Le retour du fils perdu

 

GettyImages-854177046-920x584.jpgAprès une véritable flopée d’excellents films vus au Festival de Toronto, revenir dans notre train-train quotidien luxembourgeois aurait pu être décevant. Mais comme nous pouvions nous rabattre – dès notre retour – sur des perles comme PARASITE, A RAINY DAY IN NEW YORK ou MJÖLK, cela a quand-même doré notre pillule. Par contre, AD ASTRA s’est révélé – du moins à notre goût – comme une déception soporifique située à mi-chemin entre “2001” et “Apocalypse Now.”

Hélas, nous avons loupé TOUS les films de la British-Irish Film Season, le festival ayant démarré une semaine plus tôt que d’habitude…et le jetlag ayant fait le reste. Désormais gonflés à bloc, nous attaquons donc la nouvelle semaine avec plein de belles choses: Aprèsquelques très belles saisons à la télé, DOWNTON ABBEY passe la cap du cinéma.  Comme nous aimons bien cette vieille et increvable branche de Stallone, nous ne manquerons pas de nous faire massacrer avec RAMBO – LAST BLOOD. Le polar italien LA RAGAZZA NELLA NEBBIA nous intéresse également, tout comme BACURAU, un film brésilien (d)étonnant, rescapé de Cannes 2019. La France a deux propositions – VIENDRA LE FEU (une coproduction entre l’Espagne, la France et le Luxembourg. également présentée à Cannes) et LE DINDON, d’après Georges Feydeau. Les cinéphiles n’auront donc que l’embarras du choix cette semaine, en attenant la nouvelle édition de CinéEast, qui sera lancée la semaine prochaine. Jean-Pierre THILGES 

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DOWNTON ABBEY

Drame historique; Réalisateur: Michael Engler; avec Hugh bonneville, Maggie Smith, Michelle Dockery, Elizabeth McGovern, Jim Carter, Imelda Staunton, Geraldine James; Scénriste: Julian Fellowes; Directeur/Photo: Ben Smithard; Musique: John Lunn; Grande-Bretagne 2019, 123 minutes.

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En 1927, le roi et la reine annoncent leur visite à Downton Abbey. Dans la résidence, tous s’affairent aux préparatifs, certains avec enthousiasme, d’autres avec réticence. Une lutte de pouvoir se dessine entre le personnel de service des Crawley et les employés de la maison royale, qui veulent imposer leur contrôle durant le séjour des souverains. Pendant ce temps, Violet Crawley, la matriarche de la famille, s’indigne que son fils ne soit pas l’héritier pressenti d’une proche parente fortunée…

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  • Le weekend dernier, aux USA, DOWNTON ABBEY a fait plus d’entrées que Stallone avec RAMBO LAST BLOOD et Brad Pitt avec AD ASTRA, autant vous dire que le public est toujours aussi ardent pour revoir les Crawley et leurs domestiques. Au Luxembourg, pour l’avant-première lors du BIFF, c’était carrément la cohue au Ciné Utopia. Nous aussi, nous avons toujours été fans de la série britannique qui a fait un malheur dans le monde entier. Et je ne dois pas vous dire que retrouver la magnifique Maggie Smith est un plaisir à chaque fois renouvelé. Alors, avant que la GB ne foute le camp de l’Union Européenne, avec ou sans “deal”, prenez donc une dernière grosse bouffé de cette aristocratie anglaise qui, j’en suis presque certain, aurait été du côté de la bande à Boris et Rees-Mogg. (jpt)                                           8443186
  • This new feature film about the lives of a family scrapping to preserve their fortune, and those of the servants attending them, is explicitly designed as a balm for the aching hearts of those who loved watching the TV version. (Stateside, that program aired as part of PBS’s “Masterpiece” franchise from 2011 to 2016.) And, just like that series, the “Downton” film looks back even further than the early-to-mid-2010s, recalling a time of innocence and of understated glamour. That the film opens with the revelation that King George V and Queen Mary are to visit the estate and tracks the visit to its conclusion provides, among other things, an opportunity for the cast to dress in decadent, richly jewel-toned formalwear. Not that they need a reason. The Crawley family, inhabitants of the massive estate that gives the film its name, dress for dinner nightly. But a big, multistage party in honor of the royals gives “Downton Abbey” something at its center with high enough stakes and the requisite amount of retro luxury. It also provides an opportunity for writer Julian Fellowes to stage the conversation he seemed, throughout the series’s run, to prefer having, an emphasis on the value of tradition that comes on so strong as to arrive at a stifling sort of social conservatism. “Downton Abbey” has always been, above all, about the value of preserving tradition; stripping away its muscularly written soap plotlines in favor of a thin picaresque tale of a royal visit reveals just how much of the show’s appeal is ideological. (Daniel D’Addario/Variety) 

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RAMBO – LAST BLOOD

Film d’action; Réalisateur: Adrian Grunberg; avec Sylvester Stallone, Paz Vega, Sergio Mendez-Mencheta, Adriana Barraza; Scénaristes: Matt Cirulnick, Sylvester Stallone; Directeur/Photo: Brendan Galvin; Musique: Brian Tyler;  UDA 2019, 100 minutes.

Ex-soldat de l’armée américaine, John Rambo mène désormais une vie rangée sur son ranch en Arizona avec Gabrielle, sa nièce sur le point d’entrer à l’université. Lorsque Gabrielle lui demande l’autorisation de retrouver son père biologique, une crapule établie au Mexique, Rambo, persuadé qu’elle court un grave danger, s’y oppose fermement. Mais la curiosité de la jeune femme l’emporte et elle décide de traverser seule la frontière. Au Mexique, elle rejoint son amie Gizelle, une traitresse qui la vend à un réseau clandestin de prostitution…

  • Nous persistons et signons que le premier RAMBO, appelé FIRST BLOOD et réalisé par Ted Kotcheff, a toujours été et restera à tout jamais un grand film. Pour ce qui des suites, ce n’étaitjamais plus que du pur cinéma de quartier reaganien. Et c’est donc avec un tout petit pincement au coeur que nous disons au revoir, avec LAST BLOOD, à un héros qui n’est plus guère de notre temps. Et puis, il faut aund-m’eme dire que la gueule de Stallone, c’est pas mal. À prendre ou à laisser donc, selon vos convictions. Nous, on prend! (jpt)

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  • All of this is not to say that “Rambo: Last Blood” doesn’t feel dated. It does, but in a way that’s enjoyable depending on expectations. Stallone is very much invested in the kind of action movie classicism we associate with the ’80s and ’90s — The meat and potatoes films in which the biggest weapons and plans win the day, and the kidnapping of women serve to fuel masculine pain. But where earlier Rambo films, particularly those first two, set the stage for the kind of action films that would define the next two decades, Last Blood seems to be playing catch-up. It’s a cornucopia of influences. No Country for Old Men (2007), Machete (2010), Skyfall (2012), Sicario, Logan (2017), and You Were Never Really Here (2017) all make up the film’s identity from aesthetic choices to more direct references like Bond’s booby-trapped family home, and Joaquin Phoenix’s Joe beating brothel patrons with a hammer. The final result is a bleak and blood-drenched exploitation film that could have come from The Cannon Group in the ’80s, or Dimension in the early 2000s. (Richard Newby/The Hollywood Reporter) 

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LA RAGAZZA NELLA NEBBIA

La fille dans la brume; Thriller policier; Réalisateur, scénariste: Donato Carrisi, d’après son roman; avec Toni Servillo, Lorenzo Richelmy, Galatea Ranzi, Greta Scacchi, Jean Reno; Directeur/ Photo: Federico Masiero; Italie 2017, 127 minutes.

142000414-26fcf0a8-d120-4b71-ab1f-26ccfa832ff6Un inspecteur un peu particulier est dépéché dans une ville de montage isolée pour enquêter sur la disparition d’une jeune fille de 16 ans…

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Un film italien de 2017 qui fait une apparition miraculeuse chez nous, deux ans plus tard. Comme on y retrouve l’inquiétant Tony Servillo, on ne va pas cracher dans la soupe. (jpt) 

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O QUE ARDE/VIENDRA LE FEU

Drame; Réalisateur: Oliver Laxe; avec Amador Arias, Benedicta Sánchez, Inazio Abrao; Scénaristes: Santiago Fillol, Oliver Laxe; Directeur/Photo: Mauro Herce; Espagne/France/Luxembourg 2019, 85 minutes.; Prix du Jury Un Certain Regard, Festival  de Cannes 2019.

Amador Coro a été condamné pour avoir provoqué un incendie. Lorsqu’il sort de prison, personne ne l’attend. Il retourne dans son village niché dans les montagnes de la Galice où vivent sa mère, Benedicta, et leurs trois vaches. Leurs vies s’écoulent, au rythme apaisé de la nature. Jusqu’au jour où un feu vient à dévaster la région…

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  • C’est bien parce qu’elle est incroyablement présente, dans toute son humidité ou incandescence, froideur ou ardeur, et dans toutes ses nuances de couleurs, et non parce que cela a été décrété par un scénario ou construit de toutes pièces par un esthète, que la nature peut ici véritablement redevenir une énigme. (Libération) L’apparente simplicité avec laquelle le film alterne l’imposant et le banal, le monumental et l’infime, signe une assurance du regard que la précédente fiction de Laxe, le beau Mimosas, ne laissait pas attendre. (Cahiers du Cinéma)Dans ce conte mystique et champêtre, doux et enfiévré, soumission et résistance sont intimement liées. Laxe met en scène dans sa plus exacte et sensible vérité aussi bien les restes fragiles d’un monde familier prêt à disparaître (et plus largement une façon de vivre, d’être) que l’aveu de fabrication d’un jeune cinéaste ascétique. (Les Inrocks)

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BACURAU

Drame; Réalisateurs, scénaristes: Kleber Mendonça Filho, Juliano Dornelles; avec Sônia Braga, Udo Kier, Barbara Colen, Thomas Aquino; Directeur/Photo: Pedro Sotero; Musique: Mateus Alves, Juliano Dornellos; Brésil/France 2019,  130 minutes; Prix du Jury Festival de Cannes 2019. 

Dans un futur proche… Le village de Bacurau dans le sertão brésilien fait le deuil de sa matriarche Carmelita qui s’est éteinte à 94 ans. Quelques jours plus tard, les habitants remarquent que Bacurau a disparu de la carte.

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  • Bacurau, village isolé d’une région pauvre du Brésil (le Sertão, que Bernard Lavilliers a naguère chanté dans son album O Gringo), c’est jour de deuil. La matriarche Carmelita, aimée de tous, vient de s’éteindre, ayant atteint l’âge canonique de 94 ans. Tous les habitants défilent, il y a du monde, de l’animation, des discours, des chants, une tristesse mêlée de liesse, une fraternité générale, malgré quelques frictions ici et là. La chronique sociale sur les us et coutumes d’une culture immémoriale ? Oui, mais en partie. Tous ces éléments disparates, à même de composer une fresque à forte teneur ethnographique, dissimulent aussi des signes de fiction pour le moins bizarre. A commencer par ces cercueils qu’on voit un peu partout… (Télérama) 

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  • A bloody Brazilian riff on “The Most Dangerous Game,” the sinews of which are girded with so many allusions to local culture and politics, “Bacurau” is that rare movie that probably would have been better if it had been dumber, or at least less ambitious. Set in the sertão — or inland outback that occupies the country’s northeast corner — “Bacurau” slowly builds to the standoff between the residents of a matriarchal village and a group of wealthy American visitors, led by Udo Kier, who’ve arranged to hunt them for sport. These white outsiders see themselves as superior, but with the help of a psychotropic drug found in the desert, the people put up more of a fight than these sickos expected. As premises go, this human-poaching scenario promises excitement galore, though co-directors Kleber Mendonça Filho and longtime collaborator Juliano Dornelles overthink it, delivering a visually impressive but unevenly paced thriller that feels as if it’s meant to be analyzed more than enjoyed, and for which footnotes might actually have done more good than subtitles. Though shot in striking anamorphic widescreen and laced with references to John Carpenter, Sergio Leone and the like, “Bacurau” doesn’t quite work in traditional genre-movie terms. Rather, it demands the extra labor of unpacking its densely multilayered subtext to appreciate. (Peter Debruge/Variety)                              Bacarau

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LE DINDON

Comédie; Réalisateur: Jalil Lespert; avec Dany boon, Guillaume Gallienne, Alice Pol; Scénaristes: Jalil Lespert, Gauillaume Gallienne, Fadette Drouard, d’après la pièce de Georges Feydeau; Directeur/Photo: Pierre -Yves Bastard; Musique: Ludovic Bource;  France 2019, 85 minutes.

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Monsieur de Pontagnac a eu un coup de foudre pour une jolie jeune femme. Ce qu’il n’avait pas prévu c’est que celle-ci n’est autre que Victoire, la femme d’un de ses amis, Vatelin. Et si le notaire le prend plutôt bien, Victoire, elle n’est pas si simple à manipuler. Surtout, la mésaventure a lancé dans leur société un sujet – et un petit jeu étonnant autour de la fidélité des uns et des autres. Alors quand entrent dans l’arène Rediop, soupirant de Victoire, et Suzy, ancienne flamme de Vatelin, le jeu se corse encore…

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Si Jalil Lespert adapte Feydeau, c’est parce qu’il apprécie son écriture irrévérencieuse et le surréalisme qui plane sur ses textes : “Feydeau a su créer une mécanique assez imparable dans laquelle ses personnages souvent assez égoistes se retrouvent pris au piège : ils ressemblent à des pantins désarticulés, tributaires d’une histoire irréelle qui semble les dépasser… À la fin du XIXe siècle et au début du XXe c’était très avant-gardiste”. Le réalisateur retrouve chez l’auteur l’esprit des comédies françaises des années 60 portées par Bourvil ou de Funès avec lesquelles il a grandi. (Extrait du dossier de presse) 

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