C’est presque la fin de l’été (déjà), la Schueberfouer se prend une claque chez les éternels mécontents de Facebook et les cinémas sortent un peu tout et n’importe quoi. À nous (et à vous) donc de souligner les (éventuelles) pépites, puisque – à part la jolie MOANA/ VAIANA *** en reprise Disney Summer – nous n’avons vu aucune des nouvelles sorties au préalable. En jugeant sur sa bande-annonce, LA DÉRIVE DES CONTINENTS (AU SUD) devrait faire grincer des dents, LES VOLETS VERTS réunissent Gégé, Poelvoorde, Fanny Ardant et Georges Simenon, RUMBA LA VIE pourrait (je dis bien pourrait) nous changer des éternelles pitreries de Franck Dubosc, tandis que EYIMOFE – THIS IS MY DESIRE a été remarqué dans les festivals…en 2020. Cela dit, AFTER EVER HAPPY et ORPHAN FIRST KILL ne sont pas vraiment notre tasse de thé.
Jean-Pierre THILGES
SEMAINE DU 24 AU 30 AOÛT 2022
LA DÉRIVE DES CONTINENTS (AU SUD)
Comédie dramatique; Réalisateur: Lionel Baier; avec Isabelle Carré, Théodore Pellerin, Ursina Lardi, Ivan Georgiev; Scénaristes: Lionel Baier, Laurent Larivière; Directrice /Photo: Josée Deshaies; Suisse/France 2022, 89 minutes; Quinzaine des Réalisateurs, Cannes 2022.
Nathalie Adler est en mission pour l’Union Européenne en Sicile. Elle est notamment chargée d’organiser la prochaine visite de Macron et Merkel dans un camp de migrants. Présence à haute valeur symbolique, afin de montrer que tout est sous contrôle. Mais qui a encore envie de croire en cette famille européenne au bord de la crise de nerfs ? Sans doute pas Albert, le fils de Nathalie, militant engagé auprès d’une ONG, qui débarque sans prévenir alors qu’il a coupé les ponts avec elle depuis des années. Leurs retrouvailles vont être plus détonantes que ce voyage diplomatique…
- Progressant à un rythme assez trépidant dans le sillage de ses protagonistes qui se déplacent beaucoup, La Dérive des continents (au sud) trace énergiquement sa route à la lisière de la comédie (avec même quelques pointes burlesques) pour mettre au point une recette simple, mais très personnelle : faire entrer en résonance la petite histoire (une mère voyant son fils ressurgir dans sa vie tel une météorite percutant les remords du passé maternel et provoquant un tremblement de terre affectif pour les deux) et la grande Histoire : les mensonges politiques qui observent au télescope le drame des migrants en Méditerranée et réécrivent la réalité à leur convenance (“ce n’est pas une image, c’est un lieu”), la mise en perspective du passé et la confrontation des générations (“ce n’est pas aux enfants d’écouter leurs parents, mais l’inverse” pour les uns, le respect d’un minimum de règles pour les autres), le tout dans un monde où pour se comprendre, il faut surtout accepter ses propres imperfections. (Fabien Lemercier/Cineuropa)
LES VOLETS VERTS
Comédie dramatique; Réalisateur: Jean Becker; avec Gérard Depardieu, Benoît Poelvoorde, Fanny Ardant; Scénario: Jean-Loup dabadie, d’après le livre de Georges Simenon; Directeur/Photo: Yves Angelo; Musique: Frédéric Vercheval; France 2022, 98 minutes.
« Les Volets verts » dresse le portrait d’un monstre sacré, Jules Maugin, un acteur au sommet de sa gloire dans les années 70. Sous la personnalité célèbre, l’intimité d’un homme se révèle…
« Des amis me font craindre qu’on puisse identifier le personnage de Maugin avec tel ou tel acteur célèbre. Je tiens à déclarer catégoriquement que Maugin n’est un portrait d’aucun des plus grands acteurs de notre époque. Ni Raimu, ni Michel Simon, ni W.C Fields, ni Charlie Chaplin. Mais à cause de leur stature, il n’est pas possible de créer un personnage de leur taille, dans leur profession, qui n’emprunte certains traits, certains tics, à l’un et à l’autre. Tout le reste, qu’il s’agisse du caractère de mon héros, de ses origines, de son enfance, de sa carrière ou de sa vie, publique et privée, n’est que pure fiction. J’écris ces lignes par souci de la vérité, de la mémoire de ceux que j’ai cités qui sont morts, et de la personnalité de ceux qui vivent encore. »
Georges Simenon, le 11 mai 1950.
RUMBA LA VIE
Comédie; Réalisateur, scénariste: Franck Dubosc; avec Franck Dubosc, Louna Espinosa, Jean-Pierre Darroussin; Directeurs/Photo: Ludovic Colbeau-Justin, Dominique Fausset; Musique: Sylvain Goldberg, Matteo Locasciulli; France 2022, 103 minutes.
Tony, la cinquantaine, chauffeur d’autobus scolaire renfermé sur lui-même, vit seul après avoir abandonné femme et enfant vingt ans plus tôt. Bousculé par un malaise cardiaque, il trouve le courage nécessaire pour affronter son passé et s’inscrire incognito dans le cours de danse dirigé par sa fille, qu’il n’a jamais connue, dans le but de la (re)conquérir et de donner un sens à sa vie…
Franck Dubosc: Les projets naissent souvent d’un mélange de plusieurs éléments. Le premier, ici, était l’envie de tourner dans le décor de la danse de salon. Cet art repose sur un genre musical que j’affectionne, j’aime son élégance et le fait qu’elle se danse encore à deux. J’ai été inspiré par la couleur et l’humeur qu’on y trouve et la réaction que cela provoque : une envie de rire puis d’aimer. Par ailleurs, l’histoire m’est apparue lorsque j’ai ressenti de plus en plus de culpabilité à quitter mes enfants, même une semaine, pour aller travailler. Je dirais donc que ce film était une façon de me déculpabiliser dans un décor qui me plaisait. (Dossier de presse)
EYIMOFE – THIS IS MY DESIRE
Drame; Réalisateurs: Arie et Chuko Esiri; avec Emmanuel Adeji, Mary Agholor, Kemi Lala Akindoju; Scénariste: Chuko Esiri; Directeur/Photo: Arseni Khachaturian; Musique: Akin Abedobowale; Nigéria 2020, 117 minutes; Festival de Berlin 2020.
Deux Nigérians sont en quête d’une vie meilleure pour leur famille. Après que Mofe ait perdu sa famille et que Rosa n’ait pas tenu sa promesse, leurs projets de voyage s’effondrent. Ils apprennent alors que l’avenir qu’ils recherchent désespérément peut être construit chez eux…
- Two only glancingly connected stories of street-level life in Lagos form the ostensible backbone of “This Is My Desire,” the engaging, earnest, loose-limbed debut feature from Nigerian twin-brother directors Arie and Chuko Esiri. But the shape of those lives is vaguely similar. Both characters begin their chapters not just dreaming of escaping the everyday grind of life in their nation’s largest, most populous city, but taking firm, expensive steps toward achieving that goal: buying passports, saving for visas, making dodgy deals for documentation with shady brokers. And still, it is a goal that never seems quite within their grasp, and not just because of the logistics. It’s almost as though Lagos itself intervenes — just as it does in almost every frame of DP Arseni Khachaturan’s textural, colorful 35mm photography — and conspires with fate to pull them back into an embrace that is by turns comfortingly familiar and callously indifferent. (Jessica Klang/Variety)
AFTER EVER HAPPY
Drame; Réalisatrice: Castille Landon; avec Josephine Langford, Hero Fiennes Tiffin, Louise Lombard; Scénariste: Sharon Soboil, d’après le roman de Anna Todd; Directeurs/Photo: Rob Givens, Joshua Reis; Musique: George Kallis; USA 2022, 119 minutes.
Une révélation sur le passé de Tessa ébranle le couple qu’elle forme avec Hardin. Parallèlement, une vérité choquante sur leur famille respective surgit. Les deux amants ne sont pas si différents l’un de l’autre. Tessa n’est plus la gentille fille qu’elle était lorsqu’elle a rencontré Hardin, lui, n’est plus que le garçon lunatique dont elle est tombée amoureuse…
C’est le quatrième film de la série tirée des romans de Anna Todd qui, paraît-il, fait courir les dames. (jpt)
ORPHAN FIRST KILL
Film d’épouvante; Réalisateur: William Brent Bell; avec Isabelle Fuhrmann, Julia Stiles, Rossif Sutherland; Scénariste: David Coggeshall; Directeur/Photo: Karim Hussain; Musique: Brett Detar; USA 2022, 99 minutes.
Esther revient ! La saga terrifiante se poursuit dans cette préquelle palpitante. Après avoir orchestré une brillante évasion d’un établissement psychiatrique, Esther se rend en Amérique en se faisant passer pour la fille disparue d’une famille aisée. Mais, face à une mère prête à tout pour protéger sa famille, son plan va prendre une tournure inattendue. Il vous reste beaucoup de choses à découvrir sur Esther…
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Malgré cette étrange idée de faire un prequel avec la même actrice treize ans plus tard, “Esther 2” (title français) arrive à provoquer quelques frissons grâce à un renversement malin et le pari ambitieux de se placer du côté du tueur. (Ecran Large) Préquel sans brio, ce nouvel opus horrifique réserve tout de même quelques surprises. (Libération) Après une première moitié austère, “Esther 2” vaut, à la rigueur, pour la seconde, tout en extravagance assumée. (Télérama)
Disney Summer
MOANA/VAIANA ***
Animation numérique; Réalisateurs: Ron Clements, John Musker, Don Hall; avec les voix (v.o.) de Auli’i Cravalho, Dwayne Johnson, Rachel House, Temuera Morrison; Scénario: Jared Bush; Musique: Mark Mancina; USA 2016, 107 minutes.
Il y a 3 000 ans, les plus grands marins du monde voyagèrent dans le vaste Océan Pacifique, à la découverte des innombrables îles de l’Océanie. Mais pendant le millénaire qui suivit, ils cessèrent de voyager. Et personne ne sait pourquoi… Moana/Vaiana, est une jeune fille téméraire qui se lance dans un voyage audacieux pour accomplir la quête inachevée de ses ancêtres et sauver son peuple. Au cours de sa traversée du vaste océan, elle va rencontrer le demi-dieu Maui. Ensemble, ils vont accomplir un voyage épique…
- Il y a ceux qui n’aiment pas du tout le cinéma d’animation, il y a ceux qui disent que ces films sont strictement pour les gosses, il y en a d’autres qui n’aiment pas les chansons dans ces films, d’autres encore détestent tout ce qui touche de près ou de loin à l’empire Walt Disney – nous ne faisons partie d’aucun de ces groupes. MOANA (titre aux USA), VAIANA (titre en Europe) est une jolie réussite, même si le film n’atteint pas le sommet d’autres productions du Mouse House. C’est Dwayne Johnson qui prête sa voix au demi-dieu Maui, et c’est lui (et un coq un peu fada) qui récoltent les plus grands rires. Trois étoiles et beaucoup de soleil! (jpt)
TAD, THE LOST EXPLORER AND THE EMERALD TABLET
Ce film passe uniquement en version française et allemande.
Kinepolis goes Bollywood
LIGER – SAALA CROSSBREED
LE MUR DES ÉTOILES