Juste avant le confinement, les HATARI PAPERS avaient introduit leur label TOP FILM, avec une première oeuvre (DAS VORSPIEL/L’AUDITION, elle passe toujours) que nous tenions à mettre en avant de cette façon. Cette semaine, une co-production luxembourgeoise, CHAMBRE 212 de Christophe Honoré, est “honorée” de la même façon. Le film arrive chez nous avec plus d’un an de retard (bouh!) mais il vaut vraiment la peine d’être découvert.
Le très attendu PINOCCHIO de Matteo Garrone s’en sort plus ou moins avec les honneurs, tout en n’arrivant jamais à éclipser les versions antérieures signées Walt Disney, Luigi Comencini ou Enzo d’Aló. Si les marionnettes vous laissent de glace et si vous êtes plutôt d’humeur belliqueuse, le drame de guerre (Afghanistan) THE OUTPOST de Rod Lurie pourrait vous faire revenir au cinéma. Un documentaire allemand, BESSER WELT ALS NIE, s’adresse avant tout aux fans de bicyclettes, dont on dit qu’il y en a un peu plus tous les jours. Finalement, nous devons avouer que la bande-annonce de l’autre film française de la semaine, TOUT SIMPLEMENT NOIR, nous a fait peur. cela dit, la thématique étant d’actualité, il faudrait quand-même passer par là.
Finalement, les grandes nouveautés et les films porteurs faisant toujours défaut, les cinémais essaient de se sortir de ce casse-tête chinois en programmant quantité de reprises, dont A STAR IS BORN, ROCKET MAN, STARWARS – THE RISE OF SKYWALKER, TITANIC et, en 4DX, HARRY POTTER AND THE CHAMBER OF SECRETS et HARRY POTTER AND THE PRISONER OF ASKABAN. Finalement, re-découvrir TITANIC de James Cameron sur très grand écran n’est pas une mauvaise idée, d’autant plus que le film avait fait 110.000 entrées lors de son premier passage au Luxembourg. Jean-Pierre THILGES

Ennio Morricone 1928 – 2020
CHAMBRE 212 ****
Comédie dramatique et néanmoins espiègle; Réalisateur, scénariste: Christophe Honoré; Directeur/Photo: Rémy Chevrin; France/Luxembourg/Belgique 2019, 87 minutes; Un Certain Regard Cannes 2019: Prix d’Interprétation pour Chiara Mastroianni; LuxFilm Fest 2020.
Après 20 ans de mariage, Maria décide de quitter le domicile conjugal. Une nuit, elle part s’installer dans la chambre 212 de l’hôtel d’en face. De là, Maria a une vue plongeante sur son appartement, son mari, son mariage. Elle se demande si elle a pris la bonne décision. Bien des personnages de sa vie ont une idée sur la question, et ils comptent le lui faire savoir…
- 87 minutes d’invention et de pur plaisir! Un des meilleurs scénarios pour un film français depuis belle lurette. Sur une thématique finalement assez sérieuse, Christophe Honoré se permet ellipse après ellipse et s’aventure sur un terrain que George Cukor, Billy Wilder, Frank Capra et Preston Sturges n’auraient pas renié. Avec des acteurs au diapason (Chiara Mastroianni est renversante), des dialogues finement ciselés et une magnifique dose de surprises, dont il ne faut surtout rien connaître à l’avance, CHAMBRE 212 nous a fait passer un excellent moment à la fois de divertissement et de réflexion. Dommage qu’il ait fallu plus d’un an à cette pépite pour arriver sur nos écrans. Comme il s’agit d’une coproduction luxembourgeoise, vous ne serez pas surpris d’y retrouver – en coup de vent – notre chère Claire Johnston et notre toujours très beau Tommy Schlesser. Quatre étoiles et notre label Top Film! (jpt)
I WILL CROSS TOMORROW/DEMAIN JE TRAVERSE **
Drame; Réalisatrice: Sepideh Farsi; avec Marisha Triantafyllidou, Hanna Issa, Lydia Fotopoulou, Alexandros Vardaxoglou; Scénaristes: Sepideh Farsi, Youla Boudali; Directeur/Photo: Pantelis Mantzanas; Musique: Erik Truffaz; France/ Grèce/Luxembourg/ Pays Bas 2019, 81 minutes; LuxFilmFest 2020.
Maria est policière, grecque, mère célibataire et fille unique. Elle jongle avec ses problèmes d’argent, sa fille adolescente, sa vieille mère et la crise grecque. Elle a d’ailleurs perdu son poste à Athènes et doit accepter un transfert vers l’île de Lesbos, aux confins de la mer Egée, dans un camp de réfugiés. Yussof, un jeune syrien qui fuit la guerre pour ne pas être obligé de tuer, arrive à Lesbos et veut aller de l’avant en Europe. C’est là que les deux se rencontrent. Yussof va suivre Maria à Athènes, où elle est obligée de revenir pour chercher sa fille qui a fugué. Leur destin se croise un bref moment dans une Grèce qui semble être une zone de paix, mais qui en réalité ne l’est pas. Celui qui semble être le plus libre des deux, l’est peut-être le moins.
- Un film que nous aurions aimé aimer un peu plus, mais qui nous a laissé de glace, malgré son engagement et sa thématique brûlante, ceci étant sans doute dû à un scénario qui a du mal à se sortir de ses propres méandres. En plus, du moins pour nous, la relaton entre le réfugié syrien et la policière grecque, est peu crédible. 2 étoiles! (jpt)
- Nous n’avons – hélas – pas trouvé de bande-annonce compatible du film.
PINOCCHIO ***
Conte de fées; Réalisateur: Matteo Garrone; avec Roberto Benigni, Federico Ielapi, Gigi Proietti, Marine Vacth; Scénaristes: Matteo Garrone, Massimo Ceccherini, d’après le live de Carlo Collodi; Directeur/Photo: Nicolaj Bruel; Musique: Dario Marianelli; Italie/France/GB 2019, 125 minutes; Berlinale 2019; LuxFilmFest 2019.
Un jour, alors que le menuisier Geppetto fabrique une marionnette, un événement magique se produit : Le pantin se met à parler et sait marcher, rire et manger comme un vrai garçon. Geppetto le nomme Pinocchio et décide de l’élever comme son propre fils. Mais Pinocchio refuse d’obéir. Son entêtement et sa naïveté l’entraînent dans un tas de mésaventures à travers un monde peuplé de créatures imaginaires, du ventre d’un requin au Pays des Jouets, en passant par le Champ des Merveilles. Malgré tous ces rebondissements, Pinocchio ne souhaite qu’une seule chose : devenir un vrai petit garçon ! Parviendra-t-il à éviter les ennuis et à réaliser son rêve ?
- Visuellement très impressionnant, interprété par un Roberto Benigni nettement moins hyperactif que d’habitude, le film de Matteo Garrone s’essaie à une réinterprétation plus sombre du conte de Collodi. Il réussit son coup à trois quarts, mais sa duréé (125 minutes) et des personnages réellement énervants (le renard et le chat) viennent gâcher le plaisir. Trois étoiles! (jpt) PS: Nous gardons néanmoins un souvenir négatif sur la présentation au LuxFilmFest 2020, parce que c’est sans doute lors de cette séance (la dernière du festival). où nous avons chopé le Covid 19, le mec derrière nous (italien de surcroît) éternuant plusieurs fois sans se couvrir le nez et la bouche. Merci!
THE OUTPOST
Drame de guerre; Réalisateur: Rod Lurie; avec Orlando Bloom, Scott Eastwood, Jacob Scipio; Scénaristes: Eric Johnson, Paul Tamasy, d’aprés le livre de Jake Tapper (CNN); Directeur/Photo: Lorenzo Senatore; Musique: Larry Groupé; USA 2020, 123 minutes.
Le combat qui fit rage le 3 octobre 2009, à Kamdesh, pendant la Guerre en Afghanistan, entre 53 soldats américains et près de 400 talibans…
- Just a few minutes past the midway mark of “The Outpost,” director Rod Lurie re-creates the Battle of Kamdesh, and for nearly the next hour of this intense, immersive modern-day combat thriller, audiences experience how it must feel to be caught in a sustained Taliban siege on a virtually indefensible location in Afghanistan. Situated at the bottom of three tall mountains in hostile territory, exposed to daily attack from all sides, Combat Outpost Keating represents a terrifying example of an indefensible military position — what children, in their playground games, proverbially refer to as “the mush pot.” Adults might call it a suicide mission. And yet, on Oct. 3, 2009, 53 American soldiers found themselves trapped in this Afghan Alamo, swarmed by an estimated 400 enemy forces, in what would become one of the deadliest confrontations the Army sustained in the region. A film critic turned filmmaker who made his reputation behind the camera with a pair of talky political dramas, “Deterrence” and “The Contender,” Lurie similarly found himself in the mush pot after his ill-advised 2011 remake of Sam Peckinpah’s “Straw Dogs” — which is hardly a place of strength from which to stage either a career comeback or an epic homage to real-life heroism. Even so, working with a relatively modest budget, Lurie commits himself to delivering an authentic account of this unthinkable worst-case scenario, which is like having a front-row seat to hell — or it would be, if one were able to experience it in a movie theater, the way the director intended. (Peter Debruge/Variety)
TOUT SIMPLEMENT NOIR
Comédie; Réalisateur: Jean-Pascal Zadi. John Wax; avec Jean-Pascal Zaldi, Fary Brito, Caroline Anglade, Lilian Thuram; Scénaristes: Jean-Pascal Zadi, Kamel Guemra; Directeur/Photo: Thomas Brémond; Musique: Christophe Chassol; France 2020, 90 minutes,
JP, un acteur raté de 40 ans, décide d’organiser la première grosse marche de contestation noire en France, mais ses rencontres, souvent burlesques, avec des personnalités influentes de la communauté et le soutien intéressé qu’il reçoit de Fary, le font osciller entre envie d’être sur le devant de la scène et véritable engagement militant…
COINCER LE SPECTATEUR ENTRE RIRES ET SIDÉRATION, NE PAS DÉMÊLER LE VRAI DU FAUX, EST-CE JOUISSIF ?
J.W. : C’est génial si le film provoque des questionnements…
J-P.Z. : …mais ça n’est pas à nous d’apporter des réponses. Savoir ce que l’on en pense n’a aucun intérêt. L’important est de confronter, à travers des thèmes forts, les spectateurs à leur positionnement en tant qu’être humain dans notre société…
J-P.Z. : On a fait un film d’hommes et de femmes qui parle de la société française et de l’identité, pas des communautés. Un être humain n’est pas déterminé par un groupe mais par ce qu’il est.
J.W. : Parler de « communauté » n’a aucun sens. Le problème des noirs, des juifs, des arabes dans la société française, cela ne concerne pas que les noirs, les juifs et les arabes : c’est le problème de tout le monde dans ce pays. J-P.Z. : Il y a une phrase de l’écrivain et philosophe Frantz Fanon qui résume tout : « Quand vous entendez dire du mal des juifs, dressez l’oreille, on parle de vous »
BESSER WELT ALS NIE
Dokumentarfilm; Regie, Konzept, Kamera: Dennis Kailing; Musik: Boris Merkfeld; Deutschland 2020, 116 Minuten.
Mit BESSER WELT ALS NIE dokumentiert Dennis Kailing seine zwei Jahre andauernde Reise auf dem Fahrrad um die Erde. Ohne Erfahrung im Radreisen und lediglich seiner Intuition folgend, macht sich der 24-jährige alleine auf den Weg. Seine ungewöhnliche Tour ist von interessanten und teils ganz unerwarteten Begegnungen mit den unterschiedlichsten Menschen und Kulturen geprägt, die ihn sehr bereichern. Der Film spart aber auch die Schattenseiten der Reise nicht aus – wie etwa tagelangen Dauerregen, Einsamkeit und physische Belastungen, die an Kailing trotz aller positiven Eindrücke zehren. Doch im Verlauf seiner Fahrt, die ihn über 42.000 Kilometer in 41 Länder auf sechs Kontinenten führt, findet Kailing durchaus Antworten auf seine anfängliche Frage danach, was einen glücklich macht.
- “Besser Welt als Nie” ist, so spektakulär Kailings Aufnahmen von unterwegs auch sind, von einer angenehmen Unaufgeregtheit: Hier will ein Mensch herausfinden, “was einen glücklich macht”. (…) Er will weder einen Rekord aufstellen noch an seine Grenzen kommen, all diese Selbstoptimierungsdinge scheinen ihm fern. Anstatt sich selbst in den Mittelpunkt zu stellen, setzt er Helmkamera, Drohne und Stativ vor allem dafür ein, um die Welt und ihre Menschen aufzuzeichnen, wie sie ihm begegnet sind, oder besser: wie sie ihn aufgenommen haben. (…) Statt “Die Welt von oben” zeigt er sie uns “von unten”. (Berliner Morgenpost) “Besser Welt als Nie” ist eine amüsante Reisedoku, die einen spüren lässt, wie Freiheit und Glücklichsein zusammenhängen. (Süddeutsche Zeitung)