
Si vous avez aimé – comme nous – le magnifique THE SHAPE OF WATER, et si Guillermo del Toro est un de vos cinéastes contemporains préférés, vous ne voudrez pas louper son adaptation très attendue de NIGHTMARE ALLEY, une sombre histoire de “Schueberfouer” qu’Edmond Goulding avait déjà adaptéw en 1947 avec Tyrone Power dnas le rôle principal. Les cinéphiles plus purs et plus durs seront soit comblés, soit intimidés par JANUARY de Andrey Paounow, et aplatis par MEMORIA de Apichatpong Weerasethakul, que les salles Cinextdoor sont allées chercher pour faire plaisir aux fans du cinéaste thailandais. Deux films français viennent compléter le tableau de chasse de la semaine. Jean-Pierre THILGES
Semaine du 19 au 25 janvier 2022
NIGHTMARE ALLEY
Drame cauchemardesque; Réalisateur: Guillermo del Toro; Avec Bradley Cooper, Cate Blanchett, Toni Collette, Willem Dafoe, Richard Jenkins, Rooney Mara; Scéanristes: Guillermo del Toro, Kim Morgan, basé sur le roman de William Lindsay Gresham; Directeur/Photo: Dan Laustsen; Musique: Nathan Johnson; USA/Mexique 2021, 150 minutes.
Stanton Carlisle est un forain ambitieux qui est disposé à tout pour s’élever socialement et s’enrichir au passage. Manipulateur, beau parleur et rusé comme un renard, personne ne résiste à son charme. Il est d’ailleurs prêt à s’allier à une diseuse de bonne aventure et à marier une de ses partenaires de troupe seulement pour arriver à ses fins. Stan vient de créer un numéro, où il fait croire au public qu’il est capable de répondre à toutes ses questions et même de communiquer avec des esprits. Une performance spectaculaire qu’il peaufine à l’aide de Lilith Ritter, une psychiatre aussi tordue que lui. (Synopsis: cinoche.com)
- An exquisite stage is set by Guillermo del Toro for his much-hyped follow-up to best picture winner The Shape of Water, a big, starry adaptation of William Lindsay Gresham’s 1946 novel Nightmare Alley. It has become something of a passion project for a director whose career has been defined by his passions, a self-declared cineaste who spends more time tweeting about other people’s work than his own. It’s his most strikingly beautiful film yet, a velvety, precisely styled noir with the year’s most impressively stacked cast (two Oscar winners and six nominees, all bringing their A game) but its sleek shell is sadly as duplicitous as its untrustworthy conman protagonist, blinding us with dazzle but leaving us tricked. (Benjamin Lee/The Guardian)
- The world is one big carnival, and we’re all just suckers — or marks, in the parlance of the traveling grifters so effective at fleecing those poor rubes who are not with it — in Guillermo del Toro’s “Nightmare Alley.” A perfect match of material to auteur, William Lindsay Gresham’s pulpy 1946 novel and the shockingly dark studio picture it inspired give the helmer, hot off his Oscar win for “The Shape of Water,” a chance to go full film noir, resulting in a gorgeous, fantastically sinister moral fable about the cruel predictability of human nature and the way entire systems are engineered to exploit it — from carnies and con men to shrinks and Sunday preachers. (Peter Debruge/Variety)
La bande-annonce du film de 2021
La bande-annonce du film de 1947
Films made in/with Luxembourg
JANUARY ***
Thriller onirique; Réalisateur: Andrey Paounov; avec Samuel Finzi, Iossif Surchadziev, Zachary Baharov; Scénaristes: Alex Barrett, Andrey Paounov; Directeur/Photo: Vasco Viana; Musique; Ivo Paunov; Roumanie/Luxembourg/Portugal 2021, 110 minutes; Version bulgare, sous-titres anglais.
Au milieu de nulle part, aux abords d’une forêt très dense, cinq hommes se retrouvent coincés dans une violente tempête de neige. L’un d’eux doit absolument traverser la forêt pour rejoindre la ville, même si cela équivaut à un suicidee en plein milieu de l’hiver. Mais Petar Motorov a osé et est parti à l’aube. Et son traineau est revenu vide…ou presque, il transporte le cadavre gelé d’un loup…
- Ce thriller bulgaro-luxembourgo-portugais, profondément enneigé. criblé de références cinéphiles que je vous laisserai découvrir, ne s’adresse certes pas à tous les publics – il faut le savourer avec patience, mais ceux qui se laissent prendre à son jeu, seront comblés. Photo magnifique en cinemascope et en noir et blanc, cet objet filmique non identifié nous a procuré bien du plaisir. Sans Jack Nicholson, ce qui est quand-même surprenant. Trois étoiles. (jpt)
TENDRE ET SAIGNANT
Comédie romantique; Réalisateur: Christopher Thompson; avec Arnaud Ducret, Géraldine Pailhas, Stéphane de Groot, Alison Wheeler; Scénaristes: Christopher Thompson, Fabrice Roger-Lacan; Directeur/Photo: Rémy Chevrin; Musique: Arthur Simonini; France 2022, 91 minutes.
Charly, rédactrice en chef d’un magazine de mode, hérite à la mort de son père de la boucherie familiale. Alors qu’elle s’apprête à la vendre, Martial, l’ancien commis du patron, décide de se battre pour récupérer le commerce. Ces deux personnages que tout oppose vont être amenés à cohabiter…
Christopher Thompson: Le film a vraiment pris forme quand un genre s’est imposé, en l’occurrence la comédie romantique, avec l’envie d’aborder un milieu traditionnellement masculin au centre duquel évolue un personnage féminin fort. Avec Fabrice Roger-Lacan, mon coscénariste, nous avons donc imaginé une femme, Charly Fleury qui navigue dans un univers très contemporain, sophistiqué, très parisien, le journalisme de mode, tout en ayant des racines dans la petite boucherie de quartier où elle a grandi. Elle se réconcilie avec son milieu d’origine et réinvente sa vie en se projetant vers l’avenir avec Martial Toussaint, le boucher qui travaillait avec son père. La comédie et l’histoire d’amour proviennent du télescopage de deux milieux et deux personnages que tout oppose. C’est un trait que l’on retrouve souvent dans les comédies romantiques et les « screwball comedies » américaines. (Dossier de presse)
L’AMOUR C’EST MIEUX QUE LA VIE
Comédie dramatique et sentimentale; Réalisateur, scénariste: Claude Lelouch; avec Gérard Damon, Sandrine Bonnaire; Directeur/ Photo: Maxime Héraud; Musique: Laurent Couson, Ahmet Gülbay, Francis Lai, Didier Barbelivien; France 2022, 115 minutes.
Les trois A : L’AMOUR, L’AMITIÉ et L’ARGENT sont les trois principales préoccupations de
l’humanité. Pour en parler le plus simplement possible, Gérard, Ary et Philippe ont fait connaissance il y a 20 ans, à leur sortie de prison, et se sont tout de suite posé la vraie question : Et si l’honnêteté était la meilleure des combines ? Aujourd’hui, ils sont inséparables et scrupuleusement vertueux. Mais Gérard apprend qu’il souffre d’un mal incurable. Le sachant condamné, Ary et Philippe veulent lui offrir sa dernière histoire d’amour… car Gérard a toujours répété que l’amour c’était mieux que la vie…
Claude Lelouch: “Depuis longtemps, j’avais envie de réaliser un film sur deux copains voulant offrir une histoire d’amour à leur ami qui va mourir. Une histoire d’amour peut consoler de tout. Les moments les plus heureux de la vie y sont liés, un peu comme dans la chanson de Jean Gabin quand il dit : « le jour où quelqu’un vous aime, il fait très beau ». Les plus belles choses me sont arrivées quand je suis tombé amoureux, d’un film, d’une femme, d’un paysage, … Bref, quand le mot amour est conjugué. J’ai raconté plein d’histoires d’amour dans mes films et je pensais que le moment était venu de les affirmer : c’est peut-être quand on radote qu’on est le plus sincère… car on est de plus en plus convaincu de ce que l’on dit.” (Dossier de presse)
Exclusivité Cinextdoor
MEMORIA
Drame onirique; Réalisateur, scénariste: Apichatpong Weerasethakul; avec Tilda Swinton, Elkin Diaz, Jeanne Balibar; Directeur/Photo: Sayombhu Mukdeeprom; Musique: César López; Thailande/France (e.a.) 2021, 136 minutes; Sélection officielle Festival de Cannes 2021.
Après avoir entendu un grand “boum” un beau matin, une femme écossaise est atteinte d’un étrange syndrome sensoriel alors qu’elle traverse la jungle colombienne…
- Apichatpong Weerasethakul est un des rares cinéastes, dont l’univers opaque me laisse de glace. D’autres critiques semblent voir en lui la nouvelle venue du Messie sur terre (voir ci-dessous), et c’est leur bon droit, mais moi, j’ai décidé que la (ma) vie est désormais trop courte pour perdre mon temps avec un cinéaste qui n’a rien à me dire et dont je ne vais plus voir les films. Et je m’en excuse… (jpt)
- C’est la grande idée du film, que l’on pourrait schématiser ainsi : l’image est espace tandis que le son est temps, c’est pourquoi il fait éclater les limites de la perception, ouvre sur d’autres dimensions et rend possible la coprésence de plusieurs strates de mémoire. (Cahiers du Cinéma) Le neuvième long-métrage d’Apichatpong Weerasethakul réunit l’expérimental et le film de genre. Chef-d’œuvre. (Le Monde) Avec Memoria, Weerasethakul, Palme d’or avec “Oncle Boonmee”, propose une œuvre parmi les plus stupéfiantes du cinéma contemporain. (Les Fiches du Cinéma) “Memoria” est sans doute un des meilleurs films jamais faits, en tout cas, il y ressemble : il donne l’impression de réaliser ou d’actualiser, en une fois, quelque chose – une faculté, une possibilité, ou plusieurs – que le cinéma portait jusqu’ici en germe, et pour lesquelles il aurait précisément été (non pas un beau jour, mais progressivement) inventé. (Libération) Le voyage, hypnotique, exige le lâcher-prise et laisse le spectateur dans un état second. Ensorcelé ou mort d’ennui. (Le Nouvel Observateur)
Avant-Première Ciné Scala 21.1.2022
DAS SCHWARZE QUADRAT
Komödie; Regie, Drehbuch: Peter Meister; mit Bernhard Schütz, Hacob Matschenz, Sandra Hüller; Kamera: Felix Novo de Oliveira; Musik: Andreas Lucas; Deutschland 2021, 105 Minuten.
Die beiden Kunstdiebe Vincent und Nils haben von einem mysteriösen “Kunden” einen besonders einträglichen Auftrag erhalten: Sie sollen das Gemälde “Das Schwarze Quadrat” des russischen Malers Kasimir Malewitsch stehlen, eine Ikone der Malerei des 20. Jahrhunderts. Der Coup gelingt, und auf einem auf einem Kreuzfahrtschiff soll die Übergabe des Kunstwerks stattfinden. Allerdings kommt durch eine Verkettung aberwitziger Ereignisse alles anders, als geplant – so nehmen im Bauch des riesigen Dampfers die Turbulenzen ihren Lauf, bei dem unterschiedlichste Interessengruppen die Finger im Spiel haben…
- Was passiert, wenn jemand als David-Bowie-Imitator auf eine Bühne geschoben wird, der aber gar keine Ahnung hat, wer der „Thin White Duke“ überhaupt war? Und wie kommt es dazu, dass das Gemälde „Das Schwarze Quadrat“ von Kasimir Malewitsch ein wenig nach Urin stinkt? „Je größer die Fallhöhe, desto besser die Pointe“ ist ein Merksatz des Komödienschreibens. Peter Meister setzt mit den Pop-Legenden Bowie und Elvis sowie einer der berühmtesten Ikonen der Malerei des 20. Jahrhunderts sehr hoch an. Dass sein Langfilmdebüt „Das Schwarze Quadrat“ dann vor allem auf einem Kreuzfahrtschiff spielt und seine Filmfiguren kleine Gauner*innen, Verlierer*innen und Gernegroße sind, bestätigt nur, wie gut er diesem Grundprinzip des komischen Kinos hier gefolgt ist. (Wilfried Hippen/taz)
Salles Cinextdoor
JOURNÉE DE LA MÉMOIRE DU HOLOCAUSTE
DEM LEBEN ENTGEGEN
KINDERTRANSPORTE NACH SCHWEDEN
Dokumentarfilm; Regie, Drehbuch: Gülseren Sengezer; mit Gertraud Fletzberger, Herta Lichtenstein, Elise Reifeisen-Hallin; Kamera: Mathias Toivonen; Musik: Rickard Age; Schweden 2019, 90 Minuten; Schwedisch mit deutschen Untertiteln.
Der Film erzählt das Schicksal von vier Überlebenden jüdischer Herkunft, die während des Dritten Reichs von ihren Eltern allein mit den sogenannten “Kindertransporten” nach Schweden geschickt wurden, um sie vor dem Nazi-Terror zu retten – und ein Trauma erlebten, das bis heute anhält, mit Gefühlen von Verlust, Einsamkeit, Entwurzelung und Schuldgefühlen.
Ihre Geschichten schildern das tragische Schicksal eines Gewinners, der gleichzeitig der Verlierer seiner eigenen Rettung ist. Die meisten von ihnen haben ihre Eltern nie wieder gesehen. Schweden hat nur 500 Kindern Obdach gewährt.
- Gülseren Şengezer: „Aufgrund meiner eigenen Biografie, in der Verwandte bei Massakern ermordet wurden, hat mich die lange Verfolgung des jüdischen Volkes stets berührt. Auch bin ich interessiert, wie sich politische Verhältnisse auf das Leben Einzelner auswirken.“ Nordische Filmtage Lübeck
THE UNFORGIVEN
Documentaire; Réalisateur, scénariste: Lars Feldballe Pedersen; avec Esad Landzo, Suljo Landzo, Sevda Landzo; Directeur/Photo: Jarkko Virtanen; Musique: Yari; Finlande 2017, 73 minutes; Version bosniaque, sous-titres anglais.
Est-il possible qu’un criminel de guerre trouve le pardon et se réconcilie avec le passé ? Comment retrouvez-vous votre chemin vers ce qu’on appelle une vie normale lorsque vous avez été reconnu coupable d’un des pires crimes de tous – un crime contre l’humanité ? Esad Landzo a cherché ces réponses depuis de nombreuses années, mais en vain. Il décide de faire une dernière tentative. Le criminel de la guerre des Balkans retourne en Bosnie pour rencontrer son ancien ami du camp, ses victimes et sa famille. Sera-t- il jamais pardonné ? Devrait-il ?
- The Unforgiven confronte Esad à ses victimes et à lui-même dans ce récit sombre et personnel sur le mal, la haine de soi et le pardon. Cependant, la psychologie de la guerre est un territoire dangereux et inaccessible, qui s’étend bien au-delà de l’histoire personnelle et déchirante d’Esad.