“The Greatest Show on Earth” fut le premier film que Steven Spielberg enfant vit dans un cinéma et c’est ce grand film de cirque, réalisé par Cecil B. DeMille et son spectaculaire accident ferroviaire, qui ont inspiré le jeune Spielberg à devenir cinéaste. Et c’est cette aventure qui est le point de départ de THE FABELMANS, un grand home movie aussi sentimental que révélateur, où le cinéaste raconte sa jeunesse, ses premiers films en 8 mm et surtout sa famille. Outre ce véritable festin cinéphile, la semaine vous réserve un ours drogué (COCAINE BEAR), un autre film autobiographique allemand (WANN WIRD ES ENDLIC HWIEDER SO WIE ES NIE WAR?), une comédie française réussie (YOUSSEF SALEM A DU SUCCÈS) et – pour les amateurs du genre – deux films bollywoodiens. Heureusement qu’un peu de calme est revenu dans la programmation de nos cinémas, mais cela ne va pas durer, puisque le LUXFILMFEST 2023 et sa ribambelle de toiles s’annoncent déjà pour le 2 mars.
Jean-Pierre THILGES
SEMAINE DU 22 AU 28 FÉVRIER 2023
THE FABELMANS ****
Biopic; Réalisateur: Steven Spielberg; avec Michelle Williams, Gabriel LaBelle, Paul Dano, Seth Rogen, Hudd Hirsch; Scénaristes: Tony Kushner; Directeur/Photo: Janusz Kaminski; Musique: John Williams; USA 2022, 151 minutes; Toronto Intl.Film Festival 2022/ Berlinale 2023; primé aux Golden Globe Awards; nommé pour plusieurs Oscars.
En 1952, le petit Sammy Fabelman est grandement impressionné par le déraillement d’un train présenté sur grand écran dans le film The Greatest Show on Earth. De retour dans la maison familiale auprès de ses parents Mitzi et Burt Fabelman, l’enfant recrée la scène avec ses jouets jusqu’à ce que sa mère lui propose de l’enregistrer sur pellicule avec la caméra de son père. Les années qui suivent, Sammy réalise de courts films aux trucages de plus en plus sophistiqués avec la collaboration de ses amis et des membres de sa famille qui sont toujours plus surpris et impressionnés par son talent. De la banlieue du New Jersey à celle de l’Arizona, la petite cellule tissée serrée découvre au fil du temps toute la puissance du septième art, pour le meilleur et pour le pire.
- No director has done more to deconstruct the myth of the suburban American family than Steven Spielberg. Dissertations have been written and documentaries made on the subject. And now, at the spry young age of 75, Spielberg himself weighs in on where his preoccupations come from in “The Fabelmans,” a personal account of his upbringing that feels like listening to two and a half hours’ worth of well-polished cocktail-party anecdotes, only better, since he’s gone to the trouble of staging them all for our benefit. Spielberg’s a born storyteller, and these are arguably his most precious stories. (Peter Debruge/Variety)
- Steven Spielberg’s utterly beguiling fictionalised movie-memoir is his new adventure in Panglossian optimism, and offers us a stunning critical insight into his own work and how and why artists cauterise childhood pain and rewrite their youth. Movies are not exactly a matter of “escapism” – a lazy and misleading word – but all about intervening in real life, reordering the landscape, addressing frailty and vulnerability candidly, but from a position of strength. (Peter Bradshaw/The Guardian)
COCAINE BEAR
Film d’épouvante sous influence; Réalisatrice: Elizabeth Banks; avec Ray Liotto, Keri Russell, Margo Martindale; Scénariste: Jimmy Warden; Directeur/Photo: John Guleserian; Musique: Mark Mothersbaugh; USA 2023, 95 minutes,
En 1985, une importante cargaison de cocaïne est larguée d’un avion en plein cœur du parc national de Chattahoochee en Géorgie. Une partie de la substance est avalée par accident par une maman ourse qui s’est transformée en un féroce monstre sanguinaire pour assouvir sa nouvelle accoutumance. Un autre paquet du lot est trouvé par Dee Dee et son ami Henry, deux jeunes adolescents qui ont fait l’école buissonnière pour aller en randonnée dans la montagne. Inquiétée par l’absence de sa fille, la mère de Dee Dee se lance à ses trousses, accompagnée d’une garde-forestière et d’un agent de la faune excentriques…
Pas encore de critiques, le film – basé sur une histoire vraie – démarrant cette semaine un peu partout. Mais quand Bisounours se transforme en Pablo Escobear, ça risque de déménager. Et il y aura du sang ! (jpt)
WANN WIRD ES ENDLICH WIEDER SO WIE ES NIE WAR
Dramatische Komödie; Regie: Sonja Heiss; mit Arseni Bultmann, Laura Tonke, Devid Strieswo, Pola Geiger; Drehbuch: Lars Hubrich, Sonja Heiss, nach dem Roman von Joachim Meyerhoff; Kamera: Manue Dacosse; Musik: Dickon Hinchcliffe; Deutschland/Belgien 2023, 116 Minuten; Offizielle Auswahl Berlinale 2023.
Verfilmung des autobiografischen Romans von Joachim Meyerhoff aus dem Jahr 2013. Im Mittelpunkt steht der siebenjährige Joachim, der mit seiner Familie in einer Villa auf dem Gelände einer Kinder- und Jugendpsychiatrie lebt, da sein Vater ihr als Direktor vorsteht. Der Familienalltag ist in diesem Umfeld alles andere als gewöhnlich, was vor allem Joachim und sein Vater sehr genießen: Unter den Patienten der Klinik fühlen die beiden sich am wohlsten. Auf die Gesellschaft der “Normalos” hingegen können sie gerne verzichten. Ganz anders empfindet es jedoch Mutter Iris, die ihrer erlebnisreichen Jugend in Italien nachtrauert und sich auch heute ein weltläufigeres Leben wünscht…
- In ihrer Bestseller-Verfilmung „Wann wird es endlich wieder so, wie es nie war“ erzählt Sonja Heiss vom Aufwachsen eines Jugendlichen im Umfeld einer psychiatrischen Klinik, die von seinem Vater geleitet wird. Die Regisseurin bleibt dabei zwar ganz nah am Roman und seinen Stimmungen, spannende Ecken und Kanten wie in ihren vorangegangenen Filmen sucht man diesmal allerdings weitestgehend vergeblich. (filmstarts.de)
YOUSSEF SALEM A DU SUCCÈS
Comédie; Réalisatrice: Baya Kasmi; avec Ramzy Bedia, Noémie lvovsky, Abbes Zahmani; Scénaristes: Baya Kasmi, Michel Leclerc; Directeur/Photo: Julien Roux; Musique: Alexandre Sadaa; France 2023, 97 minutes.
Youssef Salem, 45 ans, a toujours réussi à rater sa carrière d’écrivain. Mais les ennuis commencent lorsque son nouveau roman rencontre le succès car Youssef n’a pas pu s’empêcher de s’inspirer des siens, pour le meilleur, et surtout pour le pire. Il doit maintenant éviter à tout prix que son livre ne tombe entre les mains de sa famille…

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- Un film fin, drôle et généreux, porté par un Ramzy Bedia exceptionnel. Une réussite totale. (Les Fiches du Cinéma) Baya Kasmi réussit un film tordant sur la notoriété, le mensonge et les injonctions dans lesquelles nous nous débattons, une farce universelle sur un sujet qui lui est cher : comment s’inventer soi-même. Elle le trouve en Ramzy, d’une tendresse inouïe. (L’Obs) Par-delà un comique de situation lié au mensonge, le film n’est jamais aussi percutant que lorsqu’il sociologise son humour, exacerbant les divisions autour de l’identité arabe de Youssef, qui subit les foudres de ses frères et sœurs ou devient le nouvel objet du tribunal médiatique. (Les Cahiers du Cinéma)