vit avec son frère Paul, le shérif de l’endroit, et enseigne au primaire. Traumatisée dans l’enfance par des sévices commis par son père, elle essaie de reprendre une vie normale sur les lieux mêmes des événements, dans la maison familiale. Sa sensibilité l’amène à percevoir une blessure que tente de dissimuler Lucas, l’un de ses élèves. Souvent victime des railleries de ses camarades, le garçon est frêle malgré ses 12 ans et a une allure misérable. Il s’exprime par des dessins dans lesquels des ours sont dévorés par des créatures aux panaches spectaculaires. Persuadée qu’il est violenté chez lui, Julia entreprend de s’en rapprocher….
Thoroughly successful both as icky art house horror and as an allegory of generational trauma, Scott Cooper’s Antlers continues the director’s hot streak while bearing the unmistakable mark of one of its producers, Guillermo del Toro. Adapted from a short story by Nick Antosca (one of three screenwriters here), it watches as an ancient, malevolent monster terrorises a small community already wracked by drugs and despair. Child actor Jeremy T. Thomas impresses in his first lead performance, a haunted turn embodying the picture’s deepest conflicts about family, duty and self-preservation. (John Defore/The Hollywood Reporter)
CONTRA
Dramatische Komödie; Regie: Sönke Wortmann; mit Nilam Farooq, Chistoph Maria Herbst, Hassan Akkouch, Ernst Stötzner; Drehbuch: Doron Wizotzky, nach dem Film “Le Brio” von Yvan Attal; Kamera: Holly Fink; Musik: Marin Todsharow; Detuschland 2020, 103 minutes; Offizielle Auswahl ZurIch Filmfestival 2020; Nilam Farooq – Beste Darstellerin Bayerischer Filmpreis 2020.
Der Frankfurter Jura-Professor Richard Pohl ist an der Uni bereits mehrfach durch grenzwertige Äußerungen negativ aufgefallen. Bislang hatte dies nie schärfere Konsequenzen. Doch als er nun die Studentin Naima mit sexistischen und rassistischen Seitenhieben diskriminiert, wird er gefilmt. Das Video sorgt nicht nur im Internet für Furore, auch die Uni-Leitung gerät in Zugzwang. Also wird Pohl dazu verdonnert, Naima auf einen wichtigen Debattierwettbewerb vorzubereiten. Als ihr Coach und Mentor könnte er Reue zeigen, sein Image beim Disziplinarausschuss aufpolieren und einer Entlassung entgehen. Zähneknirschend lässt Pohl sich darauf ein….
- Als Adaption einer französischen Komödie kann CONTRA auch als eigenständiger Film überzeugen, der dank seines hochaktuellen Themas und seines leichten Umgangs damit seine positive Botschaft überzeugend und empathisch vermitteln kann. Christoph Maria Herbst kann als menschenverachtender und vorurteilsbehafteter Uniprofessor alle schauspielerischen Register ziehen und findet in Nilam Farooq eine mehr als adäquate Spielpartnerin. Am Ende ist es Naimis Geschichte, die weit über die spritzig geschriebenen Dialoge und spitzen Wortgefechte hinaus etwas über die reale Situation von Menschen mit Migrationshintergrund erzählt, die in Deutschland teilweise seit ihrer Geburt leben, aber nur geduldet sind und nie wirklich in der Gesellschaft ankommen. (FBW Wiesbaden)
LUI
Drame; Réalisateur, scénariste: Guillaume Canet; avec Virginie Efira, Guillaume Canet, Mathieu Kassovitz, Laetitia Casta, Nathalie Baye, Patric Chesnais; Directeur/Photo: André Chemetoff; Musique: Alexandre Desplat; France 2021, 88 minutes.
Un compositeur en mal d’inspiration, qui vient de quitter femme et enfants, pense trouver refuge dans une vieille maison à flanc de falaise, sur une île bretonne déserte. Dans ce lieu étrange et isolé, il ne va trouver qu’un piano désaccordé et des visiteurs bien décidés à ne pas le laisser en paix…
- VOUS AVEZ ÉCRIT LE SCÉNARIO DE LUI DURANT LE PREMIER CONFINEMENT ET DANS DES CONDITIONS TRÈS PARTICULIÈRES. J’étais en pleine préparation d’ASTÉRIX ET OBÉLIX – L’EMPIRE DU MILIEU, les décors étaient déjà en construction, l’équipe était sur le pont… Comme beaucoup, en cette mi-mars 2020, je me suis senti coupé dans mon élan. J’ai essayé de me concentrer sur le découpage du film mais très vite, j’ai arrêté. Plus de jus. C’est quelques semaines plus tard que l’écriture de ce nouveau film s’est imposée. J’ai commencé à taper trois lettres sur mon ordinateur : L.U.I. À partir de là, matin après matin, je me suis surpris à écrire des scènes autour de ce personnage ; je les rédigeais d’un trait, sans véritable réflexion, sans logique, je n’avais aucune idée d’une quelconque construction narrative. (Extrait du dossier de presse)
LA CIVIL
Drame; Réalisatrice: Teodora Mirai; avec Arcelia Ramirez, Alvaro Guerrero, Jorge A. Jimenez; Scénariste: Habacuc Antonio De Rosario, Teodora Mihai; Directeur/Photo: Marius Panduru; Musique: Jean-Stéphane Garbe, Hugo Lippens; Mexique/ Belgique/Roumanie 2021, 145 minutes; Sélection officielle Festival de Cannes 2021/Prix Un certain regard.
Cielo est une mère à la recherche de sa fille enlevée par un cartel dans le nord du Mexique. Les autorités refusant de lui venir en aide, Cielo décide de prendre elle-même les choses en main. Elle débute son enquête et gagne la confiance de Lamarque, un militaire peu conventionnel déployé dans la région. Il accepte de l’assister dans sa recherche, car les informations de Cielo peuvent être utiles à ses propres opérations. Leur collaboration va entraîner Cielo dans une terrible spirale de violence…
- What follows may well be accurately described as a revenge narco-western set in Northern Mexico. But such a synopsis risks sensationalising the subject matter of “La Civil” and flattening its aesthetic prowess. Just as a mundane interaction kicks off a harrowing search that will leave Cielo with more questions than answers about her daughter’s abduction and its ties to local gangs, much of “La Civil” concerns itself with quiet, introspective scenes that make its sporadic — and tensely thrilling — moments of violence thunder all the more powerfully. (Manuel Betancourt/Variety)
THE ADDAMS FAMILY 2
Animation numérique; Réalisateurs: Greg Tiernan, Conrad Vernon, Laura Brousseau; avec les voix (v.o.) de Chloë Grace Moretz, Oscar Isaac, Bill Hader, Charlize Theron, Bette Midler, Snoop Dogg; Scénaristes: Dan Hernandez, Benji Samit, Ben Queen, Sussa Fogel, basé sur des personnages de Charles Addams; Musique: Jeff & Mychael Danna; USA 2021, 93 minutes.
Après avoir présenté un projet audacieux et inusité à la foire scientifique de son école, Mercredi rentre chez elle déçue d’apprendre que tous les élèves ont été déclarés gagnants du concours. Ses parents inquiets de la voir s’isoler dans sa chambre décident d’organiser un voyage de plaisance à travers les États-Unis. Pendant trois semaines, tous les membres de cette amusante famille atypique sillonnent les routes du pays, de San Antonio à Miami, de Las Vegas à Niagara Falls, en passant par le Grand Canyon…
- It’s in the nature of most animated sequels to struggle to recapture the full charm of the original hit. But in the case of “The Addams Family 2,” Tiernan and Vernon have used the sequel as an opportunity for an upgrade. The script is by an entirely new team (Dan Hernandez, Benji Samit, Ben Queen, and Susanna Fogel), and in some ineffable bats-in-the-belfry way the jokes now land with a more inspired and spontaneous creepy kookiness. (..) After the 2019 “Addams Family,” I had no real desire to sit through another one of these. After “The Addams Family 2,” however, I now hope that there’s an “Addams Family 3.” But only if the filmmakers keep doing what they do here: in their PG way, upping the ante on the cuddly bed-bug insanity of it all. Many of the movie’s jokes are merely benign. But the best ones really are a scream. (Owen Gleiberman/Variety)
MÊME LES SOURIS VONT AU PARADIS
Animation stop-motion; Titre original: I mysi patri do nebe; Réalisateurs: Jan Bubenicek, Denisa Grimmovà;, d’après le livre pour enfants d’Iva Procházková; République Tchèque 2021, 86 minutes; Sélection officielle Festival d’Annecy 2021; version française.
Après un malencontreux accident, une jeune souris au caractère bien trempé et un renardeau plutôt renfermé se retrouvent au paradis des animaux. Dans ce monde nouveau, ils doivent se débarrasser de leurs instincts naturels et suivre tout un parcours vers une vie nouvelle. À travers cette aventure, ils deviennent les meilleurs amis du monde et la suite de leur voyage leur réservera bien des surprises…
L’aspect visuel du film combine les techniques de stop-motion pour l’animation de marionnettes dans des décors traditionnels, une animation 3D numérique pour certains animaux et insectes qui volent ou qui nagent, avec des effets spéciaux alliant la photogrammétrie, le matte-painting et le vidéo-mapping pour les séquences de la Forêt des Forêts. Au final, plus d’une centaine de marionnettes ont été filmées, dans plus de 80 décors et sur 8 plateaux simultanés, pendant près de 14 mois. (Dossier de presse)
Le Mur des Étoiles
Loïc Tanson, critique à RTL Télévision, vient de rejoindre notre illustre panel.