Joker…sans blague!

Une semaine tout à fait folle au cinéma, on se dirait revenu à Toronto! Le Lion d’Or de Venise, JOKER de Todd Phillips, va dynamiter les écrans et fera même saliver ceux qui, d’habitude, se fichent des adaptations de bédés au cinéma. PORTRAIT DE LA JEUNE FILLE EN FEU de Céline Sciamma a été encensé par la critique française au dernier Festival de Cannes. Dans ALICE ET LE MAIRE, Fabrice Luchini joue un maire à court d’idées qui se prend une assistante un peu particulière. AFTER THE WEDDING de Bart Freundlich est le remake américain (réussi) d’un film danois de 2006 et offre des rôles en or à Julianne Moore et Michelle Williams. Et pour couronner le tout, un feu d’artifice de films made in and with  Luxembourg, le western irlandais NEVER GROW OLD, l’excellent documentaire CALIFORNIA DREAMING de Fabrizio Maltese et, en avant-première, LOST IN THE 80S, le nouveau film, également documentaire, de Andy Bausch, qui raconte le Luxembourg des années 1980 et qui, vous êtes prévenus, offre également un rôle modeste (encore que) au signataire de ces lignes. Jean-Pierre THILGES  

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Lion d’Or Venise 2019

JOKER ****

Drame, descente aux enfers; Réalisateur: Todd Phillips; avec Joaquin Phoenix, Robert de niro, Zazie Beetz; Frances Conroy; Scénaristes: Todd Phillips, Scott Silver; Directeur/Photo: Lawrence Sher; Musique: Hildur Guonadottir; USA(/Canada 2019, 122 minutes; Lion d’Or Festival de Venise 2019; Sélection officielle Toronto 2019.

joker-joaquin-phoenix-1567084475Arthur Fleck, clown raté et sans réel talent, tente de faire carrière sur scène en tant que comique. Méprisé par une société en déconfiture qui déteste les clowns, Fleck entame sa descente aux enfers qui aura conséquences dramatiques…

THE JOKER

  • (jpt) Attention: Ici nous sommes très loin des adaptations de bédé courantes, bien au contraire. Le personnage du Joker, connu évidemment en tant qu’ennemi juré de Batman (et interprété par Cesar Romero, Jack Nicholson et Heath Ledger dans le passé), est ici le héros d’un psychodrame qui explique la genèse d’un anti-héros pour l’ère trumpienne. Joaquin Phoenix, qui a perdu une tonne de kilos pour rentrer dans le rôle d’un psychopathe qui fait ressembler Norman Bates à un enfantde choeur,  est tout à fait époustouflant et sera certainement en lice pour l’Oscar, l’année prochaine. Le film ne fait aucune concession au cinéma populaire courant, il faudra vraimenet s’accrocher à son fauteuil face au tourbillon de violence déclenché par un film qui, malgré tout, est d’une grande sobriété et d’une intelligence inattendue. À ne pas mettre dans toutes mains, pour un public adulte et averti donc. Quatre étoiles!            Joker : Photo Joaquin Phoenix

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PORTRAIT DE LA JEUNE FILLE EN FEU

Drame historique; Réalisatrice, scénariste: Céline Sciamma; avec Noémie Merland, Adèle Haenel, Luana Bajrami, Valeria Golino; Directeur/Photo: Jérôme Bigueur; Musique: Jean-Baptise de Laubier, Arthur Simonini; France 2019, 120 minutes; Prix du scénario, Festival de Cannes 2019; Sélection officielle Toronto 2019. 

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1770. Marianne est peintre et doit réaliser le portrait de mariage d’Héloïse, une jeune femme qui vient de quitter le couvent. Héloïse résiste à son destin d’épouse en refusant de poser. Marianne va devoir la peindre en secret. Introduite auprès d’elle en tant que dame de compagnie, elle la regarde…

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  • La réalisation s’occupe ici de faire tressaillir les visages et de faire retentir et trembler les mots. Elle trouve les lumières (et le film confirme que Sciamma est une grande coloriste) et organise les mouvements des corps […] afin de traduire cinématographiquement le travail du portrait. (Positif) L’éclosion de l’amour entre deux femmes, une peintre et son modèle, en 1770. Le désir, la création, l’émancipation, filmés avec autant d’élégance que de lyrisme. (Télérama) Avec une intelligence de chaque instant, Céline Sciamma interroge la nature de la passion amoureuse et la question du regard au cinéma. Elle livre une romance réflexive de prime abord, un geste de mise en scène et d’écriture formidablement abouti. (Ecran Large) La retenue des actrices pendant les premières séquences prend alors son sens : l’épanouissement de leurs personnages touche à la métamorphose. Adèle Haenel, qui paraissait presque une enfant, prend une autorité qui tient aussi bien à l’intelligence fulgurante de son personnage qu’à son rang (si active que soit son imagination, Céline Sciamma ne perd jamais de vue le socle de la réalité) (…). (Le Monde) Le film reste jusqu’au bout d’une rigueur absolue, faisant dialoguer ses plans par un montage quasi mathématique. Mais, miracle, ses coupes un peu sèches soudain se gorgent de désir, le désir qui s’instaure entre les deux femmes et qui finit par déborder du champ. (Les Inrocks) 

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ALICE ET LE MAIRE

Comédie dramatique; Réalisateur, scénariste: Nicolas Pariser; avec Fabrice Luchini, Anaïs Demoustier, Nora Hamzawi; Directeur/Photo: Sébastien Buchmann; Musique:  Benjamin Esdraffo; France 2019, 103 minutes, Quinzaine des Réalisateurs Cannes 2019.

Le maire de Lyon, Paul Théraneau, va mal. Il n’a plus une seule idée. Après trente ans de vie politique, il se sent complètement vide. Pour remédier à ce problème, on décide de lui adjoindre une jeune et brillante philosophe, Alice Heimann. Un dialogue se noue, qui rapproche Alice et le maire et ébranle leurs certitudes.

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La genèse d’Alice et le maire résulte de la volonté qu’avait Nicolas Pariser de travailler avec Fabrice Luchini et de la convergence de deux de ses projets. Il y a quelques années, il avait vu le documentaire “Le Président” de Yves Jeuland, qui lui avait donné envie de faire un film sur un président de région haut en couleur qui emmènerait un jeune assistant intello partout avec lui. Le cinéaste planchait, en parallèle, sur un autre scénario qui racontait l’histoire d’une jeune femme qui ne savait pas quoi faire dans la vie et qui essayait divers métiers. Il se rappelle :“Elle avait fait Sciences-Po, voulait s’engager en politique, faisait du théâtre, s’essayait au jeûne : elle se cherchait faute d’avoir une vocation. J’ai mélangé ces deux projets mais j’avais l’impression qu’il manquait encore quelque chose. C’est là que j’ai pensé à “L’homme sans qualités” de Robert Musil. L’un des premiers films amateurs que j’ai réalisé quand j’étais étudiant en était une adaptation lointaine. C’est vraiment un livre fondateur pour moi, le livre de mes 25 ans. Musil m’a servi de liant entre ces deux projets.” (Extrait du dossier de presse)  

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AFTER THE WEDDING

Drame; Ecrit et réalisé par Bart Freundlich, basé sur le film danois “Efter Brylluppet” (2006) de Susanne Bier; avec Michelle Williams, Julianne Moorem Billy Crudup, Abby Quinn; Directeur/Photo: Julio Macat; USA 2019, 110 minutes.

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Isabel Anderson vit en Inde où elle gère un orphelinat et s’occupe d’œuvres charitables. Elle se rend à New York afin de convaincre une richissime entrepreneure, Theresa Young, de faire un don substantiel à son organisation caritative. La bienfaitrice potentielle semble toutefois plus préoccupée par la vente de sa compagnie et par les derniers préparatifs du mariage de sa fille. Elle insiste pour qu’Isabel assiste à la célébration, qui se déroule le jour suivant, en lui expliquant que c’est l’occasion idéale pour mieux se connaître et pour lui présenter sa famille. À contrecœur, Isabel accepte de rester au pays quelques jours de plus.

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  • Cette production américaine, adaptée d’un film de 2006 de la réalisatrice danoise Susanne Bier, met en scène un drame familial dont la véritable nature est révélée au fil du récit. Les sujets délicats sont abordés avec une grande retenue, en dépit de quelques écarts de langage exprimés par les personnages dans des moments de colère. Ces rares passages n’affectent pas le caractère sobre de l’œuvre, qui convient à un vaste public. (Régie du Cinéma Québec)  
  • This sensitive remake of Susanne Bier’s overcooked Danish Oscar nominee has shrewdly been flipped from a male-driven meller to an emotional showcase for Michelle Williams and Julianne Moore. The female characters are the least interesting thing in the original version of “After the Wedding,” an otherwise exceptional, Oscar-nominated Danish drama from “Bird Box” director Susanne Bier. Fortunately, that’s not at all true of a sharp new English-language remake that gender-flips the two lead roles to be played by women, providing an incredibly rich showcase for the immense talents of Julianne Moore (who goes big) and Michelle Williams (understated and devastating) in the process. So often it happens that American producers fall in love with a perfectly strong foreign film, snapping up the remake rights, only to water it down for domestic consumption. That’s not the case here, as all involved have endeavored to maintain, if not strengthen, a grown-up scenario that respects the audience’s intelligence, even as it rather shamelessly hikes the emotional stakes with nearly every scene once the momentum gets going. After a point, the twists come so steadily that I actually found myself holding my breath for long stretches — despite the fact that I know the original well — eager to see how key revelations would play out within this new dynamic. (Peter Debruge/Variety)

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Films made in Luxembourg

NEVER GROW OLD

Western; Réalisateur, scénariste: Ivan Kavanagh; avec Emile Hirsch, John Cusack, Déborah François; Directeur/Photo: Piers McGrail; Musique: Aza Hand, Will Slattery, Gast Waltzing; Irlande/Luxembourg 2019, 100 minutes; Sélection officielle British Irish Film Festival 2019.  

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Un charpentier et entrepreneur de pompes funèbres irlandais Patrick Tate vit avec sa jeune famille à la périphérie d’une petite ville sur la route de la Californie pendant la ruée vers l’or de 1849. La vie y est dure mais paisible jusqu’à l’arrivée de Dutch Albert et sa bande de Hors-la-loi qui va tout faire basculer et l’obliger à protéger sa famille…

  • (jpt) Un western irlandais, tourné en partie au Grand-Duché de Luxembourg et coproduit avec l’aide du Luxembourg Film Fund. Nous ne l’avons malheureusement pas encore vu. 

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  • Emile Hirsch and John Cusack star in Ivan Kavanagh’s Western about an outlaw who takes over a frontier town. Villainy becomes John Cusack. The actor, once a go-to lead in romantic comedies, has foundered in recent years, mainly playing supporting parts in direct-to-video mediocrities. But he has his best role in years in Dutch Albert, a quintessential bad guy who figures prominently in Ivan Kavanagh’s old-fashioned Western Never Grow Old. Wearing the proverbial black hat and speaking his menacing lines in a husky, near-whisper, Cusack thoroughly galvanizes the proceedings. (Frank Scheck/Hollywood Reporter) 

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Films made in Luxembourg:

CALIFORNIA DREAMING ****

Documentaire; Réalisateur, concept: Fabrizio Maltese; avec Jean-Paul LeBlanc, Mary-Ann LeBlanc, Jennifer Wood, Norm Hill, Vic Carmona, Brenda Daverin, Richard Daverin, Carolinda Batiste, Ron Fleming;  Directeurs/Photo: Fabrizio Maltese, Olivier Koos; Musique: Emre Sevindik; Luxembourg 2019, 104 minutes; Sllection officielle LuxFilmFest 2019, Thessalonki Film Festival 2019.

California City, troisième plus grande ville de Californie en termes de superficie, ne compte pourtant que 14 000 habitants. Erigée dans les années 1950, cette nouvelle métropole devait rivaliser avec Los Angeles. Frappée par la crise, c’est aujourd’hui une véritable ville fantôme au beau milieu du désert, à 2h à peine de son ancienne concurrente.

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Le documentaire de Fabrizio Maltese, California Dreaming, évoque le rêve américain, comment celui-ci s’est transformé au fil du temps et ce qu’il représente actuellement. En dressant les portraits de plusieurs des habitants actuels de California City, dont le “col bleu” Jean-Paul LeBlanc, né au Québec, le film établit des parallèles entre le rêve américain des années 60, à l’époque de la création de la ville et les rêves actuels de ceux qui y vivent encore…

  • (jpt) Difficile de croire (mais c’est vrai quand-même) que ce documentaire incisif et poétique en cinémascope ait été tourné avec…un iPhone par le photographe/portraitriste Fabrizio Maltese, qui s’est aventuré dans le désert avec le support (inspiré) du Film Fund luxemboueg. Magnifique portait d’une ville fantôme californienne, où le rêve américain a été enterré . À ne pas rater. Quatre étoiles!   

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THE ANGRY BIRDS MOVIE 2

Angry Birds: copains comme cochons; Animation numérique; Réalisateur: John Rice, Thurop Van Orman; avec les voicx (v.o.) de Jason Sudeikis, Josh Gad, Bill Hader, Peter Dinklage; Scénaristes: Peter Ackerman, Jonathan Stewart, Eyal Podell; Directeur/Photo: Simon Dunsdon; Musique: Heitor Pereira; USA/Finlande 2019, 97 minutes.

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Les affrontements se poursuivent entre les habitants de l’île aux Oiseaux et ceux de l’île aux Cochons Verts. Cependant, une menace venue du ciel sous la forme d’une sphère de glace géante force les belligérants à se concerter pour combattre un nouvel ennemi. Dirigés par Zeta, les aigles de l’île polaire flottante veulent conquérir les territoires voisins. Red le colérique, Chuck le rapide, Bomb l’explosif et Silver, la sœur de Chuck, se liguent aux cochons verts pour essayer de détruire la super arme détenue par Zeta…

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  • Propulsively paced, garishly colored and full of haphazard comic energy, “The Angry Birds Movie 2” is a giant splashy bid for the big school summer holiday market. It may lack the refined wit and revered pedigree of blue-chip animation franchises such as “Toy Story”, but it still ticks plenty of lightweight fun boxes for its prime target audience of younger children, with just enough adult humor to keep parents from yawning, too. (Stephen Dalton/Hollywood Reporter) 

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Films made in Luxembourg Première 

LOST IN THE 80S *** 

Mardi 8.10.2019 à 19h.

Le nouveau documentaire de Andy Bausch sur le Luxembourg des années 1980,  sera présenté en avant-première publique mardi prochain. Nous y reviendrons la semaine prochaine.  

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2 thoughts on “Joker…sans blague!

  1. Vitalii Travinskyi 21 October 2019 — 20:42

    the refined wit and revered pedigree

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