
Des dinosaures à la pelle en avant-première, une reine britannique au moment de son jubilée, un formidable Zhang Yimou pourtant remanié par la censure chinoise, un Desplechin venu en direct de Cannes, une comédie dramatique espagnole made in/with Luxembourg and Tommy Schlesser, un joli documentaire signé Schloendorff et deux énormes films bollywoodiens sont le pain sur votre planche cette semaine.
Jean-Pierre THILGES
SEMAINE DU 1er AU 7 JUIN 2022
Avant-Premières
JURASSIC WORLD DOMINION
Film d’aventures; Réalisateur: Colin Trevorrow; avec Chris Pratt, Bryce dallas Howard, Laura Dern, Sam Neill, Jeff Goldblum…et quelqes grosses bêtes; Scénaristes: Emily Carmichael, Colin Trevorrow, basé sur des personnages créés par Michael Crichton; Directeur/Photo: John Schwartzman; Musique: Michael Giacchino; USA 2022, 146 minutes.
Le film démarrant partout dans le monde au même moment, aucune critique n’a été publiée à ce moment. En attendant les avant-premières, faites donc un tout sur Apple TV+ et savourez le formidable documentaire PREHISTORIC PLANET (avec David Attenbourough), où vous apprendrez tout ce que vous ne saviez pas encore sur les dinosaures, le tout illustré par des trucages impressionnants ! (jpt)
ONE SECOND / YI MIAO ZHONG
Comédie dramatique; Réalisateur: Zhang Yimou; avec Zhang Yi, Liu Haocun, Fan Wei; scénaristes: Zhang Yimou, Zou Jingzhi, d’après le roman de Yan Geling; Directeur/Photo: Zhao Xiaoding; Musique: Loudboy; Chine 2020, 104 minutes; Toronto Film Festival 2021, San Sebastian 2021. Version censurée par les autorités chinoises !
- ONE SECOND avait été programmé au Festival de Berlin en 2019 (!), mais le gouvernement chinois a fait retirer le film de Zhang Yimou à la 23e heure, craignant que cette véritable ode au cinéma puisse éventuellement remporter l’Ours d’Or et donc attirer un peu trop l’attention sur la période noire de le Révolution Culturelle, époque à laquelle joue l’intrigue du film. Remonté, avec des ajoutes nouvellement filmées, le film est finalement sorti en Chine dans un version post-censure, dont personne ne sait à quel point la vision de Zhang Yimou a été tronquée et remaniée. Mais ce qui est resté vaut la peine d’être découvert. (jpt)
- Somewhere in the land of worn-out metaphors, there’s a drawer overflowing with love letters from all the filmmakers who ever thought to make cinema of the making of cinema. But it feels inadequate to file Zhang Yimou’s “One Second” alongside those when it is the most direct and heartfelt valentine to the medium the revered Fifth Generation filmmaker has ever composed — even though, in the four decades between his 1981 debut “Red Sorghum” and this year’s “Cliff Walkers,” he has rarely made a film that could be considered anything but. This time, in language as simple and lovely as a close-up on Liu Haocun’s grimy, radiant face and in sentences made from strips of sticky celluloid glinting in a projector’s glare as they dry, cinema has written back. “One Second” is not just about the magic of the movies, it’s about their resilience, and so it’s fitting — even moving — that despite the omissions and additions that have been mandated by the Chinese censors since it was yanked from the 2019 Berlinale competition, the film survives so soulfully. It’s been reedited and partially reshot, but its essence is intact, and anyway, despite the heavy hand of censorship inking out some of the more ardent passages, and a two-and-a-half-year delay in the love-letter’s delivery, if you hold it up to the light, you can still read what was originally written there. (Jessica Kiang/Variety)
ELIZABETH – A PORTRAIT IN PARTS
Documentaire; Réalisateur, concept; Roger Michell; images d’archive, interviews; GB 2022, 89 minutes; LuxFilmFest 2022.
“Elizabeth, Regard(s) Singulier(s)” est un portait cinématographique unique, moderne et exaltant d’une reine hors normes, mais aussi d’une femme : touchante, espiègle, insaisissable. Réalisé par Roger Michell (dont c’était le dernier film), ELIZABETH – A PORTRAIT IN PARTS offre un regard original sur son règne à la longévité inégalée qui a profondément marqué l’histoire des XX et XXI siècles.
- The late Roger Michell’s final film has now been posthumously released. It is a blandly tasteful and celebratory BBC One-style documentary for the platinum jubilee, with a melancholy new relevance, as if we are entering a new “regency” age. Sad to say, it goes down like a cup of tepid, milky and over-sugared tea. Michell’s previous cinema documentary, Nothing Like a Dame, about Britain’s brilliant theatrical dames, had been full of fun. This is merely reverent. There is no original material: the film is stitched together from existing footage, all of which is very familiar, but the found-footage approach (which Asif Kapadia used so intimately and vividly with Diego Maradona and Amy Winehouse) now looks like a retread. We go through the reign from its early days to her majesty’s situation now, finally going back for a sombre reflection on the death and funeral of George VI, presumably in acknowledgement of the fact that another sad event may unfortunately be on the way. (Peter Bradshaw/The Guardian)
En direct depuis le Festival de Cannes
FRÈRE ET SOEUR
Drame; Réalisateur: Arnaud Desplechin; avec Marion Cotillard, Melvil Poupaud, Golshifteh Farahani; Scénaristes: Arnaud Desplechin, Julie Peyr; Directrice/Photo: Irina Lubtchansky; France 2022, 108 minutes; Festival de Cannes 2022.
Un frère et une sœur à l’orée de la cinquantaine. Alice est actrice, Louis fut professeur et poète. Alice hait son frère depuis plus de 20 ans. Ils ne se sont pas vus depuis tout ce temps – quand Louis croisait la sœur par hasard dans la rue, celle-ci ne le saluait pas et fuyait. Mais le frère et la sœur vont être amenés à se croiser lors du décès de leurs parents…
- Rarement un film aura exprimé avec autant de clarté qu’il n’existe aucune raison valable pour haïr quelqu’un au-delà de soi-même. (Bande à part) La beauté de Frère et soeur a rendu urgent notre désir de rencontrer Arnaud Desplechin. (Cahiers du Cinéma) Le film, où l’on vide l’appartement des parents en compulsant l’album de famille comme dans le documentaire « l’Aimée » (2007), solde les comptes du passé et des batailles enragées. La projection possible vers un ailleurs. Un miracle rendu possible par la grâce des deux acteurs. (L’Obs) La détestation que se vouent Louis et Alice a beau les éloigner, elle est aussi ce qui les « noue » l’un à l’autre, ce qui les maintient, même à distance, ce qui les anime, même dans l’autodestruction. (Le Monde)
Films made in/with Luxembourg
PAN DE LIMÓN CON SEMILLAS DE AMAPOLA **
Comédie dramatique; Réalisateur, scénariste: Benito Zambrano, d’après le roman de Cristina Campos; avec Elia Galera, Eva Martin, Mariona Pagès, Tommy Schlesser; Directeur/Photo: Marc Gómez del Moral; Musique: Joan Valent; Espagne/Luxembourg 2021, 118 minutes; LuxFilmFest 2022.
Dans un village sur l’île de Majorque, Anna et Marina, deux sœurs séparées à l’adolescence se retrouvent à nouveau à l’occasion de la vente d’une boulangerie dont elles ont hérités d’une mystérieuse femme. Les deux sœurs ont mené des vies très différentes. Anna, mariée à un homme qu’elle n’aime plus vient à peine de quitter l’île et Marina parcourt le monde en tant que médecin pour une ONG. Alors que les sœurs tentent de découvrir les secrets de leur énigmatique bienfaitrice et de sa propriété, elles sont confrontées à de vieilles disputes familiales et décident de rattraper le temps perdu…
- Si on ne connaît pas le livre de départ, un titre comme “Pain au citron aux graines de pavot” (litt. ndlt.) peut paraître un peu suspicieux. Pan de limón con semillas de amapola serait-il un autre de ces films mielleux qui prennent la cuisine comme prétexte pour raconter des histoires sentimentales sirupeuses ? S’agit-il, ce qui serait à craindre, d’une version filmique de Masterchef – ou autre insupportable émission de télévision sur une compétition culinaire ? Ou d’une indigeste niaiserie ? Quoique le nouveau film de Benito Zambrano (…) frôle ces dangereux territoires, il faut accorder au réalisateur andalou le mérite de n’avoir pas succombé à la tentation du sucre et de la mélasse : dans l’opération délicate consistant à adapter le roman à succès Le parfum des citronniers de Cristina Campos, il s’en sort haut la main, et nous livre un long-métrage émouvant et beau qui assume fièrement son essence de mélodrame à la saveur traditionnelle. (Alfonso Rivera/Cineuropa)
Exklusiv bei Cinextdoor
DER WALDMACHER
Dokumentarfilm; Regie, Konzept: Volker Schlöndorff; Kamera: Axel Schneppat, ua.; Musik: Bruno Coulais, Ablaye Cissoko; Deutschland/Frankreich 2022, 93 Minuten.
1981 kommt der junge australische Agrarwissenschaftler Tony Rinaudo in den Niger, um die wachsende Ausbreitung der Wüste zu bekämpfen. Nach einigen Fehlschlägen entdeckt er unter dem vermeintlich toten Boden ein gewaltiges Wurzelnetzwerk. Mit seiner neuen Technik, bei der er die noch lebenden Baumstümpfe und Wurzeln reaktiviert, kann er die afrikanische Land- und Forstwirtschaft revolutionieren und unzähligen Menschen neue Hoffnung schenken…
Volker Schlöndorff porträtiert in seinem ersten Dokumentarfilm einen bemerkenswerten Mann, dessen Lebenswerk 2018 mit dem sogenannten alternativen Nobelpreis ausgezeichnet wurde.
LuxFilmFestLab Utopia 1.6. à 19h30
MOTHERING SUNDAY
Drame historique et romantique; Réalisatrice: Eva Husson; avec Odessa Young, Josh O’Connor, Colin Firth, Olivia Colman, Glenda Jackson; Scénario: Alice Birch, d’après le roman de Graham Swift; Directeur/Photo: Jamie Ramsay; Musique: Morgan Kibby; GB 2021, 104 minutes; TIFF 2021, London Film Fest 2021.
1924, Beechwood en Angleterre. Jane Fairchild est la bonne d’une famille d’aristocrates, les Niven. A l’occasion de la fête des mères, ses patrons lui accordent une journée de repos. Seulement, orpheline, Jane profite de l’occasion pour retrouver son amant, Paul. Ce dernier est le fils des voisins des Niven et il est fiancé à Emma Hobnay. Les Niven qui ont perdu leur fils lors de la Première Guerre mondiale se réjouissent du futur mariage de Paul comme si celui-ci était leur propre enfant…