C’est la semaine du grand bloub avec le retour, cette fois en “live action”, de la petite sirène Arielle (THE LITTLE MERMAID), qui ne veut absolument pas rester sirène. Espérons qui Disney aura mieux réissi son coup qu’avec leurs récentes et horribles aberrations nommées “Pinocchio” et “Peter Pan & Wendy”, qui nous ont donné une sacrée indigestion. Côté cinéphiles, ce sont le bouleversant film japonais PLAN 75 et le franco-italien DISCO BOY qui méritent votre attention. Finalement, si vous aimez la cuisine japonaise, réservez votre table pour UMAMI. Bon appétit !
Jean-Pierre THILGES
LES ÉTOILES DE CANNES
Six de nos amis se trouvent actuellement au Festival de Cannes et se font un plaisir de vous communiquer leurs étoiles…Champion au bout de la première semaine: THE ZONE OF INTEREST de Jonathan Glazer, qui atteint une moyenne de 4.20/5.
SEMAINE DU 24 AU 30 MAI 2023
THE LITTLE MERMAID 2D/3D
Aventures sousmarines; Réalisateur: Rob Marshall; avec Halle Bailey, Melissa McCarthy, Javier Bardem; Scénaristes: David Magee, Rob Marshall, basé sur le film de 1989, d’après le conte de Hans Christian Andersen; Directeur/Photo; Dion Beebe; Musique: Alan Menken, Lin-Manuel Miranda; USA 2023, 135 minutes.
Ariel, la benjamine des filles du roi Triton, est une jeune sirène belle et fougueuse dotée d’un tempérament d’aventurière. Rebelle dans l’âme, elle n’a de cesse d’être attirée par le monde qui existe par-delà les flots. Au détour de ses escapades à la surface, elle va tomber sous le charme du prince Eric. Alors qu’il est interdit aux sirènes d’interagir avec les humains, Ariel sent pourtant qu’elle doit suivre son cœur. Elle conclut alors un accord avec Ursula, la terrible sorcière des mers, qui lui octroie le pouvoir de vivre sur la terre ferme, mais sans se douter que ce pacte met sa vie – et la couronne de son père – en danger…
- Le film démarrant partout au m’eme moment, il n’y pas encore de critiques disponibles. Ce qu’on peut constater, cependant, c’est que l’original de 1989 durait 83 minutes, générique de fin inclus, alors que le nouveau film en live action et en 3D fait 135 minutes, ce qui est quand-même inquiétant. Si Disney a parfois eu la main heureuse avec ses remakes en livre, des expériences récentes comme le PINOCCHIO de Robert Zemeckis (une horreur !) et PETER PAN & WENDY de David Lowery (un film anémique !) ont apporté la preuve que Disney est loin d’être toujours à la hauteur de leurs ambitions. Comme nous avons adoré l’original (vu à Cannes en 1989), nous croisons les doigts. (jpt)
Trailer 2023
Trailer 1989
PLAN 75
Drame; Réalisatrice, scénariste: Chie Hayakawa, d’après le livre de Jason Gray; avec Chieko Baishô, Hayato Isomura, Yumi Kawai; Directeur/Photo: Hideho Urata; Musique: Rémi Boubai; Japon/France 2022, 112 minutes; Festival de Cannes 2022.
Au Japon, dans un futur proche, le vieillissement de la population s’accélère. Le gouvernement estime qu’à partir d’un certain âge, les seniors deviennent une charge inutile pour la société et met en place le programme « Plan 75 », qui propose un accompagnement logistique et financier pour mettre fin à leurs jours. Une candidate au plan 75, Michi, un recruteur du gouvernement, Hiromu, et une jeune aide-soignante philippine, Maria, se retrouvent confrontés à un pacte mortifère…
- Jusqu’ici, des cinéastes avaient abordé, à travers des cas particuliers, le thème de l’euthanasie choisie. Ce film remarquable est le premier à l’aborder comme un potentiel système d’État, et cela fait froid dans le dos. (Télérama) Entre science-fiction qu’on n’espère pas prémonitoire et critique sociale puissante, la mention Caméra d’Or de Cannes 2022 est une incontestable réussite. (aVoir-aLire.com) Malgré une approche programmatique, où chaque plan pousse le curseur vers l’anéantissement, et une mise en scène verglacée légèrement redondante, Plan 75 a le mérite de décrire les mécanismes de l’intolérance à l’égard des seniors, particulièrement présente au Japon. (Le Monde)
UMAMI
Comédie dramatique; Réalisateur, scénariste: Slony Sow; avec Gérard Depardieu, Sandrine bonnaire, Bastien Boullon, Pierre Richard; Directeur/Photo; Denis Louis; Musique: Frédéric Holyszewski; France 2023, 91 minutes.
Gabriel Carvin est un chef étoilé de grande renommée. Lorsque sa santé et sa vie de famille se détériorent, il décide de partir à l’autre bout du monde. Direction le Japon, à la recherche d’un chef japonais qui l’avait battu à un concours de cuisine 40 ans plus tôt. Ce voyage culturel et culinaire va l’amener à faire le point sur sa vie…
- Dans ce feel-good movie, Depardieu joue un rôle attendu, celui d’un ogre qui sait être aussi bonne pâte. C’est lorsque le film sort de ses rails (trop peu) qu’il réussit à surprendre. (Le Monde) Trop lourd, trop salé, plombé par l’omniprésence de Depardieu, un film indigeste et embarrassant. (Télérama) Le scénario est brouillon, et la mise en scène ne concentre jamais les parfums exquis des comédiens (Bastien Bouillon, Rod Paradot). Le film n’est pas indigeste, il est terne. Et comme tétanisé par la stature de Depardieu, pourtant touchant dans ce rôle de colosse épuisé. (L’Obs)
DISCO BOY
Drame; Réalisateur, scénariste: Giacomo Abbruzzese; avec Franz Rogowski, Morr N’Diaye, Laetitia Ky; Directrice/Photo: Hélène Louvart; Musique: Vitalic, Maxence Dussère; France/Italie/Pologne/Belgique 2023, 91 minutes; Ours d’Argent Festival de Berlin 2023.
Prêt à tout pour s’enfuir de Biélorussie, Aleksei rejoint Paris et s’engage dans la Légion étrangère. Il est envoyé au combat dans le Delta du Niger où Jomo, jeune révolutionnaire, lutte contre les compagnies pétrolières qui ont dévasté son village. Si Aleksei cherche une nouvelle famille dans la Légion, Jomo s’imagine être danseur, un disco boy. Dans la jungle, leurs rêves et destins vont se croiser.
- Incendiaire, exalté et poétique, Disco Boy réinvente le film de guerre. Giacomo Abbruzzese est le réalisateur du moment à suivre absolument. (aVoir-aLire.com) Moins cryptique qu’il n’y paraît, Disco Boy raconte bien une histoire, mais une histoire de fantômes et de possession – on pourrait tout aussi bien dire d’absence et de manque. (Le Monde) Giovanni Abbruzzese réussit un parallèle entre le jusqu’au-boutisme vain de la guerre et l’abandon des corps et des esprits dans la musique. Appuyé par de très belles idées de mise en scène, ce premier long métrage déroute, avant d’ensorceler, le spectateur. (Les Fiches du Cinéma)