Excellente idée de la part de Kinepolis – d’ici la fin de l’année, une série de films classiques soit produites par la Warner Bros, soit des oeuvres dont le studio détient les droits, ressortent au Ciné Utopia avec des copies restaurées, à raison de trois séances chaque fois. Les festivités commencent cette semaine avec la reprise de GONE WITH THE WIND, film certes controversé mais visuellement splendide, qui a valu à Hattie McDaniel le premier Oscar jamais donné à une actrice de couleur. Hélas, le soir de la remise des trophées, la très grande actrice n’a même pas eu le droit d’entrer par la grande porte comme les autres invités.

Le reste du programme est nettement moins spectaculaire, mais – comme il se doit en été – très éclectique: REALITY et PASSAGES sont des prodcutions indépendantes américaines, STRANGE WAY OF LIFE est un court-métrage de 32 minutes réalisé par Pedro Almodovar, BLUE BEETLE introduit un super-héros inédit de l’écurie DC, COBWEB est un film d’horreur, et KANNAWONIWASEIN est un film allemand pour adolescents. Il y en a donc de toutes les couleurs et pour tous les goûts.

Jean-Pierre THILGES

Note: Pour des raisons de vacances dans les îles grecques, les prochains HATARI PAPERS ne paraîtront que le mardi 22 août. Nos pages Facebook, notamment le MUR DES ÉTOILES, pourraient également être en veilleuse – tout cela dépend de la température de l’eau.

SEMAINE DU 16 AU 22 AOÛT 2023

REALITY

Drame, basé sur une histoire vraie; Réalisatrice: Tina Satter; avec Sydney Sweeney, Josh Hamilton, Marchánt Davis; Scénaristes: Tina Satter, James Paul dallas, d’après la pice de Tina Satter;  Directeur/Photo: Paul Yee; Musique: Nathan McKay; USA 2023, 83 minutes; Festival de Berlin 2023.  

Le 3 juin 2017, Reality Winner, vingt-cinq ans, est interrogée par deux agents du FBI à son domicile. Cette conversation d’apparence banale parfois surréaliste, dont chaque dialogue est tiré de l’authentique transcription de l’interrogatoire, brosse le portrait complexe d’une milléniale américaine, vétérane de l’US Air Force, professeure de yoga, qui aime les animaux, les voyages et partager des photos sur les réseaux sociaux. Pourquoi le FBI s’intéresse-t-il à elle ? Qui est vraiment Reality ?

• In the widely covered story of the U.S. intelligence operative harshly sentenced in 2018 for leaking a confidential report on Russian election interference to The Intercept, the accidental (in)appropriateness of the operative’s name was always an eyecatching detail. Could one of recent reality’s most highly public losers actually be called Reality Winner? Playwright Tina Satter’s enormously compelling film-directing debut adds another layer of cosmic irony to that nominative determinism. In using the title “Reality,” and being scripted verbatim from exchanges recorded by the FBI during Winner’s 2017 surprise interrogation, Satter not only vividly revisits the story, she also makes us question the very relationship between a narrative film and the truth it claims to expose. Reality can be stranger than fiction, but “Reality” fuses the two to become stranger, and more riveting, still. (Jessica Kiang/Variety)

BLUE BEETLE

Aventures fantastiques; Réalisateur: Angel Manuel Soto; avec Bruna Marquezine, Xolo Maridueña, Susan Sarandon; Scénario: Gareth Dunnet-Alcocer; Directeur/Photo: Pawel Pogorzelski;  Musique: The Haxan Cloak; USA 2023, 127 minutes.

Fraîchement diplômé de l’université, Jaime Reyes rentre chez lui, plein d’ambitions, mais il découvre que la situation a bien changé depuis son départ. Tandis qu’il cherche sa place dans le monde, le destin s’en mêle : Jaime se retrouve par hasard en possession du Scarabée, une ancienne relique d’une biotechnologie extraterrestre. Dès lors que le Scarabée choisit de faire de Jaime son hôte, le jeune homme se voit revêtu d’une armure hors du commun qui lui octroie des pouvoirs extraordinaires – et imprévisibles. Tout bascule alors pour Jaime qui devient le super-héros Blue Beetle …

• Le film ne sortant aux USA que le 18 août, il n’y a pas encore de critiques fiables. La nouveauté du film, c’est que le héros/super-héros n’est pas américain. Autre bonne nouvelle, le film ne fait pas trois heures. (jpt) 

PASSAGES

Drame romantique; Réalisateur: Ira Sachs; avec Franz Rogowski, V^ben Whishaw, Adèle Exarchopoulos; Scénaristes: Ira Sachsm Mauricio Zacharias; Directeur/Photo: Josée Deshaies; USA/France 2023, 92 minutes; Festival de Berlin, Sundance Film Festival 2023. 

Après avoir terminé son dernier projet, le cinéaste Tomas entame une relation amoureuse impulsive et passionnée avec une jeune institutrice, Agathe. Pour Tomas, la nouveauté d’être avec une femme est une expérience excitante qu’il est impatient d’explorer malgré son mariage avec Martin. Mais lorsque Martin entame une autre liaison de son côté, le mercurien Tomas recentre son attention sur son mari…

Et c’est bien l’instabilité de sa fuite en avant qui rythme le film, transformée en moteur dramaturgique de ses va-et-vient et de ses coups de reins.Toute ébauche de portrait est alors avortée par les enjeux formels de la mise en scène du passage, qui transforment les personnages en forces désirantes. (Cahiers du Cinéma) ’Américain Ira Sachs, admirateur de Pialat, ne cède jamais à l’attendu dans ce précis des douleurs à la douceur empoisonnée engendrées par un narcisse électrique. Chacun (même si Rogowski règne sans conteste) y joue admirablement sa partition. (L’Obs) Un triangle amoureux dans le Paris des cafés. Où le cinéaste new-yorkais met à nu les émotions des protagonistes, formidablement interprétés. (Télérama) 

Le court-métrage de Pedro Almodovar

STRANGE WAY OF LIFE

Western, court-métrage: Réalisateur, scénariste: Pedro Almodovar; avec Pedro Pascal, Ethan Hawke, Manu Rios; Directeur/Photo: José luis Alcaine; Musique: Albero Iglesias; Espagne 2023, 32 minutes; Festival de Cannes, Toronto Intl. Film Festival 2023.

Silva traverse le désert à cheval pour retrouver Jake qu’il a connu vingt-cinq ans plus tôt lorsqu’ils étaient tous deux tueurs à gages. Silva souhaite renouer avec son ami d’enfance désormais shérif mais ces retrouvailles ne sont pas sa seule motivation…

• Gunplay has long been inspected for its metaphoric content: here, Almodóvar playfully, if tacitly, offers us the question of who is doing the shooting, who is getting shot, and what are the sexual and power relations implied by nursing a gunshot wound, stemming the bloodflow using that lily-white underwear torn into bandages. I can imagine Strange Way of Life being enlarged into a full-length feature but that might well dilute the impact of these variously tense and poignant scenes between the two men. There is some very robust and old-fashioned storytelling here and Strange Way of Life feels quite old-fashioned in its way. It’s certainly good to see Almodóvar back in the saddle at Cannes. (Peter Bradshaw/The Guardian) 

COBWEB

Film d’épouvante; Réalisateur: Samuel Bodin; avec Lizza Caplan, Antony Starr, Cleopatra Coleman; Scénariste: Chris Thomas Devlin; Directeur/Photo: Philip Lozano; Musique: Drum & Lace; USA 2023, 88 minutes.

Peter, âgé de huit ans, est tourmenté par un bruit mystérieux et incessant de tapotement provenant du mur de sa chambre – mais ses parents affirment que ce n’est que le fruit de son imagination. À mesure que sa peur s’intensifie, Peter se persuade que ses parents lui cachent un terrible secret et perd toute confiance en eux, ce qui ne fait qu’accroître son angoisse et ses terreurs…

• If “Barbarian” handily won as last year’s premier monster-in-the-basement movie, 2023’s prize might well end up going to “Cobweb” — a less inspired effort, but one decently creepy enough to get the job done. Chris Thomas Devlin’s script feels like a composite of some prior horror conceits, and there is not much depth to the narrative or characters. Still, director Samuel Bodin’s first theatrical feature is atmospheric, and departs from stock slasher conventions just enough to make for an entertaining if unexceptional scarefest. (Dennis Harvey/Variety) 

KANNAWONIWASEIN

Kinder- und Jugendfilm; Regie: Stefan Westerwelle; mit Miran Selcuk, Lotte Engels, Sarina Radomski; Drehbuch: Klaus Döring, Adrian Bickenbach, Stefan Westerwelle, nach den Kinderbüchern von Martin Muser; Kamera: Martin Schlecht; Musik: Stefan Maria Schneider; Deutschland 2023, 94 Minuten.

Der zehnjährige Finn, dessen Eltern getrennt leben, soll zu seinem Geburtstag zu seiner Mutter und deren neuem Freund nach Berlin reisen – mit dem Zug, zum ersten Mal ganz allein. Als ihm während der Fahrt sein Rucksack samt Fahrkarte gestohlen wird, muss er beim nächsten Halt aussteigen und wird von der Schaffnerin der Polizei übergeben, die ihm seine Geschichte vom gestohlenen Rucksack nicht glaubt. Als sich auf dem Weg zum Revier die Gelegenheit zur Flucht bietet, nimmt Finn gemeinsam mit einem abenteuerlustigen Mädchen namens Jola Reißaus. Ihr Ziel: das Meer…

• KANNAWONIWASEIN erforscht einem Heimatfilm gleich die weiten Landschaften und verlassenen Ortschaften Sachsen-Anhalts und Brandenburgs. Drohnenaufnahmen zeigen die beiden Ausreißer auf ihrem Traktor inmitten unendlich scheinender landwirtschaftlicher Nutzflächen. Der nächtliche Sternenhimmel und die Geschichten vom Meer unterstreichen das Motiv der Sehnsucht nach Freiheit. Die kargen Ortschaften, die sie durchwandern, laden Finn und Jola zu einer Safari durch den Dschungel einer immer skurriler werdenden Erwachsenenwelt ein. Dabei bleibt die Erzählperspektive immer die der Kinder und das Publikum staunt mit ihnen über die dörflichen Raritäten. Die Schusseligkeit der Erwachsenen, vor allem der Polizeibeamten, schrammt dabei die Grenze der Glaubwürdigkeit, und der Triumpf über den Rocker Heiko und das Happy End am Meer schließlich deuten unmissverständlich auf eine fantasievoll-märchenhafte Erzählung hin. (Antje Knapp/visionkino.de)

Ciné Utopia 22, 27 et 29.8.2023

GONE WITH THE WIND ****

Drame romantique; Réalisateurs: Victor Fleming, George Cukor, Sam Wood; avec Vivien Leigh, Clark Gable, Hattie McDaniel, Leslie Howard, Olivia de Havilland, Thomas Mitchell; Scénariste: Sidney Howard, e.a., d’après le roman de Margaret Mitchell; Directeurs/Photo (Technicolor): Ernest Haller, Lee Garmes; Musique: Max Steiner; USA 1939, 238 minutes + Entr’acte; 10 Oscars. 

En Georgie, en 1861, Scarlett O’Hara est une jeune femme fière et volontaire de la haute société sudiste. Courtisée par tous les bons partis du pays, elle n’a d’yeux que pour Ashley Wilkes malgré ses fiançailles avec sa douce et timide cousine, Melanie Hamilton. Scarlett est pourtant bien décidée à le faire changer d’avis, mais à la somptueuse réception aux Twelve Oaks,  c’est du cynique Rhett Butler qu’elle retient l’attention…

Avec une durée de près de 4 heures (+ entr’acte), GONE WITH THE WIND est un des plus longs films commerciaux de l’histoire du cinéma, ce qui risque de causer problème à ceux qui ne jurent que par des vidéos sur TikTok – on ne les retrouvera donc pas au cinéma. AUTANT EN EMPORTE LE VENT est aussi, sans aucun doute, le film le plus connu du cinéma amérciain, et reste à ce jour et sans doute pour toujours, le plus grand champion du box-office de tous les temps, en tenant compte de l’inflation. Évidemment, cette vaste fresque historique glorifie le sud des Etats-Unis outre mesure, mais un public informé reconnait évidemment à sa juste valeur un film qui est le produit de son époque  c’est à dire celle d’un film visuellement splendide, avec des acteurs mythiques, une oeuvre monumentale pour laquelle il a fallu un producteur fou, aux moins trois réalisateurs et un bataillon de scénaristes. Copie restaurée en 4K, à voir ou à revoir sur le grand écran de la salle 2 à Utopia. (jpt) 

Nous avons  choisi la bande-annonce du BluRay pour la qualité de l’image…

LE MUR DES ÉTOILES