Honnêtement, le cinéma continue d’enchanter et de surprendre par sa diversité, continue d’inonder nos écrans après les multiples lock-down.  Nous avons vraiment de la chance de vivre dans un pays, où les grands films se suivent sans se répéter et – surtout – où ils le font sur grand écran, avec, comme bonus, juste à côté chez nos cousins français, un Festival du Cinéma Italien qui – pour sa 44e édition – continue d’attirer le public avec sa programmation riche en découvertes. Alors profitez de l’offre mirobolante qui, chez nous, offre un Clint Eastwood, un Nanni Moretti, un Martin Campbell, un Valérie Lemercier (enfin, plus de bande-annonce d’ALINE à Utopia) et quelques autres pépites de derrière les fagots. Allez hop, au cinéma !

Jean-Pierre THILGES

Semaine du 10 au 16 novembre 2016

CRY MACHO

Western moderne; Réalisateur: Clint Eastwood; avec Clint Eastwood, Dwight Yokam, etc; Scénaristes: Nick Schenk, N. Richard Nash, d’après le roman de Nash; Directeur/Photo: Ben davis; Musique: Mark Mancina; USA 2021, 104 minutes.

Un an après avoir pris sa retraite, l’éleveur de chevaux Mike Milo reçoit la visite de son ancien patron, Howard. Estimant que Mike lui est toujours redevable, Howard obtient de lui qu’il se rende au Mexique pour retrouver son fils de 13 ans, Rafo. Mike quitte donc le Texas, direction Mexico, afin de confronter Leta, la mère tyrannique de l’adolescent. Celle-ci affirme que Rafo est irrécupérable et qu’il traîne dans les rues où il participe à des combats de coqs illégaux. Mike repère le garçon sans trop de difficulté et le convainc de le suivre aux États-Unis. Fuyant les hommes de main de Leta, ils prennent la route avec Macho, l’inséparable volatile de Rafo…

• At 91, Clint Eastwood still knows how to direct a movie with a nice, clean leisurely classical spareness, something you wish more directors knew how to do (or wanted to). As a filmmaker, Eastwood has earned the right to be called ageless. As an actor, though, he’s not trying to hide his age. In “Cry Macho,” he plays a broken-down horse breeder and former rodeo rider who is given the task of going down to Mexico City to retrieve a 13-year-old boy, Rafael (Eduardo Minnett), and drive him back to Texas. (…) Eastwood is still handsome, and he still does the Clint sneer, with one side of his mouth open a tiny bit wider than the other side. But the Clint we see in “Cry Macho” is bent over, with a carefully combed shock of gray-white hair, skin like creased parchment, and eyes that gleam with an old person’s primal vulnerability. His movements are careful, and when he speaks, the words float out of his windpipe in a way that’s so cracked and dry and deliberate that, at moments, you can hear the old Eastwood minimalism shading off into a new Eastwood fragility. (Owen Gleiberman/Variety) 

TRE PIANI ****

Drame, film choral; Réalisateur: Nanni Moretti; avec Margherita Buy, Riccardo Scamarcio, Alba Rohwacher, Adriano Giannini, Nanni Moretti; Scénaristes: Nanni Moretti, Federica Pontremoli, Valia Santella, d’après le roman de Eshkol Nevo; Directeur/Photo: Michele D’Attanasio; Musique: Franco Piersanti; Italie 2021, 119 minutes; Festival de Cannes, Festival du Film italien de Villerupt 2021. 

Une série d’événements va transformer radicalement l’existence des habitants d’un immeuble romain, dévoilant leur difficulté à être parent, frère ou voisin dans un monde où les rancœurs et la peur semblent avoir eu raison du vivre ensemble. Tandis que les hommes sont prisonniers de leurs entêtements, les femmes tentent, chacune à leur manière, de raccommoder ces vies désunies et de transmettre enfin sereinement un amour que l’on aurait pu croire à jamais disparu…

• Les échos de Cannes nous avaient dit que TRE PIANI (traduction: Trois Étages) n’était pas un grand Nanni Moretti. Moi, quand j’entends Moretti, j’accours…et je n’ai pas eu tort. Les destins entrecroisés de trois familles vivant sur les trois étages d’un même immeuble à Rome sont racontés par le cinéaste i avec sa routine habituelle, sans la moindre hâte, ses personnages sont dessinés au scalpel et les acteurs magnifiques se donnent à fond dans des rôles qui leur demandent énormément de subtilité. Le film parle de regards, de suspicions, de doutes, d’amour, de haine, d’incompréhension et de rédemption, et il en parle très bien. Si c’est cela qu’on veut appeller un Moretti mineur, je reprends! Quatre étoiles.  (jpt) 

THE PROTÉGÉ

Thriller, film d’action; Réalisateur: Martin Campbell; avec Maggie Q, Michael Keaton, Samuel L. Jackson, Patrick Malahide, Robert Patrick; Scénariste: Richard Wenk; Directeur/Photo: David Tattersall; Musique: Rupert Parkes; USA 2021, 109 minutes.

En 1991, au Vietnam, le mercenaire Moody prend sous sa protection Anna, une orpheline d’une dizaine d’années. Trois décennies plus tard, ils forment un duo redoutable de tueurs à gages. Après l’assassinat brutal de son tuteur, la jeune femme part sur les traces des meurtriers. Son enquête l’amène dans son pays natal où elle plonge dans des souvenirs douloureux en ouvrant le dossier d’Edward Hayes, un obscur homme d’affaires…

• Movieland is full of badass assassins (“badassassins” is easier but sounds wrong) who can enter rooms like wraiths, kill squads of soldiers with only a fountain pen and autocomplete “transfer payment to my offshore account” with three taps on a keyboard. So pity the poor filmmaker, especially in a post-Professional world, trying to distinguish his hero from every other: The quirks that once made these guns-for-hire memorable long ago became cliché. Or laughable, as is the case in Martin Campbell’s The Protégé, which — given a very watchable cast and competent fight scenes — would be just another piece of hitman hackwork, if not for a script (by Equalizer auteur Richard Wenk) that tries so hard to make you think it’s smart that its dumbness is impossible to forgive. (John Defore/The Hollywood Reporter) 

Bande-annonce non disponible

UNE VIE DÉMENTE

Comédie dramatique; Réalisateurs, scénaristes: Ann Sirot, Raphaël Balboni; avec Jo Deseure, Jean le Peltier, Lucie Debai; Directeur/Photo: Jorge Piquer Rodriguez; Belgique 2020, 87 minutes.

Alex et Noémie voudraient avoir un enfant. Leurs plans sont chamboulés quand la mère d’Alex, Suzanne, adopte un comportement de plus en plus farfelu. Entre l’enfant désiré et l’enfant que Suzanne redevient, tout s’emmêle. C’est l’histoire d’un rodéo, la traversée agitée d’un couple qui découvre la parentalité à l’envers !

• Pour leur premier long métrage, après deux courts très remarqués (Lucha Libre en 2014 et Avec Thelma, Magritte du meilleur court métrage en 2018), Ann Sirot et Raphaël Balboni s’emparent d’un sujet a priori sombre et délicat : la maladie d’un proche. Sur cette thématique pesante, les deux réalisateurs parviennent à imaginer une chronique à la fois tendre et grinçante du quotidien d’un couple confronté à la maladie mentale d’un de ses ascendants. (lalibre.be) 

Ann Sirot et Raphaël Balboni n’ont pas conçu Une vie démente comme un film spécifiquement axé sur la maladie d’Alzheimer, mais davantage comme une réflexion sur la manière d’embrasser cette problématique. La première explique : “Cette maladie est une vraie difficulté, non tangible, qui permet une multitude de situations à la fois très complexes, très quotidiennes et très humaines auxquelles on peut tous être confrontés”. Le second poursuit : “Ça s’est vérifié avec le COVID. Lors de la sortie belge, beaucoup de spectateurs nous ont parlé du contexte autour de la maladie, de la nécessité de continuer à avancer, de vivre avec, plus que de la maladie elle-même. Je me souviens de ces parents d’un enfant autiste qui nous ont dit s’être totalement retrouvés dans notre film alors que ce sont des maladies différentes. Le point de départ du film est un questionnement sur notre rapport à la vie.” (Dossier de presse)

ALINE (enfin…)

Comédie biographique; Réalisatrice: Valérie Lemercier; avec Valérie Lemercier, Sylvain Marcel, Danielle Fichaudm Roc Lafortune; Scénaristes: Valérie Lemercier, Brigitte Buc; Directeur/Photo: Laurent Dailland; France/Canada 2020, 123 minutes.

Québec, fin des années 60, Sylvette et Anglomard accueillent leur 14ème enfant : Aline. Dans la famille Dieu, la musique est reine et quand Aline grandit on lui découvre un don, elle a une voix en or. Lorsqu’il entend cette voix, le producteur de musique Guy-Claude n’a plus qu’une idée en tête… faire d’Aline la plus grande chanteuse au monde. Epaulée par sa famille et guidée par l’expérience puis l’amour naissant de Guy-Claude, ils vont ensemble écrire les pages d’un destin hors du commun…

• Enfin, oui enfin ALINE arrive dans les cinémas. Reporté, puis encore reporté pour cause de pandémie, la bande-annonce du film de Valérie Lemercier en hommage de Céline Diaon passe dans les salles – on en a au moins l’impression – depuis des décennies. Moi-même j’ai dû me la taper au moins 50 fois au Ciné Utopia puisque Kinepolis a la fâcheuse habitude de repasser les mêmes bande-annonces séance après séance aprés séance, au risque de dégoûter le public qui a l’impression qu’il connait désormais le film par coeur. (jpt) 

Cinextdoor

DIE RETTUNG DER UNS BEKANNTEN WELT

Drama; Regie: Til Schweiger; mit Emilio Sakraya, Tijan Marel, Til Schweiger, Herbert Knaup; Drehbuch: Lo Malinke, Til Schweiger; Kamera: René Richter; Musik: Martin Todsharow; Deutschland 2021, 136 Minuten.

Der 18-jährige Paul leidet an einer bipolaren Störung: Seine Stimmung schwankt häufig zwischen manischer Euphorie und tiefer Depression. Sein Vater Hardy liebt seinen Sohn zwar sehr und möchte ihm helfen, fühlt sich von der Situation jedoch zusehends überfordert. Als Paul während eines depressiven Schubs einen Selbstmordversuch unternimmt, sieht Hardy keine andere Lösung mehr, als ihn in ein Therapiezentrum für psychisch kranke Jugendliche einzuweisen. Dort lernt Paul Toni kennen, die von ihrem Onkel missbraucht wurde und deren Mutter ihr die Schuld dafür gibt. Hardy sucht derweil bei seiner Arbeitskollegin Anni Rat und Trost…

Es liegen noch keine Filmkritiken vor, das der Film  in Luxemburg zeitgleich mit Deutschland startet.

Cinextdoor

ELISE UND DAS VERGESSENE WEIHNACHTSFEST

Originaltitel: Den vesle bygda som glømte at det var jul; Regie: Andrea Eckerbon; mit Miriam Kolstad Strand, Trond Espen Seim, Anders Bassmo Christiansen, Torunn Lødemel Stokkeland; Drehbuch: John Kåre Raake, Harald Rosenløw-Eeg, Lars Gudmestad; Kamera: Nico poulsson; Musik: Stein Johan Grieg Halvorsen, Eyvinf Andreas Skele; Norwegen 2019, 70  Minuten.

Am 24. Dezember wacht die kleine Elise mit dem merkwürdigen Gefühl auf, dass dieser Tag ein besonderer ist. Doch sie kann sich einfach nicht erinnern. Auch ihr Vater und die anderen Bewohner des Dorfes können ihr nicht helfen, denn dort, wo Elise herkommt, sind die Menschen sehr, sehr vergesslich. Als Elise auf dem Dachboden einen verstaubten Holzkasten mit 24 bemalten Türchen findet, auf dem „Fröhliche Weihnachten“ steht, glaubt sie, eine heisse Spur zur Lösung des Rätsels gefunden zu haben. Sie macht sich auf den Weg zum Tischler des Kastens, der den Ernst der Lage sofort erkennt: Das gesamte Dorf hat das Weihnachtsfest vergessen…

• Rechtzeitig zur Adventszeit kommt mit „Elise und das vergessene Weihnachfest“ ein bezaubernder Kinderfilm in die Kinos, der seine absurde Prämisse für unterhaltsamen Slapstick und lakonischen Humor nutzt, getreu dem mehrmals wiederholten Motto: „Was man vergisst, ist es nicht wert, gewusst zu werden.“ (Michel Ranze/filmdienst.de) 

Avant-Premi¨ère Cinextdoor

RIDERS OF JUSTICE/RETFAERDIGHEDENS RYTTERE ***

Film d’action; Réalisateur. scé nariste: Anders Thomas Jensen; avec Mads Mikkelsen, Nikolaj Lie Kaas, Andrea Heick Gadeberg; Directeur/Photo: Kasper Tuxen; Musique: Jeppe Kaas; DanemarkSuède/Norvège/2020, 116 minutes; LuxFilmFest 2021. 

Markus, un militaire danois en poste en Afghanistan, rentre précipitamment chez lui après la mort de son épouse dans un accident de métro pour s’occuper de leur fille. Un rescapé, Otto, prend contact avec Markus et lui explique que l’accident était en fait un attentat soigneusement orchestré…

Deliriously wry and so perfectly balanced it should become a case study in script classes, “Riders of Justice” may be the film that finally gives Anders Thomas Jensen international recognition beyond his usual spotlight as a sought-after screenwriter. Comparisons with the Coen brothers will be inevitable given oddball characters whose fixations and genuine heart contrast with moments of extreme violence, yet the roots of this black revenge comedy go back even further, bringing an asocial spin to classic screwballers where a group of quirky misfits are balanced out by a lone woman who’s the most put-together and in touch of the bunch. (Jay Weissberg/Variety) 

LE MUR DES ETOILES