Après 3 semaines de vacances sous un véritable soleil de Satan au Portugal et en Espagne (j’ai le teint pour le prouver), les HATARI PAPERS sont de retour au bercail, et vous proposent une semaine cinématographique, où tout peut arriver. Comme par exemple ce film allemand intrigant de Maria Schrader, au titre tout aussi intriguant, ICH BIN DEIN MENSCH. Un tantinet plus sanglant/cinglant, COUPEZ ! de Michel Hazanavicius avait fait l’ouverture du tout récent Festival de Cannes. Le très intéressant MOTHERING SUNDAY de Eva Hussan était à Cannes en 2021 et nous arrive donc avec plus d’un an de retard. IL BUCO de Michelangelo Frammartino avait remporté le Prix du Jury au Festival de Venise en 2021, où la crtique s’est dite enchantée d’un film élégiaque. Nettement plus terre à terre, la comédie française IRRÉDUCTIBLE fera certainement rigoler une partie du public porté sur ce genre de choses. Finalement, les Minions reviennent en avant-première pour créer le bordel dans THE RISE OF GRU, dont la bande-annonce contient un joli pied-de-nez à Stanley Kubrick.
Jean-Pierre THILGES
Semaine du 29 juin au 5 juillet 2022
ICH BIN DEIN MENSCH
Dramatisch-romantische Komödie; Regie: Maria Schrader; mit Maren Eggert, Dan Stevens, Sandra Hüller, Hans Löw; Drehbuch: Jan Schomburg, Maria Schrader, nach dem buch von Emma Braslavsky; Kamera: Benedict Neuenfels; Musik: Tobias Wagner; Deutschland 2021, 108 Minuten; Berlinale 2021, Silberner Bär für Maren Eggert; TIFF 2021.
Die Wissenschaftlerin Alma arbeitet am berühmten Pergamonmuseum in Berlin. Um an Fördermittel für ihre Studien zu kommen, erklärt sie sich zur Teilnahme an einem außergewöhnlichen Experiment bereit. Drei Wochen lang lebt sie mit einem humanoiden Roboter, Tom, zusammen, der sich dank künstlicher Intelligenz in den für sie perfekten Lebenspartner verwandeln soll. Die Maschine in (attraktiver) Menschengestalt ist dazu geschaffen, Alma glücklich zu machen. Es entfaltet sich eine Tragikomödie, die Vorstellungen von Liebe und Sehnsucht auslotet und fragt, was den Menschen ausmacht…
Multitalent Maria Schrader, mit dem Silbernen Bären ausgezeichnete Schauspielerin und erfolgreiche Regisseurin, lädt die gleichnamige Erzählung von Emma Braslavsky mit der Suggestivkraft des Kinos auf. Mit feinem Gespür für die richtige Besetzung und die Chemie zwischen zwei Schauspieler*innen setzt sie das ungleiche Protagonist*innenpaar unterhaltsam in Szene. Ein äußerst ergiebiges Forschungsfeld zur Untersuchung des wohligen wie gruseligen Schauderns zwischen Analyse und Gefühl. Am Ende zeigt sich: Die Poesie weiß sich auch der überwiegend für Logik zuständigen linken Gehirnhälfte zu bedienen. (Quelle: Katalog, 71. Internationale Filmfestspiele Berlin)
Festival de Cannes 2022
COUPEZ !
Comédie horrifique; Réalisateur: Michel Hazanavicius; avec Romain Duris, Bérénice Bejo, Grégory Gadebois; Scénariste: Michael Hazanavicius; Directeur/Photo: Jonathan Ricquebiurg; Musique: Alexandre Desplat; France 2022, 111 minutes; Film d’Ouverture Festival de Cannes 2022.
Un tournage de film de zombies dans un bâtiment désaffecté. Entre techniciens blasés et acteurs pas vraiment concernés, seul le réalisateur semble investi de l’énergie nécessaire pour donner vie à un énième film d’horreur à petit budget. L’irruption d’authentiques morts-vivants va perturber le tournage…
- Mieux caractérisé et mis en scène que son modèle, avec quelques ajouts (le musicien, joué par Jean-Pascal Zadi) et ajustements bienvenus (les personnages féminins plus affirmés, un petit côté méta), ce faux making of catastrophe célèbre la joie collective de faire du cinéma. (L’Obs) Ce remake du délirant (et très méta) ” Ne coupez pas ! ” voit Hazanavicius retrouver de l’allant tout en ajoutant une corde à son arc de pasticheur en série. (Les Fiches du Cinéma) l y a quelque chose de bouleversant à voir ces gens, qui s’aiment de temps en temps, se détestent parfois et se méprisent souvent, unir leurs forces dans la seule foi de faire tenir droit un plan de cinéma. Image d’un art collectif où même le plus grand des créateurs ne fabrique rien sans le savoir-faire de son voisin. (Positif) Ode aux artisans d’un cinéma fauché qui vivent leur travail comme une mission sans se soucier de fabriquer un chef-d’œuvre ou un navet, Coupez ! est une Nuit américaine zombie. Il s’en dégage la même joie collective, le même élan jusqu’au-boutiste. (Télérama)
MOTHERING SUNDAY
Drame; Réalisatrice: Eva Husson; avec Odessa Young, Josh O’Connor, Colin Firth, Olivia Colman, Glenda Jackson; Scénariste: Alice Birch, d’après le roman de Graham Swift; Directeur/Photo: Jamie Ramsay; Musique: Morgan Kibby; GB 2021, 104 minutes; Festival de Cannes 2021, Toronto Intl, Film Festival 2021.
1924, Beechwood en Angleterre. Jane Fairchild est la bonne d’une famille d’aristocrates, les Niven. A l’occasion de la fête des mères, ses patrons lui accordent une journée de repos. Seulement, orpheline, Jane profite de l’occasion pour retrouver son amant, Paul. Ce dernier est le fils des voisins des Niven et il est fiancé à Emma Hobnay. Les Niven qui ont perdu leur fils lors de la Première Guerre mondiale se réjouissent du futur mariage de Paul comme si celui-ci était leur propre enfant…
- French director Eva Husson bypasses Britflick stuffiness in this passionate period drama adapted from a Graham Swift story of loss and rebirth. Posters for this sensuously photographed and affectingly scored drama suggest a rather glum combination of Gosford Park and Upstairs, Downstairs. Yet the film itself is nothing of the sort, dealing instead with altogether more intriguing themes of love, lust, grief and doubt, lacing its central portrait of an artist in the making with an air of unresolved intrigue, lingering guilt and transformative creativity. (Mark Kermode/The Guardian)
IL BUCO
Drame; Réalisateur: Michelangelo Frammartino; avec O^Paolo Cossi, Jacopo Elia, Denise Trombin; Scénaristes: Michelangelo Framartino, Giovanna Giuliani; Directeur/Photo: Renato Berta; Italie 2021, 93 minutes; Prix Spécial du Jury, Festival de Venise 2021.
Dans les années 1960, l’Italie célèbre sa prosperité en érigeant la plus haute tour du pays. En parallèle, un groupe de jeunes spéléologues décident eux, d’en explorer la grotte la plus profonde. À 700 mètres sous-terre, ils passent inaperçus pour les habitants alentours, mais pas pour l’ermite de la région. Ils tissent avec lui des liens d’un genre particulier. Les chroniques d’Il Buco retracent les découvertes et parcours au sein d’un monde inconnu, celui des profondeurs, où se mêlent nature et mystère…
- Plutôt que de s’exclure l’une l’autre, les deux réalités initialement opposées deviennent des métaphores imbriquées, et le film une splendide vanité, qui magnifie les énergies vitales tout en les plaçant sous le signe de la finitude. (Cahiers du Cinéma) Michelangelo Frammartino, notre minimaliste italien préféré, revient avec “Il Buco”. Il s’inscrit ainsi dans une confrérie de cinéastes qui ne mettent pas en scène des récits articulés, mais des tableaux, des sensations et des mouvements. (L’Humanité) Entre fiction historique et documentaire contemporain, ethnographie rêvée et cinéma scientifique, le film invente sa place par la sensualité souveraine de son regard, son mélange de majesté et de simplicité. (Les Inrocks) L’avancée vers l’inconnu, le cœur de l’homme et celui de la terre. Voilà tout le travail riche d’échos et de métaphores de Michelangelo Frammartino. Ce réalisateur qui semble autant poète qu’ethnologue et cartographe (…) a trouvé un angle original pour sonder et célébrer de nouveau cette région qui lui est chère. (Télérama)
IRRÉDUCTIBLE
Comédie; Réalisateur: Jérôme Commandeur; avec Jérôme Commandeur, Laetitia Dosch, Pascale Arbillot, Nicole Calfan, Gérard Darmon; Scénaristes: Jérôme Commandeur, Xavier Maingon; Directeur/Photo: Nicolas Massart; France 2022, 85 minutes.
Vincent Peltier, paisible employé aux « Eaux et forêts » à Limoges, est incité à démissionner à cause d’une révision des effectifs, ce qu’il souhaite le moins du monde. Une inspectrice trop zélée décide de le muter dans les pires endroits au monde pour le pousser à renoncer. Elle l’envoie donc au Groenland pour protéger les chercheurs d’une base scientifique contre les attaques d’ours. Et on n’en est qu’aux dix premières minutes du film. On vous laisse imaginer la suite…
Jérôme Commandeur: ” J’ai vu un film italien, « Quo vado ? », une comédie réalisée par Gennaro Nunziante, avec Checco Zalone : énorme succès en 2016 avec 9 millions d’entrées de l’autre côté des Alpes… et très vite, vite j’ai souhaité l’adapter, avec la bénédiction des producteurs qui m’ont dit « si ça vous plaît, accaparez-vous le sujet, faites-en votre jardin… » Ce qui m’a intéressé, c’est de rapprocher cette histoire très italienne des préoccupations qui sont dans notre air du temps actuel… Il fallait voir comment faire passer une histoire écrite vers 2012-2013 en Italie à un récit ancré en 2022 en France… Au final, je trouve que mon film a sa spécificité : il parle du rapport aux femmes, de la mixité, des questions environnementales. Toutes ces choses qui sont devenues incontournables, essentielles en 10 ans… ” (Extrait du dossier de presse)