Une semaine de cinéma fabuleuse s’annonce, puisque vraiment tous les nouveaux films sont exceptionnels – pas tous pour la même raison, certes, mais honnêtement, une telle pléthore d’oeuvres intéressantes est très très rare, surtout après des mois et des mois de mouise dans nos salles. Un PINOCCHIO qui vous fera rapidement oublier le remake foireux sur Disney +, STRANGE WORLD, un nouveau film d’animation Disney qui n’est pas directement fourgué en ligne, THE MENU, un film d’épouvante épicurien, BONES AND ALL, un film italien un tantinet sanglant, EO, une ânerie skolimovskienne qui a fait le buzz à Cannes, SHE SAID de Maria Schrader ou le Weinstein de l’enfer, et finalement, BOY FROM HEAVEN, qui nous arrive également depuis le Festival de Cannes. Finalement, excellente nouvelle, Disney a viré son CEO Bob Chapek et a fait revenir Bob Iger pour redresser la barre d’un navire qui prenait l’eau depuis un certain temps. En espérant que ce ne soit pas trop tard !

Gepetto THILGES

Semaine du 23 au 29 novembre 2022

GUILLERMO DEL TORO’S PINOCCHIO

Animation stop-motion; Réalisateur: Guillermo del Toro, Mark Gustafson; avec les voix de Gregory Mann, Ewan McGregor, Ron Perlman, Cate Blanchett, Tim Blake Nelson, Tilda Swinton, John Turturro, Christoph Waltz;  Scénaristes: Guillermo del Toro, Patrick McHale, basé sur le livre de Carlo Collodi; Directeur/Photo: Frank Passingham; Musique: Alexande Desplat; USA/Canada 2022, 117 minutes.

Une marionette fabriquée par le sculpteur sur bois Gepetto prend vie. Gepetto la nomme Pinocchio et voit en lui le fils qu’il n’a jamais eu. Mais Pinocchio est un vilain garnement…

• After Disney’s dismal remake earlier this year, there may be little collective appetite for another Pinocchio film, but del Toro’s version, set in Fascist Italy, is eccentric and imaginative enough to make us hungry again. (…) Directing alongside stop-motion veteran Mark Gustafson (“Meet the Raisins!,” “Fantastic Mr. Fox,” here taking his first feature helming credit), del Toro isn’t much more interested in strict fidelity than Walt Disney was. His “Pinocchio” updates the setting to Mussolini’s Italy in wartime, and remixes an array of Collodi’s hijinks with some bold ideas of his own — not least a fresh, more progressive idea of what the story’s driving objective of “real boy” transformation might entail. (…) In spirit, however, this notably peculiar, frightening animation feels more in line with Collodi’s imagination than most previous iterations. As you might expect from the man behind “Pan’s Labyrinth” and “The Devil’s Backbone,” there’s a dark, violent sense of consequence to this one, a healthy sense of grotesquerie, that makes its happy ending — yes, that’s still on the cards, but not exactly as you’d expect — feel hard-earned. (Guy Lodge/Variety) 

STRANGE WORLD

Animation numérique, film d’aventures; Réalisateurs: Don Hall, Qui Nguyen; avec les voix de Jake Gyllenhaal, Gabrielle Union, Lucy Liu, Dennis Quaid; Scénariste: Qui Nguyen; Musique: Henry Jackman; USA 2022, 102 minutes.

Les Clade, une famille d’explorateurs légendaires, découvrent un monde inexploré, plein de dangers et peuplé de créatures fantastiques. Ils sont aidés dans leur quête d’un blob espiègle et de leur chien à trois pattes. Hélas, les querelles entre ses différents membres menacent de faire échouer cette nouvelle mission, qui est – de loin – la plus cruciale…

• Un nouveau film d’animation produit par Disney qui ne sort pas directement sur leur plate-forme, ça doit vouloir dire que le film n’est pas mauvais. surtout comparé à ce que le Mouse House nous a infligés récemment avec des horreurs comme le triste “Pinocchio” de Robert Zemeckis ou l’affreux “Disenchanted”.  “Strane Wolrd” sortant aux États Unis pour thanksgiving, il n’y a pas encore de critiques fiables. (jpt) 

THE MENU

Thriller gastronomique; Réalisateur: Mark Mylod; avec Ralph Fiennes, Anya Taylor-Joy, Nicholas Hoult; Scénaristes: Seth Reiss, Will Tracy; Directeur/Photo: Peter Deming; Musique: Colin Stetson; USA 2022, 107 minutes; Toronto Intl. Film Festival 2022.

Tyler et Margot ont la chance d’aller manger dans le réputé restaurant du chef Slowik sur une île privée. Une poignée d’autres convives les accompagnent. La présence de Margot à sa table dérange d’emblée le chef cuisinier puisque celle-ci ne devait pas être présente initialement. Il craint que la jeune femme ruine ses plans pour la soirée. Outre des plats somptueux, Slowik a prévu des surprises de taille pour ses invités, mais elles ne risquent pas de plaire beaucoup aux pique-assiettes. Margot devra user d’ingéniosité si elle veut avoir une chance de quitter l’île vivante… (Synopsis © Cinoche.com)

• The Menu has something in common with that recent much-praised award winner Triangle of Sadness, about plutocrats gorging themselves on a luxury cruise ship; in both, a humble burger is presented in contrast to the culpable fine dining. But The Menu is more controlled and more interesting, with one or two actual laughs – though I have to admit as always to being impatient with the expectation that at some level, and whatever the satirical context, we are supposed to swoon at all these connoisseur gourmand details. (Peter Bradshaw/The Guardian) 

BONES AND ALL

Film d’épouvante; Réalisateur: Luca Guadagnino; avec Timothée Chalamet, Taylor Russell, Mark Rylance; Scénariste: David Kajganich, basé sur le roman de Camille DeAngelis; Directeur/Photo: Arseni Khatchaturian; musique: Trent Reznor, Atticus Ross; USA 2022, 130 minutes; Festival de Venise 2022.  

Maren part à la recherche de sa mère et rencontre Lee, un adolescent à la dérive qui va l’embarquer dans un road trip enflammé sur les routes de l’Amérique profonde. Leur amour naissant sera-t-il suffisamment fort pour résister à leurs démons, leur passé et le regard d’une société qui les considère comme des monstres ? 

• It might seem strange, but Luca Guadagnino’s intimate account of first love between two cannibal drifters in 1980s Middle America, Bones and All, has some of the same softness, sensitivity and gentle naturalism he brought to his HBO series about teen slackers on a Northern Italian military base, We Are Who We Are. Even when they’re feasting on human flesh, walking away wearing bibs of blood and gristle, the film depicts its protagonists — played with a touching, guarded fragility by Taylor Russell and Timothée Chalamet — not as monsters but as rootless outsiders hungering to connect and feed an appetite they can’t control. (David Rooney/Hollywood Reporter) 

EO

Drame; Réalisateur: Jerzy Skolimovski; avec Sandra Drzymalska, Isabelle Huppert,  Tomasz Organek, Mateus Kosciukiewicz; Scénaristes: Ewa Piaskowska, Jerzy Skolimovski; Directeur/Photo: Michale Dymek; Musique: Pawel Mykietin; Pologne 2022, 89 minutes; Prix du Jury Festival de Cannes 2022; Festivals de Toronto, New York et Londres. 

Le monde est un lieu mystérieux, surtout vu à travers les yeux d’un animal. Sur son chemin, EO, un âne gris aux yeux mélancoliques, rencontre des gens bien et d’autres mauvais et fait l’expérience de la joie et de la peine, mais jamais, à aucun instant, il ne perd son innocence….

• C’est l’une des plus pures et plus innocentes histoires d’amour jamais racontées au cinéma. Un âne sentimental dans les pas de Bresson, de Stevenson, de la comtesse de Ségur et de Gainsbourg. Un Skolimowski fantastique. (Bande à part) Fidèle à sa réputation dans nos civilisations occidentales, EO s’entête à vivre, choisit sans cesse sa liberté, saute toutes les clôtures, s’enfuit dans ses rêves dont le filtre rouge attise toutes les fantaisies. (Les Inrocks) Dans EO […] Skolimowski reprend bien des figures de Balthazar, mais en les déplaçant. Si Eo apparaît, comme l’âne de Bresson, le plus souvent impassible pendant qu’on se l’approprie ou qu’on le brutalise, il n’est toutefois pas exclusivement un martyr, ne s’abandonne pas complètement à son destin – et cela vaut bien déjà un remake. (Cahiers du Cinéma) 

SHE SAID

Drame; Réalisatrice: Maria Schrader; avec Carey Mulligan, Zoe Kazan, Patricia Clakrson; Scénariste: Rebecca Lenkiewicz, d’après un article paru dans le New York Times et le livre “She said” de Jodi Kantor et Megan Twohey; Directrice/Photo: Natasha Braier; Musique: Nicholas Britell; USA 2022, 129 minutes.

Deux journalistes du New York Times, Megan Twohey et Jodi Kantor, ont de concert mis en lumière un des scandales les plus importants de leur génération. À l’origine du mouvement #Metoo, leur investigation a brisé des décennies de silence autour du problème des agressions sexuelles dans le milieu du cinéma hollywoodien, changeant à jamais la société américaine et le monde de la culture…

• (…) the bar is high for “She Said,” a bombshell drama about The New York Times’s uncovering of the Harvey Weinstein scandal in 2017. Like Watergate, the revelation of Weinstein’s crimes — not just one movie mogul’s monstrousness but the whole system of secrecy and denial that dominated the arena of sexual harassment and abuse in and outside Hollywood — was a story that shocked and changed the world. The reverberations of it are still being absorbed; Weinstein himself, now serving a 23-year prison sentence, hasn’t even finished being on trial. So you may wonder how, exactly, “She Said” is going to capture what that story felt like before it became a story. The movie, written by Rebecca Lenkiewicz and directed by Maria Schrader (…) accomplishes this by tapping into something that was always an essential part the Weinstein saga, but one I’ve never experienced as vividly as I did watching “She Said”: the pervasive, unfathomable fear that ruled Harvey Weinstein’s victims. (Owen Gleiberman/Variety) 

BOY FROM HEAVEN/WALAD MIN AL JANNA

Titre français: La conspiration du Caïre; Thriller; Réalisateur, scénariste: Tarik Saleh; avec Tawfeek Barhom, Fares Fares, Mohammad Bakri; Directeur/Photo: Pierre Aïm; musique: Krister Linder; Suède/France/Égypte 2022, 119 minutes; Prix du Scénario, Festival de Cannes 2022.

Adam, simple fils de pêcheur, intègre la prestigieuse université Al-Azhar du Caire, épicentre du pouvoir de l’Islam sunnite. Le jour de la rentrée, le Grand Imam à la tête de l’institution meurt soudainement. Adam se retrouve alors, à son insu, au cœur d’une lutte de pouvoir implacable entre les élites religieuse et politique du pays…

• Avec la virtuosité contenue de sa mise en scène et l’impressionnante précision de son écriture, Tarik Saleh signe avec La Conspiration du Caire un thriller d’espionnage surpuissant, aussi riche que stimulant. (Ecran Large) Persona non grata en Egypte, Tarik Saleh a dû tourner en Turquie ce film haletant qui se déroule au Caire et réussit la prouesse de dénoncer à la fois des politiques corrompus et des religieux trompeurs, des sicaires et des tartufes. (L’Obs) Bien au-delà de la sociologie politique, le film de Tarik Saleh s’impose comme une variation dialectique et concrète sur la dualité mythologique du prêtre et du soldat ainsi que l’impossibilité, désormais, de les distinguer précisément. (Le Monde) Après le très remarqué Le Caire confidentiel, Tarik Saleh revient avec une fable politique à la mise en scène solide, à l’impeccable déroulé dramatique, et traversée de temps forts, mais à laquelle manquent, sans doute, quelques respirations. (Les Fiches du Cinéma) 

https://youtu.be/g_qyphrK5o0

Kinepolis goes Bollywood

BHEDIYA

https://youtu.be/mfl–nI-Bhs

LE MUR DES ÉTOILES