Bon, cette semaine, nos cinémas mettent les petits plats dans les grands (il était temps), avec le retour (cette fois en IMAX) de Gojira et de King Kong, avec la réapparition de Ethan Coen, avec le nouveau film d’Alicia Rohrwacher célébré par la critique internationale, avec un excellent film français sur “l’école” dans la lignée de “Das Lehrerzimmer” et de “Amal””, avec le premier film de Dev Patel en tant que réalisateur et avec une très belle coproduction luxembourgeoise sur la crise des réfugiés. Alors qu’attendez-vous ?

Jean-Pierre THILGES 

SEMAINE DU 3 AU 9 AVRIL 2024

GODZILLA x KONG: THE NEW EMPIRE

Film monstrueux; Réalisateur: Adam Wingard; avec Rebecca Hall, Brian Tyree Henry, Dan Stevens;  Scénaristes: Terry Rossio, Simon Barrett, Jeremy Slater; Directeur/Photo: Ben Seresin; Musique: Tom Holkenborg, Antonio Di Irorio; USA 2024, 115 minutes.

Ilene Andrews, la cheffe de la recherche sur Kong, est responsable d’observer le gorille géant dans la Terre Creuse, un poste de surveillance établi par Monarch. Parallèlement, Godzilla, le gigantesque monstre, s’est approprié le Colisée à Rome, à la grande surprise des touristes. Pendant ce temps, la jeune fille recueillie par le Dr Andrews, qui la considère comme sa fille, ne se sent pas à sa place dans son nouvel environnement. C’est alors qu’un nouveau titan fait son apparition, forçant Godzilla et Kong à s’unir contre la menace…(Synopsis: Régie du Cinéma Québec)

• Grand fan de “King Kong” depuis avoir vu – très jeune – le film épique de Schoedsack et Cooper (1933) et les premiers “Godzilla” d’Ishiro Honda, je me réjouis de cette nouvelle aventure (en Imax), même si je suis presque sûr que ça ne va pas être ce que l’on appelle généralement “un bon film”. Une chose est sûre, il y aura du SPECTACLE et de CASSE, ce que viennent d’ailleurs confirmer les premiers chiffres du box-office américain, où nos deux monstres chéris font un véritable tabac. (jpt) 

• “Godzilla x Kong,” by contrast, is product, though it would be foolish to pretend that the best parts of it don’t “deliver.” The director, Adam Wingard (who made “Godzilla vs. Kong”), knows how to choreograph a beastie battle so that it does maximum damage in a way that appeals to your inner toy-smashing seven-year-old. (Owen Gleiberman/Variety) 

DRIVE-AWAY DOLLS

Comédie; Réalisateur: Ethan Coen; avec Margaret Qualley, Geraldine Viswanathan, Beanie Feldstein, Pedro Pacal, Colman domngo, Matt Damon; Scénaristes: Ethan Coen, Tricia Cooke; Directeur/Photo: Ari Wegner; Musique: Carter Burwell; USA 2024, 84 minutes; LuxFilmFest 2024. 

À Philadelphie, Jamie est jetée à la rue par sa copine qui en a assez d’être trompée. Qu’à cela ne tienne, elle décide d’accompagner sa meilleure amie Marian qui doit rendre visite à sa tante à Tallahassee, en Floride. Puisqu’elles ne disposent d’aucun moyen de locomotion, Jamie a l’idée de se tourner vers un service spécialisé dans le convoyage de véhicules. La tâche consistera à conduire l’automobile d’un client jusqu’à destination, en échange de son utilisation. Les deux jeunes femmes se présentent donc à l’agence de Curlie en annonçant qu’elles désirent se rendre à Tallahassee. Croyant avoir affaire aux gangsters avec qui il a conclu un contrat pour le transport d’une mystérieuse cargaison vers le même endroit, Curlie leur remet les clés… (Synopsis: Régie du Cinéma Québec)

• The Coen brothers broke up four years ago, and it has taken them a while to come out with solo albums that define their identities. (…) Now we finally have a Coen movie in which one of the brothers puts his solo stamp on filmmaking. “Drive-Away Dolls,” directed by Ethan Coen, is a crime-speckled road-trip joyride about two innocent young women — innocent of illegal activity, that is. (…) Drive-Away Dolls” is 84 minutes long, and it’s styled to be an easy-to-watch caper, but it’s most definitely a trifle. Ethan Coen shows a command of the nuts and bolts of indie escapist moviemaking, but given how long he’s been at this he doesn’t work with an abundance of style. One always sensed that it was Joel who was the visual wizard, and that Ethan was the common-sense yin to Joel’s flamboyant yang. (Owen Gleiberman/Variety) 

LA CHIMERA

Comédie dramatique; Réalisatrice, scénariste: Alice Rohrwacher; avec Josh O’Connor, Carol Duarte, Isabella Rosselini, Alba Rohrwacher; Directrice/Photo: Hélène Louvart;  Italie/France 2023, 133 minutes; Festival de Cannes 2023, Festival du Film Italien Villerupt 2023. 

De retour dans sa petite ville du bord de la mer Tyrrhénienne, Arthur retrouve sa bande de Tombaroli, des pilleurs de tombes étrusques et de merveilles archéologiques. Arthur a un don qu’il met au service de ses amis brigands : il ressent le vide. Le vide de la terre dans laquelle se trouvent les vestiges d’un monde passé. Le même vide qu’a laissé en lui le souvenir de son amour perdu, Beniamina….

• “La Chimère” semble vouloir susciter un rapport ancien aux images, datant d’avant leur prolifération, et faire de chaque plan un événement, renouant ainsi avec la dimension foraine et magique du cinéma. (Cahiers du Cinéma) Dans les curieux entrelacs d’une mise en scène qui privilégie l’atmosphère plutôt que l’intrigue, Arthur, centre nerveux de ce doux maelström, devra choisir entre la fidélité à l’esprit des morts ou la profanation, à travers leur legs prodigieux, de la vie elle-même. A ne pas manquer. (Le Monde) Le film, peut-être [le] plus beau [d’Alice Rohrwacher], n’a que faire du bon goût ou de la distance. Il choisit d’embrasser, avec ardeur, la candeur de son scénario, celui d’un homme qui recherche son Eurydice, selon une trajectoire tout à fait surprenante, chaque scène semblant éclore différemment de la précédente et s’intégrer peu à peu dans un champ d’herbes folles. (Libération) 

PAS DE VAGUES

Drame; Réalisé par Teddy Lussi-Modeste; avec François CVivil, Shaïn Boumedine, Bakary Kebe; Scénaristes: Teddy Lussi-Modeste, Audrey Diwan; France 2024, 92 minutes. 

Julien est professeur au collège. Jeune et volontaire, il essaie de créer du lien avec sa classe en prenant sous son aile quelques élèves, dont la timide Leslie. Ce traitement de faveur est mal perçu par certains camarades qui prêtent au professeur d’autres intentions. Julien est accusé de harcèlement. La rumeur se propage. Le professeur et son élève se retrouvent pris chacun dans un engrenage. Mais devant un collège qui risque de s’embraser, un seul mot d’ordre : pas de vagues…

• Cinéma à l’école, troisième volet : Après les excellents “Das Klassenzimmer” **** (Allemagne) et “Amal” **** (Belgique), voilà donc, avec “Pas de Vagues” un film français tout aussi cossu sur une thématique similaire, cette fois sur la possibilité d0un harcèlement. (jpt) Par rapport à sa bande-annonce grossière, “Pas de vagues” se révèle bien plus nuancé et intelligent. Cette dénonciation virulente d’un système scolaire qui se refuse à prendre en compte la détresse des élèves et des professeurs essuie certes quelques maladresses, mais parvient malgré tout à bouleverser, grâce à une écriture sensible et une interprétation excellente. (Ecran Large) Les personnages possèdent tous une face cachée, ce qui évite au récit de tomber dans la schématisation et lui confère une complexité supplémentaire – complexité sur laquelle se greffe avec intelligence une mise en scène acérée, tendue mais jamais mécanique, ainsi que l’interprétation d’une impeccable justesse de François Civil. (L’Obs) 

MONKEY MAN

Thriller, film d’action; Réalisateur: Dev Patel; avec Dev Patel, Sharlto Copley, Pitobash; Scénaristes: Dev Patel, Paul Angunawela, John Collee; Directeur/Photo: Sharone Meir; Musique: Jed Kurzel; USA 2024, 120 minutes.

En Inde, un jeune homme sort de prison. Il se retrouve dans un monde où règne la cupidité des chefs d’entreprise et, à l’inverse, l’érosion des valeurs spirituelles…

• When you watch “Monkey Man,” a film that has blistering fight scenes and was directed and co-written by its star, Dev Patel, you’d think that the movie, like those others, would be able to transcend whatever limitations it might have as a drama.  Yet “Monkey Man,” while it qualifies as a volatile, rabble-rousing action film, is a very different kind of brew. It’s set in the squalid underbelly of Yatana, a fictional Indian city that feels a lot like Mumbai, and when I say squalid I mean squalid — Patel stages it with a feverish eye toward what poverty and desperation really look like. (…) Patel, in his first outing as a filmmaker, wants to heighten our senses, but he’s also out to tell a story steeped in Indian mythology and urban grime. (Owen Gleiberman/Variety) 

Film made in/with Luxembourg (Les Films Fauves)

STRAHINJA BANOVIC – AS FAR AS I CAN WALK ***

Drame; Réalisateur: Stefan Arsenijević; avec Ibrahim Koma, Nancy Mensah- Offei, Maxim Khalil, Rami Farah, Nebojsa Dugalic; Scénaristes:Stefan Arsenijević, Bojan Vuletić, Nicolas Ducray; Directrice/Photo: Jelena Stanković; Musique: Martynas Bialobzeskis; Serbie/France/Luxembourg/Bulgarie/Lituanie 2021, 92 minutes.

• Full disclosure: Le film a été sous-titré par Hatari Publishing.

Strahinya et sa femme, Ababuo, tous deux âgés de 28 ans, quittent le Ghana au début de la crise des migrants. Ils parviennent à rejoindre l’Allemagne mais sont finalement expulsés vers Belgrade, en Serbie. Strahinya fait de son mieux pour obtenir le droit d’asile. Sa femme, Ababuo, veut devenir actrice à Londres, elle est donc insatisfaite de son existence. Une nuit, un nouveau groupe de réfugiés syriens arrive en route vers l’Europe occidentale. L’un d’eux est Ali, un activiste charismatique de gauche. Ababuo se moque d’abord de lui, mais le lendemain, elle quitte la Serbie avec lui, sans explication. Ainsi, Strahinya se lance sur la route migratoire des Balkans pour des raisons complètement différentes de celles des autres : par amour…

• Les réfugiés apparaissent comme des individus brisés et pauvres, mais dignes, et contrairement à ce qu’on voit dans beaucoup de films traitant un sujet similaire, on trouve en Strahinja et Ababuo de vrais personnages de chair et de sang, avec des personnalités bien dessinées, des passés et des espoirs pour l’avenir. C’est du reste la grande force du film : les deux acteurs sont positivement magnétiques à l’écran, en particulier Koma, dont l’élan et le charisme extraordinaire de heurtent souvent à l’orgueil et à l’ambition obstinée de Mensah-Offei. Des fragments du poème épique du titre sont lus par une voix féminine, et sa scansion décasyllabique est parfaitement reproduite par le montage de Vanja Kovačević suivant le parcours de Strahinja. L’idée de combiner la tradition serbe avec des sujets très modernes et d’actualité est excellente au niveau du concept, mais il n’était pas nécessaire au récit, qui se déploie avec fluidité, sauf à la fin du film : son message émouvant et humain, qui transcende les sujets les plus évidents de l’ensemble de l’histoire, est un peu gâché par une exécution trop hâtive. (Vladan Petrović/Cineuropa.org)

ET PLUS SI AFFINITÉS

Comédie; Réalisée par Olivier Ducray et Wilfried Meance; avec Isabelle Carré, Bernard Campan; France 2024, 77 minutes. 

Usé par vingt-cinq ans de vie commune, le couple formé par Xavier et Sophie semble à bout de souffle. Et le moins que l’on puisse dire c’est que l’idée de Sophie d’inviter à dîner leurs voisins, Adèle et Alban, n’enchante pas Xavier. Il reproche à ce couple, visiblement très amoureux, son manque de discrétion, surtout la nuit ! Au contact de ces voisins aux mœurs débridées, Xavier et Sophie vont devoir se confronter à leur réalité, avant d’être poussés dans leur retranchement par une proposition quelque peu… indécente…

DUCOBU PASSE AU VERT

Comédie; Réalisée par Elie Semoun; France 2024, 80 minutes. 

Nouvelle rentrée à Saint-Potache. Cette année Ducobu a une idée de génie : prendre une année sabbatique pour sauver la planète mais surtout pour sécher l’école ! Mais Latouche ne compte pas le laisser faire si facilement… Tricheur et écolo, c’est pas du gâteau !

SPUK UNTERM RIESENRAD

Jugendfilm; Regie: Thomas Stuber; Deutschland 2024, 94 Minuten. 

Tammi, eine trotzigen Teenagerin, muss anstelle eines Urlaubs auf Formentera,  aufgrund des Todesfalls ihres Großvaters Jackel nun zu einem unverhofften Familientreffen in einem alten Freizeitpark , der das Erbe des Großvaters ist. Dort angekommen lernt sie ihre Tante Britta und deren Kinder Umbo und Keks kennen, mit denen zunächst keine Freundschaft zu entstehen scheint. Als während eines Gewitters drei Geisterbahnfiguren lebendig werden, verändert sich die Situation….

Neuverfilmung der gleichnamigen Serie (DDR, 1978).

LuxFilmLab Utopia 3.4. 20h

EL ECO

Drame; Réalisatrice, scénariste: Tatiana Huezo; avec Montserrat Hernandez Hernandez Maria de Los Angeles, etc.; Directeur/Photo: Ernesto Pardo; Mexique 2023, 102 minutes; LuxFilmFest 2023. 

Dans le village isolé d’El Echo, les enfants s’occupent des moutons et de leurs aînés. Alors que le gel et la sécheresse punissent la terre, ils apprennent à comprendre la mort, la maladie et l’amour à travers chaque acte, chaque mot et chaque silence. Une histoire sur l’écho de l’âme, sur la solidité du foyer, sur la rébellion et le vertige face à la vie. Sur le fait de grandir.

Un regard doux et plein de poésie sur les chemins de l’enfance au Mexique. Déjà saluée pour ses précédents documentaires, Tatiana Huezo signe une nouvelle ode à la vie dans sa simplicité la plus pure, dans l’attention patiente aux détails et à l’apprentissage lent, parfois difficile, de ce qui constitue notre humanité. L’intimité qu’elle parvient à retranscrire convoque une émotion folle, une communion entre le spectateur et les personnes qu’elle filme au-delà des frontières…

Avant-Premières

THE FIRST OMEN

Lorsqu’une jeune américaine est envoyée à Rome pour se mettre au service de l’Église, elle est confrontée à des ténèbres qui l’amènent à remettre en question sa propre foi et à découvrir une terrifiante conspiration qui espère faire naître le Mal incarné…

LE MUR DES ETOILES