Cinémas fermés en Italie et (partiellement) en France, New York en état d’urgence, sorties de films reportées à la Saint Glin-Glin, des millions de gens séquestrés chez eux en Bella Italia, panique globale alimentée par des médias qui comptabilisent désormais les malades comme des médaillés olympiques, supermarchés dévalisés, pénurie de papier-chiotte et de pâtes (mais des Panzani) – autant vous dire que la fin du monde est proche. Chéri fais-moi peur!
Même James Bond s’est attribué plus de temps pour mourir. Au Luxembourg, on reste vigilant sans pour autant tomber dans l’hystérie collective, à part la Cour Grand-Ducale qui avait choisi (au tout dernier moment) de ne pas participer à l’ouverture du LuxFilmFest jeudi dernier. Moins de protocole donc… et plus de fun! Un LuxFilmFest, où le public répond présent avec enthousiasme, même si les chiffres pourraien être un tantinet inférieurs à ceux de l’année passée, puisque certains médias font quand-même régner la peur sur la ville avec une délectation tabloïde qui aurait fait plaisir à Charles Foster Kane. Mais soyez rassurés – le festival qui a déjà révélé bon nombre de pépites, continue jusqu’à dimanche prochain.
Pour ce qui est de la programmation normale, la semaine s’annonce peu emballante avec quatre sorties modestes. LA BONNE ÉPOUSE de Martin Provost bénéficie d’une bande-annonce qui donne envie d’y aller jeter un coup d’oeil, d’autant plus que Juliette Binoche s’y permet un contre-emploi plutôt réjouissant. Le drame conjugal britannique HOPE GAP de William Nicholson (vu à Toronto) vaut surtout pour la confrontation entre Annette Bening et William Nighy, alors que ni NARZISS UND GOLDMUND de Stefan Ruzowitzy, ni MY SPY nous inspirent outre-mesure. On ira quand-même vérifier pour vous. Jean-Pierre THILGES
LA BONNE ÉPOUSE
Comédie: Réalisateur: Martin Provost; avec Juliette Binoche, Yolande Moreau, Noémie Lvovsky, Edouard Baer, François Berléand; Scénaristes: Martin Provost, Séverine Werba; Directeur/Photo: Guillaume Schiffman; Musique: Grégoire Hetzel; France 2020, 108 minutes: Sélection officielle LuxFilmFest 2020.
Tenir son foyer et se plier au devoir conjugal sans fléchir : c’est ce qu’enseigne avec ardeur Paulette Van Der Beck dans son école ménagère. Ses certitudes vacillent quand elle se retrouve veuve et ruinée. Est-ce le retour de son premier amour ou le vent de liberté de mai 68 ? Et si la bonne épouse devenait enfin une femme libre ?
Martin Provost, à propos de LA BONNE ÉPOUSE
la-bonne-epouse-dossier-de-presse-francais.pdf
HOPE GAP ***
Drame familial; Réalisateur, scénariste: William Nicholson; avec Annette Bening, Bill Nighy, Josh O’Connor; Directeur/Photo: Anna Valdez-Hanks; Musique: Alex Heffes; GB 2019, 100 minutes; Toronto Intl. Filmfestival 2019.
Une réunion familiale tourne mal quand le père (Bill Nighy) annonce à son fils (Josh O’Connor) qu’il est sur le point de quitter sa mère (Annette Bening), après 29 ans de vie commune dans une union à priori sans failles…
- Nous avons vu ce (petit) drame familial au Festival de toronto en septembre dernier, où le film n’a pas fait beaucoup de vagues. Le thème de l’érosion d’un mariage à première vue sans problèmes est souvent traité au cinéma, parfois plus spectaculairement (Scènes d’un mariage; Kramer vs Kramer; Marriage Story) , parfois à petites touches et en demi-teintes, comme c’est le cas ici. Le film est porté par Annette Bening et Bill Nighy, qui sont aussi loin du mélodrame qu’on puisse l’être, dans un film qui pourra paraître un peu long aux éternels pressés. Une oeuvre assez tragique, surtout pour quelqu’un (comme le soussigné) dont le mariage dure désormais depuis 45 ans. Trois étoiles pour les acteurs. (jpt)
- As well-trodden as the subject might be, there remains something horribly compelling about watching the end of a marriage play out on screen, the uneasy little details of what happens when someone switches to I Don’t proving hard to resist. In Hope Gap, Oscar-nominated screenwriter William Nicholson’s second film as director, we’re given an all-too-familiar set-up (husband tells long-serving wife that he’s leaving her for a younger woman) and the stage is set for blistering quarrels, messy untangling and two awards-aiming performances. But despite the clear dramatic potential of the wounds of divorce, proved time and time again by films ranging from “An Unmarried Woman” to this Oscar season’s “Marriage Story”, Nicholson fails to give his film the specificity and emotional depth required to make it seem necessary. We’ve been here before and nothing in the film’s 100-minute length truly justifies why we’re back here again. (Benjamin Lee/The Guardian)
NARZISS UND GOLDMUND
Historisches Drama, Literaturverfilmung; Regie, Drehbuch: Stefan Ruzowitzky, nach der Erzählung von Hermann Hesse; Darsteller: Jannis Niewöhner, Sabin Tambea, André M. Hennicke, Sunnyi Melles, Matthias Habich; Kamera: Bendeict Neuenfels; Deutchland 2020, 118 Minuten.
Die Geschichte spielt im Mittelalter. Narziss und Goldmund lernen sich als Klosterschüler im Kloster Mariabronn kennen. Während der fromme Narziss sich den strengen Regeln des Konvents mit voller Inbrunst unterwirft, sieht der lebensfrohe und freigeistige Goldmund in den starren Vorschriften keinen rechten Zweck für sein Leben. Trotzdem versucht er, ein gelehriger Schüler zu sein. Zwischen den beiden entwickelt sich eine innige Freundschaft. Schließlich aber verlässt Goldmund das Kloster und begibt sich, von Narziss ermutigt, auf die Suche nach seiner Mutter, die einst die Familie verließ. So beginnt eine abenteuerliche Wanderschaft, bei der er in dem Dienstmädchen Lene auch seine große Liebe trifft. Er wächst zu einem Künstler heran, erlebt Freiheit und Glück, die Hölle der Pest, Leid und Tod. Erst Jahre später treffen die alten Freunde sich wieder, in einem dramatischen Moment ihres Lebens, der ihre Freundschaft auf die Probe stellt…
- Die Erzählung “Narziß und Goldmund” gehört zu den bekanntesten Büchern von Hermann Hesse. Für das Kino hat Stefan Ruzowitzky aus einem Text, der viel tiefenpsychologische Reflexionen enthält, ein spannendes Drama mit eindrucksvollen Bildern erschaffen und zeigt dabei, dass die bessere Literatur-Adaption oft diejenige ist, die in die Erzählweise eingreift, um dem Medium gerecht zu werden. Die Geschichte hat einen zeitlosen Kern, indem sie von den gegenläufigen Lebensentwürfen zweier Menschen erzählt, die eine eigentlich unmögliche Freundschaft verbindet. Zur Aktualisierung des Stoffes trägt auch die Aufwertung einiger weiblicher Figuren bei: Frauen wie Lene und Julia stehen dem durchs Leben rennenden Goldmund nicht nur bei, sie stellen sich ihm, wenn es sein muss, auch entgegen, zeigen Stärke in einer Welt, in der für weibliche Stärke wenig Platz ist. (Vision Kino) N.B: Das pädagogische Filmheft zu “Narziss und Goldmund” finden Sie untenstehend als pdf.
Filmheft-Narziss_und_Goldmund.pdf
MY SPY
Comédie; Réalisateur: Peter Segal; avec Dave Bautista, Chloë Coleman, Kristen Schaal, Ken Jeong; Scénaristes: Jon & Eric Hoeber; Directeur/Photo: Larry Blanford; Musique: Dominic Lewis; USA 2020, 101 minutes.
Après avoir mis en péril une importante mission, JJ, un agent de la CIA, apprend qu’il est rétrogradé. Il est aussitôt envoyé à Chicago avec une collègue spécialiste en informatique afin d’établir un poste de filature dans un modeste immeuble à logements multiples. Leur but : surveiller les moindres faits et gestes de Kate, l’une des locataires, dont l’ex-mari, un criminel notoire, a été assassiné. Leurs plans sont toutefois contrecarrés par Sophie, la fille de Kate, âgée de 9 ans, qui découvre rapidement leur repaire. Y voyant l’occasion d’échapper à un quotidien tranquille, Sophie, qui n’a pas vraiment d’amis, conclut alors un marché avec JJ : en échange de son silence, il devra passer du temps avec elle et lui enseigner quelques trucs du métier…
- Pas de critiques disponibles puisque la sortie nord-américaine du film vient d’être reportée en Avril pour profiter – disent les producteurs – du fait que James Bond s’est retiré en Novembre.
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Le Mur des Lamentations (9.3.2020, 9h15)
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Les bandes-annonce nostalgiques, Coronavirus oblige
PANIC IN THE STREETS de Elia Kazan (1950)
THE ANDROMEDA STRAIN de Robert Wise (1969)
Malheureusement, la bande-annonce ne peut pas être partagée…