Encore une semaine de folie, à quelques jours de l’ouverture du Festival de Cannes. Le film le plus important de Chaplin, un documentaire de Giuseppe Tornatore sur ENNIO Morricone, en séance unique, un film sur un Yak dans une salle de classe au Bhutan, un documentaire sur le jour, où le système bancaire luxembourgeois à failli partir en fumée, du cinéma polonais, deux films bollywoodiens, une horreur nommée X, quatre toiles françaises et une “Wunderkröte” allemande, autant vous dire qu’une fois de plus, on ne pourra pas tout voir.
Jean-Pierre THILGES
SEMAINE DU 11 AU 17 MAI 2022
THE GREAT DICTATOR *****
Comédie pacifiste; Réalisateur, scénariste: Charles Chaplin; avec Charles Chaplin, Paulette Goddard, Jack Oaki, Reginald Gardiner, Henry Daniell; Directeurs/Photo: Karl Struss, Roland Totheroh; Musique: Charles Chaplin, Meredith Willson; USA 1940, 125 minutes.
Pendant la Première Guerre Mondiale, un anonyme combattant de l’armée de Tomania, sauve la vie d’un officier nommé Schultz. L’avion dans lequel ils se trouvent, s’écrase et le petit soldat est envoyé dans un hôpital, où il restera vingt ans, ignorant les changements qui s’opèrent autour de lui. Il ne sait pas que Adenoïd Hynkel est devenu dictateur de Tomania et qu’il persécute les juifs avec l’aide de ses deux ministres, Garbitsch et Bismark Herring…
- Parmi tous les chefs d’oeuvre de Charles Chaplin, THE GREAT DICTATOR (qui date de 1940) reste le film le plus important, puisque – même 82 ans plus tard – il n’a rien perdu de son efficacité sarcastique et de son importance historique – au vu de ce qui se passe actuellement en Ukraine. Et dire que – en 1939/40, le patron juif de la MGM, Louis B. Mayer, voulait racheter le film à Chaplin, pour empêcher sa sortie, de peur que les recettes des films américains en Allemagne en pâtissent! Un monument du cinéma, à revoir des dizaines de fois! (jpt)
LUNANA: A YAK IN THE CLASSROOM
Titre français: L’école du bout du monde; Drame; Réalisateur/scénariste: Pawo Choyning Dorji; avec Sherab Dorji, Ugyn Norbu Lhendup, etc.; Directeur/Photo: Tshering Dorji; Bhoutan 2019, 110 minutes.
Un jeune instituteur du Bhoutan est envoyé dans la partie la plus reculée du pays. Loin de la ville, le quotidien est rude, mais la force spirituelle des habitants du village transformera son destin…
- Many screen dramas involving the give-and-take within a classroom constitute a romantic subgenre, emotions gradually unclenching on at least one side of the teacher-student equation. Often the change of heart, à la To Sir, With Love, belongs to both the kids and their instructor. Director-screenwriter Pawo Choyning Dorji’s assured and delight-filled first feature puts a winning spin on that familiar setup, zeroing in on the learning curve of the teacher, a Bhutanese city boy who’s sent to what’s billed as the most remote school on the planet. Lunana: A Yak in the Classroom captures a poetic sense of place and character as it follows reluctant young teacher Ugyen (a terrific Sherab Dorji, leading an excellent cast of screen first-timers) to a location where electricity is spotty, Wi-Fi nonexistent, and the clouds seemingly within reach. (Like the movie’s central character, the filmmakers had to forgo many modern creature comforts in the Himalayan village of Lunana, and the production depended entirely on solar energy.) Dorji and cinematographer Jigme T. Tenzing are keenly attuned to the cathartic power of the unspoiled setting; the visuals reflect Ugyen’s awakening without overstating it. (Sheri Linden/ Hollywood Reporter)
LEAVE NO TRACES/ZEBY NIE BYLO SLADOW
Drame historique; Réalisateur: Jan P. Matuszynski; avec Tomas Zietek, Sandra Korzeniak, Jacek Braciak; Scénaristes: Kaja Krawczyk-Wnuk, basé sur un reportage de Cezary Lazarewicz; Directeur/Photo: Kacper Fertacz; Musique: Ibrahim Maalouf; Pologne 2021, 160 minutes; Festival de Venise 2021.
Une version dramatisée de l’affaire Grzegorz qui, en 1983, a divisé la Pologne et attiré encore davantage de regards étrangers sur le régime polonais. Przemyk a été tué alors qu’il se trouvait sous la surveillance de la police, après avoir été arrêté par des agents, avec un ami, pour ne pas avoir présenté leurs papiers d’identité. Ayant reçu plusieurs coups graves, il a été amené à l’hôpital où il est décédé : une issue compliquée quand il s’agit de déterminer, dans un contexte policier, ce qui s’est passé exactement…
- On a l’impression que Varsovie 83, une affaire d’État/ (Leave No Traces) tente d’être du grand Sidney Lumet, ou du Costas-Gavras en version cinéma polonais moderne, c’est-à-dire un plongeon intrépide et exhaustif dans le passé, mais quoique le film impressionne par ses bonnes intentions et son niveau d’engagement, il laisse le spectateur sur sa faim : on souhaiterait y trouver plus. (David Katz/Cineuropa)
- t’s a true-crime story that could be dramatized with equal power as a tight, taut procedural thriller or a forensic multi-part miniseries — though at 160 minutes, Matuszyński’s moving but somewhat congested film falls between those two stools. Already chosen as Poland’s submission to the Oscar international film race, this Venice competition entry has been racking up sales in Europe, and could benefit beyond the continent from the border-crossing topicality of its protest against police violence. Still, its combination of upsetting subject matter and dense storytelling makes it no easy art-house proposition. (Guy Lodge/Variety)
IMA
Comédie sentimentale; Réalisateur: Nils Tavernier; avec Karidja Touré, Djimo; Scénaristes: Laurent Bertoni, Nils Tavernier, Richard Bean; Directeur/Photo: Guillaume Adrey; France 2022. 90 minutes.
Dadju se rend à Kinshasa, la ville de son enfance, pour donner un concert dans quelques jours. Laetitia, une de ses plus grandes fans, rêve d’y assister mais le concert affiche complet. Elle supplie alors son père de jouer des connexions de son patron Yavan, un puissant et riche homme d’affaires, pour lui trouver des places. Celui-ci convainc Dadju de se produire pour un concert privé dans sa propriété, espérant ainsi séduire la sœur de Laetitia, l’envoûtante Ima. Mais pendant le concert, le coup de foudre est immédiat pour Dadju qui ne quitte plus Ima des yeux…
RIEN À FOUTRE
Comédie dramatique; Réalisation. scénaristes: Emmanuel Marre, Julie Lecoustre; avec dèle Exarchopoulos, Alexandre Perrier, Mara Taquin; Directeur/Photo: Olivier Boonjing; Belgique/France 2022, 110 minutes.
Cassandre, 26 ans, est hôtesse de l’air dans une compagnie low-cost. Vivant au jour le jour, elle enchaîne les vols et les fêtes sans lendemain, fidèle à son pseudo Tinder « Carpe Diem ». Une existence sans attaches, en forme de fuite en avant, qui la comble en apparence. Jusqu’à ce qu’un incident de parcours ne l’oblige à se reconnecter au monde. Cassandre saura-t-elle affronter les douleurs enfouies et revenir vers ceux qu’elle a laissés au sol ?
- Portant malicieusement bien son titre, ce premier long-métrage réjouissant ne ressemble à rien d’autre qu’à lui-même : découverte alternative au cinéma installé, et portrait judicieux de la jeunesse de son temps. Avec Adèle Exarchopoulos, irradiante. (Bande à part) A l’aide d’un dispositif de mise en scène qui glane un fort sentiment de réel en mêlant improvisation et reconstitution minutieuse, Julie Lecoustre et Emmanuel Marre parviennent à raconter l’état émotionnel de la génération Y. (Les Inrocks) Marre et Lecoustre s’en remettent aux termes d’un hyperréalisme d’autant plus pertinent qu’il déborde la simple posture dénonciatrice, pour saisir les coordonnées bifaces du contemporain : séduction et brutalité, flottement et rentabilité, servitude et désinvolture, surprésence et absence à soi. (Les Cahiers du Cinéma)
LES FOLIES FERMIÈRES
Comédie rurale; Réalisateur: Jean-Pierre Améris; Avec Alban Ivanov, Sabrina Ouazani, Michèle Bernier; Scénaristes: Jean-Pierre Améris, Marion Michau, Jean-Luc Gaget; Directrice/Photo: Virginie Saint-Martin; Musique: Qentin Sirjacq; France 2022, 109 minutes.
David, jeune paysan du Cantal, vient d’avoir une idée : pour sauver son exploitation de la faillite, il va monter un cabaret à la ferme. Le spectacle sera sur scène et dans l’assiette, avec les bons produits du coin. Il en est sûr, ça ne peut que marcher ! Ses proches, sa mère et surtout son grand-père, sont plus sceptiques…
ON SOURIT POUR LA PHOTO
Comédie; Réalisateur, scénariste: Françous Uzan; avec Jaqcues Gamblin, Pascale Arbillot, Pablo Pauly; Directeur/Photo: Philippe Guilbert; France 2022, 95 minutes.
hierry passe ses journées à classer ses photos de famille, persuadé que le meilleur est derrière lui. Lorsque Claire, sa femme, lui annonce qu’elle le quitte, Thierry, dévasté, lui propose de refaire ” Grèce 98 “, leurs meilleures vacances en famille. Officiellement, il veut passer une dernière semaine avec leurs enfants avant de leur annoncer la séparation. Officieusement il espère reconquérir sa femme ! En tentant de raviver la flamme de son couple, Thierry va mettre le feu à sa famille…
X
Film d’épouvante; Réalisateur, scénariste: Ty West; avec Mia Goth, Jenna Ortega, Brittany Snow; Directeur/Photo: Eliot Rockett; Musique: Tyler Bates, Chelsea Wolfe; USA 2022, 105 minutes.
- If I had a dime — or maybe a drop of blood — for every movie that tried to recreate the vibe, the situation, and the high anxiety of “The Texas Chain Saw Massacre,” I’d have a pretty big bucket of blood. For decades, I’ve been watching movies that open with a handful of obnoxious kids in a vehicle, tooling down a redneck roadway, and then…well, you know what happens next. They land in a remote house somewhere, at which point the film in question stops bearing any resemblance to “The Texas Chain Saw Massacre.” Instead, it turns into one more instance of deadening formula trash: another piece of slasher-movie roadkill. But “X,” written and directed by Ti West, is an imitation with a difference. For one thing, it could hardly be more upfront about its son-of-“Chain Saw” atmosphere — which is to say it’s a deliberate, loving, and meticulous homage that isn’t simply trying to cash in on the legacy of the greatest horror film of the last half century. (Owen Gleiberman/ Variety)
WILLI UND DIE WUNDERKRÖTE
Dokumentar- und Spielfilm; Regie, Konzept: Markus Dietrich; mit Willi Weitzel, Ellis drews, Miriam Stein, Suzanne von Borsody; Kamera: Christoph Iwanow; Musik: Amaury Bernier; Deutschland 2021, 90 minuten.
Angeregt von einem 11-jährigen Mädchen namens Luna und deren Oma, einer geheimnisvollen Amphibienforscherin, begibt Willi sich diesmal in die vielfältige und farbenfrohe Welt der Amphibien. Er stößt auf wunderliche Frösche, die knallbunt oder durchsichtig sind, und über die er so manches lernt: Manche können fliegen, andere geben Winkzeichen, wieder andere produzieren eine Art “Sonnencreme” für ihren Körper. Zugleich muss Willi Luna dabei helfen, eine neue Heimat für die Frösche eines kleinen Teichs in ihrem Dorf zu finden, der von einem Bauern zugeschüttet wurde. Dazu müssen Willi und Luna aber erst die Dorfbewohner von der Wichtigkeit der glitschigen Tiere überzeugen…
- WILLI UND DIE WUNDERKRÖTE ist nach WILLI UND DIE WUNDER DIESER WELT (2009) der zweite abenteuerliche Kinderkinofilm um den TV-Moderator Willi Weitzel, der mit der erfolgreichen Sendung “Willi will’s wissen” (2002 bis 2010) beim jungen Publikum bekannt wurde. Wieder geht Willi auf Weltreise und erneut lernt er außergewöhnliche Naturphänomene kennen. Doch diesmal verknüpft Regisseur Markus Dietrich die dokumentarischen Abschnitte mit einer Spielhandlung um Luna. Eine alternierende Montage sorgt immer wieder für Abwechslung und Spannung, wobei die Filmmusik unaufdringlich die jeweilige Stimmung unterstreicht. Willis Begegnungen mit der leuchtenden Wunderkröte in seinen Träumen schaffen eine dritte Erzählebene. In Bolivien und Panama vermitteln Willi und Wissenschaftler*innen allerlei Wissenswertes über das Verhalten von Fröschen und vorbildliche Tierschutzprojekte. Willis liebenswerte Ungeschicklichkeiten und schrullige Nebenfiguren wie der Pilot Branko setzen humoristische Akzente. (Reinhard Kleber/visionkino.de)
Séance spéciale Utopia 15.5. à 16h30
ENNIO, IL MAESTRO
- Documentaire; Réalisateur, scénariste: Giuseppe Tornatore; avec Ennio morricone, Clint Eastwood, Hans Zimmer, Barry Levinson, Oliver Stone, Terrence Malick, John Williams, Dario Argento, Bernardo Bertolucci, Giuseppe Tornatore, Quincy jones, Lina Wertmüller, Bruce Speingsteen, Marco Bellocchio, Joan Baez, etc.; Directeurs/Photo: Giancarlo Leggeri, Fabio Zamarion; Musique: Ennio Morricone; Italie 2021, 156 minutes; Festival de Venise 2021.
A l’âge de 8 ans, Ennio Morricone rêve de devenir médecin. Mais son père décide qu’il sera trompettiste, comme lui. Du conservatoire de musique à l’Oscar du meilleur compositeur, l’itinéraire d’un des plus grands musiciens du 20ème siècle, vu par celui que le compositeur mythique avait ennobli dans NUOVO CINEMA PARADISO…
- This documentary represents a painstakingly detailed, fantastically entertaining, and profoundly exhausting deep dive into the career of the hyper-prolific Italian composer Ennio Morricone, known best perhaps for his orchestral scores for Sergio Leone (including the so-called Dollars Trilogy and Once Upon a Time in the West), Gillo Pontecorvo’s The Battle of Algiers, Bernardo Bertolucci’s 1900 – and a whole bunch of American films, ranging from the great (Terrence Malick’s Days of Heaven, Brian De Palma’s The Untouchables) to the abominable (Quentin Tarantino’s The Hateful Eight). It’s not so much the running time of 156 minutes that will tire you out as the incredible sonic, visual and emotional overload generated by the work itself; perhaps this is ideally seen first in a cinema for maximum impact and then again in small, digestible chunks at home. It’s one huge cinematic mosaic that tessellates a massive interview with the man himself (fortuitously filmed just before he died in 2020) with acres of archival footage and snippets from the movies he wrote soundtracks for. (Leslie Felperin/The Guardian)
Séance débat Utopia 15.5. à 17h
CRISE ET CHUCHOTEMENTS ***
Documentaire; Réalisateurs, scénaristes: Jossy Mayor, Laurent Moyse; avec Luc Frieden, Jeannot Krecké, Carlo Thill, Frank Wagener, Jean Guill, Charles Goerens, Yves Mersch, Serge Allegrezza, Jean-Jacques Rommes; Directeur/Photo: Carlo Thiel; Musique: Rafaël Leloup; Luxembourg 2022, 71 minutes.
Le vendredi 26 septembre 2008, la direction de Fortis Luxembourg avertit le ministre luxembourgeois des finances, Luc Frieden, que la banque est au bord du gouffre. La crise des « subprimes » et l’acquisition d’ABN AMRO ont précipité la chute du groupe dont elle fait partie et qui a son siège en Belgique. Pendant trois jours, une délégation luxembourgeoise sous la conduite de l’Etat travaille d’arrache-pied pour tenter de sauver l’entité luxembourgeoise. A peine a-t-elle esquissé un scénario de sauvetage qu’elle apprend qu’une autre banque systémique, la Dexia-BIL, est entraînée dans un désastre similaire. La disparition des deux banques risquerait de porter un coup fatal à l’économie du pays et de déstabiliser toute la place financière…